La thérapeutique par les plantes (II) : Pratiques et actualité
Après un rappel historique présenté dans un précédent billet, reprenons le fil de cette histoire à partir notamment du XIXe siècle. Les progrès de la chimie ont révolutionné les pratiques (rompant ainsi les liens tissés depuis si longtemps entre l’homme et la nature). Il devient possible d’isoler et d’extraire les composants actifs des plantes médicinales. Parallèlement de nombreux traités ou dictionnaires tels de ceux de François-Pierre Chaumeton, François-Joseph Cazin ou Henri Coupin ont permis de vulgariser ce qu’il faut bien appeler déjà la phytothérapie.
Au XXe siècle les progrès de la biochimie et de l’analyse organique ont à leur tour permis de démêler scientifiquement les actions attribuées aux plantes : certaines espèces se sont révélées avoir des actions parfois différentes voire contraires de celles qui leur avaient été attribuées auparavant. Prenons l’exemple du pivoine officinale, de la famille de renonculacéees, qui a joui autrefois d’une grande réputation avec des propriétés contre l’asthme, les crampes ou l’épilepsie mais qui s’avère abortive à fortes doses.
A l’image des exemples mentionnés, les plantes médicinales ont pu ainsi être utilisées au cours du temps pour une grande variété d’usages différents. Pour les problèmes musculaires et articulaires, on utilise volontiers le saule ou la lavande. Pour les blessures, notamment pour aider la cicatrisation et soigner les contusions, le souci des jardins est prescrit depuis longtemps. Les infections respiratoires peuvent être traitées par les plantes : ainsi en va-t-il des toux sèches avec le thym. Pour les problèmes nerveux, si fréquents aujourd’hui, c’est tout un éventail de troubles qui peuvent être soulagés par les plantes : ainsi l’anxiété par l’aubépine, la perte de sommeil par la valériane ou la camomille, la dépression par le millepertuis. L’action des plantes médicinales pour ces mêmes maux peut ne pas être seulement sédative : on recourt ainsi à la menthe poivrée pour une action de stimulation du corps, pour redonner de l’énergie.
D’autres plantes moins connues n’ont pas pour autant moins de vertus. Le sureau pour les affections pulmonaires et les angines, les grains de lin préalablement chauffées pour les abcès, furoncles ou otites ou bien le fenouil (différent du légume à cuisiner) avec de véritables vertus stomachiques et antispasmodiques, encore administré en infusion légère aux jeunes enfants pour les maux de ventre.
Parce qu’elles symbolisent aujourd’hui une approche de la matière médicale plus empirique et moins technique, le recours aux plantes médicinales connaît un regain de popularité dont témoigne ainsi l’offre diversifiée de Gallica, tant historique qu'actuelle.
Pour aller plus loin...
Nathalie Aguirre et Alina Cantau - direction des Collections, département Sciences et Techniques
Publié initialement le 13 décembre 2011.
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