Préhistoire : l'affaire de Moulin-Quignon (I)
Printemps 1863 : l’affaire de Moulin-Quignon débute...
[Jacques Boucher de Crèvecoeur de Perthes, 1833] / Dubosq, phot
gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84502946/f1.item
Au milieu du XIXe siècle, la préhistoire est une discipline en pleine formation. Liée aux théories de Darwin sur l’évolution des espèces et aux travaux des naturalistes, qui posent les bases de la paléontologie et de la géologie, elle se préoccupe de la question de la haute antiquité de l’homme. L’année 1859 voit la reconnaissance des théories de Jacques Boucher de Perthes sur l’homme antédiluvien, mais on n’a toujours pas trouvé d’ossements humains associés aux artefacts en pierre taillée, reconnus comme les produits d’une industrie humaine.
J. Boucher de Perthes continue obstinément ses recherches et, au printemps 1863, une mâchoire humaine associée à des outils, est découverte dans la carrière de Moulin-Quignon, près d’Abbeville. Il en fait le récit suivant :"Le 23 mars, l’un de ces terrassiers, Nicolas Halattre, m'apporta dans une masse de sable deux haches en silex trouvées à 4 m,50 de profondeur. A 15 centimètres plus bas … était, dans ce même sable, un fragment d'os … qu'après avoir dégagé de sa gangue je reconnus pour une dent humaine … Arrivé sur le banc, … j'aperçus, dans la couche noire, le bout de l'os … Je fis dégager les alentours de l'os … ; je pus le tirer de son lit sans le rompre, et, malgré une masse de sable qui y adhérait, je reconnus la moitié d'une mâchoire humaine."
La nouvelle de la découverte est rapidement connue. Au cours des deux mois suivants, elle obtient un grand retentissement dans les milieux savants et dans la presse quotidienne. (A suivre)
Danièle Majchrzak - direction des Collections, département Philosophie, Histoire, Sciences de l'Homme
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