L'azalée des fleuristes
L’azalée des fleuristes est une plante d’intérieur que l’on aime offrir pour ses couleurs variées et franches. Décorative et accessible, elle fut très populaire dès sa culture en Europe.
L’Azalée que l’on trouve communément en pot sur l’étalage des fleuristes (Azalea indica ou Rhododendron simsii) est classée en botanique dans le genre Rhododendron. Cela a de quoi surprendre. Effectivement, Azalée et Rhododendrons furent longtemps différenciés par les botanistes, notamment dans le système de classement des végétaux établi par Linné au XVIIIe siècle. La distinction que nous conservons aujourd’hui est plutôt culturelle. Elle est liée aux usages des horticulteurs, des jardiniers et des acheteurs. L’azalée des fleuristes, parfois nommée aussi l’Azalée d’Inde, fait partie de la famille des Éricacées comme la bruyère. Du grec ancien ἀζαλέος (azaléos), son nom signifie « sécheresse » ou « aride » en référence au milieu où les trouvèrent les botanistes.
« Azalée à fleurs roses », dans Jean Loiseleur-Deslongchamps, Nouveau Duhamel, ou Traité des arbres et arbustes que l’on cultive en France, Tome 5, Paris, 1812
Originaire d’Asie du Sud-Est, notamment de Chine et du Japon, Azalea indica est introduit en Europe grâce au botaniste et diplomate hollandais Jérôme Van Beverning à la fin du XVIIe siècle. Elle est ensuite « redécouverte » en 1768 par Philibert Commerson, grand explorateur de l’époque. Mais c’est réellement avec le collecteur de plantes Robert Fortune que cette plante fera son apparition dans les salons européens. Il la ramène de Chine en 1844 et lance ainsi un engouement pour cette nouvelle venue.
Bois, Désiré (1856-1946), Dictionnaire d'horticulture illustré, P. Klincksieck (Paris), 1893-1899. BnF
Les azalées d'intérieur se distinguent par leur feuillage persistant vert sombre et des feuilles oblongues. Leurs fleurs ont une forme d’entonnoir et leurs pétales possèdent une palette de couleurs très variée : blanc pur, rose délicat, rouge intense ou panaché. Savamment hybridées par les horticulteurs, les variétés modernes présentent une grande diversité de formes et de textures, certaines avec des fleurs simples, d'autres doubles, voire semi-doubles. Cultivées sous serre puis en maison, elles fleurissent à contre-saison sous notre climat. L’Azalée peut fleurir dès le mois d’octobre jusqu’au début avril, selon les variétés. Les espèces précoces, comme ‘Mme Petrich’ et ‘Perle de Noisy’, s’épanouissent dès l’automne, tandis que les tardives, telles que ‘Madame John Haerens’, illuminent les derniers jours de l’hiver.
Auguste Van Geert, Iconographie des azalées de l'Inde : comprenant la figure et la description des meilleures variétés tant anciennes que nouvelles, A. Hoste (Gand),1882. BnF
Bien que la culture de l’azalée d’intérieur demande un certain savoir-faire, son entretien reste accessible. Cultivée dans un sol poreux et acide, elle apprécie la mi-ombre, que ce soit en serre ou en extérieur. Il ne faut la brusquer en rien, et un arrosage avec de l’eau tiédie est une bonne pratique. Après la floraison, taillez légèrement votre Azalée et rempotez-la dans un pot légèrement plus grand. En hiver, la plante doit être placée à l’intérieur dans une pièce à 15-16°C avant d’atteindre 20°C pour favoriser une nouvelle floraison. Malgré tous vos efforts, la densité des fleurs peut varier d’une année à l’autre.
Agence Rol, « 18/4/29, expo d'Azalées [dans les serres d'Auteuil avant fleurissement des jardins publics de Paris] », photographie, 1929. BnF
Ces variétés rustiques s’adaptent bien à nos climats dans une terre de bruyère. Attention avec ce charmant petit arbuste de salon, car cette plante est toxique et doit être manipulée avec précaution.
Pour aller plus loin
Curieux, amoureux des plantes ou jardiniers confirmés ? La bibliothèque de la Société nationale d’horticulture de France (SNHF) à Paris vous propose des gravures anciennes inédites chaque mois sur sa bibliothèque numérique patrimoniale Hortalia.
« Azalée de l’Inde », dans Frédéric Cuvier, Dictionnaire des sciences naturelles. Planches, Botanique : Végétaux Dicotylédons, 1-94, Paris, 1816-1845
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