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L'eucalyptus

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18 novembre 2024

L’eucalyptus est souvent associé au koala et à sa singulière diététique : il forme l’intégralité du régime alimentaire du marsupial. Ces arbres sont aussi une ressource précieuse pour les humains, de la médecine à l’aménagement des territoires.

Pierre-Joseph Redouté, Eucalyptus obliqua L'Herit, Collection des vélins du Muséum national d'histoire naturelle, portefeuille 51 folio 43

Originaire d’Océanie, il n’est connu dans nos contrées que depuis une époque récente.  Découvert dans l’île de Tasmanie, il fut décrit et nommé par Charles Louis L'Héritier de Brutelle en 1788 dans son Sertum anglicum illustré par Pierre-Joseph Redouté. Son nom, formé du préfixe grec eu (εὖ, bien) et du verbe calypto (καλύπτω, couvrir), prend son origine dans la forme particulière de ses boutons floraux qui ont l'apparence d’une petite boîte cylindro-ovoïde, hermétiquement fermée par un couvercle cupuliforme.

Félix Sahut, Les Eucalyptus, aire géographique de leur indigénat et de leur culture..., Montpellier, 1888

Ces arbres gigantesques, qui peuvent atteindre dès l’âge de huit ans une centaine de mètres de hauteur, ont très vite éveillé la curiosité des botanistes. Dès 1792, la principale espèce du genre, l’Eucalyptus globulus, fut trouvée en Tasmanie. La Billardière et Antoine Guichenot, lors d’un voyage en Australie (1800 à 1804), rapportèrent divers échantillons d’eucalyptus.

Jacques Julien Houtou de La Billardière, Novae Hollandiae plantarum specimen, Paris, 1804-1806

Comme toutes les Myrtacées, les eucalyptus sont des végétaux à feuillage persistant. Le leur a la particularité d’être biforme, changeant d’aspect à l’âge de trois ou quatre ans, et renfermant de nombreuses glandes pellucides, remplies d’une huile essentielle odorante dont les propriétés bienfaisantes favorisent la respiration. L'exsudation de ces substances oléo-résineuses communique à la plante une teinte plus ou moins glauque qui lui a valu d’être appelés gommiers.

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J. L. Goffart et J. R. Guillot, Eucalyptus ficifolia et variété rose, dans La Maison rustique, 1904

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G. Severeyns, Eucalyptus calophylla, dans La Maison rustique, 1888

Rattaché à la sous-famille des Leptospermum, c'est un genre riche dont le nombre de variétés s’élève à au moins 140 ou 150 selon Ferdinand von Mueller, qui les classa en fonction des spécificités de l’écorce. Les inflorescences, les fleurs et les fruits sont également de première importance pour caractériser les Eucalyptus, ces derniers étant l’élément le moins variable au sein d’une même espèce.

Raphaël de Noter, Les Eucalyptus : culture, exploitation, industrie, propriétés médicinales, Paris, 1912

Ainsi l’Eucalyptus globulus, l’espèce la plus employée, tient son nom de son fruit, qui a la figure d’un bouton d’habit. Cet arbre très élevé, à rameaux tétragones au sommet, a les feuilles les plus jeunes subcordiformes, quand les autres sont diversement pétiolées ; ses fleurs sont axillaires, géminées ou ternées ; ses boutons floraux pruineux, verruqueux, ridés ou presque lisses, à double opercule.

Dans un 19e siècle colonial, cette espèce connut un rapide succès par sa capacité à assécher les marais et répandre dans l’atmosphère des émanations aromatiques aux qualités antimicrobiennes.

Georges Dujardin-Beaumetz et Ed. Egasse, Les Plantes médicinales indigènes et exotiques, Paris, 1889

Car si sa croissance rapide a favorisé l’exploitation de son bois, réputé pour sa solidité, le camphre de ses feuilles fut lui rapidement reconnu comme un excellent antiseptique, employé également en inhalations contre les maladies pulmonaires.

Mais dans la littérature, chez Renée Lafont, Émile Zola, Guy de Maupassant ou Daniel Thaly, ses arômes illustrent moins ses vertus hygiéniques qu’ils exaltent l’amour. Ils exhalent des rivages fantasmés, embaumés, harmonieux et enivrants, quand la densité de son feuillage sert à camper les forêts que découvrent les explorateurs de Jules Verne.

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Paul Poiret, Les eucalyptus, vers 1912

Symbole du charme de l’exotisme, l’eucalyptus par l’enthousiasme qu’il a suscité, a su s’insérer dans notre quotidien, des sirops pour la toux à divers papiers peints. Jusque dans notre alimentation, il a su trouver sa place, même si à la différence des koalas, ce sera surtout sous forme de miel.

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Nicolas Huet, Koala, 1814. Collection des vélins du Muséum national d'histoire naturelle, portefeuille 71 folio 97

Pour aller plus loin

Eucalyptus à fruits globuleux, Gommier bleu
Jacques-Julien Houtou de la Billardière et l’expédition d’Entrecasteaux
Sur les traces des botanistes oubliés : L’Héritier de Brutelle (1746-1800)

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