La renouée des oiseaux
Les urbains croisent la renouée des oiseaux sans le savoir. Elle affectionne les lieux fréquentés et se glisse entre les pavés ou les plaques de trottoir. Et les oiseaux raffolent de ses graines.
La renouée des oiseaux (Polygonum aviculare) appartient à la famille des Polygonacées comme la bistorte ou le sarrasin. Elle présente plusieurs nœuds qui lui ont donné son nom français mais aussi son nom latin tiré du grec « polu » (beaucoup) et « gonu » (genou). Aviculare renvoie aux oiseaux qui font une grande consommation de ses graines. Elle porte également les noms de centinode, traînasse, herbe aux cent nœuds, tire-goret, herbe des Saints Innocents, langue de passereau, sanguinaire, etc.
Leonhart Fuchs, De historia stirpium commentarii insignes, Bâle, 1542
Plante annuelle, elle s’enracine dans le sol grâce à sa puissante racine pivotante. Sa tige souple aux nombreux nœuds porte des feuilles aux nervures quasiment indiscernables à l’œil nu. Ses fleurs hermaphrodites, rosées ou blanchâtres, fleurissent de mai à novembre et produisent un abondant nectar recherché par les insectes. Ses fruits sont des akènes de quelques millimètres ; les oiseaux en sont friands et en assurent la dispersion.
La plante, robuste, se rencontre dans toute l’Europe jusqu’à 2300 mètres d’altitude. Elle n’est pas rebutée par les sols incultes, pauvres ou compacts et se rencontre le long des chemins, dans les pelouses, au bord des trottoirs.
Eugène Lesacher, Nouvelle botanique médicale, Paris, 1876
Ses propriétés sont connues depuis l’Antiquité. Dioscoride la recommande en cas de morsure de serpent, et les Chinois pour ses propriétés diurétiques. Les bergers s’en servaient contre les rhumatismes. Elle doit son nom de sanguinaire au fait qu’elle arrête les flux de sang. Elle calme également la soif des diabétiques ou lutte contre la toux. Les jeunes feuilles sont préparées de diverses sortes : en soupe, en salade, cuites comme les épinards ; les graines peuvent agrémenter un plat. La renouée des oiseaux est également consommée par le gros bétail : les cochons lui ont donné son nom d’« herbe à cochons ». En Chine et au Japon, elle donne un colorant textile dont la couleur bleue se rapproche de celle de l’indigo tiré de la renouée tinctoriale (Polygonum tinctorium), qui appartient au même genre botanique.
Pour aller plus loin
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