Coloriez nos collections : à pied, à vélo, à cheval... tous les sports !

Découvrez dans cette nouvelle édition de Coloriez nos collections un florilège de situations cocasses ou décalées. Dessinateurs et caricaturistes ont croqué une large palette d’activités sportives pratiquées par des athlètes, des sportifs amateurs ou même quelques animaux, pour informer et amuser, jouer avec l’actualité, se moquer des mœurs de leurs contemporains ou encore susciter l’achat d’équipements sportifs !

Les Jeux olympiques de Paris en 1924

Arnac, Marcel. Ouverture des Jeux olympiques de Paris en juillet 1924. Supplément illustré du Canard de Colombes paru dans Le Rire, 5 juillet 1924

L’organisation des Jeux olympiques à Paris en 1924 donne lieu à de très sérieux comptes rendus sur les épreuves sportives… mais aussi des témoignages plus piquants et moqueurs. Le journal satirique Le Rire publie un supplément consacré aux Jeux olympiques, Le Canard de Colombes – du nom de la localité des Hauts-de-Seine qui accueille le premier village olympique et la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris en 1924. Le 5 juillet, l’inauguration des Jeux est l’occasion pour l’illustrateur et humoriste Marcel Arnac de railler l’ensemble des participants, et plus largement l’actualité de l’époque. Personne n’échappe à son trait incisif, ni les sportifs, qui se défilent ou sont incapables de mémoriser leur serment, ni la presse, qui assiste à l’événement massée en rangs d’oignons, et encore moins les officiels : le président de la République Gaston Doumergue porte une ridicule tenue de lutteur, la garden-party de l’Élysée vire au pugilat et l’archevêque de Paris bat un record en franchissant Notre-Dame.

Femmes et sport : la lente conquête

   

Fleurac, Louis de. "Sportez-vous bien ! : les championnats de France féminins d’athlétisme". Le Rire, 17 juillet 1920 et "Comment le caricaturiste Thoum’azo a vu le cross international féminin et le match France-Belgique des footballeuses", Le Miroir des sports, 28 février 1924

La pratique sportive des femmes est longtemps jugée inconvenante, voire dangereuse pour leur constitution. Pierre de Coubertin, qui relance les Jeux olympiques modernes à partir de 1896, en est un farouche opposant. Malgré les résistances, une vingtaine de femmes parviennent à participer aux Jeux olympiques de 1900 mais elles ne sont autorisées à concourir que dans une poignée de disciplines : tennis, golf, voile, croquet et équitation. En 1912, elles font leur entrée dans le programme officiel des Jeux. Le chemin vers la reconnaissance et la parité sera encore semé d’obstacles. En juin 1924, à l’occasion des Jeux olympiques de Paris, La Vie parisienne évoque de loin cette manifestation : les femmes aux allures garçonnes s’émancipent, mais leur « entraînement olympique » reste exclusivement lié à des rapports de séduction. Les femmes ont pourtant commencé à investir des domaines sportifs autrefois réservés aux hommes, comme en témoignent, non sans une certaine condescendance, des observateurs comme Louis de Fleurac dans Le Rire en juillet 1920 à l’occasion des championnats de France féminins d’athlétisme ou le caricaturiste Thoum’azou dans Le Miroir des sports en février 1924, récent spectateur du cross international féminin et du match France-Belgique des footballeuses.

Des publicités ciblées dans les pages sportives

   

"Cycle Eyllé, ouvrez l’oeil !", publicité parue dans L’Auto, 6 juillet 1924 et "Faites un essai avec le cyclecar "Major", vous le transformerez en commande", publicité parue dans Rugby, 8 janvier 1921

De nombreuses publicités accompagnent les rubriques sportives ou revues spécialisées. Elles ciblent particulièrement les lecteurs amateurs de compétitions sportives, susceptibles de se livrer eux aussi à des activités nécessitant l’acquisition de matériel spécifique. Dans L’Auto du 6 juillet 1924, pendant le Tour de France, les cyclistes ont la possibilité de s’équiper d’un modèle Eyllé adapté à leur pratique – route, dame, sport, course – livré contre un premier versement de 50 francs et dix mois de crédit à 40 francs. Dans Rugby en janvier 1920, l’image d’un rugbyman et le vocabulaire propre à ce sport sont utilisés non pas pour encourager la pratique du ballon ovale mais pour vanter un véhicule automobile.

Le dessin sportif dans L’Auto et L’Équipe

       

Premier Tour de France organisé par le journal L’Auto du 1er au 19 juillet 1903, L’Auto, 20 juillet 1903 et "Tour de France 1948, au pied des Pyrénées", L’Équipe, 6 juillet 1948

Le dessin apparaît dès le premier numéro du quotidien sportif L’Auto. Ce journal se nomme à l’origine L’Auto-vélo et devient L’Auto à partir de janvier 1903, suite à une décision de justice faisant suite à une plainte du journal concurrent Le Vélo. Si les premiers dessins servent parfois à combler les blancs entre les articles, ils participent très vite à l’identité du journal. L’Auto organise le premier Tour de France du 1^er au 19 juillet 1903 ; sa une le lendemain de la dernière étape présente en images le premier vainqueur du Tour de France, Maurice Garin et son dauphin, Lucien Pothier. Tous deux seront par la suite impliqués dans des affaires de tricherie et temporairement suspendus mais malgré ces premiers scandales, le Tour de France s'impose comme le rendez-vous incontournable des amoureux de la petite reine. Compromis pendant l’Occupation, le journal L’Auto est interdit en 1944. Son ancien directeur Jacques Goddet est autorisé en 1946 à lancer L’Équipe, qui reprend les structures de L’Auto et sa tradition d’illustrations sportives humoristiques, qui perdure encore aujourd’hui.

Pour aller plus loin

Le livret de coloriages 2024 Tous les sports ! est téléchargeable ici. Des livrets imprimés sont également disponibles en salle C (Bibliothèque pour tous) pendant le mois de février 2024.

Retrouvez les billets Gallica proposés lors des précédentes éditions de Coloriez nos collections, ainsi que les livrets de planches à colorier issues de Gallica.
 
Pour vous préparer aux prochains Jeux olympiques, consultez le nouveau parcours Gallica Histoire du sport.