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L’équitation et les militaires

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Les militaires ont largement contribué à l’essor des sports équestres en France par leur pratique, les formations dispensées, l’organisation de compétitions ou leur présence au sein des organismes sportifs. Petit tour d’horizon de leur legs à différentes disciplines à travers les documents de Gallica.

Stade Pershing, major Joseph de Soras, Français, photographie de presse, Agence Rol, Paris, 2 juillet 1919

Le dressage

Depuis le 17e siècle, l’éducation et le travail physique des chevaux est au cœur de la formation équestre militaire. Développée par les grands maîtres de l’équitation française, cette activité prend également une dimension plus artistique avec des présentations publiques (carrousels) et devient parallèlement une discipline sportive à part entière : le dressage.

Concours hippique, carrousel militaire, photographie de presse, Agence Rol, Paris, 29 mars 1914

Sport olympique depuis 1912, le premier règlement de la Fédération équestre internationale est écrit par deux généraux, l’Allemand von Holzing et le Français Decarpentry. Les Jeux olympiques de Los Angeles en 1932 sont l’occasion de médailles d’or, par équipe et en individuel, grâce au colonel Lesage, au général Marion (chacun trois fois médaillé olympique) et au colonel Jousseaume (cinq fois médaillé et le cavalier français le plus médaillé aux JO).

Les championnats du cheval d’armes

Cette compétition est créée dès 1902 à la demande du Ministère de la Guerre pour éviter que les officiers ne spécialisent trop leurs montures dans certaines disciplines et leur conservent donc une polyvalence d’emploi. Elle est constituée de quatre épreuves : dressage, concours hippique, steeple-chase (course d’obstacles) et épreuve de fond sur route (50 km).

Championnats, E. Thélem, Sport universel illustré, 13 avril 1902.

Le premier championnat a eu lieu à Paris en 1902 et est remporté par le lieutenant de Saint-Phalle avec Marseille II. Dix ans après, ces championnats deviennent une épreuve olympique connue plus tard sous le nom de "concours complet d’équitation".

Le concours hippique

En raison de la nécessité de franchir les obstacles naturels qu’ils rencontraient lors des exercices et combats à cheval, les militaires se sont entrainés sur des obstacles dès le 19e siècle. L’organisation de concours hippiques avec un parcours d’obstacles voit le jour officiellement en France en 1866, à la suite de la création de la Société hippique française (SHF).

Les techniques de saut évoluent grâce à l’implication de militaires. Le capitaine italien Caprilli invente la "monte en avant" : le cavalier se penche vers l’avant à l’abord de l’obstacle, améliorant ainsi l’équilibre du couple cheval-cavalier. Le colonel français Danloux assure la diffusion de cette technique en France.

Le capitaine Lamy sur Zapateado lors du concours hippique de Paris, photographie de presse, Agence Rol, mai 1925

Les raids hippiques militaires

Développés à partir du début du 20e siècle, les raids hippiques militaires étaient de véritables parcours d’endurance destinés à tester les qualités physiques et mentales des hommes et des chevaux ainsi que leur préparation militaire.

Le premier raid hippique militaire qui a rallié Bruxelles à Ostende s’est tenu en août 1902. Les vainqueurs sont le lieutenant Madamet et son cheval Courageux qui parcourent les 135 km en 6 heures 54 minutes. Le nombre d’abandon et de blessures dus à un manque de préparation des participants a fait l’objet d’une polémique.

Organisés au départ sur une journée avec une distance de plus de 100 kilomètres, les raids ont ensuite été étendus sur plusieurs jours pour parcourir parfois plus de 300 kilomètres. Ils sont les prémices de nos courses d’endurance équestre d’aujourd’hui.

Les sports équestres militaires actuels

Grâce à ces entraînements, les militaires ont contribué à développer de nouveaux débouchés pour le cheval moderne : le sport et le loisir. La création des Sports équestres militaires en 1946 a prolongé cette alliance avec de nouvelles perspectives. À la suite des nombreux maîtres de manège issus des armées qui ont fondé de multiples centres équestres, les sections équestres militaires sont des acteurs majeurs de la démocratisation de l’équitation. Elles participent également à la formation opérationnelle des militaires, au soutien des familles et continuent à représenter la France au plus haut niveau dans les compétitions équestres.

Aux côtés de leurs fidèles compagnons, les cavaliers militaires accompagnent aujourd’hui les blessés de guerre dans leur reconstruction physique et mentale, montrant ainsi que la plus belle conquête de l’Homme est aussi son ami attentif, y compris dans l’épreuve.

Pour aller plus loin :

  • Page Sélections Patrimoine équestre
  • Général Edmond Wattel, Souvenirs équestres, éd. IFCE, 2022.
  • Guy de Labretoigne, Sports équestres militaires, éd. Grandvaux, 2000.


L'Olympiade Culturelle est une programmation artistique et culturelle pluridisciplinaire qui se déploie de la fin de l’édition des Jeux précédents jusqu’à la fin des Jeux Paralympiques.
La série "
Histoire du sport en 52 épisodes" de Gallica s'inscrit dans la programmation officielle de Paris 2024.

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