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L'alchémille

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La rosée déposée sur ses feuilles servait aux alchimistes à préparer la pierre philosophale. L’alchémille est à contempler au petit matin, recouverte de ces petites perles transparentes.

Pseudo-Dioscoride, de Herbis femininis, 9e siècle

L’alchémille commune (Alchemilla vulgaris ou Alchemilla acutiloba) appartient à la famille des Rosacées comme la rose, le sorbier ou la fraise des bois. Le genre Alchemilla regroupe une centaine d’espèces comme l’alchémille des Alpes (Alchemilla alpina). Son nom a été rapproché du terme alchimie, du fait de son usage. L’alchémille commune porte aussi les appellations de pied de lion, patte de lapin, manteau de Notre-Dame, porte rosée, etc.

Leonhart Fuchs, De historia stirpium commentarii insignes, Bâle, 1542

Plante vivace grâce à son rhizome chevelu, elle mesure jusqu’à une quarantaine de centimètres. Ses feuilles circulaires sont composées d’une dizaine de lobes peu profonds disposés en éventail, rappelant le feuillage de la mauve. Ses fleurs, de petite taille sont dépourvues de pétales et s’épanouissent de mai à septembre. Elles donnent un fruit sec contenu dans le tube du calice.

L’alchémille se rencontre dans des endroits frais et humides dans toute l’Europe, de préférence dans les régions montagneuses, jusqu’à 2000 mètres d’altitude.

Matthaeus Platéarius, Livre des simples médecines, ou Herboriste, 16e siècle

La forme de ses feuilles a pour effet qu’elles recueillent la rosée en leur centre. Cette eau était prisée par les alchimistes qui en faisaient un des composants de la pierre philosophale. L’eau ainsi recueillie contient également de l’eau sécrétée par la plante elle-même. Au Moyen Âge, la plante était réputée redonner forme aux tissus flétris, dont les seins. D’aucuns prétendaient même qu’elle pouvait reconstituer la virginité des femmes. Elle servait également à cicatriser les plaies et à réguler la circulation sanguine en cas d’hémorragie ou de douleurs liées aux règles.

Recherchée par les animaux qui pâturent, la plante fournit également un couvre-sol agréable sur une rocaille grâce à son feuillage décoratif et à sa floraison estivale.

Edmond Gustave Camus, Les fleurs des prairies et des pâturages, Paris, 1914

Pour aller plus loin

Partez à la recherche des plantes des alchimistes en feuilletant la sélection Botanique du parcours Gallica La Nature en images.

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