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Roland-Garros, terre de basket-ball ?

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30 mai 2024

Le stade Roland-Garros, construit en 1928, est mondialement célèbre pour le tournoi de tennis qu’il reçoit chaque année. La petite balle jaune n’est pas la seule à avoir rebondi sur le Central qui a régulièrement accueilli les finales du Championnat de France de basket-ball dans les années 1930-1940.

Le Miroir des sports, Paris, 30 avril 1935

Le temple du tennis

Le club du Stade Français obtient de la Ville de Paris la concession d’un terrain jouxtant le Stade Jean Bouin à la fin de l’année 1927. L’objectif est d’offrir un écrin à la brillante équipe de France de tennis en Coupe Davis. Emile Lesieur, président du Stade Français, accepte l’offre de son homologue du Racing Club de France de mener le projet de concert. On édifie un stade qui porte le nom d’un licencié du Stade Français, camarade de promotion à HEC de Monsieur Lesieur, et célèbre aviateur décédé en combat aérien à la fin de la Première Guerre mondiale. Dès 1928, l’enceinte accueille les exploits des Mousquetaires René Lacoste, Jean Borotra, Henri Cochet et Jacques Brugnon en Coupe Davis ainsi que les Internationaux de France. Les petites balles, alors grises ou blanches, rebondissent sur la terre battue du court central. Elles deviendront jaunes au cours des années 1970 pour faire plaisir à la télévision en couleur. La renommée du tournoi de Roland Garros n’est aujourd’hui plus à faire et son stade est aujourd’hui l’un des temples du tennis…

Stade Roland Garros : Cochet en action, photographie de presse, Agence Meurisse, Paris, 1929

Petites balles ou gros ballons ?

Lorsque la Fédération française d’athlétisme (FFA) est fondée, en 1921, elle prend en charge le basket-ball, alors envisagé comme une activité complémentaire à la pratique de l’athlétisme. Les pratiquants de basket, cependant, sont de plus en plus nombreux et tendent à revendiquer leur autonomie. Au cours des années 1920, les finales de Championnat de France de basket-ball sont disputées aux arènes de Lutèce, à Paris. La première rencontre de l’équipe de France masculine sur le sol français a également lieu aux arènes. On joue à même le sable et le public prend place sur les degrés du théâtre antique.

Arènes de Lutèce, match de basket équipe de France, photographie de presse, Agence Rol, Paris, 18 avril 1927

A la fin de la décennie, la pression des basketteurs s’accentue à la FFA et ces derniers, au terme d’un véritable bras de fer, obtiennent leur indépendance. La Fédération française de basket-ball (FFBB) voit le jour en 1932. La toute jeune fédération décide alors de rechercher un nouvel écrin pour les rencontres de basket les plus prestigieuses. La FFBB prend contact avec le Comité Stade Racing, qui gère le stade Roland Garros, que la FFA avait sollicité sans succès en 1930. La réponse est favorable aux basketteurs ; elle est citée dans la revue officielle de la FFBB du 12 avril 1934. Tout est en place pour que la terre battue du court central accueille les premiers rebonds des ballons de basket sur son sol, sous les yeux d’un public nombreux confortablement installé dans les gradins de l’enceinte moderne…

Basket-ball, Fédération française de basket-ball, Paris, 4 mai 1939

15 ans de basket sur terre battue

La finale du Championnat de France Excellence de Basket est donc jouée le 29 avril 1934 sur le central. Une semaine plus tôt, c’est une rencontre internationale, France-Belgique, qui avait été disputée au même endroit. On avait déjà joué au basket-ball à Roland Garros dès 1933 (rencontres organisées notamment par le Comité de Paris de Basket-ball) mais c’est bien en 1934 que le basket s’installe véritablement sur la terre battue.

Le Miroir des sports, Paris, 24 avril 1944

Le court central devient le haut lieu du basket français pendant 15 ans. Outre les finales certaines rencontres de championnat, des chalenges inter-citées et des matches internationaux se déroulent à même la terre battue. Qu’il pleuve ou qu’il vente, on joue…En 1948, on décide cependant que les finales méritent un toit et le basket redevient sport de salle.

Pour aller plus loin :

L'Olympiade Culturelle est une programmation artistique et culturelle pluridisciplinaire qui se déploie de la fin de l’édition des Jeux précédents jusqu’à la fin des Jeux Paralympiques.
La série "Histoire du sport en 52 épisodes" de Gallica s'inscrit dans la programmation officielle de Paris 2024.

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