Le bouillon-blanc
Longtemps utilisé pour servir de torche, le bouillon-blanc ne passe pas inaperçu avec ses fleurs jaunes au sommet de sa hampe. Abeilles et insectes ne s’y trompent pas, à la recherche de son nectar.
Le bouillon-blanc (Verbascum thapsus) appartient aux molènes du genre Verbascum qui compte de nombreuses espèces comme le molène noir ou bouillon-noir (Verbascum nigrum), l’herbe aux mites (Verbascum blattaria) ou le molène faux bouillon-blanc (Verbascum densiflorum). Ces espèces s’hybrident facilement, ce qui complique leur détermination botanique. Le bouillon-blanc tire son nom des décoctions réalisées à partir de la plante. Son nom latin Verbascum pourrait provenir de barbascum et se rapporter à son épais duvet. En français, il est également appelé herbe de saint Fiacre, cierge de Notre-Dame, bâton de la Vierge, queue de loup, etc.
Leonhart Fuchs, De historia stirpium commentarii insignes, Bâle, 1542
Plante bisannuelle, le bouillon-blanc dresse sa hampe d’un à deux mètres de haut lors de sa seconde année, ayant passé la première sous forme de rosette de feuilles près du sol. Toutes les parties de la plante sont recouvertes de poils, y compris ses grandes feuilles. Ses petites fleurs jaune pâle sont regroupées en épi ; elles fleurissant d’avril à septembre et attirent les insectes ; elles donnent des fruits en capsule contenant un très grand nombre de graines brunes. Le bouillon-blanc est consommé par la chenille de la cucullie du bouillon-blanc (Shargacucullia verbasci).
Jean Bourdichon, Grandes Heures d’Anne de Bretagne, 1503-1508
La plante est rustique et pousse dans les lieux incultes en Eurasie ; elle est considérée comme invasive en Amérique ou en Australie. Elle apprécie les endroits secs, les sols sablonneux, décombres, bords de chemin, remblais, etc.
Le bouillon-blanc est recommandé par Hippocrate pour guérir les plaies, et par Dioscoride pour traiter les affections pulmonaires. Il calme les irritations de la peau et de la bouche, et ses feuilles sont appliquées en cataplasme sur les piqûres d’insectes. Il était fumé avec d’autres feuilles pour soigner l’asthme. Il était également réputé faire fuir les mauvais esprits.
Philippe Eberhardt, Les plantes médicinales et leurs propriétés, Paris, 1927
Ses feuilles enroulées sur elles-mêmes servaient à allumer les lampes à huile, tandis que les tiges séchées et enduites de poix se transformaient ainsi en flambeaux pour les processions, d’où son nom de bâton de Notre-Dame. Il produit aussi une teinture jaune.
Des variétés ornementales embellissent les jardins. Plante mellifère, le bouillon-blanc sert aux oiseaux et aux insectes pour faire leur nid, tout en leur fournissant de la nourriture pendant l’hiver. Il contribue ainsi à maintenir la biodiversité, faisant mentir sa réputation de mauvaise herbe.
Matthaeus Platéarius, Livre des simples médecines, ou Herboriste, 16e siècle
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