La clématite des haies
La clématite des haies, Clematis vitalba L., fait partie de ces plantes très communes que, au mieux, on ne remarque pas, et que, au pire, on considère comme indésirable : la lecture de cet article vous convaincra peut-être du contraire…
Vigne blanche, herbe aux gueux, bois à fumer… : les appellations pour désigner cette liane des régions tempérées ne manquent pas. Chacun de ces noms tire son origine d’une des particularités de la plante. Ainsi, le nom de « vigne blanche » s’inspire de l’aspect tourmenté et ligneux des tiges. Celui d’«herbe aux gueux » provient d’une légende qui voudrait que les mendiants aient utilisé son suc irritant pour ulcérer leurs plaies et attirer la compassion. Enfin, le nom « bois à fumer » réfère de façon assez explicite au succédané de cigarette que l’on peut créer avec un tronçon de liane.
Voici donc énoncées quelques caractéristiques morphologiques de la clématite des haies qui vont nous permettre de nous attarder un peu plus sur son anatomie. La plante est tout d’abord caractérisée par ses longues tiges ligneuses qui peuvent grimper à plusieurs mètres de hauteur sur les arbres et constructions avoisinant un individu. Ses feuilles sont opposées et composées de 5 à 7 segments foliaires ovales. Les fleurs blanches, visibles de juin à octobre, n’ont pas de pétales mais des sépales recouverts de poils sur leurs deux faces. Les fruits issus de ces fleurs portent une arête plumeuse blanche et sont regroupés en forme d’étoiles qui persistent jusqu’à l’automne : la clématite se distingue alors facilement dans la végétation.
Il existe 6 espèces de clématite en France, et bien que Clematis vitalba L. soit la plus répandue, elle peut être confondue avec Clematis flammula L., la clématite flammette, qui s’en distingue par ses folioles moins larges et ses sépales poilus seulement sur leur face externe.
Le genre Clematis est l’un des rares genres de lianes des régions tempérées et a développé plusieurs adaptations à ce mode de vie lianescent. Les lianes sont volubiles, c’est-à-dire qu’elles enroulent leurs tiges, leurs pétioles ainsi que les nervures dénudées des feuilles autour de leur support et possèdent des vrilles ; de plus, une fois les segments fanés, les pétioles et les tiges sèchent et assurent un ancrage supplémentaire à la plante par gravité. De cette propension à l’attachement, la clématite se voit devenir emblème de l’”aimable enchaînement" selon la symbolique des fleurs.
Si la plante est globalement irritante et impropre à la consommation humaine, ses tiges peuvent être utilisées pour réaliser des travaux de vannerie comme des paniers ou des ficelles et ses jeunes feuilles étaient parfois données à manger aux animaux d’élevage. Certaines variétés de clématites sélectionnées en horticulture depuis des dizaines d’années présentent de plus un fort potentiel esthétique et sont utilisées dans les jardins d’agrément.
Lisette : journal des petites filles - Éditeur : [s.n.] (Paris) - Date d'édition : 1929-09-01
Pour aller plus loin :
Pour en savoir plus sur la clématite des haies, rendez-vous sur la fiche eFlore de l’espèce du site de Tela Botanica. Et pour d'autres découvertes végétales, explorez la partie botanique du parcours Gallica La Nature en images.
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