… des vendanges suivies du foulage et du pressurage – entre la fin de l’été et le début de l’automne …
… puis la fermentation – entre 10 jours et un mois, suivie d’une clarification et d’une maturation en cuve puis la mise en bouteille.
Le vin d’Anjou est traditionnellement un « vin blanc de fine sève, qui doit son cachet et son mérite au Chenin blanc, vieux cépage angevin, admirablement adapté au climat tempéré de l’Anjou ».
Le regretté A. Bouchard qualifiait le vin d’Anjou de « bouquet de fruits qui fait la queue de paon ».
Un bouquet de fruits pour la sève généreuse, parfumée et moelleuse, issue des raisins dorés des coteaux d’Anjou ;
La queue de paon pour l’équilibre des éléments fondamentaux (alcool, acide, sucre) et l’éventail des trois sens (l’œil qui se réjouit des reflets de la liqueur d’or, l’odorat qui s’empare des effluves parfumées, et les milles papilles gustatives) : c’est l’épanouissement d’une fleur ou le paon qui fait la roue.
(Source : L’anjou, ses vignes et ses vins / Dr P. Maisonneuve, 1925)
Puis vient la commercialisation, de l’exposition des productions agricoles dans les foires. Le 24 mars 1908, Nice matin chronique le 24 mars 1908 sur une « curieuse exposition » des petites industries rurales, place St Germain-des-Prés. Si l’on peut s’y extasier devant les « objets usuels, fanfreluches et babioles », on peut aussi y déguster un « petit » du « gay pays d’Anjou » (!)
La joie de l’Ivresse
Au –delà des aspects techniques et économiques, le vin est un plaisir gustatif et social : c’est à la fois un élément gastronomique et un outil de la sociologie du bien-vivre : on déguste et on boit en société.
En Anjou, le vin blanc s’est associé à la gastronomie locale. Une des recettes traditionnelles angevines est le cul-de-veau. La recette d’un cardinal, parue dans l’Heptaméron des gourmets (1919) semble fameuse :
« une casserole en terre très épaisse »,
« une poignée d’oignons avec autant de champignons »,
« une pièce de veau et une pointe d’ail ».
« Sur cette chair bien dorée et presque cuite, je versais un grand et bon verre de bon vieux vin blanc ».
Ce cardinal ne pouvait s’empêcher de « soulever le couvercle pour aspirer le délicat fumet qui montait de la casserole. Dieu [lui] pardonne ce coupable plaisir ».
Les cépages sont à boire entre amis, il enjaille les soirées. Il se retrouve ainsi dans les refrains populaires (que d’autres appelleront « chanson à boire ») telles que « le vin d’Anjou, chanson bachique ». Le Cardinal la connaissait-il ? On y retrouve le plaisir de se retrouver entre amis et entre voisins avec …
« Au fier qui les émoustille / Au vin d’Anjou clair et vermeil / Liqueur d’or qui si bien pétille / que l’on croit boire du soleil » !
A la vôtre !
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