Le Câble transatlantique (1ère partie) : un défi technologique
Le câble télégraphique transatlantique a contribué au développement d’un réseau international de communications. Véritable aventure technologique et humaine, il faudra attendre neuf années pour que cette entreprise audacieuse soit enfin couronnée de succès.
Les différentes tentatives
Une première tentative a lieu en 1857 sous l’impulsion de l’Américain Cyrus Field. Pour réaliser ce projet, deux navires partent d’Irlande, transportant chacun la moitié du câble. Le premier conducteur posé, une épissure devait être réalisée entre les deux moitiés, et le second navire devait poursuivre sa route jusqu’en Amérique. Hélas, le câble se rompt à 500 kilomètres des côtes irlandaises.
Lors de la deuxième tentative, il est décidé de faire partir deux navires du milieu de l’Atlantique, chacun devant rallier un côté de l’Atlantique. Le 5 août 1858, un câble est posé entre l’île de Valentia sur les côtes irlandaises et Trinity-Bay à Terre-Neuve. Malheureusement, la ligne ne fonctionne que 20 jours. Un message inaugural pourra toutefois être échangé entre la reine Victoria et le président américain James Buchanan. Des défauts d’isolation du câble sont à l’origine de cet échec.
Le projet est repris en 1865. Cette fois, un seul navire est utilisé. Il s’agit du Great-Eastern, un paquebot hors norme capable de transporter en un seul tronçon un câble d’une longueur de plus de 4 000 kilomètres. Là encore, c’est un échec.
Une nouvelle tentative a lieu l’année suivante, et la ténacité de Cyrus Field est enfin récompensée. La liaison est établie le 27 juillet 1866.
Le câble sous-marin
L'Année scientifique et industrielle/ L. Figuier. Paris : Librairie de L. Hachette et Cie, 1866.
L’élément principal est le câble de profondeur de 27 millimètres de diamètre, suffisamment souple pour s’adapter à la topographie des fonds marins, parfaitement isolé et capable de supporter de fortes pressions. Son noyau est constitué de 7 fils de cuivre enroulés sur eux-mêmes et gainés d’un mélange isolant de gutta-percha et de mastic de Chatterton. Cette « âme » du conducteur est recouverte de quatre couches de gutta-percha et de mastic. Le tout est protégé par des fils de fer galvanisés gainés de chanvre. L’autre composant est le câble d’atterrissement qui permet la liaison avec le relais télégraphique situé à terre. Long de 50 km, il est immergé dans des eaux peu profondes et agitées et doit être renforcé par une ceinture de fils de fer supplémentaire.
Trois ans plus tard, le 12 juillet 1869, c’est un câble à peu près identique qui assurera la première liaison télégraphique entre la France et l’Amérique, et c’est le Great-Eastern qui en effectuera la pose entre Brest et Saint-Pierre-et-Miquelon.
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