La construction du métro
Pour la réalisation des tunnels de la première ligne, qui sont à une voie ou à deux voies, pour le passage de deux métros, on utilise en grande partie la méthode traditionnelle des galeries boisées. Les ouvriers commencent par construire la voûte soutenue par des étais et des cintres en bois puis extraient le noyau de terre (stross) et établissent le radier ou partie inférieure du tunnel et les piédroits de chaque côté, en maçonnerie. C’est le même processus, décrit en 1891 par Ernest Pontzen dans Procédés généraux de construction : travaux de terrassement, tunnels, dragages et dérochements, qui a prévalu pour la construction du métro de Londres.
Dès la construction de la ligne 1, il est prévu de recourir à la technique du bouclier pour faciliter l’avancée du tunnel et espacer les points d’attaque. Le bouclier, mis au point par Marc Isambard Brunel (1769-1849) pour construire le premier tunnel sous la Tamise et dont le fonctionnement est détaillé par le Génie civil dans un numéro de 1898, se présente comme une armature métallique qui permet de soutenir la terre et de prévenir les ouvriers du chantier contre les éboulements. Les premiers essais sont cependant peu concluants : les engins fabriqués sont peu fiables et leur maîtrise encore incertaine.
Léon Chagnaud (1866-1930) améliore le bouclier, particulièrement dans le guidage et le soutènement de la terre. Le bouclier est alors utilisé pour la construction de la ligne 3 et de la ligne 4. Malgré tout, le système ne donne pas toujours de bons résultats. On essaie également la congélation du sol, technique employée dans les mines qui consiste à faire circuler une solution de chlorure de calcium à température de -20°C.
L'ancienne passerelle est démontée et déplacée. On utilise la technique des caissons à air comprimé pour faire s'enfoncer les culées du pont dans le lit du fleuve. Cette technique a déjà été employée, par exemple dans les fondations de la Tour Eiffel côté Seine. Le viaduc de Passy doit permettre le passage des piétons et voitures dans sa partie inférieure et le passage du métro au-dessus. L'ouvrage de 237 mètres prend appui sur les rives et sur l'île au Cygnes, la voie de chemin de fer est supportée par des arcades et des petites colonnes en métal. D'autres viaducs sont réalisés, comme celui d'Austerlitz d'une portée de 200 m qui franchit, sans étape, la Seine avec ses arcs de métal.
Les riverains doivent composer avec le chantier, les caissons étant construits sur les quais. Pour la station Cité, le chantier s'installe sur le marché aux fleurs mais la construction du caisson pour la station Saint-Michel doit se faire sur des rues très passantes. Le caricaturiste Van Dongen illustrant ces travaux se moque de l'ampleur du chantier : "Les ingénieurs ont prévenu que la circulation serait rétablie en novembre... mais de quelle année ?"
Place de l'Opéra, au débouché de la ligne 3 doivent se superposer 3 lignes. Jules Hervieu détaille les travaux et l'emboîtement des tunnels. La station est montée à ciel ouvert puis l'excavation est réalisée par la technique des caissons à air comprimé. L'évacuation des déblais est complexe puisqu'il est interdit de les remonter devant l'Opéra : on utilise alors les voies souterraines.
Trois types de stations sont ainsi réalisés : des stations en viaduc, des stations voûtées entièrement maçonnées lorsqu'on a pu creuser profondément et des stations à plancher métallique, pour lesquelles il faut prévoir l'accès. Quant aux édicules, il sont en grande partie réalisés par Hector Guimard.
A la veille de la première guerre mondiale, deux compagnies se partagent le réseau, la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris rejointe à partir de 1901 par le chemin de fer Nord-Sud de Paris, entreprise dirigée par Berlier .
Les portes voient leur ouverture élargie et se dotent d'un système électro-pneumatique pour leur fermeture automatique. Les voitures sont équipées de signaux lumineux pour indiquer les stations. Citons également l'apparition des machines à imprimer et distribuer des tickets dans les années 1920.
Retrouvez d’autres ouvrages sur le métro sur la page transports en commun du nouveau parcours dédié au transport de passagers.
A consulter également sur le site de la RATP : la construction de la station Gare de Lyon et de la station Cité .
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