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Alain Rey et Gallica : une grande histoire de mots

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20 octobre 2016

Alain Rey, le célèbre linguiste et lexicographe, est un utilisateur intensif de Gallica. Pour établir la nouvelle édition de son Dictionnaire historique de la langue française, qui paraît aujourd’hui, il a ainsi consulté plus de 400 000 documents issus de la bibliothèque numérique. Comment Alain Rey se sert-il de Gallica pour travailler ? Une rencontre s’imposait !

Bonjour Alain Rey. Pouvez-vous nous raconter dans quelles circonstances vous avez découvert Gallica ?

Danièle Morvan et moi (surtout elle) nous en sommes servis lors de la rédaction du Dictionnaire des citations de la langue française, pour trouver ou contrôler des citations littéraires. Plus tard, grâce à la possibilité de trier les recherches par ordre chronologique, je me suis aperçu que les premières attestations dans le site étaient souvent antérieures à celles fournies par les sources habituelles (Wartburg, le Robert, le TLF, le Grand Larousse de la langue française, les Datations et documents lexicographiques de Bernard Quemada, etc.).

Comment utilisez-vous Gallica dans le cadre de vos recherches ?

Je recherche des mots, avec les occurrences classées par ordre croissant des dates de publications, quitte à contrôler par l’examen du document par zoom, pour m’assurer du sens par le contexte. En cours de travail sur le DHLF, j’ai de plus en plus utilisé Gallica, surtout pour les mots de spécialités (sciences et techniques) et pour ceux de la vie quotidienne, ainsi que pour les expressions (requises grâce aux guillemets). Les résultats les plus spectaculaires concernent l’époque qui va des années 1750-1800 à 1950.

Une anecdote au sujet d'un document découvert dans Gallica ?

Un cas parmi d’autres où cette consultation révèle des emplois absents de tous dictionnaires : « Pare-brise », employé d’abord par le vocabulaire de la mode, pour une sorte d’éventail protecteur du vent ! Dans d’autres cas, l’abondance des attestations d’un mot permet de mieux décrire son histoire : « Palace », d’abord employé dans des noms propres anglais, devient peu à peu, sur la côte d’azur, le synonyme de « hôtel de luxe ».

Avez-vous d’autres projets en lien avec Gallica ?

J’ai l’intention, pour les mises à jour futures du DHLF, du Grand et du Petit Robert, et pour toute étude de mot ou d’expression dans mes publications personnelles, d’utiliser systématiquement cette source. D’autres recherches, par exemple sur des noms d’écrivains ou d’œuvres peu connus, sont également envisagées. Cela fait de moi un Gallicanaute d’un type spécial, représentant de la lexicologie historique et de l’histoire des idées par leur expression en français.

Pour en savoir plus, regardez la vidéo "Gallica et moi : Alain Rey" !

Découvrez d'autres façons d'utiliser Gallica en retrouvant les précédents épisodes de la série Gallica et moi :

- Antoine Sausverd qui tient le blog "Töpfferiana" ;

- Johanna Daniel qui tient le blog "Orion en aéroplane" ;

- Marine Gasc qui tient le blog "Raconte-moi l'Histoire" ;

- Thomas Henry, auteur des sites "Ceints de Bakélite" et "Disquaires de Paris" ;

- Sophie Boudarel, auteur du blog "La Gazette des Ancêtres" ;

- Marie Trape et Noé Wagener, à l'origine du blog du projet Mémoloi.

Vous aussi vous utilisez Gallica pour un projet qui vous tient à cœur et vous souhaiteriez en parler sur le blog Gallica ? N’hésitez pas à nous contacter à gallica@bnf.fr en mentionnant « Billet Gallicanautes » dans l’objet de votre message.

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