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Les 24 Heures du Mans dans la presse d'époque (6 / 6)

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30 juin 2023

Depuis la première édition des 24 Heures du Mans en 1923, la presse écrite assure une couverture complète de la course et de ses à-côtés, d’autant plus que c’est l’unique vecteur de communication nationale à cette époque. Un titre en particulier contribuera même à la création de la célèbre course automobile.

 

La Une de France-Illustration du 2 juillet 1949

L’Auto, quotidien sportif et organisateur de l’epreuve

Comme nous avons découvert lors d’un precedent billet, l’idée de la création des 24 heres du Mans émergea lors d’une rencontre en 1922 au Salon de l’Automobile de Paris entre Georges Durand, alors secretaire general de l’Automobile Club de l’Ouest, Charles Faroux, ingénieur, pilote et journaliste, et Emile Coquille, industriel, dirigeant de la marque de jantes Rudge Witworth. A cette rencontre participa également Georges Louis Lefèvre (ou Géo Lefèvre), journaliste de  l’Auto, principal quotidien sportif français du début du XXe siècle et l’ancêtre de l’Equipe.

Géo Lefèvre avait rejoint la rédaction de l’Auto en 1901 pour la rubrique cyclisme. Il propose fin 1902 à son directeur, Henri Desgrange, l’idée d’un Tour de France cycliste, qui se concrétise en 1903 avec l’organisation du premier Tour de France, aujourd’hui épreuve annuelle de notoriété mondiale. Le rôle de Géo Lefèvre est alors tout à la fois celui de journaliste, de directeur de course et d’organisateur.

De par son expérience dans l’organisation de grandes épreuves sportives nationales, la contribution de Géo Lefèvre à la création des 24 Heures du Mans est donc majeure.

La Une de l'Auto du lundi 28 mai 1923

Grâce aux nombreux articles de l’Auto, quotidien sportif à portée nationale, la notoriété de la course atteint des sommets. En période d’organisation de l’épreuve, le journal consacre aux 24 heures du Mans plusieurs une de ses éditions, ainsi que des suppléments gratuits, renforçant ainsi son rayonnement auprès du public.

Edition spéciale gratuite de l'Auto du 14-15 juin 1924

Supplément gratuit de l'Auto du 16-17 juin 1928

Après la guerre, c’est le journal quotidien sportif l’Équipe qui remplace l’Auto, avec une partie de l’ancienne équipe de rédaction. Les 24 Heures du Mans bénéficie toujours d’une couverture privilégiée, comme l’illustrent les multiples Unes de l’époque.

La Une de l'Equipe du 25 juin 1951

La Une de l'Equipe du 12 juin 1952

L’Ouest-Éclair, le local de l'épreuve

Intégralement disponible dans Gallica dès sa parution en 1899, avant de devenir Ouest-France en 1944, L’Ouest-Éclair s’impose rapidement comme le quotidien de référence de l’ouest de la France. Basé à Rennes, le journal couvre dès sa première édition les 24 Heures du Mans, à travers diverses articles et reportages.

Ouest-Eclair, journal quotidien régional, numéro du 19 juin 1939

Devenu Ouest-France, le quotidien continue à suivre de près les 24 Heures du Mans de nos jours, organisant plusieurs évènements lors de la semaine de la course.

Vitrines pour les annonceurs de l’automobile

Après les exploits en course, les différentes marques utilisent la presse écrite comme une vitrine de publicité pour leurs produits. Par exemple, la marque “Champion” rappelle dans l’hebdomadaire France Illustration la victoire des Jaguar – équipées de leurs de bougies d’allumage – aux 24 Heures du Mans 1951.

  France-Illustration, numéro du 8 décembre 1951

Encart publicitaire, France-Illustration, numéro du 7 octobre 1950

Encart publicitaire, Excelsior, numéro du 19 juin 1931

Gallica regorge d’articles, d’anecdotes, de reportages liés aux 24 Heures du Mans. Voici par exemple comment est évoqué le départ "type Le Mans” dans le Le Miroir des Sports : « pour corser la difficulté, les pilotes doivent au signal se ruer en courant vers leur machine qui attend moteur arrêté. Cela permettait aux coureurs à pied les plus rapides de grignoter quelques précieuses secondes et de s'assurer au moins une bonne position dans les premiers tours ». Le départ "type le Mans" est  inauguré en 1925 et pratiqué jusqu’en 1970.

Le Miroir des Sports, numéro du 19 juin 1928, Institut national du Sport, de l'Expertise et de la Performance (INSEP)

Ou bien l’exploit relaté dans France-Illustration du pilote Louis Rosier, qui franchit la ligne d’arrivée de l’édition 1950 après avoir conduit plus de 23 heures d’affilée sa Talbot-Lago, ne laissant que deux tours de piste à son fils et coéquipier Jean-Louis.

Louis Rosier, vainqueur des 24 heures du Mans de 1950, France-Illustration, numéro du 1 juillet 1950

Ou enfin les “hommes-radio” qui ont animé l’édition de 1952, année qui a "battu tous les records d'affluence".

Les "Hommes-radio", France-Illustration, numéro du 21 juin 1952

Grâce aux journaux présents dans Gallica, l'histoire des 24 Heures du Mans peut être tracée dans les moindres détails, heure par heure. Les classements complets y figurent, tout comme les évolutions du règlement, les prouesses techniques des voitures et les performances des pilotes. Le patrimoine sportif français est ainsi à la portée de tous.

Olympiade Culturelle est une programmation artistique et culturelle pluridisciplinaire qui se déploie de la fin de l’édition des Jeux précédents jusqu’à la fin des Jeux Paralympiques. La série « Les 100 ans des 24 Heures du Mans » de Gallica s'inscrit dans la programmation officielle de Paris 2024.

Commentaires

Soumis par Daniel Normann le 03/07/2023

Le Centenaire de la Légende vient juste à point avec ce sujet fabuleux!
Il y a tant de détails intéressants, certains vraiment inédits même pour les personnes qui s'en connaissent.
Revoir ces images qui me sont familières d'une autre légende (la "Légende Café" situé non loin de la Place des Jacobins au vieux Mans) c'est voyager dans le temps! Bravo à l'auteur, bravo à Gallica pour cet exploit et MERCI!

Soumis par Emile le 03/07/2023

Hello, les copains, le circuit nous attend, Ferrari sur le podium a été possible cette année, mais pas pour longtemps.
Allez, les bleus, où sont nos marques légendaires? On vous suit, c'est un sujet hyper-ultra-méga bien!

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