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Recensée, dénombrée : la population française sous tous les angles

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L’Insee lance chaque année une enquête de recensement pour connaître l’état de la population en France. Le mot recensement est emprunté au latin "recensere" qui signifie passer en revue, énumérer. Mais depuis quand compte-t-on la population ? Retour sur l’histoire du recensement de la population en France.

Carte n°27 représentant la proportion de célibataires pour 100 habitants par département, Résultats statistiques du dénombrement de 1886

Les premières sources pour estimer la population en France sont les registres paroissiaux, dont l’Église catholique demande l’établissement dès 1215. Ils permettent en effet d’enregistrer les sacrements religieux obligatoires (les baptêmes, puis les naissances, les mariages et les décès).

À partir du XIVe siècle, le dénombrement des feux se met en place. Le mot "feux" prend ici le sens de foyer, même si nous ne savons pas aujourd’hui exactement combien de personnes vivaient dans un "feu".

Nouveau dénombrement du royaume, par généralités, élections, paroisses et feux. Saugrain, 1735

Les premières motivations d’un recensement à l’époque sont l’argent et la guerre. Les autorités souhaitent savoir qui est soumis à l’impôt et qui peut être mobilisé pour la guerre. Plusieurs dénombrements et recensements de feux locaux ont alors lieu dans différentes villes et régions. Par essence, ces dénombrements ne permettent pas d’avoir une connaissance exacte du nombre de personnes vivant sur le territoire puisque, par exemple, les nobles ne sont pas soumis à l’impôt.

Au cours du XVIIIe siècle, plusieurs recensements, dénombrements et enquêtes ont lieu mais sans grande cohérence et à intervalles irréguliers. La bibliothèque de l’Insee Alain Desrosières détient par exemple le "Nouveau dénombrement du royaume […]" de Saugrain publié en 1720.

En 1801 a lieu le premier recensement général de la population française, initié l’année précédente par Lucien Bonaparte alors ministre de l’Intérieur. Il a lieu à partir de cette date, peu ou prou, tous les cinq ans jusqu’en 1946.

Les premiers recensements ne donnent que des informations simples telles que l’âge ou l’état civil (célibat, mariage ou veuvage).

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Tableau de la population de la France par départements et arrondissements en 1800, Statistique de la France (1801-1836), publiée par le Ministre des travaux publics, de l'agriculture et du commerce, p. 156

Aux XIXe et début du XXe siècles, les questionnaires s’étoffent et l’on voit apparaître des rubriques sur la profession, la nationalité, la religion ou encore les infirmités (certaines questions sont par la suite abandonnées). Les recensements permettent donc peu à peu de dresser un portrait détaillé de la population française.

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Carte représentant l’importance relative des activités agricoles et industrielles par département, Recensement général de la population du 10 mars 1946, Volume III

C’est d’abord le Ministère de l’Intérieur qui réalise les recensements avant que la Statistique générale de la France ne soit créée en 1833. Depuis 1946, c’est l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) qui dirige les enquêtes en partenariat avec les communes.

Aujourd’hui, le recensement ne sert plus à collecter l’impôt ni à des fins de conscription. Il permet de définir les populations légales de chaque commune, indispensable pour mener à bien les politiques publiques, définir les moyens de fonctionnement des communes et prendre des décisions adaptées en fonction de la population. Il sert également de base à de nombreuses autres enquêtes menées par l’Insee pour connaître et décrire la population française.

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