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Les courses hippiques : du jeu au sport moderne

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Au 19e siècle, les courses hippiques se développent en France et participent à la dynamique du monde du cheval. L’aspect sportif des courses permet ainsi l’amélioration de l’élevage équin, notamment pour la remonte des Armées et la formation des militaires.

Courses de Granville... Hippodrome de Donville-Longueville, affiche, Eugène Le Mouël, Paris, 1899

Le "sport" hippique

Lancées tout d’abord comme un spectacle où le goût du jeu et des paris prend souvent le dessus sur la pure distraction, les courses vont très vite devenir utilitaires avec une réglementation adaptée pour faciliter la production de chevaux de qualité dont Napoléon Ier a besoin pour ses armées.

Le premier emploi du mot "sport" en France se fait le 1er avril 1828 dans un périodique équestre, le Journal des Haras, lors d’une explication des mœurs anglaises (et leur goût du pari). L’arrivée de ce terme anglais sur le territoire francophone par l’intermédiaire du monde équestre n’est pas dû au hasard. L’aristocratie française est en pleine anglomanie depuis la fin du 18e siècle avec l’importation de nouveaux loisirs et goûtent aux modes équestres venues d’Outre-manche sur son temps libre : le pur-sang anglais, la selle anglaise, le trot à l’anglaise (le trot enlevé), le riding-coat (redingote), le steeple-chase, etc.

Auteuil, 11 mars 1928, Prix de Tananarive, steeple-chase militaire, photographie de presse, Agence Rol, 1928

Le terme "sport" se répand ensuite dans le monde équestre : l’expression "sport hippique" désigne les courses de chevaux sur hippodrome. La figure du sportsman s’établit telle celle du livre d’Eugène Gayot publié en 1839 : Guide du sportsman, ou Traité de l'entraînement et des courses de chevaux. Dès 1887 naît la "Société sportive d’encouragement" qui s’occupe de l’organisation et de la gestion des courses.

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Longchamp, Irismond, cheval de course monté par George Stern, gagnant du prix Lubin, photographie de presse, Agence Rol, 1er juin 1924

Les courses comme moyen de sélection génétique

Cette imprégnation sportive dans le monde hippique s’accorde avec la volonté étatique d’amélioration génétique des races équines par l’apport de "sang pur" dans des lignées locales et une sélection via la performance sportive.

Le cheval pur-sang, résultat d’une patiente sélection généalogique réalisée par les Anglais depuis le 18e siècle à partir d’étalons orientaux, s’avère être un excellent candidat. Orientée vers la vitesse, c’est une race de cheval taillée pour la course, une épreuve utile pour tester les qualités physiques et mentales des chevaux.

Ces chevaux aristocratiques ont un cousin rural : le trotteur, cheval dit "demi-sang" issu d’un croisement entre une jument autochtone et un étalon pur-sang. Ce type de cheval a émergé par la volonté d’un directeur de Haras, Ephrem Houël. Celui-ci est également l’inventeur des courses de trot dont les premières se déroulèrent à Cherbourg en septembre 1836, puis à Caen en août 1837. Ces courses sont pour lui un formidable outil de sélection et de stimulation de l’élevage français.

Hippodrome de St Ponchon. Courses de Carpentras, affiche, Imp. Emile Lévy, Paris, 1890

Un lieu dédié : l’hippodrome

Véritables arènes sportives pour le cheval, les hippodromes connaissent un formidable essor aux 18e et 19e siècles en France. Les premiers espaces employés sont en grande majorité des terrains de manœuvre militaires qui ont été conçus avec de grandes surfaces pour permettre les exercices de troupes à cheval. L’exemple le plus célèbre est le Champ de Mars qui restera pendant un demi-siècle le seul hippodrome parisien.

On compte aujourd’hui plus de 220 hippodromes pour environ 18 000 courses par an. Les plus vieux encore en activité sont celui de Chantilly, construit en 1834 pour le galop, et de Vincennes, conçu en 1879 pour l’obstacle et le trot. Ces bâtiments et leur histoire font partie du patrimoine architectural équestre français et ont contribué à la dynamique socio-économique des territoires.

Hippodrome de Vincennes, Société d'encouragement pour l'amélioration du cheval français de demi-sang, imp. de Erhard frères, Paris, 1892

Pour aller plus loin :

 

L'Olympiade Culturelle est une programmation artistique et culturelle pluridisciplinaire qui se déploie de la fin de l’édition des Jeux précédents jusqu’à la fin des Jeux Paralympiques.
La série "Histoire du sport en 52 épisodes" de Gallica s'inscrit dans la programmation officielle de Paris 2024.

Commentaires

Soumis par Crstina Horta le 04/03/2024

Magnifique texte comme tous que Gallica publique.
Merci beaucoup pour les renseignements et les curiosites que vous nous facultez

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