Le lilas
Ses couleurs tendres et son parfum enivrant explosent au printemps pour ne durer qu’un temps. Prenons le chemin du jardin avec la Société nationale d’Horticulture de France.
Le lilas commun (Syringa vulgaris) appartient à la famille botanique des Oléacées comme le jasmin et le frêne. Ses fleurs sont souvent mauves et disposées en forme de thyrse, c’est-à-dire que l’inflorescence est composée en grappe comme le raisin. Une inflorescence de lilas est donc à elle seule un bouquet ! Les feuilles sont caduques, ovales et pointues et portées en paires opposées. Son parfum suave embaume dès les premiers jours du printemps.
Le Monde illustré | 1896-05-16
Sa culture est considérée comme facile. Rustique, il prospère dans une terre de jardin bien drainée, tolérant le calcaire. L'exposition idéale est ensoleillée, bien qu'il puisse supporter une ombre légère, mais au détriment de sa floraison. La multiplication se fait par bouturage et surtout par greffage. La taille, consistant à couper les tiges fleuries pour en faire des bouquets, est un moyen efficace d'assurer la vitalité de l'arbuste.
Détail d’un Papier à motif répétitif représentant des lilas. Paris : Jacquemart et Bénard (1799)
Comme le fuchsia, le lilas offre une palette de couleurs variées. La teinte de ses fleurs prête son nom à des gammes de couleurs de référence. Les horticulteurs ont créé une diversité de cultivars, caractérisés par des fleurs simples ou doubles, mais aussi par de nouvelles nuances. Victor Lemoine, célébré horticulteur de Nancy, a joué un rôle clé dans la création de nombreuses variétés. On lui doit notamment la variété du 'Madame Lemoine' aux fleurs doubles blanc-ivoire qui fut créée en 1890. Ce blanc naturel, n’avait rien à voir avec la mode du lilas blanc offert à l’époque au moment des fêtes de fin d’année. En effet, ce dernier était obtenu par forçage, soit un fleurissement, avant l’heure, de la jeune tige. Les horticulteurs parisiens étaient reconnus pour ce procédé fascinant d’une fleur dont la couleur ne s’exprime pas.
« Variétés nouvelles de Lilas à fleurs doubles » dans la Revue Horticole de 1907
Originaire d’Orient, le lilas commun aurait été introduit en Europe en 1562 par Busbeck, ambassadeur des Pays-Bas à Constantinople selon l’horticulteur troyen Charles Baltet. Antoine-Laurent de Jussieu conserva son nom perse « Lilac » dans son système de classification. Cependant, la botanique conserva celui du système de Carl von Linné qui renomma la plante Syringa, en référence au grec « syrinx » signifiant « flûte ». En effet, la lecture de l’Almanach du Bon Jardinier de 1815 mentionne la facilité avec laquelle le bois de cet arbre peut se creuser pour se transformer en instrument à vent. La musique semble donc destinée à ce bel arbrisseau d’ornement puisqu’il habite le répertoire entre tant d’autres, de Georges Brassens. D’ailleurs, le lilas doit se méfier de l’insecte que l’on nomme le « Poinçonneur des lilas » : l’otiorhynque. Celui-ci s’attaque à de nombreuses plantes du jardin, dévorant les bords des feuilles et laissant une empreinte caractéristique… de poinçonnage.
Les fleurs animées. Tome 2 / par J.-J. Grandville ; texte par Alph. Karr, Taxile Delord et le Cte Foelix
Pour aller plus loin :
La Société nationale d’Horticulture de France (SNHF) met à disposition une riche bibliothèque ouverte à tous. Vous pouvez consulter son catalogue en ligne et sa bibliothèque numérique Hortalia. Le pôle Jardiner Autrement de la SNHF vous accompagnera également dans votre pratique du jardinage respectueux de l’environnement.
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