Etienne-Louis Boullée, l'architecte peintre
Etienne Louis Boullée (1728-1799) est né et mort à Paris. Très peu de ses constructions, réalisées pour des particuliers des années 1750 aux années 1770, nous sont parvenues à l’exception de l’hôtel Alexandre (1763-1766), situé rue de la Ville-l’Evêque dans le 8e arrondissement.
Quant au corpus de ses dessins, qui se compose d’une centaine de feuilles, il est presque exclusivement conservé au département des Estampes et de la photographie de la BnF, quelques œuvres figurant aussi à Florence (musée des Offices) et à Londres (Royal Institute of British architects).
C’est Etienne Louis Boullée lui-même qui prit l’initiative de léguer à la Nation, en 1793, son œuvre théorique, le manuscrit de l’Essai sur l’art, aujourd’hui conservé au département des Manuscrits (FR 9153) et les dessins destinés à l’illustrer, qui ont rejoint le département des Estampes.
Revendiquant pour l’architecte le statut d’artiste à part entière, Boullée, sans doute assisté de certains de ses élèves comme Jean Thomas Thibault (1757-1826), accompagne son essai une trentaine de projets, illustrés par des plans, des coupes et de belles vues perspectives. Tous les domaines de l’architecture civile et religieuse sont représentés : des projets de temples, de palais, de théâtres, de musées, des portes de villes, des ponts ou encore des monuments funéraires, comme celui dédié à Newton, en 1784.
Quelques projets sont aussi des œuvres de commande, non réalisées, comme le projet de Bibliothèque nationale (1785-1788) ou un projet de reconstruction du château de Versailles (1783), suscité par Louis XVI et qui donna lieu de la part de Boullée à ce dessin de près de 2m de large.
Ce fonds exceptionnel de dessins avait déjà fait l’objet d’une des premières campagnes de numérisation menées par la BnF et d’une exposition virtuelle au contenu très riche, toujours visible. Entre 2016 et 2019, une campagne de reconditionnement des dessins de très grand format s’est accompagnée d’une nouvelle prise de vue de l’ensemble du fonds afin d’offrir aux chercheurs la plus haute résolution possible et de meilleures capacités de zoom sur ces dessins exécutés avec une extrême précision.
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