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Les rues du quadrilatère

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23 juillet 2020

Au cœur du deuxième arrondissement, entre la rue Richelieu et la rue Vivienne, un ancien palais princier abrite depuis trois siècles les collections de la Bibliothèque nationale de France. Découvrez l’histoire de ce site à travers des documents méconnus disponibles sur Gallica.

Le site Richelieu avant le palais de Mazarin, extrait du Plan de la ville de Paris au XVIe siècle, fac.-sim. par Guillaume Dheulland, 1756, département des Cartes et Plans.

Le site Richelieu est encadré par plusieurs rues qui ont laissé leur trace dans le bâtiment. Si les parties historiques ont gardé les noms de leurs anciens propriétaires – galerie Mazarine, hôtel Tubeuf, hôtel de Nevers – les bâtiments construits à partir d’Henri Labrouste au milieu du XIXe siècle ont pris les noms des rues. Mais d’où viennent ces odonymes, si familiers désormais pour les habitués du site Richelieu ? 
 

En premier lieu, on trouve la rue des Petits-Champs. Ouverte par Richelieu en 1634 dans une zone encore peu urbanisée et occupée par des jardins, la rue s’appela un temps rue Bautru. Guillaume Bautru était un poète satirique et agent du cardinal de Richelieu. Il fut l’un des membres fondateurs de l’académie française, et se fit construire un hôtel dans la rue fraîchement créée par son protecteur. 
 

 

Cet hôtel devint plus tard l’hôtel Colbert, où se trouve aujourd’hui la galerie du même nom. Cette nouvelle rue Bautru se trouvait à proximité de la rue Croix-des-Petits-Champs, et finit par en reprendre le vocable en devenant rue Neuve-des-Petits-Champs, puis simplement rue des Petits-Champs. L’aile construite par Labrouste le long de cette rue, terminée par une jolie rotonde, porte toujours le nom de Petits-Champs.
 

Voie romaine bordée de sépulture, puis chemin à travers champs au Moyen Age, la rue Vivienne devint véritablement une rue au XVIIe siècle, avec la construction du palais cardinal – futur Palais-Royal – et le recul des remparts de Paris au niveau des Grands Boulevards. Elle doit son nom à la famille Vivien qui possédait des terrains au XVIe siècle. La dernière parcelle acquise par la Bibliothèque nationale fut celle se trouvant le long de la rue Vivienne, à l’angle de la Rue Colbert. On appelle depuis cette partie du quadrilatère, élevée par Jean-Louis Pascal au début du XXe siècle, « aile Vivienne ». 
 

La rue Colbert que nous venons d’évoquer doit son nom à Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV, qui la fit ouvrir en 1682. D’abord appelée rue Mazarin, elle prit le nom de Colbert après sa mort, en 1683. Elle débouchait sur la rue de Richelieu par une arcade, l’arcade Colbert. La rue porta même un temps ce nom, jusqu’à la suppression de l’arche. Cette partie de la bibliothèque s’appelle aujourd’hui aile Colbert. 
 

Enfin, la rue de Richelieu a donné son nom au site dans son ensemble. C’est en effet le long de cette rue que la Bibliothèque du Roi s’installa en 1721, dans l’ancien hôtel du duc de Nevers. D’abord appelée rue Royale à son ouverture en 1633, elle prit rapidement le nom de rue Richelieu. Elle perdit son nom lors de la Révolution française et devint en 1793 rue de la Loi, jusqu’à l’abolition du calendrier révolutionnaire par Napoléon Ier en 1806. 
 

 A l’issue des travaux de rénovation du site Richelieu, lecteurs et visiteurs pourront traverser le site de part en part et rejoindre la rue Vivienne depuis la rue de Richelieu, sans avoir besoin de passer par la rue des Petits-Champs ou la rue Colbert. 
 
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Pour aller plus loin :
Richelieu. Quatre siècles d'histoire architecturale au cœur de Paris, dir. Aurélien Conraux, Anne-Sophie Haquin et Christine Mengin, BnF Éditions/INHA, 2017.
 

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