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Portraits de Catherine de Médicis, de Dauphine en reine mère

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22 juillet 2022

Le département des Estampes et de la photographie conserve la collection de portraits aux crayons de la Renaissance la plus vaste au monde, riche de plus de sept cent feuilles. Certaines proviennent de la collection personnelle de Catherine de Médicis, constituée des années 1540 à 1570, et dispersée au xviiisiècle. Et parmi ces dessins, quelques-uns représentent Catherine de Médicis elle-même, à divers âges et à divers titres, de la jeune fille tout juste débarquée de Rome, à la reine mère régente. 

François Clouet (vers 1516-1572), Catherine de Médicis, avant 1545, Na-22 (détail) (4)-boîte écu,
 

 
Ce crayon faisait partie d’une collection rassemblée par l’abbaye Sainte-Geneviève au xviiie siècle et transférée à la Bibliothèque Impériale en 1861. D’après sa physionomie de jeune femme, il semble être l’une des premières représentations de Catherine de Médicis par l’atelier des Clouet alors qu’elle était probablement encore la Dauphine, l’épouse du futur Henri II. Son goût pour le portrait à la française s’éveillait alors, initiée en cela par son beau-père, le roi François Ier.

 

Selon les codes du portrait de cour, elle est représentée en buste, de trois quart à gauche. Elle porte un escoffion d’où sortent des cheveux bouclés aux tempes, dont le blond vénitien est obtenu par un mélange de pierre noire, sanguine et crayon jaune. Sa robe est couverte aux épaules par une guimpe à collerette montante, ouverte par devant, dont les godrons caressent l’ovale du visage et qui est serrée à la base du cou par un collier. Ce costume, qui n’apparaît pas avant le milieu des années 1540, est encore en vigueur dans les années 1550.

 
 

 
Cet autre portrait, qui porte le même type d’estampille, se trouvait dans la collection personnelle de Catherine de Médicis, comme on peut le déduire de l'inscription à l'encre en haut à droite, apposée par un secrétaire italien de la reine. Elle y est représentée à quarante ans, en costume de veuve. A la suite de ce nouveau portrait officiel, réalisé par le portraitiste de la cour, François Clouet, de nombreuses copies gravées ou peintes à l'huile, en miniatures et de médailles, diffuseront ce portrait autorisé - dit aussi « réservé » - de la reine pendant son veuvage.

 

 
Au-delà de ces copies plus ou moins fidèles, le portrait a été repris par d'autres artistes, pour être intégré dans des compositions historiques ou allégoriques. Dans ce dernier dessin, Catherine de Médicis est entourée par deux Vertus, la Prudence et la Renommée. Son portrait, dans un médaillon aux armes, est réalisé à la pierre noire et à la sanguine. La feuille du portrait, en forme d’ovale, est elle-même collée sur la composition en bistre due à l’artiste Baptiste Pellerin. Le dessin porte la devise de Catherine de Médicis pendant son veuvage « Ardorem extincta testantur vivere flamma ».
 
 
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Pour aller plus loin 

Alexandra Zvereva, Portraits dessinés de la cour des Valois : les Clouet de Catherine de Médicis, Paris, Arthena, 2011
Alexandra Zvereva, Les Clouet de Catherine de médicis : chefs d’œuvre graphiques du musée Condé, cat. d’exposition, Musée Condé, Chantilly (25 septembre 2002-6 janvier 2003), Paris, Somogy ; Chantilly, Musée Condé, 2002

 

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