Menus de papiers, de parchemin, de bois ou de céramique
Le menu est à la fois un document informatif, un souvenir, parfois une démonstration de prestige, parfois une œuvre d'art. Si dans leur grande majorité, les menus sont constitués d'un feuillet de papier ou de carton, il arrive aussi que les matières utilisées soient plus fantaisistes. Petit tour d'horizon grâce aux fonds numérisés sur Gallica de la bibliothèque municipale de Dijon !
Menu du dîner du 6 juin 1933 sur la bateau japonais Katori Maru, papier japon.
Les papiers
Si le papier est le support le plus communément utilisé, c’est cependant sous différentes qualités et différents types, du fin papier de pénurie pour certains menus de guerre au beau papier chiffon pour les menus de grandes occasions, en passant par de banals papiers d’imprimerie ou encore des papiers japon pour des menus d’inspiration asiatique.
Un papier spécifique à la durée de vie éphémère est présent dans la collection : le carton porcelaine, dont les usages principaux furent les publicités et les travaux de ville comme les menus mais aussi les invitations, les faire-part, les cartes de visite… Ce papier blanc à l’aspect glacé rappelant la porcelaine est richement illustré de couleurs et de dorure. Il fut largement utilisé en Belgique entre les années 1840 à 1860 jusqu’à ce qu’on prenne conscience de la dangerosité de la céruse. Les premiers menus de mariage de la période 1860-1880 de la collection dijonnaise vous en révèlent quelques exemples.
Le parchemin et la soie
Deux matériaux prestigieux sont assez couramment utilisés : le parchemin et la soie.
Le parchemin et le papier parchemin apparaissent essentiellement dans la collection dijonnaise sur des menus de la fin du 19e siècle et du début du 20e, notamment à l’occasion de mariages. Une découpe ou un repli accompagnés d’une dorure sont souvent associés au menu en parchemin comme sur ce menu de noces du 5 novembre 1893.
Menu d’un dîner de noces du 5 novembre 1893, parchemin.
Quant à la soie, elle est la caractéristique des menus officiels lyonnais, permettant à la ville de mettre en valeur l’une de ses spécialités économiques et un savoir-faire artisanal. Ces menus peuvent être entièrement tissés, mais aussi tissés et imprimés ; un menu imprimé peut enfin être conservé dans une couverture en soie. Ce menu du 17 mai 1905 est donné au domaine de la Sablière, propriété d’une famille de soyeux lyonnais, les Chazottier.
Menu d’un repas donné à La Sablière, Lyon, 17 mai 1905, soie.
La mode de la céramique
Une autre mode s’est développée à la fin du 19e siècle et au début du 20e, celle des menus sur céramique, sous la forme de simples plaques ou de rondes-boss. Ces pièces faisaient partie du service de vaisselle : on y écrivait le menu que l’on effaçait à la fin du repas afin de la réutiliser ensuite. On ne disposait pas un menu par personne comme pour les menus traditionnels mais un ou deux pour l’ensemble de la table. Si différents matériaux étaient utilisés pour ces menus en trois dimensions (porcelaine, faïence, marbre, verre, cristal…), la bibliothèque de Dijon ne possède que deux menus en céramique du début du 20e siècle.
Menu vierge, céramique, vers 1900 (?).
Liège, bois, ardoise et autre calque
De nombreux menus étaient et sont toujours réalisés par les hôtes même quand il était facile de s’en procurer des vierges chez les imprimeurs ou par la voie publicitaire. C’est parfois l’occasion de jolies réalisations et de découvrir des supports inattendus comme ce charmant menu floral réalisé en 1911 sur du bois. On découvrira aussi dans la collection dijonnaise des menus sur ardoise, sur cd, sur serviette, sur plastique. Les associations ne sont pas en reste comme on peut le voir sur ce menu en liège réalisé en 1955 à l’occasion d’un repas organisé par le Rotary Club d’Amélie-les-Bains !
Menu d’un repas du 22 avril 1911, bois.
Caroline Poulain,
Bibliothèque Municipale de Dijon
Pour aller plus loin...
- J.B.A.M Jobard, visionnaire de nouveaux rapports entre l’art et l’industrie, acteur privilégié des mutations de l’image en Blegique au XIXe siècle, Marie-Christine Claes, 2006-2007.
- Potage tortue, buisson d’écrevisses et bombe glacée. Histoire(s) de menus, Caroline Poulain (dir.), Paris, Agnès Viénot, 2011.
Commentaires
Bonjour,
Bonjour,
Pourquoi ne demanderiez-vous pas aux grands chefs, leurs menus, comme à Alain Ducasse, pour les menus Concorde et de la tour Effeil, avec dédicasse, ce qui augmenterait leur valeur historique.
Bonne journée
Alain
Les Menus
La collection que BNF propose est vraiement merveilleuse!
Les Menus
La collection que BNF propose est vraiement merveilleuse!
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