L’Etna, un sommet à conquérir
L’Etna est connu depuis la plus haute antiquité, et son activité décrite aussi bien par les Grecs que par les Romains puis par les voyageurs, curieux, scientifiques et écrivains partis faire, bien plus tard, leur grand tour d’Italie. Son ascension a pendant longtemps été un défi physique dont les narrateurs nous ont laissé des récits captivants….
Etna in Sicilia, peinture, 1800 1880
William Hamilton, d’une ascension de l’Etna à la comparaison avec son illustre "voisin", le Vésuve
Campi Phlegrei, considéré comme le plus beau livre de l’histoire de la volcanologie et publié en 1776, après un voyage effectué en 1769 en Sicile par William Hamilton, est à compléter par une édition bien plus modeste en langue française, éditée en 1782.
Sous le titre de Œuvres complètes du chevalier William Hamilton, cet ouvrage contient une lettre relatant son ascension de l’Etna où il compare de manière précise ses observations de ce volcan et du Vésuve qu’il aurait gravi 68 fois :
Les opérations de la Nature, sur l’une et l’autre de ces montagnes, sont semblables ; mais celles du mont Etna sont sur une plus grande échelle. Les qualités de leurs laves sont les mêmes ; mais je crois celles de l’Etna plus noires, et en général plus poreuses que celles du Vésuve… En un mot, je ne trouvai rien sur le mont Etna (pour ce qui regarde les matières volcaniques) que le Vésuve ne produise…"
Cette lettre est reproduite dans la revue LAVE n°15, publiée en juillet 1988.
Elie de Beaumont, de l’étude de l’Etna à une théorie sur les mouvements tectoniques
Lors d’un voyage d’étude sur l’Etna, Elie de Beaumont accompagné de Léopold de Busch réalise une carte volcanologique représentant les principaux cônes de scories et mesure les altitudes des points remarquables. Par ses différentes mesures, il essaye de prouver que les mouvements tectoniques sont liés à la contraction du globe :
De là, il résulte qu’une éruption de l’Etna peut être considérée comme un phénomène de soulèvement, précédé et accompagné de violentes secousses, et suivi de l’exhalation d’une grande quantité de fluides élastiques, de l’éjection de matières incohérentes, et de l’émission de matières fondues qui coulent sur ses flancs sous forme de laves."
Un extrait du texte est à lire dans la revue LAVE n°23, publiée en décembre 1989.
Alexandre Dumas, du sens du récit au regard du naturaliste et du géographe
La revue LAVE a aussi mis en valeur, dans son numéro 88 publié en janvier 2001, l’ouvrage Le Speronare, publié en 1843, le récit du voyage d’Alexandre Dumas en Sicile entre août et novembre 1835, mais aussi bien plus que cela :
Quand l’Etna est en travail, il lui pousse alors tout bonnement sur le dos, à un endroit ou à un autre, une espèce de furoncle de la grosseur de Montmartre, puis le furoncle crève, et il en sort un fleuve de lave qui suit sa pente, descend, brûle ou renverse tout ce qui se rencontre devant lui, et finit par aller s’éteindre dans la mer. Cette façon de procéder est cause que l’Etna est couvert d’une quantité de petits cratères qui ont forme d’immenses meules de foin ; chacun de ces volcans secondaires a sa date et son nom particulier, et tous ont fait, dans leur temps, plus ou moins de bruit et plus ou moins de ravage. "
Pour constituer votre bilbiothèque idéale, vous pourrez aussi vous pencher sur l'article ancien mais toujours intéressant Des idées et des hommes au XIXème siècle : la bibliothèque d’un historien de la volcanologie dans la revue LAVE 35, publiée en janvier 1992.
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