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Les collectionneurs rouennais dans Rotomagus

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17 septembre 2020

Depuis plus de cinq ans, les bibliothèques numériques patrimoniales en marque blanche de Gallica se multiplient et évoluent. C’est le cas de Rotomagus, la bibliothèque numérique patrimoniale de Rouen, réseau de sept bibliothèques et premier établissement de collectivité territoriale à entrer dans le dispositif Gallica marque blanche.

Portail Rotomagus

Afin de mettre en valeur les collections de la bibliothèque patrimoniale Villon, Rotomagus a fait peau neuve cet été, avec l'ajout de deux espaces d'éditorialisation. Les focus vous permettent de découvrir les documents numérisés thématiques. Le fonds de cartes postales de la Grande Guerre, les livres d’heures rouennais et la valorisation de Rouen sur Gallica font l’objet des premières mises en valeur. A droite de la page d'accueil, un menu qui s'affiche lorsque l'on clique sur l'icône propose d'aller plus loin en abordant le vocabulaire lié aux documents patrimoniaux, en "visitant" les coulisses de la bibliothèque patrimoniale Villon ou en jouant avec nos collections numérisées. Ces découvertes seront enrichies peu à peu, tandis que les thèmes des focus varieront régulièrement. Les anciens focus ne seront pas oubliés, puisqu'ils resteront visibles au sein d'une page qui leur sera dédiée.
 

Enluminure pleine page d'un exemplaire emblématique des livres d'heures de Rouen.
Le livre d'heures à l'usage de Rome de Simon Bening

 

Mais d’autres fonds méritent toute attention et constituent la majeure partie des collections sur Rotomagus : les legs et dons (voire l’achat par la bibliothèque) de bibliophiles et de collectionneurs rouennais. Tous les documents issus de ces collections ne sont pas encore en ligne, mais voici quelques-uns des plus emblématiques.

 

Les collections de Jean-Michel Constant-Leber se distinguent par leur originalité et leur diversité. Plusieurs recueils de dessins issus de voyages en Chine ont été collectés par ce bibliophile, dont de magnifiques peintures chinoises représentant des fleurs, des oiseaux et des papillons. Passionné d'histoire, il collectionne les dessins de costumes et de portraits de personnages historiques. Ses costumes de Paris sont une mine d'or pour la connaissance de la mode féminine parisienne au début du 19ème siècle. Une suite de mandarins et leurs femmes confirme son intérêt pour les costumes et pour la Chine.
 

Mais les manuscrits de sa collection sont parmi les plus remarquables. Un livre de prières qui aurait été conçu pour le roi Henri III et un alphabet latin et français élaboré pour l'instruction du jeune Louis XIV contiennent de superbes canivets. Deux livres d'heures de la collection Leber font également l’objet d’un focus.

Dans la même veine que Constant-Leber, les père et fils Coquebert de Montbret ont constitué un fonds important de manuscrits et de cartes géographiques. Des manuscrits espagnols et italiens constituent pour l'instant la majeure partie des documents mis en ligne. Un recueil en deux volumes d'illustrations allemandes du 18ème siècle, représentant des membres d'ordres religieux, peut nous faire penser aux collections de costumes du fonds Leber.

 

Pour continuer dans cette diversité, nous trouvons les collections de Jules Hédou, un avocat amateur de beaux-arts. Près d’une centaine de gravures de Jean-Baptiste Le Prince, issues de son voyage en Russie, ont ainsi été collectées. Autre série remarquable, les gravures de Jacques Rigaud témoignent de la constitution d'un arsenal de galères par Louis XIV, afin de rivaliser avec l'Espagne et l'Italie, et de combattre les pirates de Méditerranée.

C’est cependant avec les photographies et les dessins du voyageur, archéologue, photographe et architecte du Second Empire Léon-Eugène Méhédin que l'exotisme des collections de Rotomagus est le mieux représenté. Lors de ses fouilles en tant que membre de la commission scientifique du Mexique, il reproduit des statues et des œuvres aztèques, voire des blocs de pierres issus de bâtiments fouillés, témoignant des civilisations méso-américaines.

Copie de codex portant la mention "Y Tlacotlan". Méhédin Léon (1828-1905)
 
Si ces collections se distinguent par leur variété voire le dépaysement qu’elles engendrent, le fonds Jules Adeline se concentre sur la ville de Rouen. Cet historien et dessinateur a légué son œuvre et sa collection à la bibliothèque de Rouen. Amoureux de la capitale normande, il a rêvé pour elle une architecture utopique : il imagine la cathédrale achevée différemment ou se plaît à ajouter une immense statue au sommet de la colline Ste-Catherine, dominant la ville de Rouen et reliée à un funiculaire qui ferait rêver les agences touristiques d'aujourd'hui. Jules Adeline a également écrit un ouvrage sur les quais de Rouen, dont la bibliothèque patrimoniale Villon possède un exemplaire d'auteur non numérisé. On peut consulter l'exemplaire de la BnF sur Rotomagus.
  
Enfin, vous trouverez sur Rotomagus plus d'une centaine de portraits de Pierre Corneille. Cette collection a été acquise par la bibliothèque de Rouen, avec près de 2000 autres portraits, auprès d'un médecin collectionneur normand au 19ème siècle, Louis-Henri Baratte.

Par ailleurs, la correspondance de Guy de Maupassant, des manuscrits de Flaubert (dont Le Château des cœurs), des autographes, des cartes postales de Rouen et une Historia Normannorum de Dudon de Saint-Quentin seront bientôt ajoutés à Rotomagus.
 

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