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Schumann dans Gallica

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10 juin 2020

La BnF conserve une trentaine de manuscrits de Robert Schumann (1810-1856), qui constituent une des collections les plus importantes du genre après celles conservées par des institutions allemandes et autrichiennes. Ces manuscrits sont aujourd'hui visibles dans Gallica.
 

Fantaisiestücke pour clarinette et piano, op. 73, n°1. Manuscrit autographe

Robert Schumann incarne, mieux qu'aucun autre musicien, le romantisme allemand, et la plupart des grandes collections de ses manuscrits sont conservées par des institutions de son pays natal : la maison Schumann de Zwickau et celle de Bonn, la Staatsbibliothek de Berlin, le Heinrich-Heine-Institut de Düsseldorf. Mais une trentaine de ces manuscrits, qui faisaient partie de la formidable collection du musicologue français Charles Malherbe (1853-1911), se trouvent à la Bibliothèque nationale de France. Gallica les rend aujourd'hui visibles.
 
Quatre d'entre eux sont des manuscrits d'œuvres pour piano, instrument qui fut si cher à Schumann et si emblématique de son art. Parmi eux, le manuscrit des Waldszenen (Scènes de la forêt) op. 82, un des chefs-d'œuvres tardifs du piano schumannien. Cette partition passionnante (dont on trouvera au lien qui suit une présentation en vidéo) comporte des corrections et des repentirs de la main de Schumann, dont certains furent de dernière minute ; on s'aperçoit par exemple que pour la septième pièce du cycle, Vogel als Prophet (L'Oiseau-prophète), Schumann avait prévu d'abord une fin différente, avant de la remplacer par celle que l'on connaît, réintroduisant le mystérieux thème initial.
  

Waldszenen (Scènes de la forêt), op. 82. N°4, "Verrufene Stelle" ("Lieu maudit")

La collection comprend également quelques manuscrits de lieder, autre domaine majeur de la création schumannienne. Le grand cycle des Myrthen, daté de 1840, fut offert par Schumann comme cadeau de mariage à son épouse, la pianiste Clara Wieck. Quant aux Lieder und Gesänge aus Goethes Wilhelm Meister, ils furent écrits par Schumann en 1849 pour les festivités organisées à l'occasion du centenaire de la naissance de Goethe.
 
La musique d'orchestre est elle aussi présente dans cet ensemble. On remarquera, par exemple, ces esquisses laissées par Schumann pour les grandes œuvres que furent sa deuxième, sa troisième et sa quatrième symphonies, mais aussi le manuscrit d'une composition moins connue : l'ouverture Hermann und Dorothea, composée par Schumann d'après le récit éponyme de Goethe. Cette œuvre présente la particularité d'utiliser de façon répétée le thème de la Marseillaise, Schumann ayant été, à l'époque (1851), enthousiasmé par les récents événements révolutionnaires français de 1848.
 

L'ouverture Hermann und Dorothea, op. 136. Mesures 6 et suivantes, on reconnaît le thème de la Marseillaise.

Autres partitions notables, celles de plusieurs pièces destinées au violon écrites par Schumann vers la fin de sa vie, entre 1851 et 1853 : les Sonates pour violon et piano n°1 et n°3, et la Fantaisie pour violon et orchestre. Ces œuvres ont en commun d'avoir été mal reçues du vivant de Schumann, et considérées comme symptomatiques du déclin mental qui devait marquer si tragiquement ses dernières années...
 
Une présentation complète des manuscrits de Schumann disponibles dans Gallica est à retrouver dans la nouvelle rubrique qui leur est consacrée.

 

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