Le Blog
Gallica
La Bibliothèque numérique
de la BnF et de ses partenaires

Les 24 Heures du Mans, un foyer d’innovations techniques (3 / 6)

0
9 juin 2023

Les 24 Heures du Mans ont été, en plus d’une épreuve sportive, un véritable laboratoire de développement et d’innovation des technologies automobiles, que l’on retrouve tôt ou tard sur les voitures de tous les jours.
Découvrez avec nous quelques-unes de ces innovations.
 

Revue des usagers de la route, 1933, Bibliothèque municipale du Mans

Conçues comme une compétition d’endurance, les 24 Heures du Mans ont tout de suite attiré l’attention des constructeurs automobiles. L’épreuve était à la fois une opportunité de promouvoir l’image de marque à travers la performance et la fiabilité des voitures, mais aussi une occasion d’améliorer, de tester et de valider en conditions extrêmes de course les technologies, pièces et accessoires, dans le but d’en faire bénéficier les voitures de série.

Améliorer l'éclairage - les phares antibrouillard

Étant l’une des seules courses à se dérouler en partie de nuit, le développement de l’éclairage a naturellement constitué un enjeu majeur pour les participants.
 

Le Mans, concours d'endurance, vue générale devant la tribune de nuit, 13 juin 1926,  Agence Rol

En 1926, les trois premiers du classement, les Lorraine-Dietrich n°4, 5 et 6, ont été les premières voitures équipées d’un phare antibrouillard. Il s'agit d'un troisième phare, situé au milieu de la calandre. Innovant pour cette époque, il fit la différence lorsque la présence de brouillard à certains moments de la course posait un véritable problème aux autres concurrents.
 

Le Mans, Bloch et Rossignol sur Lorraine-Dietrich [n°6], Bussienne et de Costier sur E.H.P. [n°37], 13 juin 1926, Agence Rol

Le Mans, concours d'endurance, Stalter et Brisson [sur Lorraine-Dietrich, 13 juin 1926Agence Rol

Le Mans, concours d'endurance, AndréRossignol sur Lorraine-Dietrich, 13 juin 1926, Agence Rol

Plus tard, en 1962, c’est une Ferrari 330 TRI/LM qui utilise pour la première fois des phares halogènes à vapeur d’iode, technologie rapidement adoptée sur toutes les voitures de course de l’époque. Plus proche de nous, en 2011, les voitures victorieuses sont équipées de phares à technologie LED, puis à partir de 2014, à technologie laser.

Réduire la consommation - la carrosserie aérodynamique

En 1925, la Chenard & Walker Tank (n° de course 49) se présente au départ avec une carrosserie différente de celle des autres voitures. Il s’agit en effet de la première voiture étudiée du point de vue aérodynamique, ce qui lui apporte un net gain de vitesse de pointe grâce à un meilleur coefficient de pénétration dans l’air. Cette prise en compte de l’aérodynamique contribuera ultérieurement à améliorer performances et consommations des voitures de grande série.

Le Mans, concours d'endurance, Sénéchal - Locqueneux sur Chenard-Walcker [n°49], de Courcelles - Rossignol [n°5] sur Lorraine-Dietrich, 20 juin 1926, Agence Rol

Les débuts de la traction

L’édition de Juin 1927 voit la première apparition en course d’une voiture à traction – c’est-à-dire à roues avant motrices – équipée de la technologie à joints homocinétiques. Pilotée par l’inventeur même de cette nouvelle technologie, l’ingénieur polytechnicien Jean Albert Grégoire, la Tracta finira la course à la septième place du classement général. Dirigeant un garage automobile à coté de Versailles, Grégoire s’associe au projet de développement de cette technologie révolutionnaire avec l’entrepreneur Pierre Fenaille, pilote amateur lui aussi. Quelques années plus tard, en 1934, c’est André Citroën qui adoptera cette technologie sur la Citroën Traction, voiture française fabriquée entre 1934 et 1957 et qui connut un grand succès commercial et populaire.

Le Mans, Grand Prix du 19 juin 1927, automobile d'endurance, Grégoire (la tête bandée) et Lemesle sur voiture, Tracta, Agence Rol

Renforcer la sécurité - le pneu radial et le fein à disque

En 1951, l’écurie italienne Scuderia Ambrosiana inscrit aux 24 Heures du Mans la Lancia Aurelia B20 GT, équipée en première mondiale d’un moteur V6 mais également d’un pneu Michelin X, à carcasse radiale. La voiture finira la course à la douzième place du classement général et première de sa catégorie (S 2.0), après avoir parcouru 235 tours, soit plus de 3 100 km, et en finissant la course avec le même train de pneu, seulement à moitié usé. Les avantages du pneu radial en termes de tenue de route, de freinage, de confort et de sécurité ne sont depuis plus à prouver. La technologie du pneu radial a été brevetée par Michelin en 1946 et équipe encore aujourd’hui toutes les voitures, camions ou avions.  

Après de multiples évolutions et inventions concernant les systèmes de freinage, c’est lors des 24 Heures du Mans 1953 que Jaguar installe sur son modèle Type C une technologie révolutionnaire : le frein à disque.  Les résultats sur l’efficacité du freinage et la sécurité sont exceptionnels et cette technologie sera adoptée elle aussi au fur et à mesure sur toutes les voitures de course puis sur les voitures de série.

Après de multiples évolutions et inventions concernant les systèmes de freinage, c’est lors des 24 Heures du Mans 1953 que Jaguar installe sur son modèle Type C une technologie révolutionnaire : le frein à disque.  Les résultats sur l’efficacité du freinage et la sécurité sont exceptionnels et cette technologie sera adoptée elle aussi au fur et à mesure sur toutes les voitures de course puis sur les voitures de série. 

Plus proche de nous, le moteur rotatif, le moteur diesel à injection, ou encore la technologie hybride, ont équipé des voitures de compétition dont les concepteurs ont écrit et continuent d’écrire, par leur ingéniosité, leur innovation, la légende des 24 Heures du Mans.

Olympiade Culturelle est une programmation artistique et culturelle pluridisciplinaire qui se déploie de la fin de l’édition des Jeux précédents jusqu’à la fin des Jeux Paralympiques. La série « Les 100 ans des 24 heures du Mans » de Gallica s'inscrit dans la programmation officielle de Paris 2024.
 

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.