Les Lumières et l’électricité
Le XVIIIe siècle constitue un tournant historique dans l’histoire de l’électricité : si depuis le siècle précédent, on sait produire de l’électricité grâce à des machines, le siècle des Lumières voit suffisamment se développer l’expérimentation pour qu’on parvienne aux premières théories validées scientifiquement par des expériences et des mesures.
D. Benjamin Franklin : et vita inter Americanos acta, et magnis electricitatis periculis clarus : [estampe] / [non identifié]
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84110939
Image du scientifique ouvert sur son temps et porté vers l’expérimentation, Jean-Antoine Nollet participe aux découvertes de son siècle représentant, avant l’heure, la figure de l’ingénieur moderne et de l’artisan habile puisqu’il a fabriqué toute sa vie de nombreux appareils et instruments scientifiques.
Il commence sa carrière en collaborant aux recherches de Charles-François Dufay, qui a distingué deux types d’électricité (une obtenue par frottements dite positive, l’autre provenant de corps résineux et appelée négative). Il l’accompagnera notamment en Angleterre. Ce voyage lui procurant une meilleure connaissance de la méthode, des procédés et des instruments de la science expérimentale.
Quelques années plus tard, il rejoint les Pays Bas et se lie avec des scientifiques importants tels Jean Allamand, Jacob. 's Gravesande ou encore Pierre Van Musschenbroek avec lesquels il poursuit avec eux une correspondance fructueuse.
Sa carrière est en partie marquée par ses désaccords avec Benjamin Franklin, autre grand scientifique des Lumières, auteur notamment des Expériences et observations sur l'électricité faites à Philadelphie : en 1743, Nollet associe, semble-t-il le premier, dans ses Leçons de physique expérimentale le tonnerre et l’électricité. Mais c’est Franklin qui réussit à capter l’électricité atmosphérique grâce à l’invention du paratonnerre et l’utilisation des cerfs-volants.
Ses enseignements participent beaucoup de la diffusion dans les salons et à la cour de la nouvelle science de l’électricité. Dans l’ensemble de ses oeuvres, depuis le Programme ou Idée générale d'un cours de physique expérimentale de 1738 jusqu’à L'Art des expériences, sa dernière publication éditée en 1770, il décrit la variété et l’importance des instruments nécessaires en sciences et détaille avec minutie le mode d’emploi et la fabrication de ses appareils. La plupart de ses ouvrages sont disponibles sur Gallica, en mode texte
Son influence se matérialise également à travers les futurs savants qu’il forme, tel Lavoisier qui fut son élève à l’Ecole royale du génie de Mezières ou Gaspard Monge qui fut son aide en physique dans son laboratoire avant de lui succéder.
Pour prolonger ces quelques lignes, vous pouvez découvrir, jusqu’au 29 août 2010, dans le cadre des Estivales de la BnF, les deux globes terrestre et céleste de l’abbé Nollet, réalisés entre 1728 et 1730. Ils viennent d’être acquis par la Bibliothèque nationale de France. Ces globes avaient été classés « trésor national » en 2007 par le ministère de la Culture.
Nathalie Aguirre - direction des Collections, département Sciences et techniques
Leçons de physique expérimentale, par M. l'abbé Nollet,.... Tome 2
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5698049n
Publié initialement le 3 août 2010.
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