Auteurs : D-J

Docteur en droit (1843), Charles Demangeat est d'abord avocat (1841-1851) avant d'intégrer l'université comme professeur suppléant à Rennes (1851) puis à Paris (1852). Il est ensuite promu titulaire de la chaire de droit romain à la Faculté de droit de Paris, où il enseigne durant 25 ans. Nommé simultanément conseiller à la Cour de cassation, il devient doyen de la Chambre des requêtes. Membre fondateur de la Revue pratique de droit français, il laisse une oeuvre considérable en droit romain mais aussi en droit international privé.

Docteur en droit (1897) puis agrégé en droit (1903), René Demogue est professeur à la faculté de droit de Paris. Directeur de la Revue trimestrielle de droit civil entre 1919 et 1938, il tenait en tenait également la chronique de droit des obligations depuis sa création en 1901. Catholique pratiquant et spécialiste du droit des obligations, il remet en cause la méthode doctrinale classique et entend rester au plus près du droit positif et de la jurisprudence, dans un parti pris de réalisme intégral. Ses idées ne se sont guère imposées en France.

Juriste de formation, Charles Demolombe est titulaire de la chaire de Code civil à Caen de 1831 à 1887, année de son décès. Il est également doyen de la Faculté de droit de Paris et procureur général à Paris (1878). Fondateur de la Revue critique de jurisprudence, il consacre sa vie à l’enseignement et à la publication d’une œuvre considérable sur le Code civil, aujourd’hui en partie oubliée. Chef de fil de « l’Ecole de l’Exégèse », il se fonde sur le droit « vivant », qui évolue selon les besoins de la société, plutôt que sur le droit romain. Sa méthode consiste à éclairer les textes par les faits et les principes par la jurisprudence.

François-René Clément, dit "Frantz" Despagnet, est né en 1857 et mort brutalement à 49 ans en 1906. Agrégé en droit en 1881, nommé à la Faculté de droit de Bordeaux, il y enseigna d'abord le droit international privé, puis public. En plus de sa carrière universitaire, il fut conseiller municipal puis adjoint au maire de Bordeaux de 1884 à 1892. Il fut également officier d'académie (1885) puis officier d'instruction publique (1893). Son oeuvre scientifique est considérable.

Ce proche de Pascal est né à Clermont en 1625. Il étudie le droit à Bourges avant de revenir dans sa ville natale pour exercer la profession d'avocat. En 1657, il devient avocat du roi au présidial de Clermont. Il remplira cette fonction pendant presque trente ans. Afin que les juges puissent rendre en toute circonstance le jugement de Dieu, ses travaux sont consacrés à l'unification et à la mise en ordre des règles juridiques. Jean Domat est ainsi considéré comme le précurseur du Code civil.

Docteur en droit, il exerce au Parlement de Paris. Peu à l’aise pour plaider, il s’illustre par ses qualités de juriste. Auteur de plusieurs ouvrages sur les fiefs, les contrats et les rentes, il se tourne vers le droit de l’Eglise et s’oppose à la papauté (1551). Contraint à l’exil en pays protestants, il revient à Paris en 1557 où il publie de nouveaux ouvrages importants notamment sur les coutumes de France.  Il est considéré comme l’un des fondateurs du droit civil français.

Avocat au parlement de Paris, Guy Du Rousseaud de La Combe consacre son œuvre au droit privé, au droit canonique et au droit pénal. C’est dans ce derner domaine qu’il s’illustre plus particulièrement avec le Traité des matières criminelles dont la première édition paraît en 1740.

Ayant servi dans l'armée, député du Tiers Etat en 1789, puis membre de la Constituante, et de la Convention, Edmond-Louis-Alexis Dubois de Crancé (ou Dubois-Crancé) prit l'initiative de la plupart des réformes militaires menées pendant la Révolution. Partisan de la conscription nationale, d'opinion jacobine, il fut aussi anti-esclavagiste, et s'occupa également  de questions agricoles et financières. Membre du Conseil des Cinq-Cents et ministre de la guerre pendant le Directoire (en 1799), il est opposé au coup d'Etat du 18 brumaire et se retire alors de la vie publique.

Frère de Madame de Genlis, Charles-Louis Ducrest (1747-1824) sert sur mer puis sur terre,  devient colonel-commandant  des  grenadiers royaux en 1779, puis  chancelier du duc d'Orléans en 1785. Ce poste lui laissant beaucoup de loisirs, il peut se livrer à son goût pour des domaines aussi divers que la littérature, le théâtre,  la recherche de procédés techniques nouveaux, et les questions  économiques.  Il s'intéresse en particulier aux moyens de redresser  les finances du royaume, sujet sur lequel il écrit plusieurs essais. Il émigre pendant la Révolution et poursuit l'étude de  projets techniques  divers.

Titulaire d’un doctorat de droit obtenu en 1858, Théophile Ducrocq occupe la chaire de droit administratif de la Faculté de droit de Poitiers. Il est nommé professeur à la Faculté de droit de Paris en 1899 et occupe ce poste jusqu’à sa mort. Correspondant de l’Académie des sciences morales et politiques à partir de 1882, il en devient membre en 1910. Son œuvre majeure est le Cours de droit administratif, édité pour la première fois en 1862.

Professeur de droit constitutionnel et administratif à Bordeaux, influencé par la sociologie de Durkheim, Léon Duguit fonde la règle de droit sur la solidarité et l’interdépendance sociale. Il considère l’Etat non comme une personne morale détenant une souveraineté mais comme une « coopération de services publics, organisés et contrôlés par des gouvernements ». Fondateur de l’« Ecole du service public » ou « Ecole de Bordeaux », il place la notion de service public au cœur de la définition du droit administratif. Son œuvre a marqué la pensée juridique du XXe siècle.

Fermier général pendant 36 ans, reconnu pour ses compétences fiscales et sa grande culture économique, Claude Dupin (1686-1769) acquiert une fortune très importante et se fait accepter par la haute société aristocratique de son temps. Auteur des Oeconomiques, précurseur des Physiocrates et  partisan d’un libéralisme très modéré, il critique sévèrement les attaques de l’Esprit des lois de Montesquieu contre la Ferme générale . Il est également connu pour avoir employé comme secrétaire particulier Jean-Jacques Rousseau et pour être un arrière-grand-père de Georges Sand.

Économiste disciple de François Quesnay, Pierre-Samuel Dupont de Nemours est l'auteur d'ouvrages d'économie politique et le collaborateur des ministres Turgot, puis Necker, Vergennes, et Calonne. Député du Tiers État en 1789 puis membre de l'Assemblée constituante,  royaliste, il échappe de peu à la Terreur. Elu  au Conseil des Anciens en 1795, il se réfugie aux Etats-Unis après le coup d'État de fructidor an V (septembre 1797). Revenu en France en 1802,  il retourne pendant les Cent Jours aux États-Unis  et y meurt  en 1817.

Historien du droit et constitutionnaliste, Adhémar Esmein enseigne à ses débuts le droit pénal à la faculté de droit de Douai. Agrégé en 1875, il est membre du Conseil supérieur de l'instruction publique et membre suppléant du Tribunal des conflits (1908-1911). Auteur puis directeur de la Nouvelle Revue historique de droit français et étranger, il figure parmi les créateurs de la Revue du droit public et de la Revue trimestrielle de droit civil.

Membre associé de l'Académie royale de Belgique et de l'Institut américain du droit international, membre de l'Institut de droit international, directeur fondateur de l'Institut des Hautes Etudes Internationales, Paul Fauchille abandonne l'enseignement et les plaidoiries au profit de la rédaction de très nombreux rapports, notes, communications ... Avec le professeur Antoine Pillet, il crée en 1894 la Revue générale de droit international public et met à jour pour la huitième fois en en faisant son œuvre, le manuel du professeur Henry Bonfils devenu Traité de droit international public.

Avocat à la Cour royale de Paris, il est surtout connu pour le  Recueil complet des travaux préparatoires du Code civil, en 15 volumes, paru pour la première fois en 1827. Il a également publié en 1826 Pothier analysé dans ses rapports avec le Code civil. Il semble avoir poursuivi ultérieurement son activité d’avocat à la Cour d’appel de Paris. Natif de l’Yonne, il est par ailleurs l’auteur d’un appel  à MM. les électeurs de l'arrondissement de Joigny (1846) et d’un appel  aux électeurs du département de l'Yonne (1848).
 

Après des études à la Faculté de droit de Coblence, Jean-Jacques Gaspard Foelix devient avocat d'abord en Allemagne puis en France. En 1833, il fonde la Revue étrangère et française de législation, de jurisprudence et d'économie politique, qui paraît jusqu'en 1850. Son oeuvre majeure, le Traité de droit international privé ou Du conflit des lois des différentes nations en matière de droit privé, dont la 1ère édition paraît en 1843, est une référence dans le domaine du droit international privé.

Reçu 1er au concours d’agrégation de philosophie, Albert Fouillée exerce le métier de professeur au lycée de Douai puis de Montpellier avant de devenir professeur de lettres à la faculté de Bordeaux. En 1872, il devient docteur ès lettres et correspondant de l’Académie des sciences morales.

Né le 8 juillet 1810 à Luxembourg, et décédé le 11 février 1887 à Gand, François Laurent était un juriste et historien belge. Il fit ses études supérieures à l'université d'État de Louvain, puis à celle de Liège. Il  devint  docteur en droit en 1832, puis avocat en 1833. A partir de 1834, il travailla au Ministère de la justice belge. De 1836 à 1882, il enseigna le droit à l’université de Gand. Durant ces années, il rédiga une série d'ouvrages fondamentaux : un commentaire en 33 tomes du Code civil, intitulé Principes de droit civil, une étude sur le Code Napoléon ainsi que des ouvrages de droit international.

Né au Luxembourg et naturalisé français en 1870, Théophile Funck-Brentano est à la fois juriste, philosphe et médecin. Titulaire d'un doctorat en médecine décerné en 1866, il co-fonde le Collège libre des sciences sociales en 1895.

Diplômé de la faculté de droit de Paris, puis  attaché à la présidence du Sénat en 1868, combattant lors de la guerre de 1870, il devient magistrat en 1873, tout en publiant des  travaux de recherche juridique remarqués. En 1880, il démissionne de la magistrature pour diriger le Recueil général des lois et des arrêts  et  le  Journal  du Palais . Il crée une série de  Codes annotés  et fonde le  Répertoire général alphabétique du droit français , dont il  élabore le plan avant son décès.

Reçu premier à l'agrégation de droit, Eugène Gaudemet est nommé à la Faculté de droit de Dijon en 1901, comme professeur de droit privé. Il rejoint, en janvier 1919, la Faculté de droit de Strasbourg en vue de préparer la restauration de l'enseignement de la législation française en Alsace-Lorraine. En juillet 1919, il est nommé professeur de droit civil puis de droit international privé dans cette même faculté. Il laisse une oeuvre importante tant en droit civil qu'en droit international privé et en droit comparé. Il a collaboré, durant vingt ans, à la Revue trimestrielle de droit civil.

Paul-Frédéric Girard soutient sa thèse de doctorat sur la condition civile des aliénés à la faculté de droit de Rennes en 1875. Admis au concours de l’agrégation en 1880, il est attaché à l’université de Montpellier où il enseigne le droit romain et les Pandectes, qui seront ses spécialités. En 1888 il est nommé à la faculté de droit de Paris dont il devient professeur honoraire en 1923. Collaborateur régulier de la Revue historique, il publie à partir de 1901 les volumes de sa remarquable Histoire de l’organisation judiciaire des romains.

Professeur puis doyen de la Faculté de droit de Paris, Ernest Glasson se spécialise en droit civil et en procédure civile. Son œuvre est néanmoins éclectique et aborde l'histoire du droit et le droit romain. En 1889, il adhère à la Société d'économie sociale, affiliée à l'Ecole de Le Play et créé puis préside la Société d'Etudes législatives.

Après avoir suivi quelques temps la carrière des armes, il étudie le droit et prête serment comme  avocat (1748) à la cour souveraine de Lorraine et Barrois ; de 1757 à 1768 il est conseiller au bailliage de Bruyères (Lorraine). Nommé juge au tribunal de cassation sous la Révolution (1795), il est rapidement exclu de ses fonctions comme parent d’émigré. Mais, en 1796, il est nommé membre du bureau de consultation et de révision du ministère de la justice et garde cette fonction jusqu’en 1814.

Maurice Hauriou (1856-1929), Professeur en droit public et sociologue, il soutient sa thèse de doctorat en droit en 1879 à Bordeaux. Après deux échecs, il est reçu premier au concours d'agrégation en 1882.  Doyen de la Faculté de droit de Toulouse de 1906 à 1926, il enseigne à partir de 1883 jusqu'à sa mort. En analysant la dimension sociale du droit et en opposant un système de droit public basé sur des idées individualistes à la théorie de la souveraineté nationale, il est l'un des premiers théoriciens de la sociologie du droit. Son oeuvre en fait l'un des fondateurs du droit public général et du droit administratif français.

D’abord avocat, il fait ensuite carrière au ministère de la Justice, puis à la Cour de cassation, et enfin au Conseil d’Etat. Avec Adolphe Chauveau il fonde en 1829 le Journal de droit criminel  et publie une Théorie du Code pénal (1ère édition en 1837-1842) puis écrit seul un Traité de l’instruction criminelle (1ère édition en 1845-1860). Son œuvre générale a apporté à l’étude du droit pénal une analyse scientifique approfondie, historique, théorique et pratique, souhaitant aussi concilier la protection de la société et les droits de la défense.

Louis-Etienne Josserand  est un éminent juriste français. D'abord avocat, puis reçu premier à l'agrégation, il est nommé en 1903 à la Faculté de droit de Lyon comme professeur de droit civil. Il devient doyen de cette même faculté de 1913 à 1935 jusqu'à sa nomination à la Cour de cassation. Co-auteur du Code des obligations et des contrats libanais, contribue à la création, en 1913, de l'Ecole française de droit de Beyrouth. Il est nommé président de la Société de législation comparée en 1938.

Conseiller au présidial d'Orléans et jurisconsulte, Daniel Jousse laisse une œuvre très riche, portant sur des sujets divers : droit et histoire de la province d’Orléans,  commentaires sur les ordonnances de Louis XIV, droit séculier en matière ecclésiastique. C’est un spécialiste du droit criminel français du XVIIIe siècle, auteur d’un Traité de la justice criminelle de France (1771), en 4 volumes, qui eut une portée considérable, même après la fin de l’Ancien Régime.

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La liste alphabétique des auteurs de doctrine des Essentiels du droit propose un accès rapide à l'ensemble des oeuvres de chaque auteur numérisées dans Gallica, ainsi qu'une présentation de la vie de cet auteur.
Sources : catalogue général de la BnF, Dictionnaire historique des juristes français (dir. P. Arabeyre, J.-L. Halpérin, J. Krynen, PUF, 2011).