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Berlioz à la BnF

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9 avril 2018

Alors qu’une année Berlioz s’annonce en 2019 avec le cent cinquantenaire de sa disparition, et que l’Opéra programme actuellement plusieurs de ses œuvres, l’occasion se prête à jeter un œil sur les collections précieuses du compositeur présentes à la Bibliothèque nationale de France.

La BnF entretient des liens forts avec Hector Berlioz. Non seulement parce qu’elle possède la plus importante collection au monde de manuscrits du compositeur, mais aussi parce que Berlioz occupe une place dans l’histoire de l’institution, ayant été, de 1830 à sa mort en 1869, conservateur à la bibliothèque du Conservatoire de Paris – dont  les collections furent transférées à la Bibliothèque Nationale quelques décennies plus tard.

Les contemporains de Berlioz n’ont pas gardé le souvenir d’un bibliothécaire très assidu, mais son apport aux collections du Conservatoire fut pourtant inestimable : en 1863, il confie à l’établissement la majeure partie des partitions qu’il possède de ses propres œuvres, avant de lui léguer encore en 1870, par testament, quatre grands manuscrits, dont ceux des opéras Benvenuto Cellini et Les Troyens.

Cet ensemble est complété en 1911 lorsque le musicologue Charles Malherbe fait don au Conservatoire, à sa mort, de son immense collection de manuscrits musicaux, qui comprend (aux côtés d’autographes de Mozart, de Beethoven et de Schumann notamment) quelques manuscrits de Berlioz, dont le plus prestigieux de tous peut-être, la Symphonie fantastique.
 

Manuscrit autographe de la Symphonie fantastique, 1er mouvement

 

C’est en 1935, avec le décret relatif à la « fusion des bibliothèques musicales », que toutes ces partitions rejoignent les fonds de la Bibliothèque Nationale, en même temps que l’ensemble des collections de la bibliothèque du Conservatoire.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En 2002, le département de la Musique de la BnF acquiert la collection Berlioz de Richard Macnutt, où l’on trouve, en plus de quelques autres manuscrits musicaux importants, des lettres de la main de Berlioz (adressées à Liszt, Reyer, Cherubini…) ainsi que des portraits du compositeur (qui fut notamment, en son temps, une cible privilégiée des caricaturistes).

Un autre événement survient en 2016 lorsque la BnF fait l’acquisition d’une partition manuscrite pour piano et chant des Troyens, miraculeusement réapparue après un siècle d’absence.
 


 

Il faut enfin évoquer les collections Berlioz conservées par la BnF à la Bibliothèque-musée de l’Opéra, dans les murs du Palais Garnier. On y trouve, par exemple, les dessins des costumes qui avaient servi à la création de Benvenuto Cellini, le premier opéra de Berlioz, sur la scène de l’Académie royale de musique en septembre 1838. Un croustillant témoignage, dans la mesure où cette création avait fait scandale, et que Berlioz était resté ensuite très longtemps persona non grata à l’Opéra !
 

Fieramosca. Costume de Paul Lormier pour la création de Benvenuto Cellini à l'Opéra de Paris, le 10 septembre 1838
 

Les collections Berlioz de la BnF sont aujourd’hui en grande partie disponibles sur Gallica.
 

 

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