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De l’agriculture coloniale à l’agronomie tropicale : les collections de la bibliothèque historique du Cirad

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3 octobre 2013

À la fin du XIXe siècle, la France de la IIIe République s’est constitué un immense domaine colonial dans les régions intertropicales d’Afrique et d’Asie. À la période des conquêtes et des explorations, va succéder celle de l’inventaire des ressources naturelles des territoires assujettis et de leur exploitation.

Séchage artificiel du cacao (système Guardiola)

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Dans le même temps, les premiers jardins d’essais de cultures sont créés dans les colonies, pour rassembler et étudier les espèces végétales, indigènes ou introduites, économiquement intéressantes. Afin de coordonner les activités de ces jardins, de centraliser leurs résultats et de faciliter leurs échanges, il est décidé de créer, en Métropole, le Jardin colonial. Fondé en février 1899 sous la tutelle du ministère des Colonies, cet organisme s’installe en lisière de la commune de Nogent-sur-Marne, sur une parcelle du bois de Vincennes concédée en 1862 au Muséum national d’histoire naturelle.

Agronome de formation, Jean Dybowski en est nommé directeur. Il va mettre aussitôt en place un Service des renseignements chargé de rassembler toutes les informations disponibles sur les produits tropicaux et sur les techniques culturales des plantes qui les fournissent. Afin de favoriser la diffusion de ces informations auprès des institutions et des particuliers impliqués dans la mise en valeur du domaine colonial, la revue mensuelle « Agriculture pratique des pays chauds » est publiée dès septembre 1902. Elle est relayée en 1913 par la revue « L’Agronomie coloniale », dont la parution est interrompue en 1939 pour reprendre, en 1946, sous le titre « L’Agronomie tropicale ».

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Etapes de la pousse du coton

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À la même époque, il existe d’autres publications, complémentaires de celle du Jardin colonial. La « Revue des cultures coloniales » est éditée de 1898 à 1904 par l’Union coloniale française. L’Office colonial, qui deviendra en 1919 l’Agence générale des colonies, publie un bulletin mensuel, de 1908 à 1934, qui traite plus particulièrement des questions économiques et commerciales. Le « Journal d’agriculture tropicale », de J. Vilbouchevitch, publié de 1901 à 1919, s’ouvre beaucoup plus à l’international et consacre un nombre important de pages aux bibliographies annotées. La « Revue internationale des produits coloniaux », éditée à partir de 1926, publie de nombreux articles de fond sur les filières des plantes et des produits tropicaux. Le Comité d’encouragement aux recherches scientifiques coloniales soutient la publication de deux revues spécialisées : « Riz et riziculture » et « Coton et cultures cotonnières », qui paraissent de 1925 à 1939.

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Site de la bibliothèque historique du Cirad @Cirad

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Le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) est un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic), créé en 1984. Il résulte de la fusion des huit instituts de recherche spécialisés en agronomie, médecine vétérinaire et exploitation forestière des régions tropicales, fondés entre 1942 et 1960. Sa bibliothèque historique, installée dans l’un des bâtiments de l’ancien Jardin colonial, assure aujourd’hui la gestion du fonds patrimonial constitué à partir de 1899. Aujourd’hui grâce à l’appui de la BnF, le Cirad entreprend la numérisation de ces collections de revues qui ont contribué à mieux faire connaître les milieux tropicaux et méditerranéens dès le début du XXe siècle.

Billet rédigé par Serge Volper, agronome, responsable de la bibliothèque historique du Cirad à Nogent-sur-Marne.

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