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Hôpital Sainte-Anne : histoire du site

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L’asile clinique Sainte-Anne a été inauguré en 1867 pour devenir un lieu spécifique de traitement et de recherche sur les maladies mentales, selon les vœux de Napoléon III. Mais quelle est l’histoire exacte de ce site localisé dans le Sud de Paris ?

              Barrière de la Santé, Misbach, 1797

Avant la construction de l’asile, différents établissements à vocation hospitalière se sont succédés.   

Au XIIIe siècle, Marguerite de Provence, la veuve de Louis IX, fait construire à  l’emplacement actuel de la Prison de la Santé une dépendance de l’Hôtel-Dieu : une maison de santé destinée à héberger les pestiférés. Lui succède au XVe siècle, entre les faubourgs Saint-Jacques et Saint-Marcel, le Sanitat Saint-Marcel (dit La Santé) également destiné à isoler les malades contagieux pestiférés.

Mais Anne d’Autriche, mère de Louis XIV, juge ce voisinage dangereux trop proche du couvent des Bénédictines où elle séjournait souvent (à l’emplacement actuel de l’hôpital du Val de Grâce). En 1651, elle rachète la maison de santé et fait construire un autre bâtiment plus au Sud de Paris, près de la future Barrière de la Santé.

Ce projet se transforme en Ferme Sainte-Anne, par référence à Sainte-Anne, la sainte patronne de la reine.
 

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Ferrus, Guillaume Marie André (1784-1861), banque d'images BIU Santé
(Collection Bibliothèque de l'Académie nationale de médecine)

Par la suite, le Docteur Ferrus, médecin en chef de l’Hôpital Bicêtre, dans son ouvrage Des aliénés, considérations…  propose d’y occuper les convalescents à des travaux agricoles :

Dans la continuité des travaux de Pinel, cette théorie du bienfait des activités physiques sur l’état psychique des aliénés est saluée par le monde médical. On trouve également une description de la ferme Sainte-Anne dans un ouvrage consacré aux environs de Paris.

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Tableau de Paris, tome 1. Edmond Texier

1787 voit les prémices d'une grande réorganisation des hôpitaux de Paris qui par la suite vont se spécialiser dans le traitement de certaines maladies. Jusqu'au XIXe siècle, ils se composent de services généralistes pour les soins courants et de secteurs dédiés à certaines pathologies (Quartier des aliénées à l'hospice de la Salpêtrière, Quartier des aliénés et Quartier des enfants idiots et épileptiques à Bicêtre). On décide que l’hôpital Sainte-Anne, ancien établissement des pauvres, sera reconstruit dans la seule optique de recevoir les aliénés curables. La presse d'information générale,  scientifique et  médicale de l’époque ainsi qu’un ouvrage de 1876 consacré à Paris évoquent le nouvel asile, construit sur l’emplacement de la ferme Sainte-Anne.

La Salpêtrière. Extr. de Paris qui s'en va et Paris qui vient. Dessin de Léopold Flameng, 1859-1860

Depuis, l’établissement s’est imposé comme un lieu d’excellence dans son domaine.

En 2017,  l’hôpital psychiatrique Sainte-Anne commémore ses 150 ans d’existence avec différents temps forts – notamment lors des journées du patrimoine en septembre – ainsi que la publication d’un ouvrage.

Pour aller plus loin

vous pouvez également consulter notre bibliographie en ligne.

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