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Hommage à Henri Poincaré (29 avril 1854 – 17 juillet 1912)

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1 janvier 2013

« Douter de tout ou tout croire sont deux solutions également commodes, qui l’une et l’autre nous dispensent de réfléchir » (La science et l’hypothèse.)

Illustration de Henri Poincaré, biographie bibliographie analytique des écrits par Ernest Lebon

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b2600166d/f1.item

 

Il y a cent ans, le 17 juillet 1912, s’éteignait à Paris, à l’âge de cinquante-huit ans, Henri Poincaré, considéré comme le plus grand mathématicien de son temps. Ses recherches couvrent l’ensemble des mathématiques mais aussi ses applications en astronomie, en physique ou en philosophie.

Après de brillantes études à l’Ecole Polytechnique et à l’Ecole des Mines, il soutient en 1879, à la Faculté des Sciences de Paris, une thèse intitulée Sur les propriétés des fonctions définies par les équations aux différences partielles (source UPMC). Il débute d’abord comme professeur à la Faculté des Sciences de Caen, puis à Paris à partir de 1881, comme responsable des cours de mathématiques, de physique et d’astronomie. Il est, pendant dix ans, chargé de la chaire de physique mathématique et de calcul des probabilités à la Sorbonne et en 1896, il y est nommé professeur d’astronomie mathématique et de mécanique céleste. Il est également professeur d’astronomie générale à L’Ecole Polytechnique et dispensera un cours d’électricité théorique à L’Ecole Professionnelle Supérieure des Postes et des Télégraphes.

Élu à l’Académie des Sciences à l’âge de trente-trois ans et membre de nombreuses sociétés savantes à travers le monde, Henri Poincaré a apporté des contributions fondamentales à la science du XXème siècle. Il peut être considéré comme l’inventeur moderne de la topologie, un des aspects les plus féconds des mathématiques contemporaines, qui rencontre un grand nombre d’applications dans l’étude des particules fondamentales, en médecine (imagerie, tomographie) mais aussi en chimie avec la topologie moléculaire. Il découvre les fonctions « automorphes » (les fonctions fuchsiennes et kleiéennes) qui peuvent résoudre le problème de l’intégration de toutes les équations différentielles linéaires à coefficients algébriques. Ces apports ont marqué une étape importante dans la mécanique céleste et dans le développement de la théorie des systèmes dynamiques, et sont à l’origine de nombreuses recherches contemporaines.

Henri Poincaré publie entre 1892 et 1899 son ouvrage en trois volumes Les Méthodes nouvelles de la mécanique céleste et il s’intéresse à des questions de géodesie, à la théorie de la Lune ou au problème des trois corps, aspects développés dans ses nombreux cours et leçons.
Il s’intéresse aussi de près à la théorie du champ électromagnétique de Maxwell, qu’il a fait connaître par la publication de ses cours de physique mathématique. Il en est de même pour les travaux de Hertz, de Helmholtz ou de Lorentz sur l’électrodynamique. Il est considéré comme un précurseur de la relativité restreinte et en 1905, lorsque Einstein propose sa théorie de la relativité générale, elle s’avère équivalente sur le plan mathématique à celle de Poincaré.
Manifestant un vif intérêt pour la philosophie des sciences, Poincaré publie les dix dernières années de sa vie trois volumes où il rassemble des articles publiés dans la Revue de métaphysique et de morale, dès sa fondation en 1893. Ces volumes paraissent dans la collection "Bibliothèque de philosophie scientifique", dirigée par Gustave le Bon, chez Flammarion : La Science et l’hypothèse (1902), La Valeur de la science (1905) et Science et méthode (1908), qui sont devenues des oeuvres classiques de l’épistémologie du XXe siècle.
En 1925, le tirage du plus connu de ses ouvrages La Science et l’hypothèse (que vous pouvez feuilleter ci-dessous) s’élevait à 40.000 exemplaires, sans compter les traductions. Ce livre reçoit un accueil critique de la part du philosophe britannique Bertrand Russel, entraînant ainsi une querelle entre les deux scientifiques restée fameuse dans l’histoire des sciences.

Ancré dans l’air de son temps, Poincaré joue un rôle marquant dans la réhabilitation de Dreyfus en 1906, tout en refusant un quelconque engagement politique, à la difference de son cousin germain Raymond Poincaré, président de la République française de 1913 à 1920.

Afin de lui rendre hommage, l’Institut Henri Poincaré est créé en 1928 au sein de l’Université Pierre et Marie Curie et une des composantes de l’Université de Nancy prend son nom ; enfin, une rue est baptisée de son patronyme dans le 20e arronsissement de Paris.

Alina Cantau, direction des Collections, département Sciences et techniques

 

Publié initialement le 17 juillet 2012.

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