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- TABLE DES MATIERES DU TOME DIXIEME.
- TABLE ANALYTIQUE DES TOMES IX ET X. (ANNEE 1890.)
- Cette Table suit les divisions de la Nomenclature sociale. Elle présente ainsi, en abrégé, un exposé analytique des questions traitées dans la Revue et. par conséquent, un précieux instrument d'étude. (Voir le tableau général de la Nomenclature, t. II, p. 493 et suivantes, et l'exposé détaillé de chaque partie, t. I, p. 399 à 410; t. II. p. 22 à 48, 534 à 570, etc.)
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386 LA SCIENCE SOCIALE.
leur dernière ressource, lorsqu'ils sont envahis chez eux, et cette
ressource est terrible pour le sédentaire perdu au milieu de
l'immensité des steppes et des déserts. La fuite est tellement
une lactique naturelle aux nomades que les Russes, qui ne sont
que d'anciens nomades imparfaitement fixés au sol, y ont eu
recours, lorsqu'ils se sont vus menacés par l'invasion de Napo-
léon. Et cette fuite de tout un peuple faisant le vide devant lui
a été plus cruelle pour l'envahisseur qu'une défaite en bataille
rangée. En tournant bride, le Cosaque a eu raison du plus sa-
vant tacticien de l'Occident.
Mais à côté de ces éléments de force, ces armées, — j'entends
parler seulement de celles qui sont formées par les nomades des
steppes riches que nous venons de décrire, — ces armées, dis-je,
présentent un élément de faiblesse qui frappe décidément de
stérilité, même leurs victoires en apparence les plus décisives :
Elles n'ont jamais réussi à constituer de grands Empires stables,
elles n'ont fondé nulle part de grands États.
Qu'est-il resté des immenses conquêtes d'Attila, de Gengis-Khan,
de Tamerlan, pour ne parler que des plus célèbres conducteurs
de peuples sortis des steppes de l'Asie centrale? Rien ; leur Em-
pire s'est écroulé avec eux, ou peu de temps après leur mort. Où
y a-t-il un Empire des Huns? Où y a-t-il un Empire Tartare?
Où y a-t-il un empire Mongol? C'est un torrent qui a tout ravagé
sur son passage et qui est ensuite allé se perdre dans les sables,
sans laisser d'autre trace que celle des ruines qu'il avait se-
mées.
Amédée Thierry a raconté l'histoire d'Attila et de ses succes-
seurs. Or le premier chapitre qui suit la mort d'Attila est intitulé :
« La discorde des fils d'Attila ruine l'empire des Huns. » Et la
suite de l'ouvrage est consacrée uniquement à raconter cette dis-
location, à nous montrer la dispersion rapide de toutes ces ban-
des, j'allais dire de toutes ces Caravanes, un moment réunies
autour du' puissant conquérant. C'est ainsi que se terminent
également les histoires de Gengis-Khan et de Tamerlan.
D'où vient cette impuissance organique ? Elle vient encore du
leur dernière ressource, lorsqu'ils sont envahis chez eux, et cette
ressource est terrible pour le sédentaire perdu au milieu de
l'immensité des steppes et des déserts. La fuite est tellement
une lactique naturelle aux nomades que les Russes, qui ne sont
que d'anciens nomades imparfaitement fixés au sol, y ont eu
recours, lorsqu'ils se sont vus menacés par l'invasion de Napo-
léon. Et cette fuite de tout un peuple faisant le vide devant lui
a été plus cruelle pour l'envahisseur qu'une défaite en bataille
rangée. En tournant bride, le Cosaque a eu raison du plus sa-
vant tacticien de l'Occident.
Mais à côté de ces éléments de force, ces armées, — j'entends
parler seulement de celles qui sont formées par les nomades des
steppes riches que nous venons de décrire, — ces armées, dis-je,
présentent un élément de faiblesse qui frappe décidément de
stérilité, même leurs victoires en apparence les plus décisives :
Elles n'ont jamais réussi à constituer de grands Empires stables,
elles n'ont fondé nulle part de grands États.
Qu'est-il resté des immenses conquêtes d'Attila, de Gengis-Khan,
de Tamerlan, pour ne parler que des plus célèbres conducteurs
de peuples sortis des steppes de l'Asie centrale? Rien ; leur Em-
pire s'est écroulé avec eux, ou peu de temps après leur mort. Où
y a-t-il un Empire des Huns? Où y a-t-il un Empire Tartare?
Où y a-t-il un empire Mongol? C'est un torrent qui a tout ravagé
sur son passage et qui est ensuite allé se perdre dans les sables,
sans laisser d'autre trace que celle des ruines qu'il avait se-
mées.
Amédée Thierry a raconté l'histoire d'Attila et de ses succes-
seurs. Or le premier chapitre qui suit la mort d'Attila est intitulé :
« La discorde des fils d'Attila ruine l'empire des Huns. » Et la
suite de l'ouvrage est consacrée uniquement à raconter cette dis-
location, à nous montrer la dispersion rapide de toutes ces ban-
des, j'allais dire de toutes ces Caravanes, un moment réunies
autour du' puissant conquérant. C'est ainsi que se terminent
également les histoires de Gengis-Khan et de Tamerlan.
D'où vient cette impuissance organique ? Elle vient encore du
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