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- TABLE DES MATIERES DU TOME DIXIEME.
- TABLE ANALYTIQUE DES TOMES IX ET X. (ANNEE 1890.)
- Cette Table suit les divisions de la Nomenclature sociale. Elle présente ainsi, en abrégé, un exposé analytique des questions traitées dans la Revue et. par conséquent, un précieux instrument d'étude. (Voir le tableau général de la Nomenclature, t. II, p. 493 et suivantes, et l'exposé détaillé de chaque partie, t. I, p. 399 à 410; t. II. p. 22 à 48, 534 à 570, etc.)
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406 LA SCIENCE SOCIALE.
peut pas les considérer comme une solution désirable, car ces so-
ciétés témoignent précisément de l'état de guerre créé par le
refus des patrons de modérer l'offre et la demande et d'assurer à
leurs ouvriers la permanence des engagements. Elles arrivent,
en effet, à obtenir cette permanence par l'intimidation. Les pa-
trons auraient donc tout intérêt à faire d'eux-mêmes ce qu'ils font
sous le coup d'une contrainte extérieure. S'ils prenaient cette ini-
tiative, les « Unions » tomberaient spontanément, faute d'objet.
4. Propriété du foyer ouvrier et maintien de la femme au foyer.
La propriété du foyer est particulièrement à la portée de l'ou-
vrier, en ce qu'elle n'exige aucune aptitude extraordinaire. Une
somme d'argent peut être rapidement et follement dépensée, si
on n'est pas habitué à la prévoyance et à l'épargne; une terre
reste improductive, si on n'est pas travailleur; mais pour jouir de
la propriété de son foyer, on n'a besoin d'être dressé ni à la pré-
voyance ni au travail; aussi, dans tous les pays, voit-on une
foule de gens posséder leur foyer, qui cependant seraient inca-
pables de posséder une somme d'argent ou une terre.
De plus, la propriété du foyer transforme l'ouvrier, elle l'atta-
che à son usine et à son patron : car il n'est pas facile de courir
d'un métier à l'autre, d'une usine à l'autre, lorsqu'on est rivé à
un point déterminé du sol par son habitation : il faut à toute
force trouver du travail dans le voisinage et s'y tenir. Ajoutons
que cette propriété est celle qui exerce sur l'esprit de l'ouvrier
le plus d'attrait, et qui relève le plus sa condition à ses propres
yeux.
Mais, direz-vous, il n'est pas facile à l'ouvrier de devenir
propriétaire. Il lui est en effet très difficile d'y arriver tout seul,
mais il lui est très facile d'y arriver avec un peu d'aide, et le
patron est mieux placé que personne pour la lui donner; j'ajoute
que celui-ci y a un intérêt direct puisqu'il s'assure du même
coup un auxiliaire plus stable.
La meilleure preuve que la chose est possible et pratique,
c'est qu'il se manifeste en Angleterre un mouvement très puis-
sant dans ce sens. Il a sa source dans l'amour du foyer, du
home, qui anime tout Anglais, les ouvriers, comme les bour-
peut pas les considérer comme une solution désirable, car ces so-
ciétés témoignent précisément de l'état de guerre créé par le
refus des patrons de modérer l'offre et la demande et d'assurer à
leurs ouvriers la permanence des engagements. Elles arrivent,
en effet, à obtenir cette permanence par l'intimidation. Les pa-
trons auraient donc tout intérêt à faire d'eux-mêmes ce qu'ils font
sous le coup d'une contrainte extérieure. S'ils prenaient cette ini-
tiative, les « Unions » tomberaient spontanément, faute d'objet.
4. Propriété du foyer ouvrier et maintien de la femme au foyer.
La propriété du foyer est particulièrement à la portée de l'ou-
vrier, en ce qu'elle n'exige aucune aptitude extraordinaire. Une
somme d'argent peut être rapidement et follement dépensée, si
on n'est pas habitué à la prévoyance et à l'épargne; une terre
reste improductive, si on n'est pas travailleur; mais pour jouir de
la propriété de son foyer, on n'a besoin d'être dressé ni à la pré-
voyance ni au travail; aussi, dans tous les pays, voit-on une
foule de gens posséder leur foyer, qui cependant seraient inca-
pables de posséder une somme d'argent ou une terre.
De plus, la propriété du foyer transforme l'ouvrier, elle l'atta-
che à son usine et à son patron : car il n'est pas facile de courir
d'un métier à l'autre, d'une usine à l'autre, lorsqu'on est rivé à
un point déterminé du sol par son habitation : il faut à toute
force trouver du travail dans le voisinage et s'y tenir. Ajoutons
que cette propriété est celle qui exerce sur l'esprit de l'ouvrier
le plus d'attrait, et qui relève le plus sa condition à ses propres
yeux.
Mais, direz-vous, il n'est pas facile à l'ouvrier de devenir
propriétaire. Il lui est en effet très difficile d'y arriver tout seul,
mais il lui est très facile d'y arriver avec un peu d'aide, et le
patron est mieux placé que personne pour la lui donner; j'ajoute
que celui-ci y a un intérêt direct puisqu'il s'assure du même
coup un auxiliaire plus stable.
La meilleure preuve que la chose est possible et pratique,
c'est qu'il se manifeste en Angleterre un mouvement très puis-
sant dans ce sens. Il a sa source dans l'amour du foyer, du
home, qui anime tout Anglais, les ouvriers, comme les bour-
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