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- TABLE DES MATIERES DU TOME DIXIEME.
- TABLE ANALYTIQUE DES TOMES IX ET X. (ANNEE 1890.)
- Cette Table suit les divisions de la Nomenclature sociale. Elle présente ainsi, en abrégé, un exposé analytique des questions traitées dans la Revue et. par conséquent, un précieux instrument d'étude. (Voir le tableau général de la Nomenclature, t. II, p. 493 et suivantes, et l'exposé détaillé de chaque partie, t. I, p. 399 à 410; t. II. p. 22 à 48, 534 à 570, etc.)
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140 LA SCIENCE SOCIALE.
même insuffisante à maintenir une organisation du travail, qui
allait si directement contre la nature des choses, contre les effets
spontanés du métier. Tous les contreforts dont on flanquait la
digue étaient successivement impuissants : intervention munici-
pale, règlements corporatifs, confrérie religieuse, tout fléchissait ;
le flot de la concurrence montait toujours et passait quand même ;
plus on s'acharnait à le barrer, plus il s'acharnait à passer, ce
terrible flot!
A qui donc s'adresser maintenant? A quelle force recourir?
Pendant que nos artisans avaient ainsi constitué ce pénible
édifice, à l'abri de leurs murailles et sous le couvert de leur auto-
rité municipale, une puissance nouvelle avait grandi au dehors :
d'abord cantonnée dans son petit domaine de l'Ile-de-France, la
Royauté avait peu à peu étendu son action et son autorité sur
tout le pays ; elle avait vaincu la Féodalité ; elle avait substitué
la centralisation politique à l'autonomie locale.
Or, elle avait été puissamment aidée, dans cette oeuvre diffi-
cile, par les gens des communes, par les artisans eux-mêmes.
Rois et Bourgeois avaient marché la main dans la main, aussi les
rois disaient-ils : « Nos bonnes villes. »
Tout naturellement, les gens de ces « bonnes villes », lorsqu'ils
eurent fait feu de tout bois, lorsqu'ils se trouvèrent acculés à une
situation impossible, furent-ils portés à se tourner vers la Royauté
triomphante. C'était bien le moins qu'elle vint à leur aide, puis-
qu'ils étaient si souvent et si constamment venus à son secours :
elle avait contracté une dette, le moment était venu de la payer.
Comment la Royauté répondit-elle à l'appel désespéré des Ar-
tisans? Comment paya-t-elle cette dette? C'est ce que nous verrons,
dans notre prochain article.
(A suivre.)
Edmond DEMOLINS.
même insuffisante à maintenir une organisation du travail, qui
allait si directement contre la nature des choses, contre les effets
spontanés du métier. Tous les contreforts dont on flanquait la
digue étaient successivement impuissants : intervention munici-
pale, règlements corporatifs, confrérie religieuse, tout fléchissait ;
le flot de la concurrence montait toujours et passait quand même ;
plus on s'acharnait à le barrer, plus il s'acharnait à passer, ce
terrible flot!
A qui donc s'adresser maintenant? A quelle force recourir?
Pendant que nos artisans avaient ainsi constitué ce pénible
édifice, à l'abri de leurs murailles et sous le couvert de leur auto-
rité municipale, une puissance nouvelle avait grandi au dehors :
d'abord cantonnée dans son petit domaine de l'Ile-de-France, la
Royauté avait peu à peu étendu son action et son autorité sur
tout le pays ; elle avait vaincu la Féodalité ; elle avait substitué
la centralisation politique à l'autonomie locale.
Or, elle avait été puissamment aidée, dans cette oeuvre diffi-
cile, par les gens des communes, par les artisans eux-mêmes.
Rois et Bourgeois avaient marché la main dans la main, aussi les
rois disaient-ils : « Nos bonnes villes. »
Tout naturellement, les gens de ces « bonnes villes », lorsqu'ils
eurent fait feu de tout bois, lorsqu'ils se trouvèrent acculés à une
situation impossible, furent-ils portés à se tourner vers la Royauté
triomphante. C'était bien le moins qu'elle vint à leur aide, puis-
qu'ils étaient si souvent et si constamment venus à son secours :
elle avait contracté une dette, le moment était venu de la payer.
Comment la Royauté répondit-elle à l'appel désespéré des Ar-
tisans? Comment paya-t-elle cette dette? C'est ce que nous verrons,
dans notre prochain article.
(A suivre.)
Edmond DEMOLINS.
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