Le Blog
Gallica
La Bibliothèque numérique
de la BnF et de ses partenaires

La piloselle

0

D’après la légende, les éperviers consommaient de la piloselle pour rendre leur vue plus affutée. Cette plante aux fleurs jaunes soigne plus prosaïquement les blessures.

Amédée Masclef, Atlas des plantes de France utiles, nuisibles et ornementales, tome 2, Paris, 1891

La piloselle (Pilosella officinarum, anciennement Hieracium pilosella) appartient à la famille des Astéracées comme la pâquerette, l’absinthe ou l’achillée. Elle doit son nom aux pilosités recouvrant ses feuilles sur leurs deux faces. Ces longs poils lui doivent aussi le nom d’oreille de souris ou d’oreille de rat. Quant au terme d’épervière, il renvoie à la légende qui voulait que les oiseaux de proie, dont les éperviers, en mangent pour rendre leur vue plus perçante.

Leonhart Fuchs, De historia stirpium commentarii insignes, Bâle, 1542

La plante, vivace, mesure une dizaine de centimètres de hauteur. Elle forme une rosette de feuilles blanchâtres ovales d’où s’élève une tige portant un capitule de fleurs jaunes en forme de languettes, donnant des akènes côtelés. De la racine partent des stolons qui produisent de nouveaux plants.

Très commune en Europe, la piloselle est moins présente en Méditerranée. Elle pousse jusqu’à 300 mètres d’altitude, sur des sols secs de natures diverses, dans les rocailles et les remblais, les landes à bruyères ou les tourbières.

Martin Hendriksen Vahl, Icones plantarum sponte nascentium in regnis Daniae et Norvegiae et in ducatibus Slesvici, Holsatiae et Oldenburgi, volume 7, Copenhague, 1799

Elle n’est attestée que depuis le Moyen Âge, qui voit Hildegarde de Bingen la recommander pour réconforter le cœur. Les auteurs de la Renaissance y recourent pour divers usages : jaunisse, lithiase, hémorragie, etc. En 1946, Guérin montre qu’elle combat la fièvre de Malte (ou brucellose).

Diurétique, elle permet d’éliminer l’urée. Elle dégage aussi les bronches encombrées de mucosités. Elle aide aussi à la cicatrisation. La piloselle a été utilisée pour soigner les troupeaux, que ce soit pour les protéger de la fièvre de Malte que pour ses propriétés diurétiques et cicatrisantes. En agriculture, elle permet de limiter l’emploi d’herbicides contre les plantes adventices des cultures car elle produit des toxines qui limitent la croissance des plantes qui poussent autour d’elle.

Pierre Bulliard, Flora Parisiensis ou Description et figures des plantes qui croissent aux environs de Paris, tome 5, Paris, 1779

Pour aller plus loin

Retrouvez les plantes médicinales en feuilletant la sélection Botanique du parcours Gallica La Nature en images.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.