L'achillée millefeuille

L’achillée millefeuille (Achillea millefolium) appartient à la famille des Astéracées comme l’absinthe, l’armoise ou le pissenlit. Le genre Achillea contient d’autres espèces comme l’achillée sternutatoire ou herbe à éternuer (Achillea ptarmica). La millefeuille porte aussi les noms d’herbe à saigner, herbe militaire, herbe aux voituriers, sourcil de Vénus, etc. Elle tire son nom d’Achille, à qui le centaure Chiron enseignait les vertus des plantes : une herbe cicatrisante ne pouvait qu’être associée au mythique guerrier grec.

Jens Wilken Hornemann, Icones plantarum sponte nascentium in regnis Daniae et Norvegiae et in ducatibus Slesvici et Holsatiae, vol. XI, Copenhague, 1828

Plante vivace fort commune, elle possède des feuilles poilues dont les nombreuses découpures lui valent le nom de millefeuille. Ses fleurs blanches ou rosées, fleurissant de mai à octobre et donnes des akènes blanchâtres. Elle pousse dans tout l’hémisphère Nord, jusqu’à 2500 mètres d’altitude, en terrain rocheux ou sur le bord des chemins.

Jean Bourdichon, Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d'Anne de Bretagne, 1503-1508

Connue pour ses propriétés depuis l’Antiquité, elle pourrait même avoir fait partie des plantes utilisées par les hommes de Neandertal. Dioscoride et Hippocrate s’en servaient pour traiter les plaies. Cet usage cicatrisant a valu à l’achillée le nom d’herbe aux coupures, propriété également connue des Amérindiens du Nord.

Les jeunes pousses d’achillée parfument la salade. La plante a aussi servi, associée à d’autres espèces, à la fabrication de la bière avant la généralisation du houblon à cet effet.

Amédée Masclef, Atlas des plantes de France utiles, nuisibles et ornementales, Paris, 1891

Son rôle magique se retrouve dans de nombreuses contrées, pour chasser les mauvais esprits ou connaître l’avenir. En Chine, elle adonné son nom à une forme de divination : l’achilléomancie. Elle consiste en l’utilisation de tiges d’achillée sous forme de bâtonnets dont la disposition est interprétée selon les formules contenues dans le Yi King. Les plantes ont vraiment beaucoup à nous apprendre !

Matthaeus Platéarius, Livre des symples medichines, autrement dit Arboriste, continué selon le A, B, C., 15^e siècle

Pour aller plus loin

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