Titre : Le Populaire : journal-revue hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste ["puis" socialiste-internationaliste]
Auteur : Parti socialiste SFIO (France). Auteur du texte
Auteur : Parti socialiste (France). Fédération (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Limoges)
Éditeur : Parti socialisteParti socialiste (Paris)
Date d'édition : 1931-08-30
Contributeur : Blum, Léon (1872-1950). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34393339w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 août 1931 30 août 1931
Description : 1931/08/30 (Numéro 3126). 1931/08/30 (Numéro 3126).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k820544j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60603
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
14e ANNEE- N» 3126
DIMANCHE 30 AOUT 1931
LE NUMERO: 30 CENTIMES
* ' ⢠, 1 - / : . f
Un journal alle-
mand a été suspendu
pour avoir publié une
caricature de Litvinov.
Parions que nos communistes y
verront encore un acte d'agression
contre l'U.R.S.S.
LE POPULAIRE
Directeur j Poliliqa*
LÉON BLUM
Quotidien du Parti Socialiste (S.F.I. O.)
Directeur - Administrat«ar
COMPÈRE-MOREL
++ Au quai d'Asnières, une I
femme est gravement blessée de I
plusieurs coups de couteau par son. g
mari. . ' f
â¦â¦ Deux touristes font une I
chute mortelle dans les Pyrénées, )j
près du Pic de Vignemale. I
â¦â¦ Un terrible tremblement de I
terre s'est produit dans le Bélou- C
chistan. |
â â¦â¦ Près de M eaux, deux per- fi
sopnes sont grièvement blessées par l'explosion d'une bombe. Il s'agit d'un |
îttentat criminel. 1 i
â¦â¦ L'Exécutif du Parti Travailliste de la circonscription de MacDonald i
oropose de l'inviter à abandonner son siège. D'autre part, la section de 1
Londres, où habite le premier ministre, demande son exclusion du Parti.
En Allemagne, la situation s'aggrave de nouveau. L'évasion des g
capitaux a repris et semble s'accentuer. Le gouvernement envisage une S
nouvelle atteinte aux droits des sans-travail il se propose de remplacer les S
illocations par des secours en nature.
L'HONNEUR DU "LABOUR"
LA preuve est faite. C'est la
â presse française de réaction
qui sacrifie l'intérêt véritable
de la Nation aux préjuges
"égoïstes de l'Internationale capita-
liste et spécialement du capitalis-
me. américain. L'intérêt véritable
ide la Nation coïncide avec le pro-
créé social en France, dans le reste
;de l'Europe, dans le reste du
monde. La presse française de
réaction trahit cet intérêt quand
elle s'associe à la vaste campagne
!de publicité qiii prend' l'Angle-
terre pour point de départ, l'Eu-
rope pour base, d'opérations, mais
dont, l'objectif essentiel est d'in-
terdiré en Amérique l'introduction
lie l'assurance d'Etat contre le chô- j
triage.
Les événements montrent déjà
Jet établiront de plus en plus clai-
rement comment et -pourquoi les
(embarras budgétaires de l'Etat an-
glais, les embarras de crédit de la
Banque anglaise, ont été ampli-
fiés et dramatisés jusqu'à la pa-
jnique. Les troubles apparents
dont la réaction s'est emparée
sont les résultats de cette panique
.plus que ses causes. En matière do
crédit et de change, ^on n'a pas be-
soin dé crier au péril pour le créer
!ou, plus exactement, pour en faire
(apparaître les signes superficiels.
Dès que le calme est revenu, il
(devient.évident que la situation, à
lia prendre idans ses éléments con-
crets, n'offrait rien de si épouvan-
table. Si MacDonald et Snowden
lavaient résisté au chantage de la
presse et de la banque, s'ils
(avaient. « tenu le coup », ils
n'auraient pas eu besoin pour dé-
pendre la livre,' de recourir à des
(mesures aussi draconiennes que M.
lequel toutes mes. asseyons pér-
confirmées, contint
un programme dont l'ampleur et
l efficacité allaient même au delà
â¢du danger réel.
Ce qui n'est que trop réel,en An-
gleterre, c'est la crise économique.
Ce qui mérite réellement-l'alarme
et l'émoi; c'est la durée et l'exten-
sion du chômage. Mais' en. quoi
l'administration travailliste en est-
elle, responsable ? Le Temps lui-
même est obligé de convenir que
ce terrible phénomène social s'est
formé ⢠et développé de lui-même,
sans que. l'exercice du pouvoir par
un gouvernement socialiste y ait
là moindre part.
La crise anglaise n'est pas com-
me les crises allemande et améri-
caine, une conséquence de la ra-
tionalisation industrielle ; elle a
précédé le grand mouvement de
rationalisation, elle découle prin-
cipalement de la guerre. Le tra-
vaillisme anglais est-il respon-
sable de la guerre ? Est-ce sa
faute, si, à la faveur de la guerre,
aine puissante industrie textile s'est
constituée aux Indes et au Japon,
si la- Chine et la Russie se sont
fermées à l'importation anglaise?
Est-ce sa faute, si le mazout s'est
substitué aux charbons de soute
fct si les industries capitales de
l'Angleterre, mines, armement,
^constructions natales, métallurgie,
s'en sont trouvées atteintes coup
;sur coup ?
Dans un article d'un goût vrai-
ment délicieux, et où les plus fines
traditions du logis se retrouvent,
les Débats m'opposent l'énormilé
des charges fiscales qui pèsent sur
(l'industrie anglaise,l'accroissement
des prix de revient, la difficulté
de lutter avec la concurrence sur
Oes marchés d'exportation. Mais çe
(n'est pas la faute ides travaillistes
|stv la contagion protectionniste a
touché successivement tous les
marchés, ce n'est pas leur' faute si
d'Angleterre . est grevée d'impôts
au delà de ses facultés normales.
L'augmentation des allocations de
chômage représente un chiffre in-
signifiant relativement à la masse
du budget anglais. Si l'Angleterre
iest écrasée d'impôts, la raison es-
sentielle en est suffisamment con-
nue. Sur l'injonction des banques
.et pour "maintenir la gloire inter-
nationale de la Cité, les gouver-
nements précédents se sont achar-
nés à tout prix à relever la livre
(sterling à la parité de l'or et à rou-
vrir le marché libre de l'or. Et une
fois exprimée en or, la dette pu-
blique contractée pendant la guerre
excédait manifestement les fa-
cultés contributives de l'Angle-
terre. Telle est la vraie cause, et
Je travaillisme n'y est pour rien. La
situation fiscale de l'Angleterre pst
sensiblement analogue à celle où
nous nous trouverions en France
si l'expérience Poincaré avait réus-
si, c'est-à-dire, si le franc avait
été revalorisé jusqu'au pair de
l'or et si nous nous trouvions dans
l'obligation d'acquitter le service
de notre dette publique en francs-
PS au lieu dê là régler fin fraacs-
papier. Du coup il aurait fallu dou-
bler nos recettes.
Que reste-t-il donc du réquisi-
toire dressé contre le gouvernement
travailliste d'Angleterre et, à tra-
vers lui, contre le socialisme en
général ? Il reste que, mis en pré-
sence d'une crise de chômage dont
ils n'étaient responsables à aucun
degré, nos camarades se sont ef-
forcés' de fournir aux chômeurs
un secours plus substantiel et plus
digne. Il reste que, mis en pré-
sence d'une crise factice de mon-
naie et de crédit, le Labour Party
s'est refusé à la résoudre au détri-
ment des chômeurs,, au détriment
d'un principe de solidarité sociale.
Mais sur ce chef, nous plaidons
coupable. Ce que la presse de réac-
tion tient pour le crime.du Labour
était à nos yeux son devoir, est à
nos yeux son honneur.
LEON BLUM
LE CHAMPIONNAT DU MONDE
PROFESSIONNEL DE VITESSE
Un des favoris ." Louis QJO RA RDIN
(Voir l'information en rubrique
sportive.)
Anront-noas un beau dimanche ?
L'O.N.M nous annonce
des orages
Après un samedi médiocre, aurons-
nous un dimanche orageux ? L'O.N.M.
nous le fait craindre. Voici ses prévi-
sions pour aujourd'hui :
Région parisienne. â Temps nua-
geux ou très nuageux, quelques aver-
ses ou orages épars, vent de Sud-Est 2
à 5 mètres, température sans grand
changement. Maximum 'stationnaire.
Deux digues
du Fleuve Jaune
ont cédé
Londres, 20 août (Information). â
Le correspondant du DJuy Herald à'
Changhaï télégraphie que deux gran-
des digues protégeant la région très
populeuse de la rive nord du Yang-Tsé,
où l'on cultive surtout le riz et qui se
trouve à quelques milles do Nankin,
ont cédé hier soir.
Les eaux Ise sont répandues sur tou-
te la région, montant, par endroits, à
plusieurs pieds de hauteur.
Sur 150.000 personnes environ qui vi-
vent dans ces parages, on estime qu'au
moins 5.0.Q00 ont. été- noyées.
Plus de 10.000 réfugiés sont arrivés
à Changhaï, venant d'Hankéou ; la
plupart d'entre eux sont dans le plus
grand dénûment.
Bien que les eaux commencent à.
baisser dans la région d'Hankéou, la
misère règne partout et on affirme que
plus de 1-000 personnes, principalement
des femmes, et enfants, meurent cha-
que jour de maladie.
LE VIEUX "TACOT 1 ROULE ENCORE!
Au Rallye automobile de Saint-Sébastien, on a pu voir ce vieux « tacot »
transformé en roulotte par de joyeux humoristes, ornés des ustensiles
' les plus hétéroclites,
U MONTAGNE MEURTRIERE
En voulant sauver
leur camarade disparu
deux touristes
trouvent la mort
C'est au Vignemale dans les Pyrénées
pe s'est produite
cette poignante tragédie
Cauterets, 29 août. â Jeudi dernier
au matin, trois voyageurs effectuant
un circuit automobile, étaient arrêtés
aux Cauterets ipar une panne. C'é-
taient M. Walter, professeur à Saint-
Germain-en-Laye, M. Coquelet, employé
des P.T.T., et tine jeune fille d'origine
anglaise, attachée au secrétariat de
l'ambassade britannique.
Les voyageurs décidèrent d'effectuer
une excursion en montagne, près du
pic de Vignemale, mais, aucun d'eux
n'étant pourvu de l'équipement indis-
pensable, et les avalanches étant nom-
breuses, on leur donna le conseil de
S'arrêter au refuge du Vignemale.
Us y parvinrent sans trop de diffi-
cultés. Mais de là, le spectacle du pic
pyrénéen exerça une telle attirance sur
M. Coquelet qu'il décida d'en tenter
! l'escalade. Malgré les objurgations de
ses compagnons, il s'enfonça seul dans
la neige, sans piolet, en chaussures
de toile. C'était une folie. Le soir, i'1
n'était pas revenu et, nouvelle folie,
M. Walter partit à sa recherche. Par
miracle, il parvint au sommet, et. n'a-
yant pas aperçu son camarade, redes-
cendit au refuge. Il recommença même
l'ascension, avec l'aide d'un jeune
homme du service de secours du Club
alpin; toujours eu vain.
Le lendemain, infatigable, il par-
courut encore en tous sens le glacier.
C'est alors qu'un bloc de glace, déta-
ché de la, paroi, vint le frapper au
flanc droit. Malgré sa blessure, il con-
tinua ses recherches désespérées, pen-
dant que son compagnon, voulant aller
chercher du secours dans la vallée,
tombait dans un à-pic.
Espérons que l'équipe de secours
retrouvera les deux corps ; car on n'a
plus aucun espoir au sujet des deux
malheureux imprudents.
APRES LU CHUTE DU CABINET TRAVAILLISTE
MacDonald invité a abandonner
son siège de député
L'Exécutif du parti de sa circonscription
a décidé, a l'unanimité, de recommander cette mesure
a la réunion des délégués
Londres, 20 août. â L'Exécutif du
Parti travailliste de Seaham (cir-
conscription d MacDonald) réuni, au-
jourd'hui, à Horden, a décidé, à l'u-
nanimité, de recommander à une réu-
nion de délégués qu'il soit demandé à
MacDonald d'abandonner son siège.
Dans uno lettre adressée à Coxon,
secrétaire de l'Exécutif de Seaham et
qui a été lue au cours de la réunion,
le Premier ministre disait notamment:
« J'aurais désiré, si cela avait été
possible, me rencontrer avec l'exécutif
de Seaham, pour lui expliquer la si-
tuation. No croyez pas ce qui est pu-
blié dans les journaux travaillistes ou
autres. En un mot, la situation est la
suivante :
« Nous avons eu, soudainement, à
faire face à une grave crise financière
qui, si elle n'avait pir être évitée, au-
rait plongé le pays dans un état de
confusion industrielle, qui aurait pro-
voqué une diminution des salaires, une
suppression, presque totale, de l'allo-
cation-chômage, et aurait privé les
classes ouvrières qui ont fait quelques
placements â tels que les bons d'em-
prunt de guerre et les certificats de
caisse d'épargne, etc.. â do millions
de livres sterling.
« Dans de telles circonstances, il
était futile de parler de réformes ban-
caires... Je désire assurer l'exécutif
qu'une légère diminution de l'alloca-
tion-chômage est, dès maintenant, ab-
solument nécessaire, afin de permet-
tre de continuer à payer ces indem-
nités. »
MacDonald concluait en exprimant
le regret de ce qui s'est passé et en
Arthur HENDERSON
le nouveau leader du parti travail-
liste (en haut), et son adjoint, Clynes.
déclarant s'en remettre entièrement
à la décision "do ses électeurs.
La décision de la section
de Hampstead
Londres, 29 août. â La section du
Parti travailliste de Hampstead, quar-
tier de Londres, où est située la rési-
dence privée de MacDonald, a adopté
une résolution prononçant son expul-
sion du parti.
(VOIR LA SUITE EN TROISIÈME PAGE.)
MORT SUSPECTE A DRAGUIGNAN
Draguignan, 29 août. â Un Eusse,
nommé Paul Guilbik, demeurant au do-
maine de La Foux, près de Dragui-
gnan, ayant été pris de vomissements
subits, a été conduit à l'hôpital de Dra-
guignan où il a succombé sans avoir
pu prononcer une parole.
L'autopsie a été ordonnée, afin d'éta-
blir si la mort ne serait pas due à un
empoisonnement criminel.
MARDI
Le Populaire commencera la pu-
blication de son nouveau feuilleton :
HISTOIRE D'UN SOUS-
MAITRE, émouvant récit de la
vie d'un instituteur, par Erckmann-
Chatrian.
L'INSURRECTION AU PORTUGAL
Le gouvernement dictatorial fait annoncer encore une fois que « l'or-
dre règne » à Lisbonne et qu'il est maître de la situation. Il ne faut ac-
cueillir ces déclarations qu'avec les plus expresses réserves. On lira
d'ailleurs, en troisième page, l'étrange manifeste de la dictature qui pro-
met une « Constitution », mais menace en même temps de renforcer la
terreur. Sur notre cliché : les troup es gouvernementales en position de
combat dans les rues de la capitale 1
Pour repérer les avions
Notre cliché représente un nouvel
appareil perfectionné pour repérer les
avions. Cet Instrument, construit aux
Etats-Unis, se compose de plusieurs
dispositifs dont la parfaite synchro-
nisation permet de repérer les avions
â à une très grande distance
LA POLITIQUE SOCIALISTE
La haine
du socialisme
II faut que la situation générale soit
grave pour que toute la horde de
chacals, que la finance et l'indus-
trie entretiennent dans la presse, se
déchaîne aussi complètement.
On n'écrit plus, on ne parle plus que
contre le Socialisme. De l'académicien
connu au gratte-papier le plus obscur,
ils bavent sur nous avec ensemble tout
ce que leur vilaine âme contient de fiel
et de sottises.
Leur impuissance à résoudre les ab-
surdités et les crimes de leur système
économique n'a d'égale que la frénésie
qu'ils mettent à nous en rendre respon-
sables.
Ils sentent la révolution monter com-
me un flot irrésistible, c'est-à-dire la
liquidation d'un régime tout à fait in-
compatible avec les conditions modernes
de la ,civilisation. Aussi la peur et la
haine les emportent et, pensons-y, les
rendent capables de tout. Oui, de tout.
Mettons-nous ça en tête. Pour barrer
la route au socialisme libérateur et hu-
main, les classes possédantes et dirigean-
tes rêvent de fascisme, de violences et
de dictatures. Les principaux de leurs
chefs sont prêts à s'unir avec le Mus-
solini et ses chemises noires, comme avec
Hitler cl ses nazis. Ils ne connaissent ni
la nation, qu'ils ont toujours trahie, ni
la République qu'ils délestent malgré
qu'ils l'aient asservie à leurs desseins.
Un Schneider et un de Wendel sont
aussi éloignés d'un véritable sentiment
| humain qu'un anthropophage ou une
| panthère.
Certains généraux de leur' armée
n'hésiteraient pas, le cas échéant, à
s'unir à la clique immonde des officiers
du Kaiser déchu pour nous exterminer.
Je ne voudrais pas que vous lisiez ces
lignes en supposant que j'exagère.
Je prends le plus chamarré, le plus
doré sur manches, le plus emplumé de
leurs grands militaires, M. le maréchal
Lyautey en personne.
Voici en quels termes il s'exprime,
dans une lettre à son ami M. de Mar-
gerie, sur un officier de uhlans, le comte
von Dillen.
« ...Ne saule pas en l'air, je le prie.
Sursauter au seul aspect d'un Allemand,
c'est du patriotisme à trop bon compte.
J'ai des haines vivaces, mais f en réserve
la quintessence pour ceux qui sont, sur
toutes choses, à l'opposé des convictions
que je regarde comme la base de tout
ordre social, à quelque pays qu'ils ap-
partiennent.
« Mais, hors de la bataille, qu'est-ce
que je trouve en cet officier [von Dil-
len] ? Un gentleman, d'une éducation
parfaite, de façons charmantes, ayant
en toutes choses, religion, politique, tou-
tes nos idées. Nous parlons la même
langue et nous nous entendons à mer-
veille. Que veux-tu ? J'ai au coeur une
haine féroce, celle du désordre, de la
révolution. Je me sens, certes, plus près
de tous ceux qui la combattent, de quel-
que nationalité qu'ils soient, que de tels
de nos compatriotes avec qui je n'ai pas
une idée commune et que je regarde
comme des ennemis publics. Je me vois
très bien me faisant un ami de M. von
Dillen, je vois rouge en pensant à tels
Français que lu sais bien... »
Le parti de la haine, c'est celui du
maréchal.
Le parli qui pratique la lutte de classe
et la trahison, c'est celui du maréchal.
. .Tels sont, en tous pays, les défenseurs
du capitalisme.
Tels sont, en tous pays, les défenseurs
l'humanité n'avait jamais rien produit
d'aussi méprisable.
Retrousse tes manches, militant, et
lape dans le las, sans craindre de te
tromper, tape jusqu'à perdre haleine,
tape jusqu'à ce qu'un cri vengeur sorte
des masses opprimées et les appelle à la
sainte révolte.
PAUL FAURE
DRAME DU MILIEU « ASHIERES
Une jeune femme
est lardée de coups
de couteau par son ami
Celui-ci, un souteneur
bien connu de la justice
est en fuite
[ Hier soir vers 22 heures, des pas-
sants découvraient étendue quai d'As-
nières devant le No. 113 une jeune
femme ensanglantée.
On transporta la blessée à Beaujon.
Là on releva suir le corps'de la mal-
heureuse les traces de blessures assez
profondes,, à la cuisse gauche, A la
poitrine, à l'épaule et au poignet gau-
che.
La blessée interrogée par le com-
missaire do police, a déclaré se nom-
mer Gisèle Vaudroy, née en 1906, à
Paris, et habitante, rue Lacaille, dans
le 17* arrondissement, avec sa mère et
son frère Marius, employé de bureau.
Elle expliqua que son ami, dont elle
ne 6ait rien que le surnom, «Pierrot
des Bourguignons », l'avait blessée à
coups de couteau au cours d'une discus-
sion.
Aussitôt, les enquêteurs se mirent à
la recherche de cet individu, qui n'est
d'ailleurs pas un inconnu de la justice.
Le frère de la blessée, M. Marius
Vaudroy a déclare qu'il faisait son
possible pour empêcher sa soeur de
fréquenter cet individu sans scrupules,
sans domicile connu et sans occupa-
tions avouables.
â La cause du drame, dit-il,, n'est
pas difficile à deviner. Il voulait con-
traindre ma soeur, déjà mère d'un en-
fant de 10 mois, à mener une vie peu
honorable.
Les blessures de Gisèle Vaudroy ne
mettent pas ses jours en danger.
Les policiers recherchent activement
«Pierrot des Bourguignons».!
SOUVENIRS
â Comment ! vous ne me recon-
naissez pas ? V0U6 m'avez embrassée
à l'Hôtel de Ville en 1900.
â ! ! ? ?
â moi, la Reine des Reines .!
DANS LE TEMPLE DU DIEU NOIR
Les Sataniques de la Médecine
Loin de nous les fumées empoisonnées
aux volutes desquelles se tord la queue
écaillée du dragon oriental, le tout-puis-
sant seigneur « Long » La porte d'ivoire
glisse, silencieuse, sur ses rainures de
verre. Devant nous, s'ouvrent la nef et le
choeur de la double « neige », la mor-
phine et l'héroïne. Qui tient les clefs?
Une voix de l'au-delà
Il y a quelque quarante ans, un doc-
teur, M. Kandel, de Cuvimont, fut appelé
à soigner un praticien, le docteur L..
M... qui avait, en raison des facilités que
lui ' donnait son ministère, contracté une
de ces morphinomanies qui semblaient
incurables. Vous vous reridez compte?
Trois lignes, que dis-je? trois mots et
! une signature sur un papier à en-tête, et
voilà que s'ouvre le paradis, paradis
combien artificiel!
Mais comme M. L... M... avait la vo-
lonté de guérir, il fait appel à l'un des
spécialistes les plus cotés en matière de
désintoxication. Et celui-ci, sans bargui-
gner, le met à l'héroïne. Au bout de
quelques injections, le patient, enthousias-
mé, écrit cette phrase dictée sans doute
par l'atroce ironie du Génie de la Dro-
gue : « Si, dans la thérapeutique usuel-
le, la morphine était toujours remplacée'
par l'héroïne, cette substitution aurait
pour conséquence naturelle la disparition
complète des morphinomanes, car il ne!,
s'en ferait plus de nouveau.... »
Et pour cause : tous les traité^ seraient
Une descende dc_ police dans un salon de thé chinois, où plus de
ôOO.OOO francs d'opium furent saisis
restés héroïnomanes.. Quand on connaît
le plus, pourquoi s'adonner au/moins?
J'aime mieux vous dire tout de suite
que la curé'Su tir. L... M... aboutit à une
de ces belles séries de phénomènes dits
d'accoutumance, au bout ' de ⢠laquelle il
fut contraint de so remettre aux soins du
Dr. Sollier, trop tard, ⢠hélas l -
Mais nous possédons ses confessions,
qui, en raison de la formation scienti-
fique de leur auteur, constituent l'une des
plus précieuses leçons cliniques qui soient.:
Il est un fait indéniable : à l'aube des to-
xicomanies modernes, le chant du coq
a toujours été entonné par un médecin, â
ou par une prostituée. Le prosélytisme
d'un profane finit par échouer, tôt ou tard.
L'habitude ne peut naître que de la con-
fiance : seule une femme ou, seul, Hip-
pocrate peuvent l'inspirer. Tous les mé-
decins consciencieux, et ils sont l'immen-
se majorité, s'épargneront un démenti :
ils savent trop bien que je dis vrai.
Une famille d'intoxiqués
Le fait m'a été naguère conté par un
des spécialistes les P'uo avisés en la ma-
tière, le Dr. D...y.
Il y avait une fois, comme dans les
contes de fées, de mauvaises fées, un
commerçant de province qui souffrait de
rhumatismes. Il va consulter. Incapacité
ou paresse d'esprit, le médecin traitant
ne trouve rien de mieux que d'ordonner,
une piqûre de morphine et de donner au
client une seringue de Pravaz, avec la
manière de s'en servir. Evidemment si la
morphine ne calme pas, il n'y a plus
qu'à s'adresser au chloroforme. Voilà
mon épicier soulagé, et qui proclame
partout, urbi et orbi, et naturellement
pour commencer dans sa propre famille,
les mérites supranaturels de cet Hippo-
crate miraculeux.
Rien de plus normal que, quelques
mois après, sa femme, prise de crises
nerveuses, aille chez un si savant thé-
rapeute. Ça ne rate pas : morphine.
Les mois passent : le ménage a une
fillette pour qui va sonner l'âge de la
puberté, avec tous les troubles, simples
et normaux, qu'il comporte. Morphi-
ne pour l'enfant : et de trois.
Un dernier membre de la famille restait
indemne. Pas pour longtemps. Il con-
tracte une typhoïde. Belle occasion pour
le contaminer.
Résultat pratique. Au bout de quatre
années de morphine, le père meurt d'hé-
morragie rectale, au cours d'une cure "de
désintoxication. Encore quatre ans, terme
fatal : c'est au tour de la jeune fille, qui
disparaît subitement pour avoir voulu
forcer la dose. Car, l'observation en a été
souvent faite, mgis il n'est jamais inu-
tile de la rappeler, l'euphorie du début
fait rapidement place au besoin. Et la
nécessité du poison finit par s'imposer,
pour permettre à l'organisme de lutter
contre les troubles issus du poison lui-
même.
La mère et le fils, seuls survivants de
la famille, tentent de se désintoxiquer
eux-mêmes. C'est, peine perdue que de
vouloir remplir le tonneau des Danaïdes,
célèbre pour son manque d'étanchéité.
Ils tombent à 36 centigrammes pour
remonter à 2 grammes. C'est finalement
à l'éclat de squelettes ambulants qu'ils
vont consulter et se soumettre à un trai-
tement rationnel. Dieu nous préserve
d'en passer par là !
Au cours de l'enquête menée sur le
cas, on s'aperçut que l'Esculape du poi-
son n'avait pas fait, dans sa modeste
DIMANCHE 30 AOUT 1931
LE NUMERO: 30 CENTIMES
* ' ⢠, 1 - / : . f
Un journal alle-
mand a été suspendu
pour avoir publié une
caricature de Litvinov.
Parions que nos communistes y
verront encore un acte d'agression
contre l'U.R.S.S.
LE POPULAIRE
Directeur j Poliliqa*
LÉON BLUM
Quotidien du Parti Socialiste (S.F.I. O.)
Directeur - Administrat«ar
COMPÈRE-MOREL
++ Au quai d'Asnières, une I
femme est gravement blessée de I
plusieurs coups de couteau par son. g
mari. . ' f
â¦â¦ Deux touristes font une I
chute mortelle dans les Pyrénées, )j
près du Pic de Vignemale. I
â¦â¦ Un terrible tremblement de I
terre s'est produit dans le Bélou- C
chistan. |
â â¦â¦ Près de M eaux, deux per- fi
sopnes sont grièvement blessées par l'explosion d'une bombe. Il s'agit d'un |
îttentat criminel. 1 i
â¦â¦ L'Exécutif du Parti Travailliste de la circonscription de MacDonald i
oropose de l'inviter à abandonner son siège. D'autre part, la section de 1
Londres, où habite le premier ministre, demande son exclusion du Parti.
En Allemagne, la situation s'aggrave de nouveau. L'évasion des g
capitaux a repris et semble s'accentuer. Le gouvernement envisage une S
nouvelle atteinte aux droits des sans-travail il se propose de remplacer les S
illocations par des secours en nature.
L'HONNEUR DU "LABOUR"
LA preuve est faite. C'est la
â presse française de réaction
qui sacrifie l'intérêt véritable
de la Nation aux préjuges
"égoïstes de l'Internationale capita-
liste et spécialement du capitalis-
me. américain. L'intérêt véritable
ide la Nation coïncide avec le pro-
créé social en France, dans le reste
;de l'Europe, dans le reste du
monde. La presse française de
réaction trahit cet intérêt quand
elle s'associe à la vaste campagne
!de publicité qiii prend' l'Angle-
terre pour point de départ, l'Eu-
rope pour base, d'opérations, mais
dont, l'objectif essentiel est d'in-
terdiré en Amérique l'introduction
lie l'assurance d'Etat contre le chô- j
triage.
Les événements montrent déjà
Jet établiront de plus en plus clai-
rement comment et -pourquoi les
(embarras budgétaires de l'Etat an-
glais, les embarras de crédit de la
Banque anglaise, ont été ampli-
fiés et dramatisés jusqu'à la pa-
jnique. Les troubles apparents
dont la réaction s'est emparée
sont les résultats de cette panique
.plus que ses causes. En matière do
crédit et de change, ^on n'a pas be-
soin dé crier au péril pour le créer
!ou, plus exactement, pour en faire
(apparaître les signes superficiels.
Dès que le calme est revenu, il
(devient.évident que la situation, à
lia prendre idans ses éléments con-
crets, n'offrait rien de si épouvan-
table. Si MacDonald et Snowden
lavaient résisté au chantage de la
presse et de la banque, s'ils
(avaient. « tenu le coup », ils
n'auraient pas eu besoin pour dé-
pendre la livre,' de recourir à des
(mesures aussi draconiennes que M.
lequel toutes mes. asseyons pér-
confirmées, contint
un programme dont l'ampleur et
l efficacité allaient même au delà
â¢du danger réel.
Ce qui n'est que trop réel,en An-
gleterre, c'est la crise économique.
Ce qui mérite réellement-l'alarme
et l'émoi; c'est la durée et l'exten-
sion du chômage. Mais' en. quoi
l'administration travailliste en est-
elle, responsable ? Le Temps lui-
même est obligé de convenir que
ce terrible phénomène social s'est
formé ⢠et développé de lui-même,
sans que. l'exercice du pouvoir par
un gouvernement socialiste y ait
là moindre part.
La crise anglaise n'est pas com-
me les crises allemande et améri-
caine, une conséquence de la ra-
tionalisation industrielle ; elle a
précédé le grand mouvement de
rationalisation, elle découle prin-
cipalement de la guerre. Le tra-
vaillisme anglais est-il respon-
sable de la guerre ? Est-ce sa
faute, si, à la faveur de la guerre,
aine puissante industrie textile s'est
constituée aux Indes et au Japon,
si la- Chine et la Russie se sont
fermées à l'importation anglaise?
Est-ce sa faute, si le mazout s'est
substitué aux charbons de soute
fct si les industries capitales de
l'Angleterre, mines, armement,
^constructions natales, métallurgie,
s'en sont trouvées atteintes coup
;sur coup ?
Dans un article d'un goût vrai-
ment délicieux, et où les plus fines
traditions du logis se retrouvent,
les Débats m'opposent l'énormilé
des charges fiscales qui pèsent sur
(l'industrie anglaise,l'accroissement
des prix de revient, la difficulté
de lutter avec la concurrence sur
Oes marchés d'exportation. Mais çe
(n'est pas la faute ides travaillistes
|stv la contagion protectionniste a
touché successivement tous les
marchés, ce n'est pas leur' faute si
d'Angleterre . est grevée d'impôts
au delà de ses facultés normales.
L'augmentation des allocations de
chômage représente un chiffre in-
signifiant relativement à la masse
du budget anglais. Si l'Angleterre
iest écrasée d'impôts, la raison es-
sentielle en est suffisamment con-
nue. Sur l'injonction des banques
.et pour "maintenir la gloire inter-
nationale de la Cité, les gouver-
nements précédents se sont achar-
nés à tout prix à relever la livre
(sterling à la parité de l'or et à rou-
vrir le marché libre de l'or. Et une
fois exprimée en or, la dette pu-
blique contractée pendant la guerre
excédait manifestement les fa-
cultés contributives de l'Angle-
terre. Telle est la vraie cause, et
Je travaillisme n'y est pour rien. La
situation fiscale de l'Angleterre pst
sensiblement analogue à celle où
nous nous trouverions en France
si l'expérience Poincaré avait réus-
si, c'est-à-dire, si le franc avait
été revalorisé jusqu'au pair de
l'or et si nous nous trouvions dans
l'obligation d'acquitter le service
de notre dette publique en francs-
PS au lieu dê là régler fin fraacs-
papier. Du coup il aurait fallu dou-
bler nos recettes.
Que reste-t-il donc du réquisi-
toire dressé contre le gouvernement
travailliste d'Angleterre et, à tra-
vers lui, contre le socialisme en
général ? Il reste que, mis en pré-
sence d'une crise de chômage dont
ils n'étaient responsables à aucun
degré, nos camarades se sont ef-
forcés' de fournir aux chômeurs
un secours plus substantiel et plus
digne. Il reste que, mis en pré-
sence d'une crise factice de mon-
naie et de crédit, le Labour Party
s'est refusé à la résoudre au détri-
ment des chômeurs,, au détriment
d'un principe de solidarité sociale.
Mais sur ce chef, nous plaidons
coupable. Ce que la presse de réac-
tion tient pour le crime.du Labour
était à nos yeux son devoir, est à
nos yeux son honneur.
LEON BLUM
LE CHAMPIONNAT DU MONDE
PROFESSIONNEL DE VITESSE
Un des favoris ." Louis QJO RA RDIN
(Voir l'information en rubrique
sportive.)
Anront-noas un beau dimanche ?
L'O.N.M nous annonce
des orages
Après un samedi médiocre, aurons-
nous un dimanche orageux ? L'O.N.M.
nous le fait craindre. Voici ses prévi-
sions pour aujourd'hui :
Région parisienne. â Temps nua-
geux ou très nuageux, quelques aver-
ses ou orages épars, vent de Sud-Est 2
à 5 mètres, température sans grand
changement. Maximum 'stationnaire.
Deux digues
du Fleuve Jaune
ont cédé
Londres, 20 août (Information). â
Le correspondant du DJuy Herald à'
Changhaï télégraphie que deux gran-
des digues protégeant la région très
populeuse de la rive nord du Yang-Tsé,
où l'on cultive surtout le riz et qui se
trouve à quelques milles do Nankin,
ont cédé hier soir.
Les eaux Ise sont répandues sur tou-
te la région, montant, par endroits, à
plusieurs pieds de hauteur.
Sur 150.000 personnes environ qui vi-
vent dans ces parages, on estime qu'au
moins 5.0.Q00 ont. été- noyées.
Plus de 10.000 réfugiés sont arrivés
à Changhaï, venant d'Hankéou ; la
plupart d'entre eux sont dans le plus
grand dénûment.
Bien que les eaux commencent à.
baisser dans la région d'Hankéou, la
misère règne partout et on affirme que
plus de 1-000 personnes, principalement
des femmes, et enfants, meurent cha-
que jour de maladie.
LE VIEUX "TACOT 1 ROULE ENCORE!
Au Rallye automobile de Saint-Sébastien, on a pu voir ce vieux « tacot »
transformé en roulotte par de joyeux humoristes, ornés des ustensiles
' les plus hétéroclites,
U MONTAGNE MEURTRIERE
En voulant sauver
leur camarade disparu
deux touristes
trouvent la mort
C'est au Vignemale dans les Pyrénées
pe s'est produite
cette poignante tragédie
Cauterets, 29 août. â Jeudi dernier
au matin, trois voyageurs effectuant
un circuit automobile, étaient arrêtés
aux Cauterets ipar une panne. C'é-
taient M. Walter, professeur à Saint-
Germain-en-Laye, M. Coquelet, employé
des P.T.T., et tine jeune fille d'origine
anglaise, attachée au secrétariat de
l'ambassade britannique.
Les voyageurs décidèrent d'effectuer
une excursion en montagne, près du
pic de Vignemale, mais, aucun d'eux
n'étant pourvu de l'équipement indis-
pensable, et les avalanches étant nom-
breuses, on leur donna le conseil de
S'arrêter au refuge du Vignemale.
Us y parvinrent sans trop de diffi-
cultés. Mais de là, le spectacle du pic
pyrénéen exerça une telle attirance sur
M. Coquelet qu'il décida d'en tenter
! l'escalade. Malgré les objurgations de
ses compagnons, il s'enfonça seul dans
la neige, sans piolet, en chaussures
de toile. C'était une folie. Le soir, i'1
n'était pas revenu et, nouvelle folie,
M. Walter partit à sa recherche. Par
miracle, il parvint au sommet, et. n'a-
yant pas aperçu son camarade, redes-
cendit au refuge. Il recommença même
l'ascension, avec l'aide d'un jeune
homme du service de secours du Club
alpin; toujours eu vain.
Le lendemain, infatigable, il par-
courut encore en tous sens le glacier.
C'est alors qu'un bloc de glace, déta-
ché de la, paroi, vint le frapper au
flanc droit. Malgré sa blessure, il con-
tinua ses recherches désespérées, pen-
dant que son compagnon, voulant aller
chercher du secours dans la vallée,
tombait dans un à-pic.
Espérons que l'équipe de secours
retrouvera les deux corps ; car on n'a
plus aucun espoir au sujet des deux
malheureux imprudents.
APRES LU CHUTE DU CABINET TRAVAILLISTE
MacDonald invité a abandonner
son siège de député
L'Exécutif du parti de sa circonscription
a décidé, a l'unanimité, de recommander cette mesure
a la réunion des délégués
Londres, 20 août. â L'Exécutif du
Parti travailliste de Seaham (cir-
conscription d MacDonald) réuni, au-
jourd'hui, à Horden, a décidé, à l'u-
nanimité, de recommander à une réu-
nion de délégués qu'il soit demandé à
MacDonald d'abandonner son siège.
Dans uno lettre adressée à Coxon,
secrétaire de l'Exécutif de Seaham et
qui a été lue au cours de la réunion,
le Premier ministre disait notamment:
« J'aurais désiré, si cela avait été
possible, me rencontrer avec l'exécutif
de Seaham, pour lui expliquer la si-
tuation. No croyez pas ce qui est pu-
blié dans les journaux travaillistes ou
autres. En un mot, la situation est la
suivante :
« Nous avons eu, soudainement, à
faire face à une grave crise financière
qui, si elle n'avait pir être évitée, au-
rait plongé le pays dans un état de
confusion industrielle, qui aurait pro-
voqué une diminution des salaires, une
suppression, presque totale, de l'allo-
cation-chômage, et aurait privé les
classes ouvrières qui ont fait quelques
placements â tels que les bons d'em-
prunt de guerre et les certificats de
caisse d'épargne, etc.. â do millions
de livres sterling.
« Dans de telles circonstances, il
était futile de parler de réformes ban-
caires... Je désire assurer l'exécutif
qu'une légère diminution de l'alloca-
tion-chômage est, dès maintenant, ab-
solument nécessaire, afin de permet-
tre de continuer à payer ces indem-
nités. »
MacDonald concluait en exprimant
le regret de ce qui s'est passé et en
Arthur HENDERSON
le nouveau leader du parti travail-
liste (en haut), et son adjoint, Clynes.
déclarant s'en remettre entièrement
à la décision "do ses électeurs.
La décision de la section
de Hampstead
Londres, 29 août. â La section du
Parti travailliste de Hampstead, quar-
tier de Londres, où est située la rési-
dence privée de MacDonald, a adopté
une résolution prononçant son expul-
sion du parti.
(VOIR LA SUITE EN TROISIÈME PAGE.)
MORT SUSPECTE A DRAGUIGNAN
Draguignan, 29 août. â Un Eusse,
nommé Paul Guilbik, demeurant au do-
maine de La Foux, près de Dragui-
gnan, ayant été pris de vomissements
subits, a été conduit à l'hôpital de Dra-
guignan où il a succombé sans avoir
pu prononcer une parole.
L'autopsie a été ordonnée, afin d'éta-
blir si la mort ne serait pas due à un
empoisonnement criminel.
MARDI
Le Populaire commencera la pu-
blication de son nouveau feuilleton :
HISTOIRE D'UN SOUS-
MAITRE, émouvant récit de la
vie d'un instituteur, par Erckmann-
Chatrian.
L'INSURRECTION AU PORTUGAL
Le gouvernement dictatorial fait annoncer encore une fois que « l'or-
dre règne » à Lisbonne et qu'il est maître de la situation. Il ne faut ac-
cueillir ces déclarations qu'avec les plus expresses réserves. On lira
d'ailleurs, en troisième page, l'étrange manifeste de la dictature qui pro-
met une « Constitution », mais menace en même temps de renforcer la
terreur. Sur notre cliché : les troup es gouvernementales en position de
combat dans les rues de la capitale 1
Pour repérer les avions
Notre cliché représente un nouvel
appareil perfectionné pour repérer les
avions. Cet Instrument, construit aux
Etats-Unis, se compose de plusieurs
dispositifs dont la parfaite synchro-
nisation permet de repérer les avions
â à une très grande distance
LA POLITIQUE SOCIALISTE
La haine
du socialisme
II faut que la situation générale soit
grave pour que toute la horde de
chacals, que la finance et l'indus-
trie entretiennent dans la presse, se
déchaîne aussi complètement.
On n'écrit plus, on ne parle plus que
contre le Socialisme. De l'académicien
connu au gratte-papier le plus obscur,
ils bavent sur nous avec ensemble tout
ce que leur vilaine âme contient de fiel
et de sottises.
Leur impuissance à résoudre les ab-
surdités et les crimes de leur système
économique n'a d'égale que la frénésie
qu'ils mettent à nous en rendre respon-
sables.
Ils sentent la révolution monter com-
me un flot irrésistible, c'est-à-dire la
liquidation d'un régime tout à fait in-
compatible avec les conditions modernes
de la ,civilisation. Aussi la peur et la
haine les emportent et, pensons-y, les
rendent capables de tout. Oui, de tout.
Mettons-nous ça en tête. Pour barrer
la route au socialisme libérateur et hu-
main, les classes possédantes et dirigean-
tes rêvent de fascisme, de violences et
de dictatures. Les principaux de leurs
chefs sont prêts à s'unir avec le Mus-
solini et ses chemises noires, comme avec
Hitler cl ses nazis. Ils ne connaissent ni
la nation, qu'ils ont toujours trahie, ni
la République qu'ils délestent malgré
qu'ils l'aient asservie à leurs desseins.
Un Schneider et un de Wendel sont
aussi éloignés d'un véritable sentiment
| humain qu'un anthropophage ou une
| panthère.
Certains généraux de leur' armée
n'hésiteraient pas, le cas échéant, à
s'unir à la clique immonde des officiers
du Kaiser déchu pour nous exterminer.
Je ne voudrais pas que vous lisiez ces
lignes en supposant que j'exagère.
Je prends le plus chamarré, le plus
doré sur manches, le plus emplumé de
leurs grands militaires, M. le maréchal
Lyautey en personne.
Voici en quels termes il s'exprime,
dans une lettre à son ami M. de Mar-
gerie, sur un officier de uhlans, le comte
von Dillen.
« ...Ne saule pas en l'air, je le prie.
Sursauter au seul aspect d'un Allemand,
c'est du patriotisme à trop bon compte.
J'ai des haines vivaces, mais f en réserve
la quintessence pour ceux qui sont, sur
toutes choses, à l'opposé des convictions
que je regarde comme la base de tout
ordre social, à quelque pays qu'ils ap-
partiennent.
« Mais, hors de la bataille, qu'est-ce
que je trouve en cet officier [von Dil-
len] ? Un gentleman, d'une éducation
parfaite, de façons charmantes, ayant
en toutes choses, religion, politique, tou-
tes nos idées. Nous parlons la même
langue et nous nous entendons à mer-
veille. Que veux-tu ? J'ai au coeur une
haine féroce, celle du désordre, de la
révolution. Je me sens, certes, plus près
de tous ceux qui la combattent, de quel-
que nationalité qu'ils soient, que de tels
de nos compatriotes avec qui je n'ai pas
une idée commune et que je regarde
comme des ennemis publics. Je me vois
très bien me faisant un ami de M. von
Dillen, je vois rouge en pensant à tels
Français que lu sais bien... »
Le parti de la haine, c'est celui du
maréchal.
Le parli qui pratique la lutte de classe
et la trahison, c'est celui du maréchal.
. .Tels sont, en tous pays, les défenseurs
du capitalisme.
Tels sont, en tous pays, les défenseurs
l'humanité n'avait jamais rien produit
d'aussi méprisable.
Retrousse tes manches, militant, et
lape dans le las, sans craindre de te
tromper, tape jusqu'à perdre haleine,
tape jusqu'à ce qu'un cri vengeur sorte
des masses opprimées et les appelle à la
sainte révolte.
PAUL FAURE
DRAME DU MILIEU « ASHIERES
Une jeune femme
est lardée de coups
de couteau par son ami
Celui-ci, un souteneur
bien connu de la justice
est en fuite
[ Hier soir vers 22 heures, des pas-
sants découvraient étendue quai d'As-
nières devant le No. 113 une jeune
femme ensanglantée.
On transporta la blessée à Beaujon.
Là on releva suir le corps'de la mal-
heureuse les traces de blessures assez
profondes,, à la cuisse gauche, A la
poitrine, à l'épaule et au poignet gau-
che.
La blessée interrogée par le com-
missaire do police, a déclaré se nom-
mer Gisèle Vaudroy, née en 1906, à
Paris, et habitante, rue Lacaille, dans
le 17* arrondissement, avec sa mère et
son frère Marius, employé de bureau.
Elle expliqua que son ami, dont elle
ne 6ait rien que le surnom, «Pierrot
des Bourguignons », l'avait blessée à
coups de couteau au cours d'une discus-
sion.
Aussitôt, les enquêteurs se mirent à
la recherche de cet individu, qui n'est
d'ailleurs pas un inconnu de la justice.
Le frère de la blessée, M. Marius
Vaudroy a déclare qu'il faisait son
possible pour empêcher sa soeur de
fréquenter cet individu sans scrupules,
sans domicile connu et sans occupa-
tions avouables.
â La cause du drame, dit-il,, n'est
pas difficile à deviner. Il voulait con-
traindre ma soeur, déjà mère d'un en-
fant de 10 mois, à mener une vie peu
honorable.
Les blessures de Gisèle Vaudroy ne
mettent pas ses jours en danger.
Les policiers recherchent activement
«Pierrot des Bourguignons».!
SOUVENIRS
â Comment ! vous ne me recon-
naissez pas ? V0U6 m'avez embrassée
à l'Hôtel de Ville en 1900.
â ! ! ? ?
â moi, la Reine des Reines .!
DANS LE TEMPLE DU DIEU NOIR
Les Sataniques de la Médecine
Loin de nous les fumées empoisonnées
aux volutes desquelles se tord la queue
écaillée du dragon oriental, le tout-puis-
sant seigneur « Long » La porte d'ivoire
glisse, silencieuse, sur ses rainures de
verre. Devant nous, s'ouvrent la nef et le
choeur de la double « neige », la mor-
phine et l'héroïne. Qui tient les clefs?
Une voix de l'au-delà
Il y a quelque quarante ans, un doc-
teur, M. Kandel, de Cuvimont, fut appelé
à soigner un praticien, le docteur L..
M... qui avait, en raison des facilités que
lui ' donnait son ministère, contracté une
de ces morphinomanies qui semblaient
incurables. Vous vous reridez compte?
Trois lignes, que dis-je? trois mots et
! une signature sur un papier à en-tête, et
voilà que s'ouvre le paradis, paradis
combien artificiel!
Mais comme M. L... M... avait la vo-
lonté de guérir, il fait appel à l'un des
spécialistes les plus cotés en matière de
désintoxication. Et celui-ci, sans bargui-
gner, le met à l'héroïne. Au bout de
quelques injections, le patient, enthousias-
mé, écrit cette phrase dictée sans doute
par l'atroce ironie du Génie de la Dro-
gue : « Si, dans la thérapeutique usuel-
le, la morphine était toujours remplacée'
par l'héroïne, cette substitution aurait
pour conséquence naturelle la disparition
complète des morphinomanes, car il ne!,
s'en ferait plus de nouveau.... »
Et pour cause : tous les traité^ seraient
Une descende dc_ police dans un salon de thé chinois, où plus de
ôOO.OOO francs d'opium furent saisis
restés héroïnomanes.. Quand on connaît
le plus, pourquoi s'adonner au/moins?
J'aime mieux vous dire tout de suite
que la curé'Su tir. L... M... aboutit à une
de ces belles séries de phénomènes dits
d'accoutumance, au bout ' de ⢠laquelle il
fut contraint de so remettre aux soins du
Dr. Sollier, trop tard, ⢠hélas l -
Mais nous possédons ses confessions,
qui, en raison de la formation scienti-
fique de leur auteur, constituent l'une des
plus précieuses leçons cliniques qui soient.:
Il est un fait indéniable : à l'aube des to-
xicomanies modernes, le chant du coq
a toujours été entonné par un médecin, â
ou par une prostituée. Le prosélytisme
d'un profane finit par échouer, tôt ou tard.
L'habitude ne peut naître que de la con-
fiance : seule une femme ou, seul, Hip-
pocrate peuvent l'inspirer. Tous les mé-
decins consciencieux, et ils sont l'immen-
se majorité, s'épargneront un démenti :
ils savent trop bien que je dis vrai.
Une famille d'intoxiqués
Le fait m'a été naguère conté par un
des spécialistes les P'uo avisés en la ma-
tière, le Dr. D...y.
Il y avait une fois, comme dans les
contes de fées, de mauvaises fées, un
commerçant de province qui souffrait de
rhumatismes. Il va consulter. Incapacité
ou paresse d'esprit, le médecin traitant
ne trouve rien de mieux que d'ordonner,
une piqûre de morphine et de donner au
client une seringue de Pravaz, avec la
manière de s'en servir. Evidemment si la
morphine ne calme pas, il n'y a plus
qu'à s'adresser au chloroforme. Voilà
mon épicier soulagé, et qui proclame
partout, urbi et orbi, et naturellement
pour commencer dans sa propre famille,
les mérites supranaturels de cet Hippo-
crate miraculeux.
Rien de plus normal que, quelques
mois après, sa femme, prise de crises
nerveuses, aille chez un si savant thé-
rapeute. Ça ne rate pas : morphine.
Les mois passent : le ménage a une
fillette pour qui va sonner l'âge de la
puberté, avec tous les troubles, simples
et normaux, qu'il comporte. Morphi-
ne pour l'enfant : et de trois.
Un dernier membre de la famille restait
indemne. Pas pour longtemps. Il con-
tracte une typhoïde. Belle occasion pour
le contaminer.
Résultat pratique. Au bout de quatre
années de morphine, le père meurt d'hé-
morragie rectale, au cours d'une cure "de
désintoxication. Encore quatre ans, terme
fatal : c'est au tour de la jeune fille, qui
disparaît subitement pour avoir voulu
forcer la dose. Car, l'observation en a été
souvent faite, mgis il n'est jamais inu-
tile de la rappeler, l'euphorie du début
fait rapidement place au besoin. Et la
nécessité du poison finit par s'imposer,
pour permettre à l'organisme de lutter
contre les troubles issus du poison lui-
même.
La mère et le fils, seuls survivants de
la famille, tentent de se désintoxiquer
eux-mêmes. C'est, peine perdue que de
vouloir remplir le tonneau des Danaïdes,
célèbre pour son manque d'étanchéité.
Ils tombent à 36 centigrammes pour
remonter à 2 grammes. C'est finalement
à l'éclat de squelettes ambulants qu'ils
vont consulter et se soumettre à un trai-
tement rationnel. Dieu nous préserve
d'en passer par là !
Au cours de l'enquête menée sur le
cas, on s'aperçut que l'Esculape du poi-
son n'avait pas fait, dans sa modeste
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