Titre : Le Populaire : journal-revue hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste ["puis" socialiste-internationaliste]
Auteur : Parti socialiste SFIO (France). Auteur du texte
Auteur : Parti socialiste (France). Fédération (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Limoges)
Éditeur : Parti socialisteParti socialiste (Paris)
Date d'édition : 1931-08-31
Contributeur : Blum, Léon (1872-1950). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34393339w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 août 1931 31 août 1931
Description : 1931/08/31 (Numéro 3127). 1931/08/31 (Numéro 3127).
Description : Note : manque pages 3-4. Note : manque pages 3-4.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k820545x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60603
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
i* XNNEE. â N* 3427
LUNDI 31 'AOUT 1931
LE NUMERO» 30 CMH1ME8
« Au moment où
se terminent les ma-
noeuvres de défense
aérienne, le général
commandant la 20e région félicite les offi-
ciers et hommes de troupe pour les heureux
résultats obtenus. »
TU PARLES ! !...
LE POPULAIRE
Directeur PolitiqM
LÉON BLUM
Quotidien du Parti Socialiste (S.F.I.O.)
Directeur - Administrateur
COMPÈRE-MOREL
â¦â¦ Un ouvrier polisseur, en état
d'ivresse, blesse sa maîtresse d'un
coup-de couteau.
â¦â¦ Les manoeuvres dites de dé'
fense aérienne ont pris fin, au
grand soulagement des populations
de l'Est.
â¦â¦ Un Arabe trop galant est
poignardé par un de ses compa-
triotes.
â¦â¦ A la piscine des Tourelles,
se sont déroulées les finales des championnats d'Europe de natation.
L'attentat de Lizy-sur-Ourcq demeure inexpliqué.
â¦â¦ Une caravane de quatorze étudiants disparaît au cours d'une tour-
mente de neige en Nouvelle-Zélande.
â¦â¦ Une jeune Anglaise de quinze ans est mystérieusement étranglée lors
â l'une promenade « sentimentale ».
***⦠Le gouvernement allemand se prépare à réduire encore les allocations
aux chômeurs. Prévoyant que le Parti socialiste combattra ce projet, M. Bru-
ning se ménage l'appui éventuel du parti nationaliste de M. Hugenberg.
APRES LA CHUTE DU GOUVERNEMENT TRAVAILLISTE
JL'inquiétude
des "vainqueurs"
Le gouvernement travailliste n'exis-
te plus. La bourgeoisie anglaise a re-
pris les rênes du pouvoir. La réduction
ides allocations des chômeurs est an-
noncée. Un crédit de dix milliards de
(francs est accordé. La livre est c sau-
jrée » .
Mais tandis que la presse réaction-
naire, conservatrice et en général bour-
geoise de la France chante victoire, de
'autre côté de la Manche, le « vain-
queur » manifeste sa joie avec beau-
icoup plus de modération. En Améri-
que aussi, tout en déclarant que la
k crise est passée », la finance reste in-
quiète.
C'est que la victoire du capitalisme
Kle prolétariat anglais â et par con-
uent sur les travailleurs du monde
entier â est beaucoup moins complète
«jue n'essaye de le prétendre notre pres-
se. C'est qu'il n'y a pas, à proprement
(parler, de victoire. Dans le premier
tombât, où n'étaient engagés que les
(avant-postes, les classes capitalistes
ont remporté des avantages. Elles ont
(délogé le cabinet travailliste. Elles ont
(fait deux prisonniers de marque : Màc-
Donald et Snowden. Elles ont même
(réussi de faire marcher ces deux ex-
chefs du Labour-Party contre leur
propre Parti. Mais elles n'ont pas at-
teint leur objectif principal : détruire
îa force vive du prolétariat organisé.
En pleine bataille, face à l'ennemi,
meurtri par une défection douloureuse,
3e Labour s'est réorganisé. Ni désarroi,
ni découragement. Il a reconstitué sur-
le-champ son état-major. Il s'est soli-
dement campé sur le nouveau terrain,
dans l'opposition. Et par un manifeste
conçu dans des termes mesurés mais
énergiques, il a engagé contre le patro-
nat, contre la finance et contre le gou-
vernement dit « d'Union Nationale »,
.une lutte vigoureuse.
« La Grande-Bretagne, lisons-nous
'dans ce document historique, dont le
niveau d'existence et les services so-
ciaux ont puissamment contribué à re-
lever le niveau d'existence dans le
inonde entier, va désormais, sous la
pression des intérêts financiers et na-
tionaux, donner l'exemple d'une oeu-
[vne d'avilissement mondial.
c Seule la résistance efficace du
mouvement travailliste -peut détourner
cette calamité.
⬠La crise actuelle fait essentielle-
ment partie d'une crise plus large. La
politique du mouvement travailliste en
matière de reconstitution nationale et
de coopération internationale, y com-
pris la révision du problème des dettes
jet des réparations, offre la seule base
rur le rétablissement du crédit et de
prospérité mondiale.
» Les forces du travail sont sensi-
bles, au premier chef, à l'intérêt na-
tional, mais nous repoussons catégori-
quement l'opinion que cet intérêt ne
peut être servi que par l'appauvrisse-
ment des travailleurs.
c C'est -pourquoi nous invitons les
masses du -peu-pie, tous les hommes et
toutes les femmes de bonne volonté, à
faire fermement opposition au nouveau
gouvernement, à venir ensemble à l'ai-
'de du mouvement travailliste pour la
Idéfense des véritables intérêts du pays
]et A SOUTENIR SES EFFORTS
|CONSTRUCTIFS POUR ASSU-
'RER UN NOUVEL ORDRE SO-
CIAL. »
Ce n'est pas là le langage d'un vain-
jeu, l'appel désespéré d'une armée en
idéroute. Loin de là. C'est l'annonce
d'une lutte acharné^, d'une guerre de
position tenace, d'un conflit social
jd'une grande envergure.
Le gouvernement né d'une manoeu-
vre habile, mais frauduleuse, appuyé
(sur une majorité parlementaire hétéro-
gène, unie dans l'équivoque, trouvera
devant lui, aux Communes, l'opposi-
tion des 275 députés travaillistes, una-
nimes, résolus à le combattre sans mer-
ti, et dans le pays, les organisations
ouvrières, syndicales, coopératives et
politiques soudées les unes aux autres,
pleines d'allant et de combativité, for-
tes de leur influence grandissante sur
Iles travailleurs. La triste fin de Mac-
Donald, au lieu de démoraliser le
camp travailliste, ainsi que l'avait es-
péré la bourgeoisie, semble devoir, au
contraire, créer un courant populaire
de sympathie pour le Parti qui a su si
brillamment résister aux assauts fu-
rieux de la réaction.
Le « vainqueur » commence à s'en
(rendre compte* Il craint déjà que sa
«. victoire » ne lui assure pas les résul-
tats escomptés. Il a peur de se présen-
ter devant les Communes et devant le
corps électoral. La convocation du
Parlement, fixée primitivement au 8
septembre, sera probablement retardée.
D'autre part, on envisage l'éventualité
(de ne pas recourir aux élections, du
moins au cours des prochains mois. On
6e demande si le gouvernement annoncé
comme très provisoire, pour quelques
semaines, ne devra pas â toujours
pour J_e « salut de la livre » â prolon-
ger son existence pendant six mois,
peut-être même deux années.
Ainsi le Sunday Times écrivait
hier
« Il n'y a tpas de raison pour que le
gouvernement reste au pouvoir après
que sa tâche aura été accomplie. Mais
personne encore ne peut dire quand elle
sera achevée. Il a été formé avant
tout pour réaliser les économies. Ces
économies peuvent constituer la fin de
son devoir. Il peut se trouver amené
à défendre son propre programme et
peut trouver dans son exécution des
difficultés plus graves encore.
« Mais il peut se faire que s'il se
séparait prématurément, quelque digne
de louanges que puisse être son inten-
tion, cette décision vienne à compro-
mettre l'efficacité du bon ouvrage qu'il
aura accompli. »
0. ROSENFELD.
(VOIR LA SUITE EN TROISIÈME PAGE.)
A LA PISCINE DES TOURELLES
Dernière journée
des championnats
d'Europe
de natation
Triple défaite française. Y. Godard,
Taris et Cartonnet battus
En haut : L'Autrichien Siaudinger,
champion d'Europe des plongeons
de haut vol.
En bas : Deutsch (Allemand), vain-
queur du 100 mètres dos.
Hier après-midi, pour la dernière
réunion des championnats européens,
le stade nautique était plein à craquer.
Bt pourtant le ciel s'avérait lourd de
menaces. De gros nuages noirs rou-
laient semblant vouloir se déverser
dans le vaste rectangle d'eau où tout
à l'heure les tritons évolueront.
De fait, la pluie n'épargnera pas la
réunion. En larges gouttes, elle cou-
vre le stade ou chacun cherche un abri
de fortune. C'est une façon comme une
autre de pleurer la défaite des Fran-
çais.
Voici les résultats de la dernière
journée des championnats d'Europe de
natation qui se sont disputés au stade
nautique des Tourelles.
Staudinger champion de plongeon
de haut vol
Finale. â 1. Staudinger (Autriche),
11 points 82; 2 Neumann (Allemagne),
108 pts 90 ; 3. Reibschlager (Allema-
gne), 107 pts 96 ; 4. Olander (Suède),
97 pts 30 ; 5. Vajda (Hongrie). 95 pts
20 ; 6. Billard (France), 93 pts 96 ;
7. Balasz (Tchécoslovaquie), 90 pts 1S;
8. Niemailainen (Finlande), 90 pts 16;
9. Lanhart (Hongrie), 87 pts 06 ; 10.
Van de Ven (Belgique), 84 pts 90 ; 11.
Lenormand (France), 80 pts 58.
(VOIR LA SUITE EN DEUXIÈME PAGE)
Quatorze étudiants
disparus en montagne
Wellington, 30 août. â On est inquiet
sur le sort de quatorze étudiants qui ont
été pris dans une tourmente de neige,
sur le mont Ruapehu, dans le nord de
la Nouvelle-Zélande.
Une centaine de personnes sont par-
ties à leur recherche la nuit dernière,
mais n'ont pas retrouvé tracé de l'expé-
dition.
LE TEMPS QU'IL FERA
Prévisions de l'O. N. M. â Temps bru-
meux le matin, puis nuageux avec
éclaircies et quelques averses, vent de
Nord-Ouest 3 à 5 mètres, température en
baisse, maximum en baissa de Z degrés.
PRES DE PONT-L'EVEQUE
UN CAMION
transportant
des rails
dérape
et se retourne
Deux ouvriers sont tués
Deux autres grièvement blessés
Pont-l'Evêque, 30 août. â Un ca-
mion d'une société de travaux pu-
blics transportait des rails à Gabourg
lorsque, sur la route nationale de
Caen à Rouen, à douze kilomètres de
Pont-l'Evèque, le lourd véhicule a
dérapé dans une descente, s'est ren-
versé sur le côté gauche, a glissé
encore pendant une cinquantaine de
métrés arrachant un poteau télégra-
phique et s'est retourné complète-
ment.
Le conducteur. M. Aubé, âffé de 24
ans, a été tué sur le coup. M. Ama-
den, âgé de 29 ans, qui était à ses
côtés, a eu le bassin fracturé et a
succombé une heure après.
Les autres ouvriers qui se trou-
vaient sur le camion, Testa, âgé de
28 ans, et Luigi Kuari, âgé de 51
ans, tous deux sujets italiens, ont
été très grièvement blessés et trans-
portés à l'hôpital de Pont-l'Evêque.
La traite des blanches
Quatre trafiquants arrêtés
à Béthune
Béthune, 30 août. â A la suit© d'une
minutieuse enquête dans les milieux spé-
ciaux menée par les inspecteurs de la
brigade mobile de Lille, en accord aveo
la police municipale de Lens et les bri-
gades de gendarmerie, le Parquet de Bé-
thune a, ordonné l'arrestation de cinq
hommes et d'une femme qui se livraient,
depuis déjà quelque temps, à la traite
des blanches.
Quatre mandats d'amener ont été exé-
cutés. Ils concernent Raymond Lartigue.
âgé de 37 ans, originaire de 'Paris, arrêté
rue Félix-Faure, à Lens ; Pierre Léger,
dit René, 32 ans, originaire de Bordeaux,
arrêté à Harnes ; Albert Sepet, 42 ans,
sujet algérien, et l'amie de ce dernier,
Clémence, tous deux arrêtés à Carvin.
Ces quatre indésirables ont été trans-
férés à la prison de Béthune.
La Colonne des suicidés
En moins d'une semaine, trois suici-
des se sont produits à la colonne de
juillet. ..
Les deux derniers datent d'hier: un
le matin, à 11 heures, et l'autre l'après-
midi, à 15 heures.
D'autre part, hier matin, vers 7 heu-
res, de^ agents cyclistes arrêtèrent un
jeune homme qui, n'ayant pu pénétrer
à l'intérieur de la colonne, tentait l'es-
calade par les aspérités extérieures. Il
avoua qu'il avait l'intention de se sui-
cider.
Mystérieux attentat
à bord d'un avion
entre Munich et Berlin
Berlin, 30 août. â Hier après-
midi, un attentat a été découvert
dans un avion qui faisait le service
des passagers entre Munich et Ber-
lin. Vers 15 heures, un contrôleur de
la Deutsche Lufthansa, qui se trou-
vait à bord de l'avion, perçut une
odeur singulière venant de la toi-
lette ; il fit irruption dans le local
et constata qu'un passager manipu-
lait des flacons. Dans un das réci-
pients se trouvait un acide qui, se
mélangeant à l'air fit exiplosion. Un
incendie se déclara qui, heureuse-
ment, fut immédiatement maîtrisé.
Le télégraphiste du bord communi-
qua l'incident à la prochaine station.
A l'arrivée à Nuremberg, un passa-
ger fut arrêté par les policiers qui
l'attendaient.
L'inculpé est un serrurier d'O-
berndorf, près de Schweinfurth.
Oa ignore les mobiles de son acte-
, \* .
LE CHOLERA FAIT AUX INDES
DES CENTAINES DE VICTIMES
Bassorah. 30 août. â On annonce que
l'épidémie de choléra a déjà fait 366 vic-
times. Six cent quatre-vingt-douze per-
sonnes sont en traitement.
DRAME ÛE L'IVRESSE
AVENUE PHILIPPE-AUGUSTE
Un polisseur
poigharde
son amie
Il déclare avoir perdu
le contrôle de lui=même
Albert GOIN
Au cours de la nuit de samedi à di-
manche, Albert Goin, 32 ans, polisseur,
actuellement en chômage, a grièvement
blessé son amie, Mme. Delbos, 31 ans,
d'un coup de couteau à l'aine. â¢
Goin demeure 121, avenue Philippe-
Auguste, chez la mère de son amie,
née Marcelle Maillet.
Il était rentré cette nuit après s'être
livré, selon son habitude, à de trop
copieuse»; libations. Une discussion in-
signifiante surgit entre lui et son amie.
Le vin aidant, Albert Goin éleva la
voix, menaça la jeune femme et enfin,
s'armant d'un couteau de poche, frappa
son amie à la cuisse.
Effrayé de son acte, le polisseur se
laissa arrêter tandis que Mme Delbos
était transportée d'urgence à l'hôpital
Saint-Antoine,où son état fut jugé gra-
ve, sans cependant mettre ses jours en
danger.
La blessée, interrogée par M. Pozzi,
commissaire du quartier de la Roquet-
te, a déclaré:
â- Je vis avec' mon ami depuis une
douzaine d'années et nous nous enten-
dions bien... lorsqu'il n'avait pas bu.
Mais depuis quelque temps, j'étais en-
nuyée de le voir sans travail. Quand
il est rentré hier soir, presque ivre, je
n'ai pu m'empêcher de lui adresser des
reproches assez violents.
De son côté, le meurtrier, maintenu
à la disposition du commissaire de po-
lice, a déclaré regretter vivement son
acte.
â J'avais bu un peu, a-t-il expliqué.
Mon amie, de son côté, a eu des mots
très vife et n'a rien négligé pour me
mettre hors de moi; J'ai perdu le con-
trôle de ^moi-même.
Albert Goin a été envoyé au dépôt.
Un aérolithe de poids
Rome, 30 août. â Les journaux rela-
tent qu'à Marino, près de Rome, un
cultivateur a trouvé, dans un trou de
deux mètres en forme d'entonnoir, un
fragment d'aérolithe pesant environ
vingt kilogrammes. Il y a quelques jours,
on avait vu pendant la nuit une étoile
filante, tomber dans ces parages.
Demain :
. . ⢠v.-. ! y. * .
N'oubliez pas de lire le nouveau
feuilleton du Populaire : .
Histoire d'un sous-maître
une des oeuvres les plus marquan-
tes des deux grands romanciers
alsaciens : Erckmann-Chatrian,
qui, toute leur vie, ont travaillé a
la diffusion des idées républicaines
et pacifistes.
Histoire d'un sous-maître
c'est le récit vêridique de ia vie
d'un instituteur de campagne qui
se livre tout entier à la plus in-
grate et la plus noble des tâches:
celle de combattre dans les esprits
les .préjugés de la routine et de
l'ignorance.
Une tortue géante
Une tortue marine pesant ?'i0 kg et mesurant 2 m. '30 est arrivée à l aqua-
rium du Musée des Colonies. Elle a été pèchée aux embouchures
du Niger et a dit être portée par huit hommes à l'aide d'un madrier
de forte taille,
EN MARGE DE L'INSURRECTION
DU PORTUGAL
La police madrilène
cherche toujours
l'auteur de l'atteatat
de 1'antaade portugaise
Madrid, 30 août (dép. Bavas). â
La police continue son enquête pour
retrouver les auteurs de l'attentat
contre l'ambassadeur du Portugal à
Madrid. De nombreuses arrestations
ont eu lieu. mais on a relâché la
plupart des personnes appréhen-
dées après vérification de leur domi-
cile.
On semble attacher une grande
importance à l'arrestation d'un Por-
tugais appelé José de là Asuncion
Costa, âgié de 24 ans, et qui a déjà
eu affaire avec la police.
Le juge d'instruction a ordonné
plusieurs perquisitions qui, jusqu'à
cette heure, n'ont point donné de ré-
sultat.
On se souvient que les enquêteurs
avaient découvert une photographie
dans laquelle deux témoins de l'at-
tentat avaient reconnu celle des au-
teurs. Il est prouvé aujourd'hui que
le propriétaire de cette photographie
n'est pas rentré à son domicile de-
puis la date de l'attentat.
Arrestation d'un ancien ministre
à Lisbonne
Lisbonne, 30 août. â La -police a
arrêté l'ancien ministre Helde.- Ri-
beiro, qui a participé au dernier
mouvement révolutionnaire.
Des officiers el sergents qui ont
participé à la révolte seront exclus
de l'armée et de la marine.
HYSTERIE GUERRIERE
U "GUE-GUERRE" AERIENNE
DE NANCY A DONNE
LES MEILLEURS RESULTATS
DECLARE L'ETAT-MAJOR
Tout est parfaitement
au point pour s'entretuer
La gue-guerre aérienne, qui depuis
quatre jours emplissait le ciel nancéien
de crépitements, de pétarades et de
bruits de moteurs est- enfin terminée.
Au grand soulagement des populations
lorraines qui n'ont littéralement pas
vécu tandis que se poursuivait de nuit
comme de jour ce ridicule simulacre.
Mais l'état-major ne peut pas se con-
soler que la chose ait si peu duré, et le
général Mittelhauser, commandant la
20e région, et directeur des manoeuvres, i
a voulu prolonger son plaisir par le)
Mais cm ne tue pas qu'en l'air et M.
Maginot, dont voici la silhouette bien
connue, se répouit à ta pensée de pré-
sider bientôt les grandes manoeuvres
terrestres
moyen d'un long communiqué adressé
aux troupes.
Nous ne croyons pas inutile de repro-
duire ci-dessous l'essentiel de ce docu-
ment tout imprégné d'hystérie guer-
rière :
«- Au moment où se terminent les
manoeuvres de défense aérienne, le gé-
néral commandant la 20e région, direc-
teur des manoeuvres, félicite les offi-
ciera et hommes de troupe, pour les
heureux résultats qui ont été obtenus.
« Commandés par des chefs expéri-
mentés, ayant à coeur de leur faciliter la
tâche, soldats de l'active, de la réserve
ont rivalisé d'entrain et de bonne hu-
meur.
(VOIE LA SUITE EN DEUXIÈME PAGE)
IMPORTANTS CAMBRIOLAGES
A SAINT-CLOUD ET A ASNIERES
Versailles, 30 août. â La nuit der-
nière, des malfaiteurs ont pénétré
dans la villa de M. Dubonnet, située-
avenue Romand, à Saint-Cloud ;
mais, dérangés par le propriétaire,
les cambrioleurs durent abandonner
leur projet. Toutefois, ils se rendi-
rent dans une villa située à proxi-
mité, rue de l'Aqueduc, appartenant
à M. Jourdain, et réussirent à em-
porter quantité d'objeis et des bi-
joux.
Par ailleurs, une villa située à
Verrières-le-Buisson, appartenant à
M. Fernand Garlier, demeurant à
Asnières, a été cambriolée. Tous les
meubles ont été fouillés et leur cou
tenu emporté. M. Garlier a signalé
que c'était la quatrième fois en peu
de temps que sa villa était cam-
briolé,
DANS LE TEMPLE DU DIEU NOIR
LES EMPOISONNEURS EN GROS
Tout ceci est bel et bon. Mais pour
fumer, il faut de la drogue. Pour priser
ou se piquer, il faut de la morphine,
mieux, de l'héroïne. Jusqu'à présent
nous avons vu les petits fraudeurs, ceux
qui passaient cent grammes de « noir ».
Nous vous faisons grâce de l'intermédiai-
re interlope, chez qui l'hétaïre est assu-
rée de trouver, par relations ou connais-
sance du «milieu», le mince paquet de
poudre cristalline qui lui fera passer une
bonne « nuit ». Mais les uns et les autres,
à quel entrepôt s'adressent-ils?
Laissez-moi passer la parole à Russel-
Pacha. Russel-Pacha est un homme de
Une course de sphériques
En ce siècle de vitesse, où chaque jour
l'on construit des avions plus rapides,
les sphériques paraissent quelque peu
anachroniques. Cependant, ils ont en-
core leurs fervents. Cinq aéronautes
ont pris le départ samedi, des coteaux
de Saint-Cloud, et, bravant le mau-
vais temps, ils se sont envolés à la
conquête du Prix Aumont-Thiéville,
concours de distance avec handicap.
DRUE DE L'IYRESSE
A LYON
Lyon', 30 août. â Hier soir, vers 20
heures, dans le quartier de la Mouche,
au sortir d'un débit de l'avenue Le-
clerc, trois individus en état d ivresse,
les nommés Jean Masson, KO ans, ma-
noeuvre, Jean Desax, 32 ans, plâtrier,
et l'Arabe Mohamad Ben Ahmed, 30
ans, se sont pris de querelle. Une ba-
garre s'en est suivie. L'Arabe, frappé
d'un coup de couteau à la gorge, est
venu s'écrouler dans le cat'é, !,a carotide
tranchée. Il n'a pas tardé à succomber.
Des témoins se sont lancés à la pour-
suite des deux autres. On est parvenu
à arrêter Desax. Ce dernier a déclaré
que l'Arabe avait été tué par son ca-
marade Masson, qui est^ activement re-
cherché.
UN ARABE
trop galant
est poignardé
par son ami
f,'Algérien Lakart Broumzoug. 37
ans. demeurant 57, rue du Moulin-
de-la-Tour, u Gennevilliers, rega-
gnait l'autre nuit son domicile, lors-
qu'il rencontra un de ses amis
accompagné de deux femmes. Es-
timant sans doute que celui-ci
pouvait se contenter d'une femme, il
«'approcha èt, laissa entendre à
l'homme de sa race qu'il était
tout disposé à partager sa bonne
fortune. L'autre ne l'entendit pas
ainsi et le lui fit savoir vertement.
La discussion s'envenima. Lâchant
bras de ses deux compagnes, l'A-
rabe jaloux tira son couteau et se
précipita sur Broumzoug qui n'eut
pas le temps de s'enfuir et reçut
deux coups de couteau dans le d'os.
Des passants leâ trouvèrent peu
après, gisant, dans son sang, et le fi-
rent transporter à Beaujon.
L'interne de service constata deux
estafilades légères et renvoya l'Ara-
h|« après pansement.
Le blessé a déclaré aux agents
qu'il ne connaissait pas son agres-
seur. Des contradictions relevées
dans ses propos laissent à penser
que les deux femmes rencontrées
au bras de son compatriote ne lui
«ont pas inconnues.
Le commissaire de police a ouvert
une enquête.
Les inspecteurs de la police judi-
ciaire recherchent activement l'iras-
cible Arabe,
bien que l'Egypte a délégué à la Confé-
rence de l'Opium et qui connaît à fond
son sujet.
Il y a quelque six ans en ça, le gou-
vernement égyptien se rendait compte,
non sans tristesse, que le Nil, Vallée et
Delta, roulait moins de gouttes d'eau que
ses riverains n'absorbaient d'héroïne. Je.
n'exagère pas : un document de la S.D.N.
évalue le nombre des intoxiqués à
500.000, sur 14.000.000 d'habitants! Ceci
aidera peut-être à comprendre certaines
choses sur les événements et l'action
d'Al-Aznar.
Naturellement la réaction légale fut
vigoureuse : des lois sévères furent édic-
tées, qui allèrent jusqu'à frapper de 1.000
livres d'amende (125.000 frcs) et 5 ans
de prison les détenteurs de substances
toxiques. â ,
C'était la lutte du canon contre la cui-
rasse, du fraudeur contre le gabelou.
Comme il fallait s'y attendre, l'héroïne,
plus active, se substitua à la morphine.
En 1929, on ne consommait plus qu'elle-
Et les procès-verbaux pouvaient aller bon
train, â- 5.600 en une seule année pour,
le Caire, sans parler d'Alexandrie, Ram-
leh, et autres lieux, â l'héroïne se ré-
pandait jusque dans les moindres villages,
où elle s'enlevait je ne dirai pas au poids
de l'or, presqu'à celui du diamant, 3.000
livres égyptiennes le kilog : 375 francs le
gramme ! Ce chiffre fera rêver les petites
alliées de Montmartre qui trouvent déjà
trop élevé celui de 125 francs.
Le gouvernement égyptien prit u.i par-
ti héroïque, si j'ose dire, dans cette lut-
te contre l'héroïne. Ayant légiféré, il
finit par agir et décida de frapper à la
tête. Il commença par s'adresser au ma-
jor général Russel Pacha, un des as de
l'Intelligence Service, lui donna carte
blanche et lui ouvrit un compte courant
de 10.000 livres : avec un million et demi
de francs, on peut faire de bonne beso-
gne.
Russel Pacha écarta une fois pour tou-
tes le danger du haschich, en s'entendant
avec notre Haut-Commissariat Syrien qui,
à la fureur muette de ses administrés
par mandat, décidait, sur ses suggestions,
de détruire toute la récolte de chanvre in-
dien, et se lança sur le, sentier de la
guerre contre la « neige ».
Sa police lui apprit qu'un suspect,
Chaim Griffel, étudiant, avait mis en ban-
que la somme coquette de L.E. 12.000.
On le fila et par .lui on remonta aux frè-
res Zelinger.
Les frères Zelinger appartiennent à
cette caste dépourvue de scrupules à qui
tout métier est mauvais, mais bonne, tou-
te « combine ». Ils avaient constitué une
petite organisation de contrebande qui,
depuis cinq ans, marchait ' à merveille.
Baptisée « tissus » ou « verres à vitre »,
Haut, Bas, Fragile, â |b drogue en-
trait par tonnes à Alexandrie. Qu'on en
juge. Une seule maison, hélas ! française,
dont les usines sont en Alsace, avait in-
troduit en Egypte, par l'intermédiaire des
Zelinger, de 1926 à juin 1929, 6.414 ki-
los d'héroïne, 943 de morphine et 205 de
cocaïne I
On devine oe que pouvaient être les
bénéfices : un trafiquant-usinier suisse,
le Dr. Hefti, leur avait vendu, en quatre
mois, 300 kilos de dyonil,' étiquette qui,
sous une apparence de spécialité, cache
l'héroïne, au prix unitaire de 26 livres le
kilo, 3.250 francs. A leur tour, les Ze-
linger le revendirent à un de leurs sous-
agents 80 livres, 10.000 francs. De cas-
cade en cascade, Zakarian le répartit
dans sa clientèle à 90 livres, 11.250 frs.
Quand elle arrivait dans les villages égyp-
tiens, elle s'enlevait à 3.000 livres, et en-
core avait-elle subi une altération ue
45 0/0 !
L'opération avait duré quatre mois :
elle avait rapporté plus de 2.000.000 de
francs aux Zelinger et près de 400.01.0
à Zakarian !
La valise diplomatique
U ne faudrait pas croire que l'activité
de ces empoisonneurs publics ait été li-
mitée à l'Egypte. L'intoxication d'un
demi-million d'Egyptiens de toutes les
classes, y compris le fellah I n'était
qu'une de leurs occupations. Ils travail-
laient ailleurs, et naturellement en grand..
Mais on a raison de dire qu'un mal-
heur ne vient jamais seul. Le coup dur
qu'ils avaient encaissé, â on ne peut
pas encaisser que de l'or, dans cette lu-
crative profession, â avait attiré sur eux
1 attention de la police internationale. iâa
Sûreté française avait appris par le Caire
qu'un de leurs principaux fournisseurs
était Français : elle ouvrit l'oeil. Et ce
fut l'affaire « de la valise diplomatique ».,
C'était le temps où l'Afghanistan,
pour sacrifier aux modes occidentales,
avait fait sa pedte révolution et remplacé
Louis XIV par Napoléon, pardon 1 Ama-
noullah par le Fils-du-Porteur-d'Eau, ce
qui créait des loisirs à sa représentation
extérieure. La rue des Saussaies apprit
donc que l'usinier alsacien pincé en
Egypte avait expédié à Paris, à l'adresse
du ministre d'Afghanistan, S.E. Ghulam
Nabil, quatre caisses d'héroïne, excusez
du peu I
Avec dicrétion, on mit l'embargo sur
le poison et on questionna le diplomate^
Celui-ci s'indigna : la drogue en cause
était purement et simplement i
LUNDI 31 'AOUT 1931
LE NUMERO» 30 CMH1ME8
« Au moment où
se terminent les ma-
noeuvres de défense
aérienne, le général
commandant la 20e région félicite les offi-
ciers et hommes de troupe pour les heureux
résultats obtenus. »
TU PARLES ! !...
LE POPULAIRE
Directeur PolitiqM
LÉON BLUM
Quotidien du Parti Socialiste (S.F.I.O.)
Directeur - Administrateur
COMPÈRE-MOREL
â¦â¦ Un ouvrier polisseur, en état
d'ivresse, blesse sa maîtresse d'un
coup-de couteau.
â¦â¦ Les manoeuvres dites de dé'
fense aérienne ont pris fin, au
grand soulagement des populations
de l'Est.
â¦â¦ Un Arabe trop galant est
poignardé par un de ses compa-
triotes.
â¦â¦ A la piscine des Tourelles,
se sont déroulées les finales des championnats d'Europe de natation.
L'attentat de Lizy-sur-Ourcq demeure inexpliqué.
â¦â¦ Une caravane de quatorze étudiants disparaît au cours d'une tour-
mente de neige en Nouvelle-Zélande.
â¦â¦ Une jeune Anglaise de quinze ans est mystérieusement étranglée lors
â l'une promenade « sentimentale ».
***⦠Le gouvernement allemand se prépare à réduire encore les allocations
aux chômeurs. Prévoyant que le Parti socialiste combattra ce projet, M. Bru-
ning se ménage l'appui éventuel du parti nationaliste de M. Hugenberg.
APRES LA CHUTE DU GOUVERNEMENT TRAVAILLISTE
JL'inquiétude
des "vainqueurs"
Le gouvernement travailliste n'exis-
te plus. La bourgeoisie anglaise a re-
pris les rênes du pouvoir. La réduction
ides allocations des chômeurs est an-
noncée. Un crédit de dix milliards de
(francs est accordé. La livre est c sau-
jrée » .
Mais tandis que la presse réaction-
naire, conservatrice et en général bour-
geoise de la France chante victoire, de
'autre côté de la Manche, le « vain-
queur » manifeste sa joie avec beau-
icoup plus de modération. En Améri-
que aussi, tout en déclarant que la
k crise est passée », la finance reste in-
quiète.
C'est que la victoire du capitalisme
Kle prolétariat anglais â et par con-
uent sur les travailleurs du monde
entier â est beaucoup moins complète
«jue n'essaye de le prétendre notre pres-
se. C'est qu'il n'y a pas, à proprement
(parler, de victoire. Dans le premier
tombât, où n'étaient engagés que les
(avant-postes, les classes capitalistes
ont remporté des avantages. Elles ont
(délogé le cabinet travailliste. Elles ont
(fait deux prisonniers de marque : Màc-
Donald et Snowden. Elles ont même
(réussi de faire marcher ces deux ex-
chefs du Labour-Party contre leur
propre Parti. Mais elles n'ont pas at-
teint leur objectif principal : détruire
îa force vive du prolétariat organisé.
En pleine bataille, face à l'ennemi,
meurtri par une défection douloureuse,
3e Labour s'est réorganisé. Ni désarroi,
ni découragement. Il a reconstitué sur-
le-champ son état-major. Il s'est soli-
dement campé sur le nouveau terrain,
dans l'opposition. Et par un manifeste
conçu dans des termes mesurés mais
énergiques, il a engagé contre le patro-
nat, contre la finance et contre le gou-
vernement dit « d'Union Nationale »,
.une lutte vigoureuse.
« La Grande-Bretagne, lisons-nous
'dans ce document historique, dont le
niveau d'existence et les services so-
ciaux ont puissamment contribué à re-
lever le niveau d'existence dans le
inonde entier, va désormais, sous la
pression des intérêts financiers et na-
tionaux, donner l'exemple d'une oeu-
[vne d'avilissement mondial.
c Seule la résistance efficace du
mouvement travailliste -peut détourner
cette calamité.
⬠La crise actuelle fait essentielle-
ment partie d'une crise plus large. La
politique du mouvement travailliste en
matière de reconstitution nationale et
de coopération internationale, y com-
pris la révision du problème des dettes
jet des réparations, offre la seule base
rur le rétablissement du crédit et de
prospérité mondiale.
» Les forces du travail sont sensi-
bles, au premier chef, à l'intérêt na-
tional, mais nous repoussons catégori-
quement l'opinion que cet intérêt ne
peut être servi que par l'appauvrisse-
ment des travailleurs.
c C'est -pourquoi nous invitons les
masses du -peu-pie, tous les hommes et
toutes les femmes de bonne volonté, à
faire fermement opposition au nouveau
gouvernement, à venir ensemble à l'ai-
'de du mouvement travailliste pour la
Idéfense des véritables intérêts du pays
]et A SOUTENIR SES EFFORTS
|CONSTRUCTIFS POUR ASSU-
'RER UN NOUVEL ORDRE SO-
CIAL. »
Ce n'est pas là le langage d'un vain-
jeu, l'appel désespéré d'une armée en
idéroute. Loin de là. C'est l'annonce
d'une lutte acharné^, d'une guerre de
position tenace, d'un conflit social
jd'une grande envergure.
Le gouvernement né d'une manoeu-
vre habile, mais frauduleuse, appuyé
(sur une majorité parlementaire hétéro-
gène, unie dans l'équivoque, trouvera
devant lui, aux Communes, l'opposi-
tion des 275 députés travaillistes, una-
nimes, résolus à le combattre sans mer-
ti, et dans le pays, les organisations
ouvrières, syndicales, coopératives et
politiques soudées les unes aux autres,
pleines d'allant et de combativité, for-
tes de leur influence grandissante sur
Iles travailleurs. La triste fin de Mac-
Donald, au lieu de démoraliser le
camp travailliste, ainsi que l'avait es-
péré la bourgeoisie, semble devoir, au
contraire, créer un courant populaire
de sympathie pour le Parti qui a su si
brillamment résister aux assauts fu-
rieux de la réaction.
Le « vainqueur » commence à s'en
(rendre compte* Il craint déjà que sa
«. victoire » ne lui assure pas les résul-
tats escomptés. Il a peur de se présen-
ter devant les Communes et devant le
corps électoral. La convocation du
Parlement, fixée primitivement au 8
septembre, sera probablement retardée.
D'autre part, on envisage l'éventualité
(de ne pas recourir aux élections, du
moins au cours des prochains mois. On
6e demande si le gouvernement annoncé
comme très provisoire, pour quelques
semaines, ne devra pas â toujours
pour J_e « salut de la livre » â prolon-
ger son existence pendant six mois,
peut-être même deux années.
Ainsi le Sunday Times écrivait
hier
« Il n'y a tpas de raison pour que le
gouvernement reste au pouvoir après
que sa tâche aura été accomplie. Mais
personne encore ne peut dire quand elle
sera achevée. Il a été formé avant
tout pour réaliser les économies. Ces
économies peuvent constituer la fin de
son devoir. Il peut se trouver amené
à défendre son propre programme et
peut trouver dans son exécution des
difficultés plus graves encore.
« Mais il peut se faire que s'il se
séparait prématurément, quelque digne
de louanges que puisse être son inten-
tion, cette décision vienne à compro-
mettre l'efficacité du bon ouvrage qu'il
aura accompli. »
0. ROSENFELD.
(VOIR LA SUITE EN TROISIÈME PAGE.)
A LA PISCINE DES TOURELLES
Dernière journée
des championnats
d'Europe
de natation
Triple défaite française. Y. Godard,
Taris et Cartonnet battus
En haut : L'Autrichien Siaudinger,
champion d'Europe des plongeons
de haut vol.
En bas : Deutsch (Allemand), vain-
queur du 100 mètres dos.
Hier après-midi, pour la dernière
réunion des championnats européens,
le stade nautique était plein à craquer.
Bt pourtant le ciel s'avérait lourd de
menaces. De gros nuages noirs rou-
laient semblant vouloir se déverser
dans le vaste rectangle d'eau où tout
à l'heure les tritons évolueront.
De fait, la pluie n'épargnera pas la
réunion. En larges gouttes, elle cou-
vre le stade ou chacun cherche un abri
de fortune. C'est une façon comme une
autre de pleurer la défaite des Fran-
çais.
Voici les résultats de la dernière
journée des championnats d'Europe de
natation qui se sont disputés au stade
nautique des Tourelles.
Staudinger champion de plongeon
de haut vol
Finale. â 1. Staudinger (Autriche),
11 points 82; 2 Neumann (Allemagne),
108 pts 90 ; 3. Reibschlager (Allema-
gne), 107 pts 96 ; 4. Olander (Suède),
97 pts 30 ; 5. Vajda (Hongrie). 95 pts
20 ; 6. Billard (France), 93 pts 96 ;
7. Balasz (Tchécoslovaquie), 90 pts 1S;
8. Niemailainen (Finlande), 90 pts 16;
9. Lanhart (Hongrie), 87 pts 06 ; 10.
Van de Ven (Belgique), 84 pts 90 ; 11.
Lenormand (France), 80 pts 58.
(VOIR LA SUITE EN DEUXIÈME PAGE)
Quatorze étudiants
disparus en montagne
Wellington, 30 août. â On est inquiet
sur le sort de quatorze étudiants qui ont
été pris dans une tourmente de neige,
sur le mont Ruapehu, dans le nord de
la Nouvelle-Zélande.
Une centaine de personnes sont par-
ties à leur recherche la nuit dernière,
mais n'ont pas retrouvé tracé de l'expé-
dition.
LE TEMPS QU'IL FERA
Prévisions de l'O. N. M. â Temps bru-
meux le matin, puis nuageux avec
éclaircies et quelques averses, vent de
Nord-Ouest 3 à 5 mètres, température en
baisse, maximum en baissa de Z degrés.
PRES DE PONT-L'EVEQUE
UN CAMION
transportant
des rails
dérape
et se retourne
Deux ouvriers sont tués
Deux autres grièvement blessés
Pont-l'Evêque, 30 août. â Un ca-
mion d'une société de travaux pu-
blics transportait des rails à Gabourg
lorsque, sur la route nationale de
Caen à Rouen, à douze kilomètres de
Pont-l'Evèque, le lourd véhicule a
dérapé dans une descente, s'est ren-
versé sur le côté gauche, a glissé
encore pendant une cinquantaine de
métrés arrachant un poteau télégra-
phique et s'est retourné complète-
ment.
Le conducteur. M. Aubé, âffé de 24
ans, a été tué sur le coup. M. Ama-
den, âgé de 29 ans, qui était à ses
côtés, a eu le bassin fracturé et a
succombé une heure après.
Les autres ouvriers qui se trou-
vaient sur le camion, Testa, âgé de
28 ans, et Luigi Kuari, âgé de 51
ans, tous deux sujets italiens, ont
été très grièvement blessés et trans-
portés à l'hôpital de Pont-l'Evêque.
La traite des blanches
Quatre trafiquants arrêtés
à Béthune
Béthune, 30 août. â A la suit© d'une
minutieuse enquête dans les milieux spé-
ciaux menée par les inspecteurs de la
brigade mobile de Lille, en accord aveo
la police municipale de Lens et les bri-
gades de gendarmerie, le Parquet de Bé-
thune a, ordonné l'arrestation de cinq
hommes et d'une femme qui se livraient,
depuis déjà quelque temps, à la traite
des blanches.
Quatre mandats d'amener ont été exé-
cutés. Ils concernent Raymond Lartigue.
âgé de 37 ans, originaire de 'Paris, arrêté
rue Félix-Faure, à Lens ; Pierre Léger,
dit René, 32 ans, originaire de Bordeaux,
arrêté à Harnes ; Albert Sepet, 42 ans,
sujet algérien, et l'amie de ce dernier,
Clémence, tous deux arrêtés à Carvin.
Ces quatre indésirables ont été trans-
férés à la prison de Béthune.
La Colonne des suicidés
En moins d'une semaine, trois suici-
des se sont produits à la colonne de
juillet. ..
Les deux derniers datent d'hier: un
le matin, à 11 heures, et l'autre l'après-
midi, à 15 heures.
D'autre part, hier matin, vers 7 heu-
res, de^ agents cyclistes arrêtèrent un
jeune homme qui, n'ayant pu pénétrer
à l'intérieur de la colonne, tentait l'es-
calade par les aspérités extérieures. Il
avoua qu'il avait l'intention de se sui-
cider.
Mystérieux attentat
à bord d'un avion
entre Munich et Berlin
Berlin, 30 août. â Hier après-
midi, un attentat a été découvert
dans un avion qui faisait le service
des passagers entre Munich et Ber-
lin. Vers 15 heures, un contrôleur de
la Deutsche Lufthansa, qui se trou-
vait à bord de l'avion, perçut une
odeur singulière venant de la toi-
lette ; il fit irruption dans le local
et constata qu'un passager manipu-
lait des flacons. Dans un das réci-
pients se trouvait un acide qui, se
mélangeant à l'air fit exiplosion. Un
incendie se déclara qui, heureuse-
ment, fut immédiatement maîtrisé.
Le télégraphiste du bord communi-
qua l'incident à la prochaine station.
A l'arrivée à Nuremberg, un passa-
ger fut arrêté par les policiers qui
l'attendaient.
L'inculpé est un serrurier d'O-
berndorf, près de Schweinfurth.
Oa ignore les mobiles de son acte-
, \* .
LE CHOLERA FAIT AUX INDES
DES CENTAINES DE VICTIMES
Bassorah. 30 août. â On annonce que
l'épidémie de choléra a déjà fait 366 vic-
times. Six cent quatre-vingt-douze per-
sonnes sont en traitement.
DRAME ÛE L'IVRESSE
AVENUE PHILIPPE-AUGUSTE
Un polisseur
poigharde
son amie
Il déclare avoir perdu
le contrôle de lui=même
Albert GOIN
Au cours de la nuit de samedi à di-
manche, Albert Goin, 32 ans, polisseur,
actuellement en chômage, a grièvement
blessé son amie, Mme. Delbos, 31 ans,
d'un coup de couteau à l'aine. â¢
Goin demeure 121, avenue Philippe-
Auguste, chez la mère de son amie,
née Marcelle Maillet.
Il était rentré cette nuit après s'être
livré, selon son habitude, à de trop
copieuse»; libations. Une discussion in-
signifiante surgit entre lui et son amie.
Le vin aidant, Albert Goin éleva la
voix, menaça la jeune femme et enfin,
s'armant d'un couteau de poche, frappa
son amie à la cuisse.
Effrayé de son acte, le polisseur se
laissa arrêter tandis que Mme Delbos
était transportée d'urgence à l'hôpital
Saint-Antoine,où son état fut jugé gra-
ve, sans cependant mettre ses jours en
danger.
La blessée, interrogée par M. Pozzi,
commissaire du quartier de la Roquet-
te, a déclaré:
â- Je vis avec' mon ami depuis une
douzaine d'années et nous nous enten-
dions bien... lorsqu'il n'avait pas bu.
Mais depuis quelque temps, j'étais en-
nuyée de le voir sans travail. Quand
il est rentré hier soir, presque ivre, je
n'ai pu m'empêcher de lui adresser des
reproches assez violents.
De son côté, le meurtrier, maintenu
à la disposition du commissaire de po-
lice, a déclaré regretter vivement son
acte.
â J'avais bu un peu, a-t-il expliqué.
Mon amie, de son côté, a eu des mots
très vife et n'a rien négligé pour me
mettre hors de moi; J'ai perdu le con-
trôle de ^moi-même.
Albert Goin a été envoyé au dépôt.
Un aérolithe de poids
Rome, 30 août. â Les journaux rela-
tent qu'à Marino, près de Rome, un
cultivateur a trouvé, dans un trou de
deux mètres en forme d'entonnoir, un
fragment d'aérolithe pesant environ
vingt kilogrammes. Il y a quelques jours,
on avait vu pendant la nuit une étoile
filante, tomber dans ces parages.
Demain :
. . ⢠v.-. ! y. * .
N'oubliez pas de lire le nouveau
feuilleton du Populaire : .
Histoire d'un sous-maître
une des oeuvres les plus marquan-
tes des deux grands romanciers
alsaciens : Erckmann-Chatrian,
qui, toute leur vie, ont travaillé a
la diffusion des idées républicaines
et pacifistes.
Histoire d'un sous-maître
c'est le récit vêridique de ia vie
d'un instituteur de campagne qui
se livre tout entier à la plus in-
grate et la plus noble des tâches:
celle de combattre dans les esprits
les .préjugés de la routine et de
l'ignorance.
Une tortue géante
Une tortue marine pesant ?'i0 kg et mesurant 2 m. '30 est arrivée à l aqua-
rium du Musée des Colonies. Elle a été pèchée aux embouchures
du Niger et a dit être portée par huit hommes à l'aide d'un madrier
de forte taille,
EN MARGE DE L'INSURRECTION
DU PORTUGAL
La police madrilène
cherche toujours
l'auteur de l'atteatat
de 1'antaade portugaise
Madrid, 30 août (dép. Bavas). â
La police continue son enquête pour
retrouver les auteurs de l'attentat
contre l'ambassadeur du Portugal à
Madrid. De nombreuses arrestations
ont eu lieu. mais on a relâché la
plupart des personnes appréhen-
dées après vérification de leur domi-
cile.
On semble attacher une grande
importance à l'arrestation d'un Por-
tugais appelé José de là Asuncion
Costa, âgié de 24 ans, et qui a déjà
eu affaire avec la police.
Le juge d'instruction a ordonné
plusieurs perquisitions qui, jusqu'à
cette heure, n'ont point donné de ré-
sultat.
On se souvient que les enquêteurs
avaient découvert une photographie
dans laquelle deux témoins de l'at-
tentat avaient reconnu celle des au-
teurs. Il est prouvé aujourd'hui que
le propriétaire de cette photographie
n'est pas rentré à son domicile de-
puis la date de l'attentat.
Arrestation d'un ancien ministre
à Lisbonne
Lisbonne, 30 août. â La -police a
arrêté l'ancien ministre Helde.- Ri-
beiro, qui a participé au dernier
mouvement révolutionnaire.
Des officiers el sergents qui ont
participé à la révolte seront exclus
de l'armée et de la marine.
HYSTERIE GUERRIERE
U "GUE-GUERRE" AERIENNE
DE NANCY A DONNE
LES MEILLEURS RESULTATS
DECLARE L'ETAT-MAJOR
Tout est parfaitement
au point pour s'entretuer
La gue-guerre aérienne, qui depuis
quatre jours emplissait le ciel nancéien
de crépitements, de pétarades et de
bruits de moteurs est- enfin terminée.
Au grand soulagement des populations
lorraines qui n'ont littéralement pas
vécu tandis que se poursuivait de nuit
comme de jour ce ridicule simulacre.
Mais l'état-major ne peut pas se con-
soler que la chose ait si peu duré, et le
général Mittelhauser, commandant la
20e région, et directeur des manoeuvres, i
a voulu prolonger son plaisir par le)
Mais cm ne tue pas qu'en l'air et M.
Maginot, dont voici la silhouette bien
connue, se répouit à ta pensée de pré-
sider bientôt les grandes manoeuvres
terrestres
moyen d'un long communiqué adressé
aux troupes.
Nous ne croyons pas inutile de repro-
duire ci-dessous l'essentiel de ce docu-
ment tout imprégné d'hystérie guer-
rière :
«- Au moment où se terminent les
manoeuvres de défense aérienne, le gé-
néral commandant la 20e région, direc-
teur des manoeuvres, félicite les offi-
ciera et hommes de troupe, pour les
heureux résultats qui ont été obtenus.
« Commandés par des chefs expéri-
mentés, ayant à coeur de leur faciliter la
tâche, soldats de l'active, de la réserve
ont rivalisé d'entrain et de bonne hu-
meur.
(VOIE LA SUITE EN DEUXIÈME PAGE)
IMPORTANTS CAMBRIOLAGES
A SAINT-CLOUD ET A ASNIERES
Versailles, 30 août. â La nuit der-
nière, des malfaiteurs ont pénétré
dans la villa de M. Dubonnet, située-
avenue Romand, à Saint-Cloud ;
mais, dérangés par le propriétaire,
les cambrioleurs durent abandonner
leur projet. Toutefois, ils se rendi-
rent dans une villa située à proxi-
mité, rue de l'Aqueduc, appartenant
à M. Jourdain, et réussirent à em-
porter quantité d'objeis et des bi-
joux.
Par ailleurs, une villa située à
Verrières-le-Buisson, appartenant à
M. Fernand Garlier, demeurant à
Asnières, a été cambriolée. Tous les
meubles ont été fouillés et leur cou
tenu emporté. M. Garlier a signalé
que c'était la quatrième fois en peu
de temps que sa villa était cam-
briolé,
DANS LE TEMPLE DU DIEU NOIR
LES EMPOISONNEURS EN GROS
Tout ceci est bel et bon. Mais pour
fumer, il faut de la drogue. Pour priser
ou se piquer, il faut de la morphine,
mieux, de l'héroïne. Jusqu'à présent
nous avons vu les petits fraudeurs, ceux
qui passaient cent grammes de « noir ».
Nous vous faisons grâce de l'intermédiai-
re interlope, chez qui l'hétaïre est assu-
rée de trouver, par relations ou connais-
sance du «milieu», le mince paquet de
poudre cristalline qui lui fera passer une
bonne « nuit ». Mais les uns et les autres,
à quel entrepôt s'adressent-ils?
Laissez-moi passer la parole à Russel-
Pacha. Russel-Pacha est un homme de
Une course de sphériques
En ce siècle de vitesse, où chaque jour
l'on construit des avions plus rapides,
les sphériques paraissent quelque peu
anachroniques. Cependant, ils ont en-
core leurs fervents. Cinq aéronautes
ont pris le départ samedi, des coteaux
de Saint-Cloud, et, bravant le mau-
vais temps, ils se sont envolés à la
conquête du Prix Aumont-Thiéville,
concours de distance avec handicap.
DRUE DE L'IYRESSE
A LYON
Lyon', 30 août. â Hier soir, vers 20
heures, dans le quartier de la Mouche,
au sortir d'un débit de l'avenue Le-
clerc, trois individus en état d ivresse,
les nommés Jean Masson, KO ans, ma-
noeuvre, Jean Desax, 32 ans, plâtrier,
et l'Arabe Mohamad Ben Ahmed, 30
ans, se sont pris de querelle. Une ba-
garre s'en est suivie. L'Arabe, frappé
d'un coup de couteau à la gorge, est
venu s'écrouler dans le cat'é, !,a carotide
tranchée. Il n'a pas tardé à succomber.
Des témoins se sont lancés à la pour-
suite des deux autres. On est parvenu
à arrêter Desax. Ce dernier a déclaré
que l'Arabe avait été tué par son ca-
marade Masson, qui est^ activement re-
cherché.
UN ARABE
trop galant
est poignardé
par son ami
f,'Algérien Lakart Broumzoug. 37
ans. demeurant 57, rue du Moulin-
de-la-Tour, u Gennevilliers, rega-
gnait l'autre nuit son domicile, lors-
qu'il rencontra un de ses amis
accompagné de deux femmes. Es-
timant sans doute que celui-ci
pouvait se contenter d'une femme, il
«'approcha èt, laissa entendre à
l'homme de sa race qu'il était
tout disposé à partager sa bonne
fortune. L'autre ne l'entendit pas
ainsi et le lui fit savoir vertement.
La discussion s'envenima. Lâchant
bras de ses deux compagnes, l'A-
rabe jaloux tira son couteau et se
précipita sur Broumzoug qui n'eut
pas le temps de s'enfuir et reçut
deux coups de couteau dans le d'os.
Des passants leâ trouvèrent peu
après, gisant, dans son sang, et le fi-
rent transporter à Beaujon.
L'interne de service constata deux
estafilades légères et renvoya l'Ara-
h|« après pansement.
Le blessé a déclaré aux agents
qu'il ne connaissait pas son agres-
seur. Des contradictions relevées
dans ses propos laissent à penser
que les deux femmes rencontrées
au bras de son compatriote ne lui
«ont pas inconnues.
Le commissaire de police a ouvert
une enquête.
Les inspecteurs de la police judi-
ciaire recherchent activement l'iras-
cible Arabe,
bien que l'Egypte a délégué à la Confé-
rence de l'Opium et qui connaît à fond
son sujet.
Il y a quelque six ans en ça, le gou-
vernement égyptien se rendait compte,
non sans tristesse, que le Nil, Vallée et
Delta, roulait moins de gouttes d'eau que
ses riverains n'absorbaient d'héroïne. Je.
n'exagère pas : un document de la S.D.N.
évalue le nombre des intoxiqués à
500.000, sur 14.000.000 d'habitants! Ceci
aidera peut-être à comprendre certaines
choses sur les événements et l'action
d'Al-Aznar.
Naturellement la réaction légale fut
vigoureuse : des lois sévères furent édic-
tées, qui allèrent jusqu'à frapper de 1.000
livres d'amende (125.000 frcs) et 5 ans
de prison les détenteurs de substances
toxiques. â ,
C'était la lutte du canon contre la cui-
rasse, du fraudeur contre le gabelou.
Comme il fallait s'y attendre, l'héroïne,
plus active, se substitua à la morphine.
En 1929, on ne consommait plus qu'elle-
Et les procès-verbaux pouvaient aller bon
train, â- 5.600 en une seule année pour,
le Caire, sans parler d'Alexandrie, Ram-
leh, et autres lieux, â l'héroïne se ré-
pandait jusque dans les moindres villages,
où elle s'enlevait je ne dirai pas au poids
de l'or, presqu'à celui du diamant, 3.000
livres égyptiennes le kilog : 375 francs le
gramme ! Ce chiffre fera rêver les petites
alliées de Montmartre qui trouvent déjà
trop élevé celui de 125 francs.
Le gouvernement égyptien prit u.i par-
ti héroïque, si j'ose dire, dans cette lut-
te contre l'héroïne. Ayant légiféré, il
finit par agir et décida de frapper à la
tête. Il commença par s'adresser au ma-
jor général Russel Pacha, un des as de
l'Intelligence Service, lui donna carte
blanche et lui ouvrit un compte courant
de 10.000 livres : avec un million et demi
de francs, on peut faire de bonne beso-
gne.
Russel Pacha écarta une fois pour tou-
tes le danger du haschich, en s'entendant
avec notre Haut-Commissariat Syrien qui,
à la fureur muette de ses administrés
par mandat, décidait, sur ses suggestions,
de détruire toute la récolte de chanvre in-
dien, et se lança sur le, sentier de la
guerre contre la « neige ».
Sa police lui apprit qu'un suspect,
Chaim Griffel, étudiant, avait mis en ban-
que la somme coquette de L.E. 12.000.
On le fila et par .lui on remonta aux frè-
res Zelinger.
Les frères Zelinger appartiennent à
cette caste dépourvue de scrupules à qui
tout métier est mauvais, mais bonne, tou-
te « combine ». Ils avaient constitué une
petite organisation de contrebande qui,
depuis cinq ans, marchait ' à merveille.
Baptisée « tissus » ou « verres à vitre »,
Haut, Bas, Fragile, â |b drogue en-
trait par tonnes à Alexandrie. Qu'on en
juge. Une seule maison, hélas ! française,
dont les usines sont en Alsace, avait in-
troduit en Egypte, par l'intermédiaire des
Zelinger, de 1926 à juin 1929, 6.414 ki-
los d'héroïne, 943 de morphine et 205 de
cocaïne I
On devine oe que pouvaient être les
bénéfices : un trafiquant-usinier suisse,
le Dr. Hefti, leur avait vendu, en quatre
mois, 300 kilos de dyonil,' étiquette qui,
sous une apparence de spécialité, cache
l'héroïne, au prix unitaire de 26 livres le
kilo, 3.250 francs. A leur tour, les Ze-
linger le revendirent à un de leurs sous-
agents 80 livres, 10.000 francs. De cas-
cade en cascade, Zakarian le répartit
dans sa clientèle à 90 livres, 11.250 frs.
Quand elle arrivait dans les villages égyp-
tiens, elle s'enlevait à 3.000 livres, et en-
core avait-elle subi une altération ue
45 0/0 !
L'opération avait duré quatre mois :
elle avait rapporté plus de 2.000.000 de
francs aux Zelinger et près de 400.01.0
à Zakarian !
La valise diplomatique
U ne faudrait pas croire que l'activité
de ces empoisonneurs publics ait été li-
mitée à l'Egypte. L'intoxication d'un
demi-million d'Egyptiens de toutes les
classes, y compris le fellah I n'était
qu'une de leurs occupations. Ils travail-
laient ailleurs, et naturellement en grand..
Mais on a raison de dire qu'un mal-
heur ne vient jamais seul. Le coup dur
qu'ils avaient encaissé, â on ne peut
pas encaisser que de l'or, dans cette lu-
crative profession, â avait attiré sur eux
1 attention de la police internationale. iâa
Sûreté française avait appris par le Caire
qu'un de leurs principaux fournisseurs
était Français : elle ouvrit l'oeil. Et ce
fut l'affaire « de la valise diplomatique ».,
C'était le temps où l'Afghanistan,
pour sacrifier aux modes occidentales,
avait fait sa pedte révolution et remplacé
Louis XIV par Napoléon, pardon 1 Ama-
noullah par le Fils-du-Porteur-d'Eau, ce
qui créait des loisirs à sa représentation
extérieure. La rue des Saussaies apprit
donc que l'usinier alsacien pincé en
Egypte avait expédié à Paris, à l'adresse
du ministre d'Afghanistan, S.E. Ghulam
Nabil, quatre caisses d'héroïne, excusez
du peu I
Avec dicrétion, on mit l'embargo sur
le poison et on questionna le diplomate^
Celui-ci s'indigna : la drogue en cause
était purement et simplement i
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