Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1901-03-15
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mars 1901 15 mars 1901
Description : 1901/03/15 (Numéro 8904). 1901/03/15 (Numéro 8904).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/05/2008
ANNÉE. N« 8904. Le numéro CS
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Dernière Edition
LES FORGES NATURELLES
En brûlant tous les ans huit cent millions
de tonnes de houille, l'humanité se livre à
une opération dont l'imprévoyance n'a pas
échappé à nombre d'économistes. Impré-
voyance nécessaire et fatale, mais enfin
imprévoyance, car en dépensant une ri-
chesse qui ne se renouvelle pas, l'humanité
arrivera forcément au moment où les mines
jusées, ne fourniront plus assez d'aliment à
l'activité industrielle, et que fera l'humanité
en présence de l'immobilité et du silence
des machines?
Nos lecteurs savent la réponse qu'il y a
lieu de faire à ceux qu'alarme la consom-
malien croissante de la houille et l'éventua-
lité d'une pénurie de combustible le délai
assigné par la statistique à cette catastro-
phe économique est infiniment lointain, et
d'ici là, on « aura trouvé autre chose ».
Eh bien, c'est justement cette autre
Chose qu'on est en train de trouver par
avance. Déjà l'on s'occupe de l'entrée sur la
tfcène industrielle d'un facteur d'énergie au-
tre que le charbon et les autres combusti-
bles, et non moins puissant, plus puissant
peut-être. Quelle est donc cette nouvelle
force, naguère inutilisée et qui ne prétend
ici,en moins qu'assurer, lorsque la houille
manquera lïmmeuse service des ma-
obiuea t
• C'est tout simplement la force latente
flans les eours d'eau, le travail puissant et
bontinu des ruisseaux aux rivières, des ri-
vières aux fleuves, des fleuves à la mer. Il
y là d'incalculables réserves d'énergie, et
;Si les cours d'eau sont, ainsi que je le rap-
pelais il y a quelques jours, des oheminsqui
tmarohent, ils sont aussi, pourrait-on dire,
.de la force qui s'offre.
Il semblera que la conception n'a rien de
nouveau elle ne date pas de ce temps-ci,
4'idée d'actionner par un courant naturel la
roue d'un moulin, et l'emploi de ce moyen
régulier et peu coûteux est bien antérieur à
l'utilisation de la vapeur comme force mo-
bine. En quoi donc consiste l'innovation ?
En ee fait que nous savions mal nous ser-
vir jusqu'à ce jour de la force engendrée
par les chutes ou les cours d'eau I Nous ne
utilisions que sur place, de sorte que toutes
les réserves d'énergie hydraulique sises
dans des endroits inaccessibles aune exploi-
tation industrielle, se trouvaient perdues
.et c'était presque toujours le cas.
Mais la science, cette merveilleuse magi-
cienne, est intervenue et a changé les con-
ditions du problème. Grâce à l'électricité,
,elle a organisé le transport de la force une
somme d'énergie qui naît à un endroit dé-
terminé peut être envoyée travailler à des
dizaines, des centaines de kilomètres de là.
Dès lors, qu'importe la situation défavora-
ble, mal accessible, d'une chute d'eau! Il
suffit, d'en recueillir l'effort au moyen d'une
turbine actionnant une dynamo et relier
celle-ci au moyen d'un fil à une autre ma-
chine similaire commodément installée au
On conçoit ce que cette découverte du
transport de l'énergie peut apporter de mo-
difioations dans le régime des industries
modernes en mettant au service de celles-ci
,la force des chutes, des rivières et des
fleuves qui sillonnent la nature.
D'aucuns, et non des moins compétents,
estiment que l'utilisation de toute cette
,puissance latente sera une répartition nou-
velle des régions industrielles, caractérisée,
wlon M. Leroy-Beaulieu, par une plus
grande diffusion de l'industrie à la surface
des divers pays et, en particulier, l'avéne-
ment à la vie industrielle de certaines con-
\rées qui l'avaient ignorée jusqu'ici, no-
tamment des contrées montagneuses.
C'est là une grande perturbation toute
scroire l'économiste dont je viens de citer le
.nom, l'industrie changerait donc de décor.
.Les bassins houillers, aux abords desquels
ee conoentraient habituellement les grandes
usines de toute espèce, écrit-il, ne seront
'sans doute pas abandonnés, car là où le
•barbon est à bon marché, l'atelier à vapeur
peut parfaitement soutenir la concurrence
de l'usine hydroélectrique; mais ils per-
dront l'espèce de monopole qui leur avait
été dévolu jusqu'ici ils auront des rivaux
dans les massifs des montagnes, surtout
dans ceux où l'existence des glaciers assure
N. 3tl. Keuilletea du PETIT Pajusibn.
Miss Tempête
GRAND ROMAN INÉDIT
DHCrrÀMB PAKItK
LA VOIX DU SANG
XIV (suite)
Monsieur Bistoor
Biatour avait sauté en l'air.
puis saisissant par la main cette Faany
Tu sais quelque chose. sur ces grens-là
Et entre deux ou trois allées et venues de
•ou tic
Ah! ma vieille Fanny. ça te vaudra
̃pmc belle pièce de cent sous davantage
apeut-ètre. Allons. vite. vite. dans mou
¡cabinet. parce que tu te le mets rudement
̃dans l'œil si tu t imagines que nous ayons le
temps de flâner.
Alors. je peux bien. tci.
Non. D'abord il faut prendre des notes.
St puis noua n'uvoaa pas besoin que ce petit
Vaurien.
Et faisant à Zéphyrin des yeux terribles
Tu n espas encore parti chez la mère
Wtenaudin. toi I. Qu'est-ce donc que tu pré-
tends faire de mes quarante sous?.
>. Ah pour sur ce n'est pas une obligation
-la. ville de Paris que j'achèterai avec.
Veux -tu filer. graine de bandit.
> «t quand Il eut refermé la porte sur le dos
Ma jeune Zéphyrin. qui, bien que faisao'. I
feartie du personnel d'élite, n'était pas encore,
aux cours d'eau, en toutes saisons, un débit
Le continent européen vetra ses plus
grands centres industriels se déplacer. Ceux-
ci se pressaient le long de la grande bande
de terrains houillers qui s'étend à travers
le Pas-de-Calais, le Nord, le Hainaut belge,
et se retrouve, plus compacte et intense en-
core, en Allemagne, sur le Rhin inférieur
et en Westphalie.
La prospérité de cette région a été l'œu-
vre du dix-neuvième siècle, qui y a attiré
et massé les populations. Le vingtième siè-
cle verra sans doute s'élever parallèlement
une autre ligne de grandes industries qui
utiliseront, eu France, en Suisse, en Italie,
en Autriche, les grandes forces motrices
des Alpes. La montagne, « cette terre inu-
tile », deviendra le foyer de l'activité labo-
rieuse. La vie régionale y gagnera l'agré-
ment du touriste y perdra peut-être un peu.
Et même, qui sait? Le profil sombre et
tourmenté des cités laborieuses ne couron-
nera-t-il pas les sommets d'aussi pittores-
que façon que les châteaux-forts et les burgs
créés dans un autre âge pour les besoins de
la guerre ?
II est fort.curieux d'envisager les modifi-
cations économiques que l'exploitation des
forces hydrauliques, en se substituant à la
consommation du charbon, apportera dans
la situation resp ective des différents Etats
de la vieille Europe; L'Angleterre- -par
e, r*-t« industrielle et
coin», houillères de
son sol. -se son sol peu acci-
denté, elle u a rares réserves d'éner-
gie hydrauliqub celles de l'Ecosse et du
Pays de Galles sont peu importantes), une
conclusion capitale s en dégage c'est qu'il
sera bien difficile à l'orgueilleuse Albion
de conserver longtemps sa prééminence in-
dustrielle.
Peu favorisées également par l'apparition
du nouvel élément d'énergie seront la Bel-
gique, la: Hollande, pauvres en cours d'eau,
l'Allemagne et la Russie, qui en sont peu
riches. Par contre, il est facile de prévoir
un relèvement assez considérable de la vie
industrielle dans la péninsule scandinave,
dans l'Autriche-Hongrie, dans l'Italie du
Nord, dans la Suisse, dont la houille blan-
che pourrait bien faire ce que la houille
noire a fait de la Belgique.
Et la France ? Une brochure de M. René
Tavernier nous fournit d'intéressantes con-
sidérations, et cette savante étude nous
permet de constater tout d'abord que notre
pays est l'un des mieux partagés en ce qui
concerne l'énergie hydraulique. En dehors
même des Alpes, qui oouvrent une partie
importante de notre territoire, nous avons,
dit M. Tavernier, des forces considérable
dans les Vosges, et surtout dans le Jura, où
l'on trouve des rivières coupées de chutes
ou à forte pente, d'un débit important et as-
sez régulier. De grandes usines pourraient
être mises en mouvement dans le massif
central et dans les Cévennes. Dans les
Causses et dans la région du Tarn, de vas-
tes réservoirs souterrains assurent au débit
des cours d'eau une régularité propice à la
mise en marche des machmes.
« Les Pyrénées, ajoute M. Tavernier,
ont aussi des ohutes importantes: la contrée
où prennent naissance les gaves, celle des
montagnes de l'Ariège sont fort bien pour-
vues néanmoins, dans l'ensemble, les Py-
rénées offrent moins de ressources que les
Alpes parce qu'elles ont très peu de gla-
ciers. »
C'est donc la région alpine d'où rayonnera
dans un avenir plus ou moins lointain, l'ex-
pansion industrielle nouvelle. Déjà, la
grande industrie hydroélectrique s'y est
installée. Une statistique datant de l'année
dernière nous apprend qu'on y compte 58
usines de ce genre employant une puissance
totale de 250,000 chevaux. Indépendam-
ment de ces grands établissements, la
France alpine ne compte pas moins de 9,000
petite» iusUii&tkuis» hydrauliques.
.*•
Et notons qu'une très faible partie de
l'énergie disponible est ainsi utilisée. Un
exemple le montrera d'une façon frap-
pante Dans le seul département des Hau-
tes-Alpes, oa a calculé que les réserves
d'énergie latente atteignent, en eaux
moyennes, 500,000 chevaux. D'autres dé-
partements, tels que l'Isère, la Savoie, la
Haute-Savoie, sont encore plus riches, et
on peut en définitive évaluer à 5 millions de
paraît-il, initié aux grand. secrets. aux
grands mystères.
A nous deux, fit-il en précédant Fanny
dans son cabinet et en l'installant à son bu-
reau, pendant que la vieille oh sans façon
aucune, s'établissait dans le fauteuil pré-
paré pour les clients.
Eh bien, dites-dalle, mame Larrivat.
vous ne vous gênez pas.
Puisqu'il n'y a persooae.
Mais le respect que tu dots à ton maître
Elle se mit à rire. Lui aussi.
Et comme on n'était pas là pour rigoler
jusqu'à la 6n de l'année
Voyons, Fanny, commeat connais-tu ce
Jean Tavernier
Lui. non. C'est Bartin. Michel Bertin,
que je connais.
Mais tu avais dit ausei « Tavernier
Parce que je coûtais également une de-
moiselle Tavernier.
Qui serait donc sa femme maintenant.
Du moins, qui était sa bonne amie à
cette époque-14.
Quand?
Oh il y a pzs mal de temps. Voilà une
visfitaine d'années. même un petit peu plus.
Alors, pourquoi dis-tu que c'est une
blague. la parenté de Bertin et de Tavernier.
Elle pouvait bien aveir une soeur, sa bonne
amie.
Oui, mais le gosse, moi, je mettrais la
main au feu qu'il était a la petite blonde.
Quel gosse
Le petit qu'elle élevait aux Batigaolles.
quand Bertin venait la voir. et qu'elle allait
lui rendre ses visites rue Chaptal.
Tiens, c'était déjà rue Chaptal t
Quoi
Son domicile–
Oui, il demeurait là, il y avait J3on ate-
liet.
chevaux la force qui s'épand et s'écoule
inutilement chaque jour dans les dix dépar-
tements qui bornent la mer, le Rhône et la
frontière.
Il n'est pas déraisonnable, d'autre part,
de mettre en fait que les Alpes détiennent
environ la moitié de la puissance hydrau-
lique brute de l'ensemble de notre pays.
Celle-ci s'élèverait donc millions de
chevaux, en moyenne. Cette évaluation ne
peut être qu'approximative, mais elle est
plutôt inférieure à la réalité.
Ces chiffres prennent toute leur éloquence
lorsqu'on réfléchit que la puissance totale
des machines à vapeur en fonctionnement
en France n'atteint que 6,780,000 chevaux,
et que le prix de revient du cheval hydrau-
lique est environ quatre fois moindre que
celui du cheval-vapeur.
On voit donc quelles immenses perspec-
tives s'ouvrent à l'industrie de demain, à la
grande comme à la petite, car c'est un fait
reconnu des économistes que la facilité avec
laquelle l'électricité, cette monnaie de la
force se prête aux divisions, aux distri-
butions, aux transactions industrielles, ten-
dra à maintenir ce qui reste de la petite in-
dustrie et la fera même renaître en certai-
nes branches.
JEAN 1ROLLO
CONSEIL DES MINISTRES
ment hier matin, à l'Elysée, sous la présidence
de M. Loubet.
La séante du conseil a été entièrement consa-
crée à l'examen du projet relatif à la durée du
serviee militaire, actuellement soumis à la com-
mission du Sénat. 11 est résulté des explications
du ministre de la Guerre que la solution de cette
question était spécialement subordonnée à celle
des rengagements et qu'il convenait avant tout
de la résoudre.
Le ministre de la guerre indiquera à la com-
mission les moyens les plus propres à assurer
l'expérience qu juge indispensable et appellera
particulièrement son attention sur la proposition
qui avait été faite dans ce sens par la commis-
sion du budget et votée par la Chambre.
Les ministres ae réuniront de nouveau ce ma-
tin à l'Elysée.
LES ELECTIONS, PARTIELLES
II nous a paru intéressant, pour fixer le mou-
vement politique du pays depuis 1898, de rele-
ver les élections partielles qui se sont produites
au cours de la législature actuelle. Voici les ré-
sultats du travail auquel nous nous sommes li-
vrés
Du moie de mai 1898 au mois de mars 1901,
nous avons noté 46 élections partielles survenues
pour des causes diverses. Elles ont porté sur les
sièges suivants
Narbonne (1" et 2' circonscriptions), Nanttia,
Lille, Pontivy, Valenciennes, Castres, Baugé,
Epernay, Provins, Vendôme, Avesnes, Valence,
Castelnaudary, Moutiers, Tournon, Troyes, la
Tour-du-Pin, Villefranehe-du-Khône, Chalon-
sur-Saône, Mauléon, Tarbes, Pau, Yvetot, Cham-
béry, Vesoul, Poitiers, Dôle, Chateaulin, Douai,
Louviers, Belley, Niort, Le Puy, Riom, Saint-
Pol, Toulon, Pau, Briey, Sisteron, Montmédy, NI-
mea, Montmorillon, Paris (onzième arrondisse-
ment), Orléans, Gien.
Sur les 46 sièges qui ont donné lieu à renou-
vellement, 24 étaient occupés par des modérés
MM. Turrel, Carrier, Masurel, Lan6tais, Sirot,
Coudreuse, Bartisaol, Bozérian, Guillemin, Car-
quet, Sauaet, Million, Berdoly, Quintaa, Perrier,
Miossec, Ch. Dupuy, Girard, Graux, Casson,
Mézières, Sommeiller, Demarçay, Alaseeur.
17 sièges appartenaient à des radicaux ou ra-
dicaux socialistes
MM. Vailc, Montait, Bizarelli, Saba, Outrai ï,
Bovier-Lapierre, Gillot, Pedebidou, Bontemps,
Bourgeois, Giguet, de la Porte, Robert, Delon-
Soubeiran, Baudin, Viger, Bazille.
2 sièges appartenaient aux ralliée, ceux de
MM. Riberpray et de Montfort.
2 également a la droite, ceux de MM. Reille et
des Rotoura.
i aux nationalistes, celui de M. Ctnseret.
Les socialistes n'occupaient aucun des sièges
soumis à réélection.
Sur les 46 sièges proclamés vacants, 18 sont
revenus aux modérés, ceux de MM. Sirot,
Lema*?on, David, Pasqual, Empereur, Vallée,
Iriart Pradeir Balade, de Gontaut-Biron, Cbambon, Mios-
soc, Cardon, Vigouruux, Clémentel et Chabert
(rihane).
18 sièges sont échus aux radicaux et radicaux-
socialistes, ceux de MM. Narbonne, Allotnbert,
Dron, Peignot, Derveloy, Chabert {Drome), Rivais,
Louis Martin, Hubbard, Guingamp, Arbouin,
Chanoz, Dasque, Girardin, Rolland, Baudin,
Gentil et Chaussier.
3 sièges ont été occupés par les socialistes
MM. Ferroul, Fournier et Attemane.
2 par les ralliés MM. Quesnel et de Boury.
2 par les réactionnaires MM. Bâille et Lan-
juinais.
3 par les nationalistes MM. de Gailhard-Ban-
eel, Faebard et de Benoist.
Et bien il l'a toujours.
Et ils sont mariés, maintenant ?
Pour sûr, quand on lit dans le tout Pa-
ris Bertia (Michel), officier de la Légion
d'honneur (et madame), artiste peintre, rue
Chaptal, ce n'est pas des ménages à la
colle, ça.
Ah ila se sont mariés Et alors. le
petit Jean.
De quel Jean paries-tu ? t
De ce petit qu'elle cachait avec elle au
fond des Batignolles, dans un recoin perdu.
introuvable. la cité des Clématites. con-
̃atsâez-vous ça?
Non.
Vous voyez bien. Vous IA connaissez
cependant, votre Paris.
Oui, j'y ai assez 'rainé mes savates.
Eh bien, c'est là qu'elle vivait, toute
seule avec une bonne et ce petit Jean il
s'appelait Jean. Ça, je m'ea souvieas comme
si c'était d'hier et il pouvait bien avoir une
pièce de cinq ou six mois.
Ce qui lui ferait à présent?
Entre les vingt et les vingt-cinq ans.
Si votre Jean Tavernier répond à ce signale-
ment.
L'autre m'a dit qu'il était de son Age.
Oui, il peut bien avoir vingt-deux ou vingt-
trois uns.
Eh bien, Jean TaTernier, c'est le gosse
qui disait maman à Mlle Tavernier. en et-
tendant qu'il dise papa a Michel Bertin.
Mais il prétend qu'il n'est que son oncle.
d'une sœur de la blonde qui allait avec lui.
une soeur qui serait morte. Moi. je n'en ai
jamais cru un mot. Ah la petite sainte
Nitouche. Je l'avais bien vue faire son
manège avec lui. moi.
Mai» enfin Gomment es-tu mêlée a ces
gens-là, F afin y ?.
En comparant les résultats obtenus par les
dilT*r.w»tà-p*Mis dans ces diverses élections par-
tielles, on constate que les modérés ont perdu
6 sièges.
Que tes radicaux et radicaux socialistes en
gagnent 1.
Que les socialistes en gagnent 3.
Que les nationalistes en gagnent 2.
Si l'on se place un autre point de vue, celui
de l'attitude das 46 nouveaux élus vis-à-vis du ca-
binet. On observe que 32 votent habituellement en
faveur du ministre, dont 11 modérés, 18 radi-
caux et radicaux-socialistes, et 3 socialistes, et
que 14 votent habituellement contre, dont 7 mo-
dérés, 2 ralliée, monarchistes et 3 nationa-
listes.
Un Cirque qui s'effondre
Un accident au cours duquel vingi et une per-
sonnes ont été plus ou moins grièvement blea-
sées, s'est produit au cours de lavant-dernière
nuit à Rosny-soue-Bois.
Une partie du cirque Piader, qui était venu
donner une représentation dans cette localité,
s'est effondrée sous le poids des spectateurs.
L'Installation
Le cirque Piorier, (t'un bout de l'année a l'au-
tre parcourt la France dans tous les sens, don
nant des représentations dans chaque localité,
mais ne :installant jamais à demeure, ayant
pour principe de ne donner le plus souvent
qu'une séance dans chaque ville, arrivant dans
la journée, jouant et reparla» l presque aussitôt
dans la nuit même, afin de gagner immédiate-
ment la ville voit-ine où pour quelques heures
seulement il plantera sa tente.
€'«M»aMUM,1frue Pin-
et sa troMpe traînant STsrrr suite uuTnrrpur«
tant matériel, étaient arrivés à Rosny-sous-Bois,
pour y jouer le soir même.
Pendant que la cavalcade traditionnelle par-
courait les rues de la localité, le reste du per-
sonnel montait à la hate l'énorme tonte, fort
bien aménagée du reste, sous laquelle las artis-
tes devaient dans quelques heures se présenter
au public. Sous cette tente, autour de l'arène,
les places raeervées aux spectateurs sont divisées
en trois catégories les premières, les secondes
et les troisièmes.
Taudis que les deux premières catégories sont
aménagées sur de petits gradins s'étageant au-
tour de la piste, les troisièmes places sont relé-
guées sur un plancher circulaire supyortv par
des chevalets on forme de V, dont 1 une des
branches, la plus reculée, est sensiblement plus
longue que 1 autre afin de donner au plancher
l'inclinaison nécessaire.
Dès que la pointe de ces V est profondément
enfoncée en terre, ces chevalets sont reliés les
uns aux autres par des poutrelles de bois bou-
lonnées. Le tout est recouvert de madriers peur
constituer le plancher.
Cela forme nutour de la piste, allant de l'en-
trée du public à celle des artiste», deux demi-
cercles ayant chacun quarante mètres de lon-
L'Effondrement
Le cirque avait été installé de cette manière à
Rosny, sur la place même de la gare, et nul ue
pouvait prévoir l'accident qui allait se produire,
d'autant plus qne l'architecte de la commune,
auprès un examen de t'établisaement, avait auto-
risé la représentation.
Celle-ci, commencée dès huit heures et demie
du soir, se poursuivait sans encombre, devant
un public énorme qui, de très bonne heure, avait
envahi toutes les places.
Soudain, vers dix heures moins un quart, au
moment où la foule applaudissait aux périlleux
exercices d'un écuyer, de sinistres craquements
se firent entendre dans la partie gauche du cir-
que.
Bientôt les spectateurs des troisièmes, qui se
trouvaient là entassés au nombre de trois cents
environ, sentirent une sorte de mouvement sous
leurs pieds, quelque chose comme une oscilla-
tlon assez forte.
Quelques-uns d'entre eux s'écrièrent
Sauve qui peut! le cirque e'éeroule.
Ce fut alors une panique générale, un moment
d'affolement indescriptible. Tous les spectateurs,
ceux des troisièmes principalement, se bouscu-
lant, se renversant, s'étouffant, essayèrent, tout
en poussant dee cris de terreur et d'effroi, de
gagner au plus vite la sortie.
Tous se dirigèrent du même eMé, de telle
sorte que le poids des trois cents personnes qui
toutes cherchaient à s'enfuir les première* se
portant sur un même point, activa la ckute du
plancher.
En quelques minutes, teute la galerie, longs*
de quarante mètres, s'effondra, ensevelissant
sous l'enchevêtrement des pièces de bois qui la
constituaient, les trois cents personnes dont l'af-
folement avait causé la catastrophe.
Lest Secourt
Ce fut alors parmi tous les spectateurs qui
avaient pu s'échapper, le personnel du cirque et
le reste de la population de Rosny, u»e émotion
biea légitime, car sur le premier moment on put
redouter d'avoir à retirer d'au-dessous des ma-
tériaux quantité de mort» et de blessés, d'autant
plos que des cris déchirants provenaient de l'en-
droit où s'était produit l'effondrement.
Bientôt arrivèrent sur tes lieux du sinistre
MM. Descroix, maire de la localité, Clément, com-
ntissaire de petite des Lilas, aecompagné de
M. Lavayssé, son sêcrétaire, Cornu et Dclgorge,
architectes, qui prirent la direction des travaux
de sauvetage et de déblaiement auxquels coopé-
rèrent les pompiers, les gardiens de la paix et
les gendarmes, secondés par une partie de la
population.
fI fallut près de trois heures pour arriver à
tout déblayer, mats l'on se rendit compte assez
rapidement que par un hasard miraculeux cet
accident n'avait causé la mort d'aucun des spec-
tateurs.
Seules vingt et une personnes avaient été
C'est gue j'ai eu affaire à eux. à lui
principalement.
A propos de quoi ?
Elle se mit à rire de son rire ébréché
A vous je peux bien le dire. Je connais-
sais un monsieur. je le connais même en-
core. un monsieur très comme il faut. et
surtout pas regardant comme vous.
Tu crois donc que si j'avais le sac j'y
regarderais comme lorsque mes poches sont
plates comme des punaises.
Ce monsieur, il avait un béguin pour
cette petite Tavernier.
Ah j'y suis. tu e* allée tourner autour
de la demoiselle et c'est Bertin qui t'a reçue.
Et puis qui m'a fait une conduite 1.
De Grenoble. c'est son pays.
Bon Dieu qu'il était en colère de ce
qu'on voulait seulement dire un mot à sa
penr d'innocence.
Je 1 eiiteads encore qui me criait
« Tu diras à ton monsieur que je m'appelle
Michel Bertin. que je suis le fiancé de ma-
demoiselle Tavernier. que ce petit-la c'est
l'enfant de sa sœur qui est morte. et vous
êtes des canailles, des ci. des ça.»
Et pendant ce temps, la fleur d'inno-
cence donnait à téter au gosse.
Oh! tu l'as vu'
non, je ne l'ai pas vu. mats enfin. il
tétait encore, ce crapaud. et dans la maison
Il y avait une vieille bonne. dans mon genre
actuel».. mais pas plus de nourrice que sur
mon œil. Alors moi je dis c'est pesé.
Et elle haussait YigaureusemeHt les
épaules
Teutça. voyez- vous. des vertus à la
manque. voilà men opinion.
Mais tout ea prenant des neUs sur ce que
lui racontait cette Fanny qui n'était autre en
effet que la Fanny Larrivat qu'on tonnait et
qui avait, sur le tard, échoué chez Bistour,
blessés plus ou moins sérieusement. Toutes fu-
rent transportées les unes après les autres dans
la partie droite du cirque demeurée solide, où
elles reçurent les soins empressés du docteur
Estieu, accouru à la première alartne.
Les Blessés
Tous les blessés habitent Rosny et ont de-
mandé à être ramenés chez eux, quoique les
blessures de quelques-uns d'entre eux soient
assez graves.
En voici la liste complète:
i* Mme Gagner, domiciliée sentier de la
Ruelle, qui a été foulée aux pieds par les spec-
tateurs pris de panique et gravement contusion-
née. Son état inspire d'assez vives inquiétudes,
car, sur le point d'être mère, la malheureuse
femme a ressenti une fort violente commotion.
21 Mme David, 31, rue de Neisy, contusions
multiples.
Son fils, le jeune Louis David, Agi de neuf
ans, blessures aux jambes.
Mme Khse Quyon, 10, rue de Villemomble,
blessures aux reins.
M. Buiseon, 26, rue des Cultures, blessures
à la jambe gauche.
6* M. Blampain, 40, rue de la Gare, contusioas
multiples et blessures au pied gauche.
't· M. Guillet, eftef de gare, blessures au ge-
nou et à la jambe droite.
8* M. Migeoo, rue des Berthauds prolongée,
blessures aux jambes.
9' M. Guignet, li, rue Paul-Cavaré, blessures
aux jambes et contusions aux hanches.
t0' Mlle Regnault, avenue de la Républi-
que, luxation du pied gnoehe.
M. Levasseur, 15, rue de rEglise, pied droit
brisé.
12- M. Gouillard, rue Saint-Denis, 22, bles-
sures aux jambes.
13' M. Alfred Froment, 19 bis, rue Saint-Denis,
contusions graves il l'épaule et dans le dos.
M. Mauregard, 8, rue des Carrières, contu-
aiaûS- icx. rçin«.
contusions multiples.
16' M. Chalet, 60 ans, 9, rue Saint-Claude,
blessures au visage et aux jambes.
17* Mme Geneviève Robert, dE ans, il, rue
d'Avron, contusions multiples.
la* Mme Chalet, 25 ans, 9, rue Saint-Cfaude,
contusions aux jambes et douleurs internes.
19° Mme Rosalie Roui llet, 50 ans, ruade Neuilly,
blessures au visage et contusions.
20* M. Chouard, 19, rue de Paris, contusions
molUptes.
21- Mme Gruson, rue de Bretagne, douleurs
internes.
Les Constatations
Dès qu'il en eut terminé avec le ciSDiaiement
et les soins à donner aux blessés, NI, Clémeut
avertit par téléphone M. Lépiue, préfet de po-
lice. et M. Hffrbaux, procureur de la République,
de l'accident qui venait de se produire et pre
téda à une première enquête, afin d en recbar-
cher les causes.
Il entendit sur place divers témoins. M. rm-
der, et ceux de ees employés qui dirigent la
construction du cirque, ainsi que plusieurs per-
sonnes qui avaient vu l'accident se produire.
Tous sont unanimes à déclarer que le cirque
avait été édné aussi solidement que les autres
jours et que toutes les précautions avaient été
prises. M. Pinder et ses employés ne peuvent
s'en expliquer l'etfondrement.
Aux premiéres heures du jour le magistrat
accompagné de M. Carrié, archilocta de la pré-
lecture, a visité remplacement du cirque, sur
lequel ou a trouvé un tas d'objets disparates,
chapeaux, bottiaes gants, cannes, parapluies,
abandonnés ou perdus par les spectateurs au
milieu de l'affolement général.
Il résulte des premières constatations faites
que l'accident doit être attribué à l'installation
du cirque sur une place où le sol, très argileux,
était devenu, par suite des pluies abondantes de
ces derniers temps, trop humide et trop mou.
Par suite, les V qui supportaient le plancher
auront glissé dans le terrain détrempé, oscillant
tous dans le m6me sens, sous la poussée et le
poids formidable des trois cents spectateurs
apeurés.
Après avoir procédé a ces constatations, M.
Clément a fait garder par des age«ts les diffé-
rents matériaux de l'échafaudage écroulé, ailn
que nul n puisse toucher avaut la visite du
parquet.
Dans l'aprèa-midi d'hier, M. Boursy juge
d'instruction qui a été chargé de suivre cette
affaire, s'est rendu à Rosny accompagné de M.
Dcgeorge, expert au tribunal, qui a procédé
immédiatement à ses recherchas.
Le juge a en méme temps chargé le docteur
Soeauet de visiter tous les blessés.
De son côté, M. Lépine, préfet de police, a
recommandé à M. Clément de s'enquérir de la
situation de chacun de ces derniers et de lui
fournir un rapport immédiat lui signalant ceux
d'entre eux qui auraient besoin de secours.
Ajoutons que M. Pinder a remis à M. Descroix,
maire de Rosny, une somme de 1,000 francs des-
tinée à venir en aide aux blessé» les plus néces-
siteux.
LE SERVICE DE deux m
La question de la réduction du service
militaire était posée trop nettement dans le
Parlement et devant l'opinion publique pour
qu'il ne fût pas nécessaire que le gouverne-
ment prit une attitude en s'inspirant à la
fois de la sécurité nationale, dont il a la
garde, et du désir d'alléger le poids si lourd
de l'impôt du sang.
Pour tous les hommes au courant des
obligations imposées à un pays pour que
son armée soit forte, la diminution du temps
de service a pour contre-partie indispen-
sable la constitution d'un noyau de vieux
soldats, destinés à encadrer les conscrits et
l'ex-polieier cherchait, dans ce Sot d'as-
sertions et d'accusations, à démêler le vrai et
le faux.
Fanny, c'est certain, y mettait encore sa
passion et aussi sa rancune d'autrefois.
Et le vieux Bistour se disait
Voyons. voyons. si c'était l'enfant de
Rertin. il l'aurait légitimé en se mariant
avec la mère.
Si c'était un enfant de sa maîtresse. un
enfant qui ne fût pas de lui. mais nom d'un
chien, plutôt que de se dire son oncle. ce
qui doit faire crever de rire tous les gena
qui les connaissent. il l'aurait également
reconnu. et une fois légitimé. ça aurait
fait un petit Bertin. C'est limpide. c est
clair comme de l'eau de roche.
L'histoire de cette soeur doit être vraie.
Et Il demandait à Faony
Alors. il disait qu ette était morte. la
mère du petit Jean 1
Oui. et que si la petite blande était en
noir, c'est qu'elle portait encore le deuil de sa
soeur.
Cette saeur serait dose morte. tout de
suite après avoir misée petit au monde t.
Ah dame. le gosse, je vous dis, n'a-
vait pas plus de cinq ou six mois, Depuii
que la petite était arrivée cité des Clémati-
tes. et il y avait déjà quelque temps. on
l'avait toujours vue avec le poupon. et toute
seule avec sa vieille bonne. Ah! oui, pour
sûr, il aurait fallu que l'autre se fût dépêchée
de mourir. au moins en couches.
Mais tout ça, je vous dis, des blagues.
Bistour ne jugea pas aécetsaire de la con-
tredire. et peûusat que son tic voyageait de
sa bouche à son oreille
Enfin. cette Taveraier. celle du pein-
tre. Tu ne sais rien de sa famille
Non. Mais puisqu'ils sent mariés. c'est
facile savoir. Le cencterje de la me Captai
à assurer le recrutement das sous-ol Sciera.
On estime que le nombre de ces rengagés
doit s'élever au chiflre de hom mes,
sous peine d'emousser l'épée de la Fraace.
Il semble qu'il faudrait, en même temps»
supprimer las dtspenses qui sont une et .11-
idées d'égalité d'autant plus que ce sys-
tème a eu pour résultat déplorable d'inon-*
der la France de jeunes gens à diplômes
variés, obtenus pour ne faire qu'un an au
régiment. Ces dispensés, soustraits au com-
merce et à l'industrie, ne savant que faire
de leurs parchemins et sont des forces vive*
perdues pour notre pays.
On assure que le ministère va demander
au Sénal de rétablir un crédit, disjoml a la
Chambre, et qui était destiné oflrir des
primes de rengagement de simples sol-
dats, dont la présence sous les drapeaux
permettrait d'envoyer en congé uu nombre
égal de soutiens de famille.
Si cette expérience réussit; si on ob-
tient aisément des rengagements, on pour-
rait alors proposer le projet de loi abaissant
i1 deux ans la durée du service.
La nation ferait aveo joie un sacrifia»
d'argent pour avoir dans les régiments de»
soldats satisfaits d'y ôixe et pour rendra
plus tôt à l'usine, à l'ataliar, au champ, self
(ils qui ne se destinent point à être mili*
tair«t> en temps de paix.
Assez riche jadis pour payer sa gloira,
la France peut s'offrir is luxe d'avoir
50,000 rengagés.
LA MICARÊME
Les pronostics fâcheux ont été réduit* à néant.
et les fête d'hier ont eu nu plein suocen. Dès les
premières heures du jour le soleil s'est moulré,
radieux, chassant laiu devant lui les dernières
brumes et les derniers frimas. Nous avons été
gratifiés d'une véritable journée de printemps:
l'illusion eût été complète si les arbres de tien
boulevards avaient it:\ÎHu leur verte parure;
mais, hélas, le léi;endaire marronnier lui-mêrna
est en retard cette -"̃-̃̃ ̃ ne laisse voir encore
aucun des bourgs Uis avec impatience.
Du soleil, des «ni.
sur les boulevards ni lUua !ce rues, une caval-
cade, mmgre peut-être, mais aux costumes irré-
{vroehableà, frais ut pimpants, il D'eu fallait pas
davantage pour l'amusement île* Parisiens, et
ih n'ont point failli à la ,)*>veu8e tradition, prou-
vent une fois de plus que Paris u'est pas seule-
ment la Ville-Lumiore, mais bien aussi la capl-
tale du Plait!ir.
Rien de plus curieux et de plus pitloresqtte
que l'organisation de la cavalcade dos halles et
marché».
Que d'anicroches imprévues Au dernier miw
menL, on n'aperçoit que le cautarier chargé du
confectionner les atours royaux a oublié de Il,,
vrer le costume de Sa Majesté, qui, désolée, st.
lamente, tendit! que des amis complaisants pu
tent à la recherche des vêtement C'était hr\jr
le cas de Mlle Baille, la gracieuse reine du
Temple. Puis c'est une confusion de vôtwnetï ts
la robe de don» Sol est égarée dans un paq uet
envoyé au roi Louis XIV, le reste est à. IVveivant.
Ah! quat métier pénible que celui d* com'œis-
sairel Enfin tout s'arrange. On est prêt. Le
char de la Heine n'est arrivé au reade»-vout«
qu'avec une petite heure de retard, Tant pis! on
marchera plus vite, pour rattraper le temps
perdu. Et l'on arrive ;un,il k onze heures du
matin. Déjà Tous les marchés se sont donné
rendes-vous aux Halles Outrales, dont le pavH-
lon 7 (fleurs et fruits) ea la résidence habituelle
de la Heine des reines, Mlle Poirier.
VISITE AU « PETIT PARISIEN
il convient d'être exact, et chacun s'emptttSMM»,
se place le eignal du départ est donné.
La première étape doit être marquée p*r une
visite à l'hOtel du Petit Pantitn, rue d'&Mhien
le comité des fêtes a tenu à venir nous uouaer
une aubaie et présenter ses élues.
Mais l'e*poir eet en partie déçu. Un accident
survient qui retiont en arrière le groupe def
Haltes et celui du marché Saint-Germain. Les
représentante du marché dn Temple, précédés
de la reine du marché des Carme», se népiwwit
de leurs amis et arrivent à deux heures moins
un quart rue d'Kagtuen, oh la circulation cet
biestût impossible. Lee chars et les landaus
occupent la rue omnibus et voiturea doivent
chercher un autre débouche. En toute bite,
M. Jean, officier de paix, organise un service
d'ordre et protège les reinea contre la curiosité,
évidemment sympathique mais un peu trop ta-
vahiMaote des habitant* du quartier.
MM. Perrin et Belloche, Mmes Jaeger et Ber-
trawd, membres du comité, aident Miles Home-
lotte et Baille à descendre de leurs char»;
tandis que dos biBcuits et des rafraîchissements
sont distribués Il ceux qu'une impitoyable con-
signe oblige a ne pas abandonner te cortège, un
lunch est servi dans le vaste h*H du premier
ftage. On félicite 1ea deux reines auxquelles des
fleurs sont offertes entre deux coupes de l'ex-
eeltent Champagne Lextra, avenue d>: lOpéra,
Un dernier toart et lea deux mue» sunt, reeou-
d ni tes avec le méme cérémonial à leurs chars
respectifs et le cortège se remet en route dans
la direction de la plane de la Concorda, où ûuit
« opérer la concentration du cortège.
Parmi nos autres visiteurs, signalons d'une
façon toute particulièrs le lavoir Tolbiac, du
treizième arrondissement. Le président, M. Char-
les Lelicorc, est venu nous présenter la reine et
vous dira tout de suite où le marlage s'est
fait., puisque vous avez cette chance que
déjù, dans ce temps-là, Hertin logeait dans
cette même maison. Et alors.
Oui, le truc de la mairie. Avec uae pièce
de vingt francs on trouve toujours quelqu'un
qui vous doane une copie de l'acte de ma-
riage, avec les noms, profession et domicile
des pères et mètres des conjotnts. Je Ole rue
Chaptal.
Interroger le concierge.
Oui. encore cent sous que c* va me
volatiliser.
Et avec un redoublement de son tic
Ah! elle m'en coûte. elle m'en conte,
cette affaire L..
Et quand vous saurez dans quelle mai-
rie.
Eh bleu, j'y vote. naturellement. C'est
à dire, non. il faudra attendre à demain.
parce que ce sera fermé tout à l'heure. AU 1
ce qu'on perd du temps. ce qu'on en perd.
Moi qui n'ai que huit jours. pas plus.
Pour faire quoi donc
Pour mener mon enquM* a Paris. à
Rome. et en Daûphiné.
Fichtre! tout ça en huit jours!
Je ne les ai pas même. li revient lui.
le client. mardi prochain, à quatre heures.
oui, comme aujourd'hui, de quatre à cinq.
Il faut que mon dossier soit là. tout prêt.
au net.. Ça prendra bien vingt-quatre heu-
res. Je suis débordé. je me noie.
Il y eut tout à coup une formidable bataille
entre sa bouche et son oreille.
Et brusquement
Ecoute Fanny, As-tu envie de gagner.
non pas cent sous. mais eeat francs.
Eh bien, mon vieux, tu parles.
(A .vivre.) PAUL Bkrtnat.
Traduction et reproduction interdites.
ABONNEMENTS :Direction:18, Rue cTEnghàen, I=>ai4s (10* Arr.) ANNONCES
PARIS et DÉPARTEMENTS Trois mois, 5 fr. Six mois, 9 fr. Un an, 18 fr. TOUTES LES SEMAI NES Les Aan0I»ces et Réclames sont reçues i IOFFICE D'ANNONCES
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Dernière Edition
LES FORGES NATURELLES
En brûlant tous les ans huit cent millions
de tonnes de houille, l'humanité se livre à
une opération dont l'imprévoyance n'a pas
échappé à nombre d'économistes. Impré-
voyance nécessaire et fatale, mais enfin
imprévoyance, car en dépensant une ri-
chesse qui ne se renouvelle pas, l'humanité
arrivera forcément au moment où les mines
jusées, ne fourniront plus assez d'aliment à
l'activité industrielle, et que fera l'humanité
en présence de l'immobilité et du silence
des machines?
Nos lecteurs savent la réponse qu'il y a
lieu de faire à ceux qu'alarme la consom-
malien croissante de la houille et l'éventua-
lité d'une pénurie de combustible le délai
assigné par la statistique à cette catastro-
phe économique est infiniment lointain, et
d'ici là, on « aura trouvé autre chose ».
Eh bien, c'est justement cette autre
Chose qu'on est en train de trouver par
avance. Déjà l'on s'occupe de l'entrée sur la
tfcène industrielle d'un facteur d'énergie au-
tre que le charbon et les autres combusti-
bles, et non moins puissant, plus puissant
peut-être. Quelle est donc cette nouvelle
force, naguère inutilisée et qui ne prétend
ici,en moins qu'assurer, lorsque la houille
manquera lïmmeuse service des ma-
obiuea t
• C'est tout simplement la force latente
flans les eours d'eau, le travail puissant et
bontinu des ruisseaux aux rivières, des ri-
vières aux fleuves, des fleuves à la mer. Il
y là d'incalculables réserves d'énergie, et
;Si les cours d'eau sont, ainsi que je le rap-
pelais il y a quelques jours, des oheminsqui
tmarohent, ils sont aussi, pourrait-on dire,
.de la force qui s'offre.
Il semblera que la conception n'a rien de
nouveau elle ne date pas de ce temps-ci,
4'idée d'actionner par un courant naturel la
roue d'un moulin, et l'emploi de ce moyen
régulier et peu coûteux est bien antérieur à
l'utilisation de la vapeur comme force mo-
bine. En quoi donc consiste l'innovation ?
En ee fait que nous savions mal nous ser-
vir jusqu'à ce jour de la force engendrée
par les chutes ou les cours d'eau I Nous ne
utilisions que sur place, de sorte que toutes
les réserves d'énergie hydraulique sises
dans des endroits inaccessibles aune exploi-
tation industrielle, se trouvaient perdues
.et c'était presque toujours le cas.
Mais la science, cette merveilleuse magi-
cienne, est intervenue et a changé les con-
ditions du problème. Grâce à l'électricité,
,elle a organisé le transport de la force une
somme d'énergie qui naît à un endroit dé-
terminé peut être envoyée travailler à des
dizaines, des centaines de kilomètres de là.
Dès lors, qu'importe la situation défavora-
ble, mal accessible, d'une chute d'eau! Il
suffit, d'en recueillir l'effort au moyen d'une
turbine actionnant une dynamo et relier
celle-ci au moyen d'un fil à une autre ma-
chine similaire commodément installée au
On conçoit ce que cette découverte du
transport de l'énergie peut apporter de mo-
difioations dans le régime des industries
modernes en mettant au service de celles-ci
,la force des chutes, des rivières et des
fleuves qui sillonnent la nature.
D'aucuns, et non des moins compétents,
estiment que l'utilisation de toute cette
,puissance latente sera une répartition nou-
velle des régions industrielles, caractérisée,
wlon M. Leroy-Beaulieu, par une plus
grande diffusion de l'industrie à la surface
des divers pays et, en particulier, l'avéne-
ment à la vie industrielle de certaines con-
\rées qui l'avaient ignorée jusqu'ici, no-
tamment des contrées montagneuses.
C'est là une grande perturbation toute
scroire l'économiste dont je viens de citer le
.nom, l'industrie changerait donc de décor.
.Les bassins houillers, aux abords desquels
ee conoentraient habituellement les grandes
usines de toute espèce, écrit-il, ne seront
'sans doute pas abandonnés, car là où le
•barbon est à bon marché, l'atelier à vapeur
peut parfaitement soutenir la concurrence
de l'usine hydroélectrique; mais ils per-
dront l'espèce de monopole qui leur avait
été dévolu jusqu'ici ils auront des rivaux
dans les massifs des montagnes, surtout
dans ceux où l'existence des glaciers assure
N. 3tl. Keuilletea du PETIT Pajusibn.
Miss Tempête
GRAND ROMAN INÉDIT
DHCrrÀMB PAKItK
LA VOIX DU SANG
XIV (suite)
Monsieur Bistoor
Biatour avait sauté en l'air.
puis saisissant par la main cette Faany
Tu sais quelque chose. sur ces grens-là
Et entre deux ou trois allées et venues de
•ou tic
Ah! ma vieille Fanny. ça te vaudra
̃pmc belle pièce de cent sous davantage
apeut-ètre. Allons. vite. vite. dans mou
¡cabinet. parce que tu te le mets rudement
̃dans l'œil si tu t imagines que nous ayons le
temps de flâner.
Alors. je peux bien. tci.
Non. D'abord il faut prendre des notes.
St puis noua n'uvoaa pas besoin que ce petit
Vaurien.
Et faisant à Zéphyrin des yeux terribles
Tu n espas encore parti chez la mère
Wtenaudin. toi I. Qu'est-ce donc que tu pré-
tends faire de mes quarante sous?.
>. Ah pour sur ce n'est pas une obligation
-la. ville de Paris que j'achèterai avec.
Veux -tu filer. graine de bandit.
> «t quand Il eut refermé la porte sur le dos
Ma jeune Zéphyrin. qui, bien que faisao'. I
feartie du personnel d'élite, n'était pas encore,
aux cours d'eau, en toutes saisons, un débit
Le continent européen vetra ses plus
grands centres industriels se déplacer. Ceux-
ci se pressaient le long de la grande bande
de terrains houillers qui s'étend à travers
le Pas-de-Calais, le Nord, le Hainaut belge,
et se retrouve, plus compacte et intense en-
core, en Allemagne, sur le Rhin inférieur
et en Westphalie.
La prospérité de cette région a été l'œu-
vre du dix-neuvième siècle, qui y a attiré
et massé les populations. Le vingtième siè-
cle verra sans doute s'élever parallèlement
une autre ligne de grandes industries qui
utiliseront, eu France, en Suisse, en Italie,
en Autriche, les grandes forces motrices
des Alpes. La montagne, « cette terre inu-
tile », deviendra le foyer de l'activité labo-
rieuse. La vie régionale y gagnera l'agré-
ment du touriste y perdra peut-être un peu.
Et même, qui sait? Le profil sombre et
tourmenté des cités laborieuses ne couron-
nera-t-il pas les sommets d'aussi pittores-
que façon que les châteaux-forts et les burgs
créés dans un autre âge pour les besoins de
la guerre ?
II est fort.curieux d'envisager les modifi-
cations économiques que l'exploitation des
forces hydrauliques, en se substituant à la
consommation du charbon, apportera dans
la situation resp ective des différents Etats
de la vieille Europe; L'Angleterre- -par
e, r*-t« industrielle et
coin», houillères de
son sol. -se son sol peu acci-
denté, elle u a rares réserves d'éner-
gie hydrauliqub celles de l'Ecosse et du
Pays de Galles sont peu importantes), une
conclusion capitale s en dégage c'est qu'il
sera bien difficile à l'orgueilleuse Albion
de conserver longtemps sa prééminence in-
dustrielle.
Peu favorisées également par l'apparition
du nouvel élément d'énergie seront la Bel-
gique, la: Hollande, pauvres en cours d'eau,
l'Allemagne et la Russie, qui en sont peu
riches. Par contre, il est facile de prévoir
un relèvement assez considérable de la vie
industrielle dans la péninsule scandinave,
dans l'Autriche-Hongrie, dans l'Italie du
Nord, dans la Suisse, dont la houille blan-
che pourrait bien faire ce que la houille
noire a fait de la Belgique.
Et la France ? Une brochure de M. René
Tavernier nous fournit d'intéressantes con-
sidérations, et cette savante étude nous
permet de constater tout d'abord que notre
pays est l'un des mieux partagés en ce qui
concerne l'énergie hydraulique. En dehors
même des Alpes, qui oouvrent une partie
importante de notre territoire, nous avons,
dit M. Tavernier, des forces considérable
dans les Vosges, et surtout dans le Jura, où
l'on trouve des rivières coupées de chutes
ou à forte pente, d'un débit important et as-
sez régulier. De grandes usines pourraient
être mises en mouvement dans le massif
central et dans les Cévennes. Dans les
Causses et dans la région du Tarn, de vas-
tes réservoirs souterrains assurent au débit
des cours d'eau une régularité propice à la
mise en marche des machmes.
« Les Pyrénées, ajoute M. Tavernier,
ont aussi des ohutes importantes: la contrée
où prennent naissance les gaves, celle des
montagnes de l'Ariège sont fort bien pour-
vues néanmoins, dans l'ensemble, les Py-
rénées offrent moins de ressources que les
Alpes parce qu'elles ont très peu de gla-
ciers. »
C'est donc la région alpine d'où rayonnera
dans un avenir plus ou moins lointain, l'ex-
pansion industrielle nouvelle. Déjà, la
grande industrie hydroélectrique s'y est
installée. Une statistique datant de l'année
dernière nous apprend qu'on y compte 58
usines de ce genre employant une puissance
totale de 250,000 chevaux. Indépendam-
ment de ces grands établissements, la
France alpine ne compte pas moins de 9,000
petite» iusUii&tkuis» hydrauliques.
.*•
Et notons qu'une très faible partie de
l'énergie disponible est ainsi utilisée. Un
exemple le montrera d'une façon frap-
pante Dans le seul département des Hau-
tes-Alpes, oa a calculé que les réserves
d'énergie latente atteignent, en eaux
moyennes, 500,000 chevaux. D'autres dé-
partements, tels que l'Isère, la Savoie, la
Haute-Savoie, sont encore plus riches, et
on peut en définitive évaluer à 5 millions de
paraît-il, initié aux grand. secrets. aux
grands mystères.
A nous deux, fit-il en précédant Fanny
dans son cabinet et en l'installant à son bu-
reau, pendant que la vieille oh sans façon
aucune, s'établissait dans le fauteuil pré-
paré pour les clients.
Eh bien, dites-dalle, mame Larrivat.
vous ne vous gênez pas.
Puisqu'il n'y a persooae.
Mais le respect que tu dots à ton maître
Elle se mit à rire. Lui aussi.
Et comme on n'était pas là pour rigoler
jusqu'à la 6n de l'année
Voyons, Fanny, commeat connais-tu ce
Jean Tavernier
Lui. non. C'est Bartin. Michel Bertin,
que je connais.
Mais tu avais dit ausei « Tavernier
Parce que je coûtais également une de-
moiselle Tavernier.
Qui serait donc sa femme maintenant.
Du moins, qui était sa bonne amie à
cette époque-14.
Quand?
Oh il y a pzs mal de temps. Voilà une
visfitaine d'années. même un petit peu plus.
Alors, pourquoi dis-tu que c'est une
blague. la parenté de Bertin et de Tavernier.
Elle pouvait bien aveir une soeur, sa bonne
amie.
Oui, mais le gosse, moi, je mettrais la
main au feu qu'il était a la petite blonde.
Quel gosse
Le petit qu'elle élevait aux Batigaolles.
quand Bertin venait la voir. et qu'elle allait
lui rendre ses visites rue Chaptal.
Tiens, c'était déjà rue Chaptal t
Quoi
Son domicile–
Oui, il demeurait là, il y avait J3on ate-
liet.
chevaux la force qui s'épand et s'écoule
inutilement chaque jour dans les dix dépar-
tements qui bornent la mer, le Rhône et la
frontière.
Il n'est pas déraisonnable, d'autre part,
de mettre en fait que les Alpes détiennent
environ la moitié de la puissance hydrau-
lique brute de l'ensemble de notre pays.
Celle-ci s'élèverait donc millions de
chevaux, en moyenne. Cette évaluation ne
peut être qu'approximative, mais elle est
plutôt inférieure à la réalité.
Ces chiffres prennent toute leur éloquence
lorsqu'on réfléchit que la puissance totale
des machines à vapeur en fonctionnement
en France n'atteint que 6,780,000 chevaux,
et que le prix de revient du cheval hydrau-
lique est environ quatre fois moindre que
celui du cheval-vapeur.
On voit donc quelles immenses perspec-
tives s'ouvrent à l'industrie de demain, à la
grande comme à la petite, car c'est un fait
reconnu des économistes que la facilité avec
laquelle l'électricité, cette monnaie de la
force se prête aux divisions, aux distri-
butions, aux transactions industrielles, ten-
dra à maintenir ce qui reste de la petite in-
dustrie et la fera même renaître en certai-
nes branches.
JEAN 1ROLLO
CONSEIL DES MINISTRES
ment hier matin, à l'Elysée, sous la présidence
de M. Loubet.
La séante du conseil a été entièrement consa-
crée à l'examen du projet relatif à la durée du
serviee militaire, actuellement soumis à la com-
mission du Sénat. 11 est résulté des explications
du ministre de la Guerre que la solution de cette
question était spécialement subordonnée à celle
des rengagements et qu'il convenait avant tout
de la résoudre.
Le ministre de la guerre indiquera à la com-
mission les moyens les plus propres à assurer
l'expérience qu juge indispensable et appellera
particulièrement son attention sur la proposition
qui avait été faite dans ce sens par la commis-
sion du budget et votée par la Chambre.
Les ministres ae réuniront de nouveau ce ma-
tin à l'Elysée.
LES ELECTIONS, PARTIELLES
II nous a paru intéressant, pour fixer le mou-
vement politique du pays depuis 1898, de rele-
ver les élections partielles qui se sont produites
au cours de la législature actuelle. Voici les ré-
sultats du travail auquel nous nous sommes li-
vrés
Du moie de mai 1898 au mois de mars 1901,
nous avons noté 46 élections partielles survenues
pour des causes diverses. Elles ont porté sur les
sièges suivants
Narbonne (1" et 2' circonscriptions), Nanttia,
Lille, Pontivy, Valenciennes, Castres, Baugé,
Epernay, Provins, Vendôme, Avesnes, Valence,
Castelnaudary, Moutiers, Tournon, Troyes, la
Tour-du-Pin, Villefranehe-du-Khône, Chalon-
sur-Saône, Mauléon, Tarbes, Pau, Yvetot, Cham-
béry, Vesoul, Poitiers, Dôle, Chateaulin, Douai,
Louviers, Belley, Niort, Le Puy, Riom, Saint-
Pol, Toulon, Pau, Briey, Sisteron, Montmédy, NI-
mea, Montmorillon, Paris (onzième arrondisse-
ment), Orléans, Gien.
Sur les 46 sièges qui ont donné lieu à renou-
vellement, 24 étaient occupés par des modérés
MM. Turrel, Carrier, Masurel, Lan6tais, Sirot,
Coudreuse, Bartisaol, Bozérian, Guillemin, Car-
quet, Sauaet, Million, Berdoly, Quintaa, Perrier,
Miossec, Ch. Dupuy, Girard, Graux, Casson,
Mézières, Sommeiller, Demarçay, Alaseeur.
17 sièges appartenaient à des radicaux ou ra-
dicaux socialistes
MM. Vailc, Montait, Bizarelli, Saba, Outrai ï,
Bovier-Lapierre, Gillot, Pedebidou, Bontemps,
Bourgeois, Giguet, de la Porte, Robert, Delon-
Soubeiran, Baudin, Viger, Bazille.
2 sièges appartenaient aux ralliée, ceux de
MM. Riberpray et de Montfort.
2 également a la droite, ceux de MM. Reille et
des Rotoura.
i aux nationalistes, celui de M. Ctnseret.
Les socialistes n'occupaient aucun des sièges
soumis à réélection.
Sur les 46 sièges proclamés vacants, 18 sont
revenus aux modérés, ceux de MM. Sirot,
Lema*?on, David, Pasqual, Empereur, Vallée,
Iriart Pradeir Balade, de Gontaut-Biron, Cbambon, Mios-
soc, Cardon, Vigouruux, Clémentel et Chabert
(rihane).
18 sièges sont échus aux radicaux et radicaux-
socialistes, ceux de MM. Narbonne, Allotnbert,
Dron, Peignot, Derveloy, Chabert {Drome), Rivais,
Louis Martin, Hubbard, Guingamp, Arbouin,
Chanoz, Dasque, Girardin, Rolland, Baudin,
Gentil et Chaussier.
3 sièges ont été occupés par les socialistes
MM. Ferroul, Fournier et Attemane.
2 par les ralliés MM. Quesnel et de Boury.
2 par les réactionnaires MM. Bâille et Lan-
juinais.
3 par les nationalistes MM. de Gailhard-Ban-
eel, Faebard et de Benoist.
Et bien il l'a toujours.
Et ils sont mariés, maintenant ?
Pour sûr, quand on lit dans le tout Pa-
ris Bertia (Michel), officier de la Légion
d'honneur (et madame), artiste peintre, rue
Chaptal, ce n'est pas des ménages à la
colle, ça.
Ah ila se sont mariés Et alors. le
petit Jean.
De quel Jean paries-tu ? t
De ce petit qu'elle cachait avec elle au
fond des Batignolles, dans un recoin perdu.
introuvable. la cité des Clématites. con-
̃atsâez-vous ça?
Non.
Vous voyez bien. Vous IA connaissez
cependant, votre Paris.
Oui, j'y ai assez 'rainé mes savates.
Eh bien, c'est là qu'elle vivait, toute
seule avec une bonne et ce petit Jean il
s'appelait Jean. Ça, je m'ea souvieas comme
si c'était d'hier et il pouvait bien avoir une
pièce de cinq ou six mois.
Ce qui lui ferait à présent?
Entre les vingt et les vingt-cinq ans.
Si votre Jean Tavernier répond à ce signale-
ment.
L'autre m'a dit qu'il était de son Age.
Oui, il peut bien avoir vingt-deux ou vingt-
trois uns.
Eh bien, Jean TaTernier, c'est le gosse
qui disait maman à Mlle Tavernier. en et-
tendant qu'il dise papa a Michel Bertin.
Mais il prétend qu'il n'est que son oncle.
d'une sœur de la blonde qui allait avec lui.
une soeur qui serait morte. Moi. je n'en ai
jamais cru un mot. Ah la petite sainte
Nitouche. Je l'avais bien vue faire son
manège avec lui. moi.
Mai» enfin Gomment es-tu mêlée a ces
gens-là, F afin y ?.
En comparant les résultats obtenus par les
dilT*r.w»tà-p*Mis dans ces diverses élections par-
tielles, on constate que les modérés ont perdu
6 sièges.
Que tes radicaux et radicaux socialistes en
gagnent 1.
Que les socialistes en gagnent 3.
Que les nationalistes en gagnent 2.
Si l'on se place un autre point de vue, celui
de l'attitude das 46 nouveaux élus vis-à-vis du ca-
binet. On observe que 32 votent habituellement en
faveur du ministre, dont 11 modérés, 18 radi-
caux et radicaux-socialistes, et 3 socialistes, et
que 14 votent habituellement contre, dont 7 mo-
dérés, 2 ralliée, monarchistes et 3 nationa-
listes.
Un Cirque qui s'effondre
Un accident au cours duquel vingi et une per-
sonnes ont été plus ou moins grièvement blea-
sées, s'est produit au cours de lavant-dernière
nuit à Rosny-soue-Bois.
Une partie du cirque Piader, qui était venu
donner une représentation dans cette localité,
s'est effondrée sous le poids des spectateurs.
L'Installation
Le cirque Piorier, (t'un bout de l'année a l'au-
tre parcourt la France dans tous les sens, don
nant des représentations dans chaque localité,
mais ne :installant jamais à demeure, ayant
pour principe de ne donner le plus souvent
qu'une séance dans chaque ville, arrivant dans
la journée, jouant et reparla» l presque aussitôt
dans la nuit même, afin de gagner immédiate-
ment la ville voit-ine où pour quelques heures
seulement il plantera sa tente.
€'«M»aMUM,1frue Pin-
et sa troMpe traînant STsrrr suite uuTnrrpur«
tant matériel, étaient arrivés à Rosny-sous-Bois,
pour y jouer le soir même.
Pendant que la cavalcade traditionnelle par-
courait les rues de la localité, le reste du per-
sonnel montait à la hate l'énorme tonte, fort
bien aménagée du reste, sous laquelle las artis-
tes devaient dans quelques heures se présenter
au public. Sous cette tente, autour de l'arène,
les places raeervées aux spectateurs sont divisées
en trois catégories les premières, les secondes
et les troisièmes.
Taudis que les deux premières catégories sont
aménagées sur de petits gradins s'étageant au-
tour de la piste, les troisièmes places sont relé-
guées sur un plancher circulaire supyortv par
des chevalets on forme de V, dont 1 une des
branches, la plus reculée, est sensiblement plus
longue que 1 autre afin de donner au plancher
l'inclinaison nécessaire.
Dès que la pointe de ces V est profondément
enfoncée en terre, ces chevalets sont reliés les
uns aux autres par des poutrelles de bois bou-
lonnées. Le tout est recouvert de madriers peur
constituer le plancher.
Cela forme nutour de la piste, allant de l'en-
trée du public à celle des artiste», deux demi-
cercles ayant chacun quarante mètres de lon-
L'Effondrement
Le cirque avait été installé de cette manière à
Rosny, sur la place même de la gare, et nul ue
pouvait prévoir l'accident qui allait se produire,
d'autant plus qne l'architecte de la commune,
auprès un examen de t'établisaement, avait auto-
risé la représentation.
Celle-ci, commencée dès huit heures et demie
du soir, se poursuivait sans encombre, devant
un public énorme qui, de très bonne heure, avait
envahi toutes les places.
Soudain, vers dix heures moins un quart, au
moment où la foule applaudissait aux périlleux
exercices d'un écuyer, de sinistres craquements
se firent entendre dans la partie gauche du cir-
que.
Bientôt les spectateurs des troisièmes, qui se
trouvaient là entassés au nombre de trois cents
environ, sentirent une sorte de mouvement sous
leurs pieds, quelque chose comme une oscilla-
tlon assez forte.
Quelques-uns d'entre eux s'écrièrent
Sauve qui peut! le cirque e'éeroule.
Ce fut alors une panique générale, un moment
d'affolement indescriptible. Tous les spectateurs,
ceux des troisièmes principalement, se bouscu-
lant, se renversant, s'étouffant, essayèrent, tout
en poussant dee cris de terreur et d'effroi, de
gagner au plus vite la sortie.
Tous se dirigèrent du même eMé, de telle
sorte que le poids des trois cents personnes qui
toutes cherchaient à s'enfuir les première* se
portant sur un même point, activa la ckute du
plancher.
En quelques minutes, teute la galerie, longs*
de quarante mètres, s'effondra, ensevelissant
sous l'enchevêtrement des pièces de bois qui la
constituaient, les trois cents personnes dont l'af-
folement avait causé la catastrophe.
Lest Secourt
Ce fut alors parmi tous les spectateurs qui
avaient pu s'échapper, le personnel du cirque et
le reste de la population de Rosny, u»e émotion
biea légitime, car sur le premier moment on put
redouter d'avoir à retirer d'au-dessous des ma-
tériaux quantité de mort» et de blessés, d'autant
plos que des cris déchirants provenaient de l'en-
droit où s'était produit l'effondrement.
Bientôt arrivèrent sur tes lieux du sinistre
MM. Descroix, maire de la localité, Clément, com-
ntissaire de petite des Lilas, aecompagné de
M. Lavayssé, son sêcrétaire, Cornu et Dclgorge,
architectes, qui prirent la direction des travaux
de sauvetage et de déblaiement auxquels coopé-
rèrent les pompiers, les gardiens de la paix et
les gendarmes, secondés par une partie de la
population.
fI fallut près de trois heures pour arriver à
tout déblayer, mats l'on se rendit compte assez
rapidement que par un hasard miraculeux cet
accident n'avait causé la mort d'aucun des spec-
tateurs.
Seules vingt et une personnes avaient été
C'est gue j'ai eu affaire à eux. à lui
principalement.
A propos de quoi ?
Elle se mit à rire de son rire ébréché
A vous je peux bien le dire. Je connais-
sais un monsieur. je le connais même en-
core. un monsieur très comme il faut. et
surtout pas regardant comme vous.
Tu crois donc que si j'avais le sac j'y
regarderais comme lorsque mes poches sont
plates comme des punaises.
Ce monsieur, il avait un béguin pour
cette petite Tavernier.
Ah j'y suis. tu e* allée tourner autour
de la demoiselle et c'est Bertin qui t'a reçue.
Et puis qui m'a fait une conduite 1.
De Grenoble. c'est son pays.
Bon Dieu qu'il était en colère de ce
qu'on voulait seulement dire un mot à sa
penr d'innocence.
Je 1 eiiteads encore qui me criait
« Tu diras à ton monsieur que je m'appelle
Michel Bertin. que je suis le fiancé de ma-
demoiselle Tavernier. que ce petit-la c'est
l'enfant de sa sœur qui est morte. et vous
êtes des canailles, des ci. des ça.»
Et pendant ce temps, la fleur d'inno-
cence donnait à téter au gosse.
Oh! tu l'as vu'
non, je ne l'ai pas vu. mats enfin. il
tétait encore, ce crapaud. et dans la maison
Il y avait une vieille bonne. dans mon genre
actuel».. mais pas plus de nourrice que sur
mon œil. Alors moi je dis c'est pesé.
Et elle haussait YigaureusemeHt les
épaules
Teutça. voyez- vous. des vertus à la
manque. voilà men opinion.
Mais tout ea prenant des neUs sur ce que
lui racontait cette Fanny qui n'était autre en
effet que la Fanny Larrivat qu'on tonnait et
qui avait, sur le tard, échoué chez Bistour,
blessés plus ou moins sérieusement. Toutes fu-
rent transportées les unes après les autres dans
la partie droite du cirque demeurée solide, où
elles reçurent les soins empressés du docteur
Estieu, accouru à la première alartne.
Les Blessés
Tous les blessés habitent Rosny et ont de-
mandé à être ramenés chez eux, quoique les
blessures de quelques-uns d'entre eux soient
assez graves.
En voici la liste complète:
i* Mme Gagner, domiciliée sentier de la
Ruelle, qui a été foulée aux pieds par les spec-
tateurs pris de panique et gravement contusion-
née. Son état inspire d'assez vives inquiétudes,
car, sur le point d'être mère, la malheureuse
femme a ressenti une fort violente commotion.
21 Mme David, 31, rue de Neisy, contusions
multiples.
Son fils, le jeune Louis David, Agi de neuf
ans, blessures aux jambes.
Mme Khse Quyon, 10, rue de Villemomble,
blessures aux reins.
M. Buiseon, 26, rue des Cultures, blessures
à la jambe gauche.
6* M. Blampain, 40, rue de la Gare, contusioas
multiples et blessures au pied gauche.
't· M. Guillet, eftef de gare, blessures au ge-
nou et à la jambe droite.
8* M. Migeoo, rue des Berthauds prolongée,
blessures aux jambes.
9' M. Guignet, li, rue Paul-Cavaré, blessures
aux jambes et contusions aux hanches.
t0' Mlle Regnault, avenue de la Républi-
que, luxation du pied gnoehe.
M. Levasseur, 15, rue de rEglise, pied droit
brisé.
12- M. Gouillard, rue Saint-Denis, 22, bles-
sures aux jambes.
13' M. Alfred Froment, 19 bis, rue Saint-Denis,
contusions graves il l'épaule et dans le dos.
M. Mauregard, 8, rue des Carrières, contu-
aiaûS- icx. rçin«.
contusions multiples.
16' M. Chalet, 60 ans, 9, rue Saint-Claude,
blessures au visage et aux jambes.
17* Mme Geneviève Robert, dE ans, il, rue
d'Avron, contusions multiples.
la* Mme Chalet, 25 ans, 9, rue Saint-Cfaude,
contusions aux jambes et douleurs internes.
19° Mme Rosalie Roui llet, 50 ans, ruade Neuilly,
blessures au visage et contusions.
20* M. Chouard, 19, rue de Paris, contusions
molUptes.
21- Mme Gruson, rue de Bretagne, douleurs
internes.
Les Constatations
Dès qu'il en eut terminé avec le ciSDiaiement
et les soins à donner aux blessés, NI, Clémeut
avertit par téléphone M. Lépiue, préfet de po-
lice. et M. Hffrbaux, procureur de la République,
de l'accident qui venait de se produire et pre
téda à une première enquête, afin d en recbar-
cher les causes.
Il entendit sur place divers témoins. M. rm-
der, et ceux de ees employés qui dirigent la
construction du cirque, ainsi que plusieurs per-
sonnes qui avaient vu l'accident se produire.
Tous sont unanimes à déclarer que le cirque
avait été édné aussi solidement que les autres
jours et que toutes les précautions avaient été
prises. M. Pinder et ses employés ne peuvent
s'en expliquer l'etfondrement.
Aux premiéres heures du jour le magistrat
accompagné de M. Carrié, archilocta de la pré-
lecture, a visité remplacement du cirque, sur
lequel ou a trouvé un tas d'objets disparates,
chapeaux, bottiaes gants, cannes, parapluies,
abandonnés ou perdus par les spectateurs au
milieu de l'affolement général.
Il résulte des premières constatations faites
que l'accident doit être attribué à l'installation
du cirque sur une place où le sol, très argileux,
était devenu, par suite des pluies abondantes de
ces derniers temps, trop humide et trop mou.
Par suite, les V qui supportaient le plancher
auront glissé dans le terrain détrempé, oscillant
tous dans le m6me sens, sous la poussée et le
poids formidable des trois cents spectateurs
apeurés.
Après avoir procédé a ces constatations, M.
Clément a fait garder par des age«ts les diffé-
rents matériaux de l'échafaudage écroulé, ailn
que nul n puisse toucher avaut la visite du
parquet.
Dans l'aprèa-midi d'hier, M. Boursy juge
d'instruction qui a été chargé de suivre cette
affaire, s'est rendu à Rosny accompagné de M.
Dcgeorge, expert au tribunal, qui a procédé
immédiatement à ses recherchas.
Le juge a en méme temps chargé le docteur
Soeauet de visiter tous les blessés.
De son côté, M. Lépine, préfet de police, a
recommandé à M. Clément de s'enquérir de la
situation de chacun de ces derniers et de lui
fournir un rapport immédiat lui signalant ceux
d'entre eux qui auraient besoin de secours.
Ajoutons que M. Pinder a remis à M. Descroix,
maire de Rosny, une somme de 1,000 francs des-
tinée à venir en aide aux blessé» les plus néces-
siteux.
LE SERVICE DE deux m
La question de la réduction du service
militaire était posée trop nettement dans le
Parlement et devant l'opinion publique pour
qu'il ne fût pas nécessaire que le gouverne-
ment prit une attitude en s'inspirant à la
fois de la sécurité nationale, dont il a la
garde, et du désir d'alléger le poids si lourd
de l'impôt du sang.
Pour tous les hommes au courant des
obligations imposées à un pays pour que
son armée soit forte, la diminution du temps
de service a pour contre-partie indispen-
sable la constitution d'un noyau de vieux
soldats, destinés à encadrer les conscrits et
l'ex-polieier cherchait, dans ce Sot d'as-
sertions et d'accusations, à démêler le vrai et
le faux.
Fanny, c'est certain, y mettait encore sa
passion et aussi sa rancune d'autrefois.
Et le vieux Bistour se disait
Voyons. voyons. si c'était l'enfant de
Rertin. il l'aurait légitimé en se mariant
avec la mère.
Si c'était un enfant de sa maîtresse. un
enfant qui ne fût pas de lui. mais nom d'un
chien, plutôt que de se dire son oncle. ce
qui doit faire crever de rire tous les gena
qui les connaissent. il l'aurait également
reconnu. et une fois légitimé. ça aurait
fait un petit Bertin. C'est limpide. c est
clair comme de l'eau de roche.
L'histoire de cette soeur doit être vraie.
Et Il demandait à Faony
Alors. il disait qu ette était morte. la
mère du petit Jean 1
Oui. et que si la petite blande était en
noir, c'est qu'elle portait encore le deuil de sa
soeur.
Cette saeur serait dose morte. tout de
suite après avoir misée petit au monde t.
Ah dame. le gosse, je vous dis, n'a-
vait pas plus de cinq ou six mois, Depuii
que la petite était arrivée cité des Clémati-
tes. et il y avait déjà quelque temps. on
l'avait toujours vue avec le poupon. et toute
seule avec sa vieille bonne. Ah! oui, pour
sûr, il aurait fallu que l'autre se fût dépêchée
de mourir. au moins en couches.
Mais tout ça, je vous dis, des blagues.
Bistour ne jugea pas aécetsaire de la con-
tredire. et peûusat que son tic voyageait de
sa bouche à son oreille
Enfin. cette Taveraier. celle du pein-
tre. Tu ne sais rien de sa famille
Non. Mais puisqu'ils sent mariés. c'est
facile savoir. Le cencterje de la me Captai
à assurer le recrutement das sous-ol Sciera.
On estime que le nombre de ces rengagés
doit s'élever au chiflre de hom mes,
sous peine d'emousser l'épée de la Fraace.
Il semble qu'il faudrait, en même temps»
supprimer las dtspenses qui sont une et .11-
idées d'égalité d'autant plus que ce sys-
tème a eu pour résultat déplorable d'inon-*
der la France de jeunes gens à diplômes
variés, obtenus pour ne faire qu'un an au
régiment. Ces dispensés, soustraits au com-
merce et à l'industrie, ne savant que faire
de leurs parchemins et sont des forces vive*
perdues pour notre pays.
On assure que le ministère va demander
au Sénal de rétablir un crédit, disjoml a la
Chambre, et qui était destiné oflrir des
primes de rengagement de simples sol-
dats, dont la présence sous les drapeaux
permettrait d'envoyer en congé uu nombre
égal de soutiens de famille.
Si cette expérience réussit; si on ob-
tient aisément des rengagements, on pour-
rait alors proposer le projet de loi abaissant
i1 deux ans la durée du service.
La nation ferait aveo joie un sacrifia»
d'argent pour avoir dans les régiments de»
soldats satisfaits d'y ôixe et pour rendra
plus tôt à l'usine, à l'ataliar, au champ, self
(ils qui ne se destinent point à être mili*
tair«t> en temps de paix.
Assez riche jadis pour payer sa gloira,
la France peut s'offrir is luxe d'avoir
50,000 rengagés.
LA MICARÊME
Les pronostics fâcheux ont été réduit* à néant.
et les fête d'hier ont eu nu plein suocen. Dès les
premières heures du jour le soleil s'est moulré,
radieux, chassant laiu devant lui les dernières
brumes et les derniers frimas. Nous avons été
gratifiés d'une véritable journée de printemps:
l'illusion eût été complète si les arbres de tien
boulevards avaient it:\ÎHu leur verte parure;
mais, hélas, le léi;endaire marronnier lui-mêrna
est en retard cette -"̃-̃̃ ̃ ne laisse voir encore
aucun des bourgs Uis avec impatience.
Du soleil, des «ni.
sur les boulevards ni lUua !ce rues, une caval-
cade, mmgre peut-être, mais aux costumes irré-
{vroehableà, frais ut pimpants, il D'eu fallait pas
davantage pour l'amusement île* Parisiens, et
ih n'ont point failli à la ,)*>veu8e tradition, prou-
vent une fois de plus que Paris u'est pas seule-
ment la Ville-Lumiore, mais bien aussi la capl-
tale du Plait!ir.
Rien de plus curieux et de plus pitloresqtte
que l'organisation de la cavalcade dos halles et
marché».
Que d'anicroches imprévues Au dernier miw
menL, on n'aperçoit que le cautarier chargé du
confectionner les atours royaux a oublié de Il,,
vrer le costume de Sa Majesté, qui, désolée, st.
lamente, tendit! que des amis complaisants pu
tent à la recherche des vêtement C'était hr\jr
le cas de Mlle Baille, la gracieuse reine du
Temple. Puis c'est une confusion de vôtwnetï ts
la robe de don» Sol est égarée dans un paq uet
envoyé au roi Louis XIV, le reste est à. IVveivant.
Ah! quat métier pénible que celui d* com'œis-
sairel Enfin tout s'arrange. On est prêt. Le
char de la Heine n'est arrivé au reade»-vout«
qu'avec une petite heure de retard, Tant pis! on
marchera plus vite, pour rattraper le temps
perdu. Et l'on arrive ;un,il k onze heures du
matin. Déjà Tous les marchés se sont donné
rendes-vous aux Halles Outrales, dont le pavH-
lon 7 (fleurs et fruits) ea la résidence habituelle
de la Heine des reines, Mlle Poirier.
VISITE AU « PETIT PARISIEN
il convient d'être exact, et chacun s'emptttSMM»,
se place le eignal du départ est donné.
La première étape doit être marquée p*r une
visite à l'hOtel du Petit Pantitn, rue d'&Mhien
le comité des fêtes a tenu à venir nous uouaer
une aubaie et présenter ses élues.
Mais l'e*poir eet en partie déçu. Un accident
survient qui retiont en arrière le groupe def
Haltes et celui du marché Saint-Germain. Les
représentante du marché dn Temple, précédés
de la reine du marché des Carme», se népiwwit
de leurs amis et arrivent à deux heures moins
un quart rue d'Kagtuen, oh la circulation cet
biestût impossible. Lee chars et les landaus
occupent la rue omnibus et voiturea doivent
chercher un autre débouche. En toute bite,
M. Jean, officier de paix, organise un service
d'ordre et protège les reinea contre la curiosité,
évidemment sympathique mais un peu trop ta-
vahiMaote des habitant* du quartier.
MM. Perrin et Belloche, Mmes Jaeger et Ber-
trawd, membres du comité, aident Miles Home-
lotte et Baille à descendre de leurs char»;
tandis que dos biBcuits et des rafraîchissements
sont distribués Il ceux qu'une impitoyable con-
signe oblige a ne pas abandonner te cortège, un
lunch est servi dans le vaste h*H du premier
ftage. On félicite 1ea deux reines auxquelles des
fleurs sont offertes entre deux coupes de l'ex-
eeltent Champagne Lextra, avenue d>: lOpéra,
Un dernier toart et lea deux mue» sunt, reeou-
d ni tes avec le méme cérémonial à leurs chars
respectifs et le cortège se remet en route dans
la direction de la plane de la Concorda, où ûuit
« opérer la concentration du cortège.
Parmi nos autres visiteurs, signalons d'une
façon toute particulièrs le lavoir Tolbiac, du
treizième arrondissement. Le président, M. Char-
les Lelicorc, est venu nous présenter la reine et
vous dira tout de suite où le marlage s'est
fait., puisque vous avez cette chance que
déjù, dans ce temps-là, Hertin logeait dans
cette même maison. Et alors.
Oui, le truc de la mairie. Avec uae pièce
de vingt francs on trouve toujours quelqu'un
qui vous doane une copie de l'acte de ma-
riage, avec les noms, profession et domicile
des pères et mètres des conjotnts. Je Ole rue
Chaptal.
Interroger le concierge.
Oui. encore cent sous que c* va me
volatiliser.
Et avec un redoublement de son tic
Ah! elle m'en coûte. elle m'en conte,
cette affaire L..
Et quand vous saurez dans quelle mai-
rie.
Eh bleu, j'y vote. naturellement. C'est
à dire, non. il faudra attendre à demain.
parce que ce sera fermé tout à l'heure. AU 1
ce qu'on perd du temps. ce qu'on en perd.
Moi qui n'ai que huit jours. pas plus.
Pour faire quoi donc
Pour mener mon enquM* a Paris. à
Rome. et en Daûphiné.
Fichtre! tout ça en huit jours!
Je ne les ai pas même. li revient lui.
le client. mardi prochain, à quatre heures.
oui, comme aujourd'hui, de quatre à cinq.
Il faut que mon dossier soit là. tout prêt.
au net.. Ça prendra bien vingt-quatre heu-
res. Je suis débordé. je me noie.
Il y eut tout à coup une formidable bataille
entre sa bouche et son oreille.
Et brusquement
Ecoute Fanny, As-tu envie de gagner.
non pas cent sous. mais eeat francs.
Eh bien, mon vieux, tu parles.
(A .vivre.) PAUL Bkrtnat.
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