Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1901-03-16
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 mars 1901 16 mars 1901
Description : 1901/03/16 (Numéro 8905). 1901/03/16 (Numéro 8905).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/05/2008
VINftT-STXIftME ANNÉE. No 8905
Le numéro S
SAMEDI MARS
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LES ̃ immsciiits wo w tustwt* Ht sont ns_*tw>i_miâ^Êï
Dernière Edition 1
L IE
Commerce Maritime Allemand
La marine de commerce allemande est
née en 1867, après l'occupation de Kiel et
la guerre du Schteswig Holstein coutre le
Danemark. A ce momeut, l'union douanière
germanique fut fondée et la flotte mar-
chande reçut un pavillon unique, comme
signe distincHf.
Mais ce n'est qu'après les événements de
qu'elle a pris l'essor considérable au-
quel nous assistons, qui dépasse les prévi-
pions et qui alarme les intérêts anglais eux-
mèmes.
Les dernières statistiques indiquent en
effet que lA part des diverses nations, dans
le commerce du monde, est de 17.50/0 pour
l'Angleterre, ii.7 0/0 pour l'Allemagne,
9.6 0/0 pour l'Amérique, 8.2 0/0 pour la
France. Les Aflemartds ont conquis le se-
coud rang et ils ne paraissent pas disposés
à s'arrêter là.
Ce résultat est surprenant, lorsque l'on
songe aux conditions du littoral allem.iud, à
qui la nature n'a pas prodigué ses faveurs.
Les ports de la Baltique sont bloqués, en
hiver, par les glaces et, pour les atteindre
il fallait franchir, les difficiles détroits du
Sund ou des deux Belts, parsemés cl'écueits.
Quant d la côte étroite au fond de la mer
du Nord, comprise entre la Hollande et le
royaume Danois, elle est basse, souvent
dans la brume. Elle constitue cependant la
seule porte véritable et permanente de l'Al-
lemagne sur les Océans.
Il y a un demi-siècle encore, le com-
merce s'arrêtait, sur l'Elbe et sur le Weser.
pendant les mois rigoureux. La navigation
cessait, parce que les glaces fermaieni l'ac-
cès des villes. Hambourg semblait s'endor-
pur jusqu'au réveil priutanier.
Aujourd'hui, tout cela a été changé par
la volonté et le travail de l'homme. Des dra-
gues puissantes ont creusé les rades et les
cours d'eau des bateaux brise-glace, en
grand nombre, permettent la circulation des
navires en toute saison des docks flottants,
des bassins de radoub rendent facile la ré-
paration des plus grands paquebots.
A Hambourg et à Brème, situés assez
loin de la mer, on ajouta Cuxhaven et Bre-
merhaven, comme nous avons fait nous-
mêmes A Saint-Nauire adjoint a Nantes,
afin de rapprocher de l'embouchure de
vastes établissements maritimes.
Des quaia, armés de grues électriques
des magasins gigantesques desservis par
des voies ferrées des chantiers de cons-
truction établis sur les berges tout tut mis
en œuvre, en un mot, pour suppléer à ce
qui manquait et pour offrir des débouchés
à l'industrie.
Ce n'est pas sans de grands sacrifices
d'argent que l'Allemagne a accompli cette
transformation.
En 1870, il existait ahantiers de cons-
truction pour la marine de commerce; on
en comptait 18 en 1880, 25 en il y en
a 39 en 1901.
Depuis trente ans, le nombre des ou-
vriers employés sur ces chantiers a passé
du chiffre de 2,800 à celui de 37,850. Si on
.ajoutait le personnel occupé aux travaux
accessoires, ébénisterie, cmrs, étoffes, mé-
tallurgie, on trouverait l'utilisation de 90,000
personnes.
Ces chantiers sont prospères, ils appar-
tiennent à des sociétés qui donnent des cti-
videndes rémunérateurs à leurs action-
naires. Sept d'entre eux sont outillés de
façon à pouvoir construire les plus gros cui-
rassés.
Eu temps de guerre, la flotte militaire
allemande trouverait là un concours pré-
cieux, d'autant plus qu'ils sont installés loin
de la mer, à l'abri de toute possibilité de
bombardement.
Venus les derniers sur
lemands avaient profile des enseignements
que leur donnaient les autres nations mari-
times. Ils avaient vu ce qui se passait en
Angleterre et en France; et ils avaient pu
éviter les fautes commues ou utiliser les
améliorations.
Si cela diminue leur mérite, puisqu ils
ont su ainsi éviter des pertes de capitaux
et avoir, du premier coup, un matériel
muni de tous les progrès modernes, ondoit
N, .io. Feuilleton du PETIT Parisien.
Mis^Tempêtê
GRAND ROM.XS INÉDIT
LA VOIX DU SANG
XIV (suite)
Monsieur pfstoar
la te Jts que tu ds tort d'être familière
-omipe ça. oR t'entendra un jour. et alors
nioa prestige.
comme ça des billets de cent francs. Je
le palper ce-
lui-là.
Qui. tu as aussi ton vice à nourrir.
ou plutôt à abrewer Eh bien, voici ce Jean
Tavemier, qui a vingt-deux ou vingt-trois
ans.
Oui. approchant cet age-là.
Qui vient de passer plusieurs années à
Rome. puisqu'il a eu le prix. Il n'y a pas
bien longtemps qu'il a pu revenir à Paris.
Ça tombe sous le sens.
Te charges- tu de me savoir en quatre ou
cinq jours ce qu'il a fait ici depuis son retour
de Rome?.
Vous dites qu'il demeure chez Rertin.
Oui. Ce que je veux savoir, c'est ses ha-
bitudes. les cafés qu'il fréquente.les gens
qu'il y,voit. et surtout. surtout ça, Fanny.
les petites femmes chez qui il va quelquefois.
Il faudra, comme vous dites, les inter-
viewer, celles-là.
Tu parles s'écrit l'ea-polieier en s'ou-
bliant 4 son tour. Et si, par hasard, il y en
reconnaître cependant qu'ils ont fait preuve
le perspicacité et d'esprit de suite.
Avec une méthode vigoureuse, ils ont
publié des statistiques précises, claires,
comprenant ta comparaison avec les grands
ports étrangers, en même temps qu'ils fai-
saient des lois d'après l'expérience acquise
par les autres.
La construction en fer et l'accroissement
des tonnages s'imposaient afin d'augmenter
les vitesses, d'emporter plus de oombusti-
bles,ce qui évite les relâches dispendieuses.
Il! sont entrés dans cette voie des leurs pre-
miers pas.
Aussi convient de signaler à tous les
patriotes français que, en 1832, Marseille
occupait le troisième rang parmi tous les
ports du monde, n'étant précédé que par
Londres et Liverpool, et Hambourg était
au septième.
En 1887, Hambourg a pris la place de
Marseille. Son tonnage, de 400,000 tonnes
cn 1850, a passé à 2,500,000 tonnes en
pour atteindre 9,000,000 en 1899; et comme
la sortie accuse des chiffres à peu près sem-
blables, on peut dire que de
tonneaux sont manipulés annuellement sur
les quais du grand port de l'Elbe.
An début, avant de construire elle-même,
l'Allemagne achetait des navires en Angle-
terre Pour s'affranchir de ce tribut, les
armateurs avaient le soin de stipuler dans
leurs «outrats qu'on leur livrerait les..plan*.
ave«; le bâtiment, ainsi que tous les détails
de construction.
De la sorte, on eut de bons modèles
que l'on put perfectionner à loisir, d'autant
mieux que l'on avait eu le soin d'envoyer
de jeunes ingénieurs pour étudier et tra-
vailler dans les chantiers étrangers. Bientôt
ils furent en état d'en remontrer ù leurs
professeurs britanniques.
Une chose fort intéressante que nous
n'avons pas encore en France existe à Bre-
merhaven. C'est « l'Expérimental dock
Ou sait l'importance de la forme d'une
carène pour les qualités nautiques et la vi-
tesse d'un vaisseau suivant la courbe de
ses lignes d'eau, il tend les flots aisément ou
il creuse un gros sillon liquide qui monte
cemme un bourrelet à l'avant.
Dans a l'Expérimental dock il existe'
un canal d'eau très claire, filtrée même, qui
a cent cinquante mètres de long, six de
large et quatre de profondeur. Au-dessus,
roulant sur des rails, se promène une plate-
forme mue par l'électricité, à des vitesses
qui varient à volonté.
Avant de mettre un navire sur les chan-
tiers, on a fait un moule ayant, en petit mo-
dèle, la carène que l'on veut obtenir, dans
laquelle on coule de la paraffine très épurée.
On obtient ainsi, en paraffine, un dimi-
nutif du bâtiment à construire, que l'on fixe
à la plateforme et que l'on fait mouvoir dans
l'eau. On le promène alors le long du canal,
ce qui permet les observations les plus dé-
licates.
Au centre de la plateforme et dans l'inté-
rieur se trouvent des appareils enregis-
treurs et des appareils photographiques qui
inscrivent avec précision les moindres inci-
dents de !a marche. Les ingénieurs voient
ainsi si leurs prévisions sont confirmées ou
s'il faut faire des modifications à leur plan.
On étudie de la sorte, pour la construc-
'tion de tout grand 'navire, soit paquebot
transatlantique, soit vaisseau de guerre, la
résistance des carènes, la forme des hélices,
etc., et l'on évite, en les corrigeant, des er-
reurs qui se paient toujours fort cher, rien
ne coûtant plus que de s'être trourpv, en
fait de construction navale.
•••
C'est par de minutieuses observations de
ce genre que les Allemands sont arrivés à
posséder actuellement les deux plus grands
paquebots faisant la traversée des Etats-
Unis et qu'ils ont arraché aux Anglais le
record de la vitesse. Au mois de septembre
le Deuhchland a traversé l'océan At-
lantique en cinq jours et huit heures.
Ce bourrelet d'eau, diminué ou même
~cvTï3"& Tarant, c'est une meilleure utilisa-
tion de la force de la machme, puisque la
puissance est dépensée pour pousser le bâ-
timent en avant et non pour élever et agiter
inutilement les molécules liquides.
La construction anglaise a été sensible-
ment atteinte parlaconcurrence allemande.
Au commencement de 1899, le tonnage des
bateaux en chantiers, en Angleterre, était
de tonnes. Un an après, il s'éle-
avait une qui fût tout à fait madame Tavernier
de la main gauche.
Oui, il n'y aurait plus besoin d'aller bien
loin pour savoir ce qu il a dans son sac.
Pour connaître le fonds et le tréfonds. fit
Bistour se souvenant des paroles de Lucien.
Et n'ayez pas peur.. Si elle existe, celle-
là, je la rejoindrai. Et si je la rejoins.
Tu sauras lui délier la langue ?
Camme vous dites, patron.
Alors, je vais rue Cnaptal. et puis de-
main matin à la mairie. Et puis. nous ver-
rons.
Itais, faisait-il en levant les bras au ciel et
en menaçant terriblement son oreille des as-
sauts de sa bouche. mais ce que je vais être
obligé d'en gaspiller. de la galette
Lo lendemain matin, l'affaire était dans le
sac.
Pour ringi francs dame^ la clef d'or,
Bïstour avait obteuu une copie de contrebande
du registre de l'état civil du neuvième arron-
dissement.
Et il était revenu tout courant rue des La-
vaiidièrea -Sainte-Opportune où l'attendait
Fanny.
Ça y est Michel Bertin, né à Provey-
sieux, canton de Grenoble. de Jeanne Sor-
.bier, épouse de Denis Bertin, propriétaire-
cultivateur. qui ont signé avec les époux.
Tu vois, ils étaient vivants, tous deux.
et ils étaient venus à Paris.
Et elle?
Eh bien, elle Germaine .Tavemier fille
d'Adeline Despréaux, épouse de François Ta-
vernier de son vivant banquier 4 Paris. tous
deux décèdes.
Et pour le petit.
Le concierge de la rue Chaptal. encore
cent sous que ça m'a coûtés. m a confirmé
qu'en effet il était né à Proveysieux. chez
les Parents de notre Bertiu. seulement, il
vait à 1,200,000 tonnes. Comme nous ne
pouvons pas, malheureusement, nous figu-
rer que nous avons profité de cette diminu-
tion, il faut conclure que la différence est
allée à l'Allemagne.
L'action du gouvernement est venue en
aide à l'initiative privée avec une extrême
vigueur. Hambourg a bénéficié trois fois de
grands travaux publics. En 1897, on y a dé-
pensé 20 millions, et 34 en 1898.
A Brème, la dépense, depuis quelques
années, s'est montée à 37 millions à Stet-
tin, 15 millions pour le port et 39 pour les
canaux allant à la mer; à Lubeck, 6 millions
pour les quais et 20 pour les bassins à
Dantzig, 11 millions.
Dans le travail du rapporteur du budget
français, pour le ministère du commerce,
on trouve que le port de Hambourg a été
amené à sa prospérité actuelle par une dé-
pense totale de 380 millions.
Il convient de remarquer que les Aile-
mands font des dépenses de celte nature
par grandes masses, afin d'améliorer à la
fois le port lui-même, ses passes, ses bas-
sins, son outillage, les voies de communi-
cation, de sorte que l'armement, les répara-
tions, les chargements, se fassent avec le
maximum de rapidité.
Le temps est de l'argent, en marine plus
que partout ailleurs. Il était bon de voir ce
qu'a fait l'Allemagne, au moment où la
question des travaux pour nos ports est
soumise au Parlement par le projet du gou-
perdre; nous n'en avons perdu que trop.
JEAN FROLLO
NOUVELLES COLONIALES
LE CAPITAINE JOALLAND
On mande de Marseille
Le Tibet, de la compagnie Fraissinet, est ar-
rivé hier après-midi, venant du Dahomey. Il
gent, arrêta Samory, et le capitaine .loalland,
(lui réorganisa la mission Voulet-Chanoine et la
dirigea vers le lac Tchad.
Noua avons eu avec le capitaine Joalland un
instant d'entretien. Cet officier a conclu plu-
sieurs traités avec les cnefs de la région du
Tchad, dont les tribus sont il ce'te heure com-
plètement paciliées et acquises à notre influence.
On sait qu'après avoir pris part à la lutte con-
tre Rabah, le capitaine Joalland revint à K»nakry,
où il fut interroge par le commandant Laborie
au sujet du drame de Zinder.
C'est encore le capitaine Joalland qui a ramené
à Porto-Novo les restes du capitaine Cazemajou
et de l'interprète Olive.
Le capitaine Joa!land a été reçu à Marseille
par le capitaine Meunier, blessé aux côtés du
colonel Klobb. Il part demain pour Paris, où il
sera reçu par les ministres des Colonies, de la
Uuerre et de 14 Marine.
CONCESSIONS HABILES
On avait pu espérer la fin de la grève
de Montceau-les-Mines, grâce aux légères
concessions faites par la Compagnie sur la
question des salaires, et malheureusement
le conflit a rebondi avec une force nouvelle,
par suite de l'avis que tous les ouvriers ne
seraient pas repris immédiatement.
Les mineurs n'ont pas admis que la Com-
pagnie pùt ainsi procéder à de nombreux
renvois, en donnant pour raison qu'elle
avait besoin de moins de bras jusqu'à nou-
vel ordre. Dans un élan de solidarité, qu'il
convient de ne pas méconnaître, ils ont dé-
cidé la continuation de la lutte.
L'ordre matériel ayant été respecté jus-
qu'à présent, ce qui donne de la force
morale aux revendications ouvrières, on se
demande si la Compagnie, n'est pas mal
inspirée en se refusant à reprendre tout le
monde de suite, ce qui, en définitive, se
résumerait pour elle dans un sacrifice d'ar-
gent.
La Compagnie est plus riche que les ou-
vriers. Elle supporterait mieux qu'eux une
charge financière, lui coûtant d'ailleurs
moins cher que la prolongation de la grève.
Gouverner, c'est transiger, c'est tenir
compte des difficultés, c'est faire la part
des nécessités.
Dans une démocratie on ne doit pas et on
ne peut pas négliger les sentiments d'union
entre ceux qui gagnent péniblement leur
vie, parce que ces sentiments soat respec-
tables.
Du moment où la grève ne repose plus
que sur ce différend, la Compagnie serait
habile en calculant moins et en écoutant les
raisons du coeur.
Nous en dirons presque autant de la si-
tuation de Marseille, où les patrons ont pris
une attilude inflexible.
n'en sait pas plus long, cet homme. jamais
on ne parle de cette sœur de madame Bertin
dans la maison.
.Alors,moi,daredare,jefileàProveysieux.
J'y trouverai bien l'extrait de naissance de
notre homme, quand le diable y serait Et
puis, dare dare encore, je m'offre un aperçu.
ah! bien sommaire. bien sommaire. de la
ville de Romulus. Toi, je te donne rendez-
vous samedi, et j'espère que d'ici là tu n'au-
ras pas perdu ton temps, hein?.
Si je ne trouve rien, c est qu'il n'y aura
rien.
II y a toujours quelque chose, Fanny.
Ah si tu me dénichais une petite amie un
peu sortant de l'ordinaire. ou une liaison
avec une femme mariée. c'est ça qui ferait
bien dans le dossier.
Et puis. si tu as le temps et tu l'au-
ras va doue un peu fouinasser pour savoir
quelque chose sur un banquier Tavernier..
décédé depuis vingt-trois ans.
Laissant deux filles.
Naturellement. il y en aurait eu au
moins deux.
Ça va bien. Je sais un endroit où on me
donnera des tuyaux là- des sue.
Où donc?
Ne vous inquiétez pas, c'est des gens
que vous ne connaissez ni de vue, ci de nom.
Ah tu en connais, toi, des usines à po-
tins. tu en connais.
Est-ce que vous vous en plaignez T.
Non.
Alors. et mes c*nt francs?
Eh bien, Fanny. à mon retour. quand
tu le* auras gagnés.
Ah non. l'usage de la maison c'eit de
payer moitié d avance.
Biatour eut un aller et retour de son tie.
Ah tu ferais le diable capot, toi. Tiens,
voilà cinquante francs. Et ne commence pas
par te griser avec.
Qu'ils aient tort ou non dans le fond, ils
e trompent, lorsqu'ils se refusent à tous
KHirparlers.
Au vingtième siècle, l'autorité du patron
ie s'impose plus comme autrefois. Il ne
uffit pas d'affirmer que l'on est le maître
m doit se concilier l'opinion publique, en se
nontrant le plus sage.
L'AFFAIRE BÛFFET-DÊROUlEDE
Lausanne, 15 mars.
Pendant toute la soirée d'hier, les ail ees et
venues de MM. Déroulède et Buflet et de leurs
émoins ont été l'objet d'une surveillance inces-
sante de la part de la sûreté, qui ne les quitta pas
in instant.
M. Déroulède se rendit en voiture, vers dix
heures, sur la route de Monrepos oú se trouve
la maison de campagae d'un de ses amis mais
celui-ci étant absent, M. Déroulède reutra il
Ouchy.
Une réunion des témoins a eu lieu hier soir, à
minuit, à l'hôter Beau-Rivage. Après cette ton-
férence, ils ont arrêté les termes de la conven-
tion suivante
En conformité du procès-verbal ci-dessus
(déjà publié dans les journaux) les quatre té-
moins se sont réunis à Ouehy-Lausannc auprès
avoir pris les plus minutieuses précautions pour
assurer le secret de la rencontre entre les deux
proscrits. Toutes tes dispositions étaient prises
pour que les adversaires Tussent mis en pré-
sence vendredi matin, quand un double arrête
d'expulsion leur fut siguitlé sous menace d'ar-
L'hôtel où nous nous tenons est cerné et nous
avons dû reconnaître que désorntais partout où
nous essaierions de nous rejoindre, nous trou-
verions les mémes causes d'empêchement.
A l'origine, le duel était exclusivement poli-
Ittwle et la nfoiihViaAUi plé-
biscitaire Paul Deroulède et le royaliste André
Buffet, amenés sur le terrain pour l'affirmation
de leurs divergences politiques.
Dans ces conditions matérielles et morales, en
présence du cas de force majeure, les soussignés
jugent l'honneur saut etdéclarent l'incident cios.
Pour Ni. Buffet Pour M. Déroulede
DE CASSAGNAC, Barrés,
DE BANEL. Dëvillkrs.
Le département de police avait enjoint à M.
Déroulède de quitter la territoire vaudois ce ma-
tin a huit heures. Mais il a obtenu de rester jus-
qu'à dix heures et estparti à dix heures et demie
pour Be.rM. Les agents de la sûreté ont pris
place dans le même wagon.
M. Déroulède prendra la route Berne-Lucerne-
Sair.t-Golhard et Milan.
M. Butlei est parti ce matin avec ses témoins,
à huit heures quinze, pour Bâte.
Lausanne, 15 mars.
Le texte de l'arrêté d'expulsion sitïiùtie à
MM. Déroulède et Buffet n'a pas encore été com-
muniqué à la presse.
On croit savoir cependant que cet arrêté les
invite simplement, vu les circonstances, à quit-
ter le territoire avant vendredi, huit heures du
Sur sa demande, M. Déroulède a été autorisé
à attendre le train de 10 heures 18. Il est parti
accompagné de sa sœur, de ses amis et de Quel-
ques journalistes, ainsi que de plusieurs agents
de la sûreté vaudoise. qui ont pns place dans le
wagon..
Un certain nombre de curieux assistaient au
départ.
Berne, 15 mare.
M. Di'ronlide est arrivé à Berne à i heure 13,
accompagne de sa soeur et de quatre amis.
Le directeur de la police a conféré avec lui à
%f. De'roulèHc est descendu à l'hôtel Beflevuc.
Il repartira probablement ce soir pour l'Itale.
MOUVENEN1_JUDICIJURE
Les ministre se sont réunis hier matin, à
t'Eiysée, sous la présidente de M. Loubet.
La séance a été consacrée à l'expédition des
affaires courantes. Le garde des Sceaux a fait
signer le mouvement judiciaire suivant.
Sont nommés
Conseiller A LA COUR OE cassatioh M. Moras,
procureur général à Lyon.
Président dk CHAMBRE: a Pans, M. Poupardin,
conseiller à la même cour.
Conseillers à Paria,MM. T,aneynerDubreuiI,
Proal, Weil, Naudin, Jambois; à t.yon, MM.Gra-
tuïcGenevey, Brousse.Martin à Amiens, M. Mil-
let, conseiller à iNancy.
Vice-présidents a laSeine, MM. de Cardailhac,
de Iiéhenn- Morisse.
Avocats atNiiiiAUX à Paris, M. Fabre; à Be-
sançon, M. Thunet; à Orléans, M. Drioux.
Présidents DE chambue à lliom, M.Depeiges;
à Toulouse, M. Martin à Pau, M. Magescas à
Lyon, !Il, Bussière.
Présidents à Toulouse, M. Tourraton à à La-
vaur, M. Costes; à Fontainebleau, M. Rollet.
Vice-présidents à Toulouse, M. Kosse; à
Lyon, M. Picon.
Juge d'instruction à Dunkerque, M. Gobert.
Procureur» génêhaux à Lyun. M. Auzière
à Limoges, M. CEnac; à Bastia, M. Noguerea.
Procureurs: à Mortagne, Ni. Millet, substitut
à Tours; à Beauvais, M. Péan à Montauban, M.
de Prat de Lestang à Moissac, M. Gouy; à Gien,
M. Uemangeat à Gap, M- Berlel à Bauge, M. de
la Bigne de Villeneuve; à Gex, M. Canet; à
Nyons, M. Clap; à Saint-Palais, M. Gacher; au
Havre, M, Bonne; à Dijon, M. Lefebvre à Lon3-
lc-Sannier, M. Henckei- il Baume, M. üodier.
Substituts à Kiom. M. Houx; i Caen, NI. Lau-
gée à Tours, M. Chotard à la Seine, MM. Scher-
dlia et Lefresne à la cour de Paris, NI. Peys-
soniiié: Valence, MM. Trouillier et Benoit, à
Montauban, M. Deithil à Saint-Gautitms, NI.
Pas de danger, les affaires d'abord.
Celle-là surtout. Parce que'je paye. je
paye toujours Dieu! ce quïl m'aura coûté
et Tavemier
Et monsieur Bistonr, aidé de 'Fanny, se
hâta de faire une sommaire et minuscule
valise. un vieux sac de nuit plutôt qui moi-
sissait au grenier. où il bourra deux che-
mises, le liuge indispensable et bien peu de
chose avec.
Il n'était pas partisan d'un vain luxe, mon-
sieur Bistour. et puis il n'avait guère le
temps de songer à l'élégance étala pommade.
tl était bien trop pressé
Dans l' aprcs-midi, il partait par l'express.
Avec le rapide il aurait gagné deux heures.
Mais avec ce train-là, il pouvait prendre les
troisièmes et arriver quand même pour la
correspondance du trait du Dauphiné.
Dame, il n'était plus. il ne pouvait plus
être question d'un billet circulaire.
tl fallait aller et revenir par le plus court.
Adieu Nice. Adieu Marseille. Adieu les cata-
combes
Adieu aussi la réduction qu'on a alors sur
le prix des places
Mais il se rattrapait, ce Bistour. en «'of-
frant une bonne troisième et en se disant, une
fois installé dans son compartiment
Je reviendrai peut-être avec les reins un
peu sensibles. mais je reviendrai aussi avec
ma bonne galette. pas trop entamée. Et il
n'y aura personne pour y mordre avec moi.
Et alors. j'aurai peut-être le capital suf-
fisant pour attaquer ma grande martingale.
Celle où il y a des millions à gagner. à coup
Comme si on let avait!
Alors. si j'aile capital. j'aurai les mu-
lions
je les ai f.
Et pendant que le train le weouait à grande
vitesse, il voyageait, lui, dana le pays des
Paviô: à Bourgoin, Ni. Brouilhet: à Orléans, M.
Mousset à mois. M. Devin à Mantargis, M.Cra-
panne; à Lyon, MM. Choqueney, \'atlet, Long; (
il Nîmes, M. de Tizac il Marmande. M. Lajus;
à Grav, M. de Audreis; à Dijon, M. Guep«t. <
à à la Saine, MM. Ancelte, Poinccnet, <
Berr, Ganeval, Anssat à Lyon, M. Martia-Jau-
bert; à Bayeux, M. Dehayes à Be·est, M. Leray
à Saint-Brieuc, M. Legalle La Salle; à Albert-
ville. M. Lapeyre à Lintoux, Ni. LaITon; a >;isnt- 1
Orner, M. Trinquet; à Valenciennes, M.
à Tarbes, M. Lavernv à Castres, M. Vidai à
Lavaur, M. Rives à CaslelaarrasMn. M. MirabtH
à Avallon, Ni. Javat; à Sainte-Mfnehould. M.
Bovcr; à "IyonF, M. Treillard-Ohambon; a Uex.
M.'Aubertot; à Parlhenay. M. Merlaud A Brcs-
suire. M. d'Ilaucour il Montpellier, M. Frac net
à Lodève. M.Goulard; à Uirgcutwre, M. Picard;
à Fontainebleau, M. Dupuis à ïoaaerro, M. uer-
main à Baume, M- 6outoa.
Par un autre décret. M. Banneton,
à Hiom.'est nommé chevalier de la Lcgwa a hon-
neur.
LES EXERCICES
Ce matin ont eu lieu, à Nogent-sur-Seine et à
Arri£-siir-Auhe, les expériences de ravitaille-
ment que nous avons annoncées,
A Nogent, les opérations anl été dirigefts par
un sous-intendant militaire a Arcis, «-est NI, Gré-
goire, préfet vle l'Aube, assisté de M. Dulx>st, se-
crétaire gènéral.
Cet exercice, dans loquel certains trembleurs
ont voulu voir l'indice d'une situatiun troublée,
avait pour but de s'assurer des conditions dans
tailler les armées au moyen d'achats dans le
pays et du fonctionnement régulier des rouages
préparas dès le temps de paix.
Chaque déparie me u tposstido, prépare à ee,
un comité de ravitaillement dont le président
naturel est le préfet. Ce comité a été rtuni avant
pour fts.er te prix des céréales, blé et
avoine. Ou a pris nomme base la mercuriale des
principaw marchés de la région: Troyes, !>io-
genl-sur-Seini! et Arcis-sur-Aùbe. Pour engager
les cultivateurs à vendre, on a augmenté je
prix dans une luRvre proportion. Ainsi Irt blé
vaut en ce moment la francs, on le paiera V.i 'M)
l'avoine qui vaut 19 75, sera payée 19 fi-,
Les maires des communes choisies pour I ex-
périence ont été prévuuua par le préfet qui a,
en ntëmo temps, fait ressortir le caractère pure-
ment expértmenUl de l'opératioa, alln de cal-
mer les appréhensions s'il s'en formulait. Jeudi,
vendredi et samedi, lea présidents des centres
de réceptions à Nogent, M. l'agent-voyer en
chff; à Ârcis, un honorable commerçant, sont
allés 5'assurer les communes choisies qu'Us
pourront trouver les quantités nécessaires. Dans
Ie cas où les stocks seraient épuises, ils s'adres-
seraient à d'autres centres,
Le samedi matin, la réception aura ln»u dans
les deux gares. rogent recevra !Il,) quintaux
métriques de blé Arcis quintaux de blé et
(V!ft quintaux d'avoine.
Pour chaque centre, on estime le nombre des
charrettes amenées ù 1Î>O. Les chefs de la ma-
nœuvre feront peser les sacs et paieront au fur
et à mesure.
de vous télégraphierai d'un des deux eentreq
pour vous dire comment la niàwu'uvns liliale
s'est accomplie.
EN ESPAGNE
La régente a signe le décret nommant capi-
taine général de Madrid le général Molto.
Un autre décret désigne le marqws Je lier-
rera comme ministre plénipotentiaire, à I île des
Faisans, pour délimiler, avec le représentant de
la France, la frontière des deux pays.
Les préfets récemment nommes ont pris congé
de la régente et vont gagner leurs postes.
On dit que les élections parlementaires auront
lieu du 20 au 30 avril prochain.
Madrid, mars.
Une dépêche de Barcelone dit qu'hier, pendant
les obsèques d'un ouvrier tué dans la dernière
émeute, les camarades du défunt sifflèrent la
geadarmerie. Celle-ci lit usage de ses armes,
mais le curé et les conseillers municipaux inter-
vinrent et prévinrent ainsi des désordres plus
graves..
Barcelone, 15 murs.
Hier soir a eu lieu un concert douué au théâ-
tre du Lycée, par l'Orphéon catalan.
On a chanté l'hymne catatan que le public a
fait répéter trois fois et a fort applaudi. Les
assistanta ont crié Vivent la Catalogue et
l'autonomie catalane!
Il ne s'est produit aucun incident.
MORT MYSTÉRIEUSE
(De notre corrttponaant pcrtUulltf)
Lyon, i5 mars.
Un régisseur d'immeubles de Lyon, Ni. Bau-
hct, avuït loué depuis plusieurs années ;t undame Thomasset, Agée d'une quarantaine d'an-
nées, un modeste logement de deux pièces situé
rue Duplat,
Cette darne était originaire de Pont-de-Veyle,
où elle possédait une petite propriété.
Obligée de s'absenter fort souvent, elle restait
parfois plusieurs semaines sans reparaître dans
son logement de la rue Duplat.
Elle recayait, la nuit, d'assez fréquentes visi-
tes aussi les voisins ne sétaient-ils pas inquié-
tés de sa dernière disparition, qui remonte à
cinq mois environ.
M. Bauhcl, ne recevant aucun paiement de sa
Jocataire malgré de nombreuses lettres de récla-
mations qu'il lui avait adressées, se décida à la
faire poursuivre. Il obtenait tout dernièrement
contre elle un jugement d'expulsion et cc inaUa,
à dix heures, un huissier se présentait rueDu[i!at.
chimères. emporté par son vice. sa pas-
sion. sa folie.
Le samedi suivant, ainsi qu'il l'avait an-
noncé à Fanny l,arrivxt. il réintégrait la rue
des Lavaudières-Sainte-Opportuae.
Son personnel au grand complet c'est-à-
dire Zéphyrin et Fanny l'attendaient de
pied ferme.
Il leur apparut sans crier gare, un peu
fourbu c'est vrai. mais gai comme un vieux
pinson.
Eh bien, fit-il en s'éhrouant, eh bien,
quoi de neuf, mes enfants?
Et comme ils ouvraient tous deux la bou-
che en même temps.
Non. toi dabord, Zéphyrin. Il faut
toujours commencer par la petite pièce.
Moi, patron, pas des tas de choses. En-
fin, la petite Kenaudin viendra mardi. Elle
serait même venue plus tôt. mai*
Compris. Eh bien, tu n'as pas été trop
maladroit. petit vaurien. tu finiras par de-
venir bon à quelque chose. Et toi Fattny.
Moi, oui, j'en ai, du nouveau.
Bon ou mauvais t
Plutôt bon.
Pour la grosse affaire ?
Parfaitement.
Alors. ne laissons pas refroidir. Viens
me raconter ça.
Vous ne voulez pas dîner avant?
Je binerai après. Si tu as été aussi vei-
narde qua moi, ça me fera manger ma soupe
de meilleur appétit.
Et quand ils furent dans le cabinet du pa-
Vous avez donc été content, ftt la vieille
coquiae.
Ça a marché sur des roulettes. Ces
vieux Bertin de Proveysieux. non. ils
n'étaient pas de force. ni le secrétaire de la
1 mairie non plus. Des bonimenta qui me te-
L'hui-sierp'tUait f*>' accompagner par m. au-,
*an. commissaire de polfte du quartier Belta-
x)ur Mais miellé ne fut pas la surprise des deux
"sitcurs, quand, après avoir fait forcer la porto»
t'entre. ils aperçurent. étendu sur te parques,
Il en complet état L'c décomposition, le corps d.
a malheureuse femme, revêtu seulement d'uae
Duns la pièce où se trouvait le cidnvre rf.maitî
an indescriptible désordre. La table itait ren-
versée tcs meubles ouverts et fracturés, Sur
planct" les débrfs d'une ;un
avait (le:; verres cassos,
i cou.h* i la partie supérieur- wd
faussée et la tablette fendue. tout semblait iildl-,
quer qu'une lutte s était livrée dans lapparta-,
"'m" Autean. commissaire de police, s'emnress*!
de «rév.-nir le parquet. Le procureur de la ne-i
publiq. -̃̃• • Ut lui-même sur les houx e*
irtstc pour procéder aux constatations uJédieo-
'̃̃̃ -̃̃' le décomposition dans le-
quel -ivre, celui-ci pu supro-
nOIU., < causes exactes de la mort.
Le ̃ rait transporter le cada-;
vre il médecine, où fautopsie a et*
Elle n'a rêvé! sur le corps de la malii«urws««
On suppose que Mme Thomasset aura »̃»̃.
combé rtu cour, d'une violente crise de folie al^
C°(>tJc"liypothèse expliquerait jusqu'à un çer-:
tain pont le désordre remarque daus la p»eco
où a été découvert le cadavre.
La sùraU continue néanmoias son enquête.
UNE MINE INONDÉE;
{De notre eorreiponttont particutter)
Noas avons relaté hier la eaUutrophe survende'
au puils Dolomten, a Hofihe-1«-M
Il est à craindre que le nombre des victimes,
soit supérieur au chiffre que ]'On avait paru re-,
douter tout d'abord. On parle aujourd'hui dW
qumze mineurs absents..
Aux noms rtue nous avons donnés ltier, il cou,
vient d'ajouter les suivants Jesn-Auloint" Kuure,*
Joseph Uamesfs, Pierre Visio, Pierre (iiie, Jules)
Pradon. Barthélémy Perrin, ce qui porte il. quia»,
te uombre de, mineurs disparas.
Les Premières ReeherélM1*
Lea recherches faites jusqu'ici pour retrouver'
les corps dc ces malheureux soûl rea'.éos au.,
résultat. V,
Les eri'iufites faites par les soina de la compa-,
gnie a leurs domiciles n'ont abouti qu'a donner
une tois de plus la triste certitude qu'ils eUienC
restés au fond de la mine-
Tout espoir de les retrouver vivants n'est ce-
pendant pas encore perdu. On rappelle, en effet,,
que, lors d'un accident analogue, survenu il y 1
bien des années, à ltive-de-Gi«r, où unc pochai
d'eau se vida dans les mêmes cunditions, plu-
sieurs mineurs restèrent pendant quatorze jours
bloqués rlans les galeries, et furent, après cott»
longue captivité, retrouvés vivants. Plus r6eem.,
ment encore, au même puits Dolomieu où s'est
produite 1" <>aia*lrophe d'hier, un mineur, pac,
suite d'un accident quelconque, resta qu»t*«
jours enseveli et lut sauvé.
Ce sont là des précédents qui donnent Il,\
ferme espoir aux ingénieurs, et, qui commu-
niquent aux mineurs qui travaillen au sauver
tage, un courage surhumain. f
La poche d'eau retenaat tes infiltrations dé
l'ancien puits de Rhins, qu'un ingénieur avait!
visitée la veilla, et à laquelle il n'avait rien re-|
marqué d'anormal, contenait environ sept mille!
mètres cubes d'eau.
Cette mas*© énorme, canalisée par les galerie»,
et dévalant par les fentes avec l'impétuosité d'usr
torrent, entraîna avec elle tout ce qui se trouj'
vait sur son passage.
Des scènes émouvantes se sont produites. Bar»,
thélemy Perrin, dont le frère est Kous-K«uver-
neur Il la mine. mais ne fait paspartïe du même,
poste, se trouvait près d'un autres mineur qui
put se sauver. Lorsqu'arriva la trombe d'eau,
Barthélémy Perrin, cramponné à une travers»
de bois, cria A motl Amoi! l'eau lu en traîne
Je vais lâcher prise •
Puis la voix se tut. Les forces avalent aban-^
donné le malheureux qui fut entralné par le'
courant. Son frère, apprenant l'iuondalion et
sachant que Barthélémy Perrin était dans la
mine, voulut, dans l'après-midi, descendre a son';
tour, mais il en fut empêché par 1;1 gendarmerie
du Chambon Feugeroliés qui gardait les abords.
du puits.
Les ingénieurs ont pu descendre dans les gale-
ries. On remarque sur les lieux de la cataKlro-'
phe MM. (;lasser, ingénieur do t'Etxt; Voisin,
directeur do la cumpagnie des milles de Hoche-;
la-Molière et Firminy Garand, ingénieur princl-j
pal; Challicarne, ingénieur divisionnaire, et WiiÇ.
les ingénieurs de la compagnie. Il
Le bruit caurt qu'un cadavre, dont I tdeoj|]£.
n'a pu être établie, a été retiré de la mine.
Les Travaux de Sauvetage
6 lieures soir'.
Toute la nuit dernière et pendant la journée
d'aujourd'hui, les travaux de sauvetage ont été
pousse.-i avec la plus grande activité, d'autan'
dIus que des ouvriers remontés du fond ont af-
firmé avoir entendu dans diveraes dirigions de4
appels, des. oria, des coupa frappés contrc les p»;
rois, ce qui a redoublé l'ardeur de chacun.
Les galeries <:Unt, dane certaine parties de.
leur étendue, ob-truées par de longues flaguef-
d'eau, et surtout par des amaa de sable, de dois"
de débris de toute nature, on est obligé d'entre-
prendre le déblaiement par les de' m ter,
avec de grands rn^nagementa. A osUfc
sont occupai huit hommes qui ee i, -4'rea,
cinq heures de travail. Lee owtéwaux entraîne*
par les eaux sont retirés par traits Dolomieu;
raient jeter à la porte. à coups de pied quel-'
que part. si j'osais les servir àun Parisien.
Ça prenait, Ça prenait comme si je leur av/tfj*
lu révatiijilfc du jour.
Ue sorte que.
Uu sûric que. notre jeune homme.
Le Tavernier'!
Oni. il est bien le neveu à Berttn. liff»
veu par alliance. attendu qu'il est né «e
Marguerite Tavernier. morte au même Heii
de Proveysieux (Isère), quelques mois
lui avoir donné le jour.
Et de qui?.
Oui. cest-il marqué sûr l'acte de aaJîï»
C'est bien où ça commence devenir,
intéressât: il est, ce garçon, inscrite l'état-
civil « n£ de pdre Inconnu, mademoiselle sa
maman ayant oublié de passer par la mairie.
Et, tu sais, Faony, ü y dea pères i%
connus» que tout le monde coanait excepté»
l'officier de l'état civil. Eli bien, cc-lui-UL
il n'a pas plus laissé de trace que si jamais ilf
n'avait existé. Le père et la mère Bertinf.
dont pas la moindre idée de ce particulier-là^
ils ignorent ttoa nom. Ils ne savent rio&
rien.
Et si je te dis «ra'ils ne savent rien^.
c'est que je les ai confessés à fond. Tu peur
t'en rapporter à moi. J"al fait du travail de
premiére classe. Notre jeune homme peut
en faire son deuil, jamais il n'aura Il,- plùisit
de faire la connaissance de l'auteur de ses?
jours.
Et si je vous disais que je le connais
peut-être, moi 1
Allon? donc!
vaudra bien ua supplément, ce petit
tuy«iu. Voila!
.{Aiuwre.) Paul Beutkai.
Le numéro S
SAMEDI MARS
ABONNEMENTS
PARIS et DÉPARTEMENTS Trois mois, 5 fr. Six mois, 9 fr. Un an, 18 fr.
On s'abonne sans trala «tans tous les Boréaux d« poslm
UNION POSTALE, Trois mois, 7 fr. 70. Six moi», fr. 60. Un an. 2j fr«
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ANNONCES
Les Annonces et Réclames sont reçues à l'OFFICE D'ANNONCEE
A Paris, Place de la Bourse (2* Arr.)
LES ̃ immsciiits wo w tustwt* Ht sont ns_*tw>i_miâ^Êï
Dernière Edition 1
L IE
Commerce Maritime Allemand
La marine de commerce allemande est
née en 1867, après l'occupation de Kiel et
la guerre du Schteswig Holstein coutre le
Danemark. A ce momeut, l'union douanière
germanique fut fondée et la flotte mar-
chande reçut un pavillon unique, comme
signe distincHf.
Mais ce n'est qu'après les événements de
qu'elle a pris l'essor considérable au-
quel nous assistons, qui dépasse les prévi-
pions et qui alarme les intérêts anglais eux-
mèmes.
Les dernières statistiques indiquent en
effet que lA part des diverses nations, dans
le commerce du monde, est de 17.50/0 pour
l'Angleterre, ii.7 0/0 pour l'Allemagne,
9.6 0/0 pour l'Amérique, 8.2 0/0 pour la
France. Les Aflemartds ont conquis le se-
coud rang et ils ne paraissent pas disposés
à s'arrêter là.
Ce résultat est surprenant, lorsque l'on
songe aux conditions du littoral allem.iud, à
qui la nature n'a pas prodigué ses faveurs.
Les ports de la Baltique sont bloqués, en
hiver, par les glaces et, pour les atteindre
il fallait franchir, les difficiles détroits du
Sund ou des deux Belts, parsemés cl'écueits.
Quant d la côte étroite au fond de la mer
du Nord, comprise entre la Hollande et le
royaume Danois, elle est basse, souvent
dans la brume. Elle constitue cependant la
seule porte véritable et permanente de l'Al-
lemagne sur les Océans.
Il y a un demi-siècle encore, le com-
merce s'arrêtait, sur l'Elbe et sur le Weser.
pendant les mois rigoureux. La navigation
cessait, parce que les glaces fermaieni l'ac-
cès des villes. Hambourg semblait s'endor-
pur jusqu'au réveil priutanier.
Aujourd'hui, tout cela a été changé par
la volonté et le travail de l'homme. Des dra-
gues puissantes ont creusé les rades et les
cours d'eau des bateaux brise-glace, en
grand nombre, permettent la circulation des
navires en toute saison des docks flottants,
des bassins de radoub rendent facile la ré-
paration des plus grands paquebots.
A Hambourg et à Brème, situés assez
loin de la mer, on ajouta Cuxhaven et Bre-
merhaven, comme nous avons fait nous-
mêmes A Saint-Nauire adjoint a Nantes,
afin de rapprocher de l'embouchure de
vastes établissements maritimes.
Des quaia, armés de grues électriques
des magasins gigantesques desservis par
des voies ferrées des chantiers de cons-
truction établis sur les berges tout tut mis
en œuvre, en un mot, pour suppléer à ce
qui manquait et pour offrir des débouchés
à l'industrie.
Ce n'est pas sans de grands sacrifices
d'argent que l'Allemagne a accompli cette
transformation.
En 1870, il existait ahantiers de cons-
truction pour la marine de commerce; on
en comptait 18 en 1880, 25 en il y en
a 39 en 1901.
Depuis trente ans, le nombre des ou-
vriers employés sur ces chantiers a passé
du chiffre de 2,800 à celui de 37,850. Si on
.ajoutait le personnel occupé aux travaux
accessoires, ébénisterie, cmrs, étoffes, mé-
tallurgie, on trouverait l'utilisation de 90,000
personnes.
Ces chantiers sont prospères, ils appar-
tiennent à des sociétés qui donnent des cti-
videndes rémunérateurs à leurs action-
naires. Sept d'entre eux sont outillés de
façon à pouvoir construire les plus gros cui-
rassés.
Eu temps de guerre, la flotte militaire
allemande trouverait là un concours pré-
cieux, d'autant plus qu'ils sont installés loin
de la mer, à l'abri de toute possibilité de
bombardement.
Venus les derniers sur
lemands avaient profile des enseignements
que leur donnaient les autres nations mari-
times. Ils avaient vu ce qui se passait en
Angleterre et en France; et ils avaient pu
éviter les fautes commues ou utiliser les
améliorations.
Si cela diminue leur mérite, puisqu ils
ont su ainsi éviter des pertes de capitaux
et avoir, du premier coup, un matériel
muni de tous les progrès modernes, ondoit
N, .io. Feuilleton du PETIT Parisien.
Mis^Tempêtê
GRAND ROM.XS INÉDIT
LA VOIX DU SANG
XIV (suite)
Monsieur pfstoar
la te Jts que tu ds tort d'être familière
-omipe ça. oR t'entendra un jour. et alors
nioa prestige.
comme ça des billets de cent francs. Je
le palper ce-
lui-là.
Qui. tu as aussi ton vice à nourrir.
ou plutôt à abrewer Eh bien, voici ce Jean
Tavemier, qui a vingt-deux ou vingt-trois
ans.
Oui. approchant cet age-là.
Qui vient de passer plusieurs années à
Rome. puisqu'il a eu le prix. Il n'y a pas
bien longtemps qu'il a pu revenir à Paris.
Ça tombe sous le sens.
Te charges- tu de me savoir en quatre ou
cinq jours ce qu'il a fait ici depuis son retour
de Rome?.
Vous dites qu'il demeure chez Rertin.
Oui. Ce que je veux savoir, c'est ses ha-
bitudes. les cafés qu'il fréquente.les gens
qu'il y,voit. et surtout. surtout ça, Fanny.
les petites femmes chez qui il va quelquefois.
Il faudra, comme vous dites, les inter-
viewer, celles-là.
Tu parles s'écrit l'ea-polieier en s'ou-
bliant 4 son tour. Et si, par hasard, il y en
reconnaître cependant qu'ils ont fait preuve
le perspicacité et d'esprit de suite.
Avec une méthode vigoureuse, ils ont
publié des statistiques précises, claires,
comprenant ta comparaison avec les grands
ports étrangers, en même temps qu'ils fai-
saient des lois d'après l'expérience acquise
par les autres.
La construction en fer et l'accroissement
des tonnages s'imposaient afin d'augmenter
les vitesses, d'emporter plus de oombusti-
bles,ce qui évite les relâches dispendieuses.
Il! sont entrés dans cette voie des leurs pre-
miers pas.
Aussi convient de signaler à tous les
patriotes français que, en 1832, Marseille
occupait le troisième rang parmi tous les
ports du monde, n'étant précédé que par
Londres et Liverpool, et Hambourg était
au septième.
En 1887, Hambourg a pris la place de
Marseille. Son tonnage, de 400,000 tonnes
cn 1850, a passé à 2,500,000 tonnes en
pour atteindre 9,000,000 en 1899; et comme
la sortie accuse des chiffres à peu près sem-
blables, on peut dire que de
tonneaux sont manipulés annuellement sur
les quais du grand port de l'Elbe.
An début, avant de construire elle-même,
l'Allemagne achetait des navires en Angle-
terre Pour s'affranchir de ce tribut, les
armateurs avaient le soin de stipuler dans
leurs «outrats qu'on leur livrerait les..plan*.
ave«; le bâtiment, ainsi que tous les détails
de construction.
De la sorte, on eut de bons modèles
que l'on put perfectionner à loisir, d'autant
mieux que l'on avait eu le soin d'envoyer
de jeunes ingénieurs pour étudier et tra-
vailler dans les chantiers étrangers. Bientôt
ils furent en état d'en remontrer ù leurs
professeurs britanniques.
Une chose fort intéressante que nous
n'avons pas encore en France existe à Bre-
merhaven. C'est « l'Expérimental dock
Ou sait l'importance de la forme d'une
carène pour les qualités nautiques et la vi-
tesse d'un vaisseau suivant la courbe de
ses lignes d'eau, il tend les flots aisément ou
il creuse un gros sillon liquide qui monte
cemme un bourrelet à l'avant.
Dans a l'Expérimental dock il existe'
un canal d'eau très claire, filtrée même, qui
a cent cinquante mètres de long, six de
large et quatre de profondeur. Au-dessus,
roulant sur des rails, se promène une plate-
forme mue par l'électricité, à des vitesses
qui varient à volonté.
Avant de mettre un navire sur les chan-
tiers, on a fait un moule ayant, en petit mo-
dèle, la carène que l'on veut obtenir, dans
laquelle on coule de la paraffine très épurée.
On obtient ainsi, en paraffine, un dimi-
nutif du bâtiment à construire, que l'on fixe
à la plateforme et que l'on fait mouvoir dans
l'eau. On le promène alors le long du canal,
ce qui permet les observations les plus dé-
licates.
Au centre de la plateforme et dans l'inté-
rieur se trouvent des appareils enregis-
treurs et des appareils photographiques qui
inscrivent avec précision les moindres inci-
dents de !a marche. Les ingénieurs voient
ainsi si leurs prévisions sont confirmées ou
s'il faut faire des modifications à leur plan.
On étudie de la sorte, pour la construc-
'tion de tout grand 'navire, soit paquebot
transatlantique, soit vaisseau de guerre, la
résistance des carènes, la forme des hélices,
etc., et l'on évite, en les corrigeant, des er-
reurs qui se paient toujours fort cher, rien
ne coûtant plus que de s'être trourpv, en
fait de construction navale.
•••
C'est par de minutieuses observations de
ce genre que les Allemands sont arrivés à
posséder actuellement les deux plus grands
paquebots faisant la traversée des Etats-
Unis et qu'ils ont arraché aux Anglais le
record de la vitesse. Au mois de septembre
le Deuhchland a traversé l'océan At-
lantique en cinq jours et huit heures.
Ce bourrelet d'eau, diminué ou même
~cvTï3"& Tarant, c'est une meilleure utilisa-
tion de la force de la machme, puisque la
puissance est dépensée pour pousser le bâ-
timent en avant et non pour élever et agiter
inutilement les molécules liquides.
La construction anglaise a été sensible-
ment atteinte parlaconcurrence allemande.
Au commencement de 1899, le tonnage des
bateaux en chantiers, en Angleterre, était
de tonnes. Un an après, il s'éle-
avait une qui fût tout à fait madame Tavernier
de la main gauche.
Oui, il n'y aurait plus besoin d'aller bien
loin pour savoir ce qu il a dans son sac.
Pour connaître le fonds et le tréfonds. fit
Bistour se souvenant des paroles de Lucien.
Et n'ayez pas peur.. Si elle existe, celle-
là, je la rejoindrai. Et si je la rejoins.
Tu sauras lui délier la langue ?
Camme vous dites, patron.
Alors, je vais rue Cnaptal. et puis de-
main matin à la mairie. Et puis. nous ver-
rons.
Itais, faisait-il en levant les bras au ciel et
en menaçant terriblement son oreille des as-
sauts de sa bouche. mais ce que je vais être
obligé d'en gaspiller. de la galette
Lo lendemain matin, l'affaire était dans le
sac.
Pour ringi francs dame^ la clef d'or,
Bïstour avait obteuu une copie de contrebande
du registre de l'état civil du neuvième arron-
dissement.
Et il était revenu tout courant rue des La-
vaiidièrea -Sainte-Opportune où l'attendait
Fanny.
Ça y est Michel Bertin, né à Provey-
sieux, canton de Grenoble. de Jeanne Sor-
.bier, épouse de Denis Bertin, propriétaire-
cultivateur. qui ont signé avec les époux.
Tu vois, ils étaient vivants, tous deux.
et ils étaient venus à Paris.
Et elle?
Eh bien, elle Germaine .Tavemier fille
d'Adeline Despréaux, épouse de François Ta-
vernier de son vivant banquier 4 Paris. tous
deux décèdes.
Et pour le petit.
Le concierge de la rue Chaptal. encore
cent sous que ça m'a coûtés. m a confirmé
qu'en effet il était né à Proveysieux. chez
les Parents de notre Bertiu. seulement, il
vait à 1,200,000 tonnes. Comme nous ne
pouvons pas, malheureusement, nous figu-
rer que nous avons profité de cette diminu-
tion, il faut conclure que la différence est
allée à l'Allemagne.
L'action du gouvernement est venue en
aide à l'initiative privée avec une extrême
vigueur. Hambourg a bénéficié trois fois de
grands travaux publics. En 1897, on y a dé-
pensé 20 millions, et 34 en 1898.
A Brème, la dépense, depuis quelques
années, s'est montée à 37 millions à Stet-
tin, 15 millions pour le port et 39 pour les
canaux allant à la mer; à Lubeck, 6 millions
pour les quais et 20 pour les bassins à
Dantzig, 11 millions.
Dans le travail du rapporteur du budget
français, pour le ministère du commerce,
on trouve que le port de Hambourg a été
amené à sa prospérité actuelle par une dé-
pense totale de 380 millions.
Il convient de remarquer que les Aile-
mands font des dépenses de celte nature
par grandes masses, afin d'améliorer à la
fois le port lui-même, ses passes, ses bas-
sins, son outillage, les voies de communi-
cation, de sorte que l'armement, les répara-
tions, les chargements, se fassent avec le
maximum de rapidité.
Le temps est de l'argent, en marine plus
que partout ailleurs. Il était bon de voir ce
qu'a fait l'Allemagne, au moment où la
question des travaux pour nos ports est
soumise au Parlement par le projet du gou-
perdre; nous n'en avons perdu que trop.
JEAN FROLLO
NOUVELLES COLONIALES
LE CAPITAINE JOALLAND
On mande de Marseille
Le Tibet, de la compagnie Fraissinet, est ar-
rivé hier après-midi, venant du Dahomey. Il
gent, arrêta Samory, et le capitaine .loalland,
(lui réorganisa la mission Voulet-Chanoine et la
dirigea vers le lac Tchad.
Noua avons eu avec le capitaine Joalland un
instant d'entretien. Cet officier a conclu plu-
sieurs traités avec les cnefs de la région du
Tchad, dont les tribus sont il ce'te heure com-
plètement paciliées et acquises à notre influence.
On sait qu'après avoir pris part à la lutte con-
tre Rabah, le capitaine Joalland revint à K»nakry,
où il fut interroge par le commandant Laborie
au sujet du drame de Zinder.
C'est encore le capitaine Joalland qui a ramené
à Porto-Novo les restes du capitaine Cazemajou
et de l'interprète Olive.
Le capitaine Joa!land a été reçu à Marseille
par le capitaine Meunier, blessé aux côtés du
colonel Klobb. Il part demain pour Paris, où il
sera reçu par les ministres des Colonies, de la
Uuerre et de 14 Marine.
CONCESSIONS HABILES
On avait pu espérer la fin de la grève
de Montceau-les-Mines, grâce aux légères
concessions faites par la Compagnie sur la
question des salaires, et malheureusement
le conflit a rebondi avec une force nouvelle,
par suite de l'avis que tous les ouvriers ne
seraient pas repris immédiatement.
Les mineurs n'ont pas admis que la Com-
pagnie pùt ainsi procéder à de nombreux
renvois, en donnant pour raison qu'elle
avait besoin de moins de bras jusqu'à nou-
vel ordre. Dans un élan de solidarité, qu'il
convient de ne pas méconnaître, ils ont dé-
cidé la continuation de la lutte.
L'ordre matériel ayant été respecté jus-
qu'à présent, ce qui donne de la force
morale aux revendications ouvrières, on se
demande si la Compagnie, n'est pas mal
inspirée en se refusant à reprendre tout le
monde de suite, ce qui, en définitive, se
résumerait pour elle dans un sacrifice d'ar-
gent.
La Compagnie est plus riche que les ou-
vriers. Elle supporterait mieux qu'eux une
charge financière, lui coûtant d'ailleurs
moins cher que la prolongation de la grève.
Gouverner, c'est transiger, c'est tenir
compte des difficultés, c'est faire la part
des nécessités.
Dans une démocratie on ne doit pas et on
ne peut pas négliger les sentiments d'union
entre ceux qui gagnent péniblement leur
vie, parce que ces sentiments soat respec-
tables.
Du moment où la grève ne repose plus
que sur ce différend, la Compagnie serait
habile en calculant moins et en écoutant les
raisons du coeur.
Nous en dirons presque autant de la si-
tuation de Marseille, où les patrons ont pris
une attilude inflexible.
n'en sait pas plus long, cet homme. jamais
on ne parle de cette sœur de madame Bertin
dans la maison.
.Alors,moi,daredare,jefileàProveysieux.
J'y trouverai bien l'extrait de naissance de
notre homme, quand le diable y serait Et
puis, dare dare encore, je m'offre un aperçu.
ah! bien sommaire. bien sommaire. de la
ville de Romulus. Toi, je te donne rendez-
vous samedi, et j'espère que d'ici là tu n'au-
ras pas perdu ton temps, hein?.
Si je ne trouve rien, c est qu'il n'y aura
rien.
II y a toujours quelque chose, Fanny.
Ah si tu me dénichais une petite amie un
peu sortant de l'ordinaire. ou une liaison
avec une femme mariée. c'est ça qui ferait
bien dans le dossier.
Et puis. si tu as le temps et tu l'au-
ras va doue un peu fouinasser pour savoir
quelque chose sur un banquier Tavernier..
décédé depuis vingt-trois ans.
Laissant deux filles.
Naturellement. il y en aurait eu au
moins deux.
Ça va bien. Je sais un endroit où on me
donnera des tuyaux là- des sue.
Où donc?
Ne vous inquiétez pas, c'est des gens
que vous ne connaissez ni de vue, ci de nom.
Ah tu en connais, toi, des usines à po-
tins. tu en connais.
Est-ce que vous vous en plaignez T.
Non.
Alors. et mes c*nt francs?
Eh bien, Fanny. à mon retour. quand
tu le* auras gagnés.
Ah non. l'usage de la maison c'eit de
payer moitié d avance.
Biatour eut un aller et retour de son tie.
Ah tu ferais le diable capot, toi. Tiens,
voilà cinquante francs. Et ne commence pas
par te griser avec.
Qu'ils aient tort ou non dans le fond, ils
e trompent, lorsqu'ils se refusent à tous
KHirparlers.
Au vingtième siècle, l'autorité du patron
ie s'impose plus comme autrefois. Il ne
uffit pas d'affirmer que l'on est le maître
m doit se concilier l'opinion publique, en se
nontrant le plus sage.
L'AFFAIRE BÛFFET-DÊROUlEDE
Lausanne, 15 mars.
Pendant toute la soirée d'hier, les ail ees et
venues de MM. Déroulède et Buflet et de leurs
émoins ont été l'objet d'une surveillance inces-
sante de la part de la sûreté, qui ne les quitta pas
in instant.
M. Déroulède se rendit en voiture, vers dix
heures, sur la route de Monrepos oú se trouve
la maison de campagae d'un de ses amis mais
celui-ci étant absent, M. Déroulède reutra il
Ouchy.
Une réunion des témoins a eu lieu hier soir, à
minuit, à l'hôter Beau-Rivage. Après cette ton-
férence, ils ont arrêté les termes de la conven-
tion suivante
En conformité du procès-verbal ci-dessus
(déjà publié dans les journaux) les quatre té-
moins se sont réunis à Ouehy-Lausannc auprès
avoir pris les plus minutieuses précautions pour
assurer le secret de la rencontre entre les deux
proscrits. Toutes tes dispositions étaient prises
pour que les adversaires Tussent mis en pré-
sence vendredi matin, quand un double arrête
d'expulsion leur fut siguitlé sous menace d'ar-
L'hôtel où nous nous tenons est cerné et nous
avons dû reconnaître que désorntais partout où
nous essaierions de nous rejoindre, nous trou-
verions les mémes causes d'empêchement.
A l'origine, le duel était exclusivement poli-
Ittwle et la nfoiihViaAUi plé-
biscitaire Paul Deroulède et le royaliste André
Buffet, amenés sur le terrain pour l'affirmation
de leurs divergences politiques.
Dans ces conditions matérielles et morales, en
présence du cas de force majeure, les soussignés
jugent l'honneur saut etdéclarent l'incident cios.
Pour Ni. Buffet Pour M. Déroulede
DE CASSAGNAC, Barrés,
DE BANEL. Dëvillkrs.
Le département de police avait enjoint à M.
Déroulède de quitter la territoire vaudois ce ma-
tin a huit heures. Mais il a obtenu de rester jus-
qu'à dix heures et estparti à dix heures et demie
pour Be.rM. Les agents de la sûreté ont pris
place dans le même wagon.
M. Déroulède prendra la route Berne-Lucerne-
Sair.t-Golhard et Milan.
M. Butlei est parti ce matin avec ses témoins,
à huit heures quinze, pour Bâte.
Lausanne, 15 mars.
Le texte de l'arrêté d'expulsion sitïiùtie à
MM. Déroulède et Buffet n'a pas encore été com-
muniqué à la presse.
On croit savoir cependant que cet arrêté les
invite simplement, vu les circonstances, à quit-
ter le territoire avant vendredi, huit heures du
Sur sa demande, M. Déroulède a été autorisé
à attendre le train de 10 heures 18. Il est parti
accompagné de sa sœur, de ses amis et de Quel-
ques journalistes, ainsi que de plusieurs agents
de la sûreté vaudoise. qui ont pns place dans le
wagon..
Un certain nombre de curieux assistaient au
départ.
Berne, 15 mare.
M. Di'ronlide est arrivé à Berne à i heure 13,
accompagne de sa soeur et de quatre amis.
Le directeur de la police a conféré avec lui à
%f. De'roulèHc est descendu à l'hôtel Beflevuc.
Il repartira probablement ce soir pour l'Itale.
MOUVENEN1_JUDICIJURE
Les ministre se sont réunis hier matin, à
t'Eiysée, sous la présidente de M. Loubet.
La séance a été consacrée à l'expédition des
affaires courantes. Le garde des Sceaux a fait
signer le mouvement judiciaire suivant.
Sont nommés
Conseiller A LA COUR OE cassatioh M. Moras,
procureur général à Lyon.
Président dk CHAMBRE: a Pans, M. Poupardin,
conseiller à la même cour.
Conseillers à Paria,MM. T,aneynerDubreuiI,
Proal, Weil, Naudin, Jambois; à t.yon, MM.Gra-
tuïcGenevey, Brousse.Martin à Amiens, M. Mil-
let, conseiller à iNancy.
Vice-présidents a laSeine, MM. de Cardailhac,
de Iiéhenn- Morisse.
Avocats atNiiiiAUX à Paris, M. Fabre; à Be-
sançon, M. Thunet; à Orléans, M. Drioux.
Présidents DE chambue à lliom, M.Depeiges;
à Toulouse, M. Martin à Pau, M. Magescas à
Lyon, !Il, Bussière.
Présidents à Toulouse, M. Tourraton à à La-
vaur, M. Costes; à Fontainebleau, M. Rollet.
Vice-présidents à Toulouse, M. Kosse; à
Lyon, M. Picon.
Juge d'instruction à Dunkerque, M. Gobert.
Procureur» génêhaux à Lyun. M. Auzière
à Limoges, M. CEnac; à Bastia, M. Noguerea.
Procureurs: à Mortagne, Ni. Millet, substitut
à Tours; à Beauvais, M. Péan à Montauban, M.
de Prat de Lestang à Moissac, M. Gouy; à Gien,
M. Uemangeat à Gap, M- Berlel à Bauge, M. de
la Bigne de Villeneuve; à Gex, M. Canet; à
Nyons, M. Clap; à Saint-Palais, M. Gacher; au
Havre, M, Bonne; à Dijon, M. Lefebvre à Lon3-
lc-Sannier, M. Henckei- il Baume, M. üodier.
Substituts à Kiom. M. Houx; i Caen, NI. Lau-
gée à Tours, M. Chotard à la Seine, MM. Scher-
dlia et Lefresne à la cour de Paris, NI. Peys-
soniiié: Valence, MM. Trouillier et Benoit, à
Montauban, M. Deithil à Saint-Gautitms, NI.
Pas de danger, les affaires d'abord.
Celle-là surtout. Parce que'je paye. je
paye toujours Dieu! ce quïl m'aura coûté
et Tavemier
Et monsieur Bistonr, aidé de 'Fanny, se
hâta de faire une sommaire et minuscule
valise. un vieux sac de nuit plutôt qui moi-
sissait au grenier. où il bourra deux che-
mises, le liuge indispensable et bien peu de
chose avec.
Il n'était pas partisan d'un vain luxe, mon-
sieur Bistour. et puis il n'avait guère le
temps de songer à l'élégance étala pommade.
tl était bien trop pressé
Dans l' aprcs-midi, il partait par l'express.
Avec le rapide il aurait gagné deux heures.
Mais avec ce train-là, il pouvait prendre les
troisièmes et arriver quand même pour la
correspondance du trait du Dauphiné.
Dame, il n'était plus. il ne pouvait plus
être question d'un billet circulaire.
tl fallait aller et revenir par le plus court.
Adieu Nice. Adieu Marseille. Adieu les cata-
combes
Adieu aussi la réduction qu'on a alors sur
le prix des places
Mais il se rattrapait, ce Bistour. en «'of-
frant une bonne troisième et en se disant, une
fois installé dans son compartiment
Je reviendrai peut-être avec les reins un
peu sensibles. mais je reviendrai aussi avec
ma bonne galette. pas trop entamée. Et il
n'y aura personne pour y mordre avec moi.
Et alors. j'aurai peut-être le capital suf-
fisant pour attaquer ma grande martingale.
Celle où il y a des millions à gagner. à coup
Comme si on let avait!
Alors. si j'aile capital. j'aurai les mu-
lions
je les ai f.
Et pendant que le train le weouait à grande
vitesse, il voyageait, lui, dana le pays des
Paviô: à Bourgoin, Ni. Brouilhet: à Orléans, M.
Mousset à mois. M. Devin à Mantargis, M.Cra-
panne; à Lyon, MM. Choqueney, \'atlet, Long; (
il Nîmes, M. de Tizac il Marmande. M. Lajus;
à Grav, M. de Audreis; à Dijon, M. Guep«t. <
à à la Saine, MM. Ancelte, Poinccnet, <
Berr, Ganeval, Anssat à Lyon, M. Martia-Jau-
bert; à Bayeux, M. Dehayes à Be·est, M. Leray
à Saint-Brieuc, M. Legalle La Salle; à Albert-
ville. M. Lapeyre à Lintoux, Ni. LaITon; a >;isnt- 1
Orner, M. Trinquet; à Valenciennes, M.
à Tarbes, M. Lavernv à Castres, M. Vidai à
Lavaur, M. Rives à CaslelaarrasMn. M. MirabtH
à Avallon, Ni. Javat; à Sainte-Mfnehould. M.
Bovcr; à "IyonF, M. Treillard-Ohambon; a Uex.
M.'Aubertot; à Parlhenay. M. Merlaud A Brcs-
suire. M. d'Ilaucour il Montpellier, M. Frac net
à Lodève. M.Goulard; à Uirgcutwre, M. Picard;
à Fontainebleau, M. Dupuis à ïoaaerro, M. uer-
main à Baume, M- 6outoa.
Par un autre décret. M. Banneton,
à Hiom.'est nommé chevalier de la Lcgwa a hon-
neur.
LES EXERCICES
Ce matin ont eu lieu, à Nogent-sur-Seine et à
Arri£-siir-Auhe, les expériences de ravitaille-
ment que nous avons annoncées,
A Nogent, les opérations anl été dirigefts par
un sous-intendant militaire a Arcis, «-est NI, Gré-
goire, préfet vle l'Aube, assisté de M. Dulx>st, se-
crétaire gènéral.
Cet exercice, dans loquel certains trembleurs
ont voulu voir l'indice d'une situatiun troublée,
avait pour but de s'assurer des conditions dans
tailler les armées au moyen d'achats dans le
pays et du fonctionnement régulier des rouages
préparas dès le temps de paix.
Chaque déparie me u tposstido, prépare à ee,
un comité de ravitaillement dont le président
naturel est le préfet. Ce comité a été rtuni avant
pour fts.er te prix des céréales, blé et
avoine. Ou a pris nomme base la mercuriale des
principaw marchés de la région: Troyes, !>io-
genl-sur-Seini! et Arcis-sur-Aùbe. Pour engager
les cultivateurs à vendre, on a augmenté je
prix dans une luRvre proportion. Ainsi Irt blé
vaut en ce moment la francs, on le paiera V.i 'M)
l'avoine qui vaut 19 75, sera payée 19 fi-,
Les maires des communes choisies pour I ex-
périence ont été prévuuua par le préfet qui a,
en ntëmo temps, fait ressortir le caractère pure-
ment expértmenUl de l'opératioa, alln de cal-
mer les appréhensions s'il s'en formulait. Jeudi,
vendredi et samedi, lea présidents des centres
de réceptions à Nogent, M. l'agent-voyer en
chff; à Ârcis, un honorable commerçant, sont
allés 5'assurer les communes choisies qu'Us
pourront trouver les quantités nécessaires. Dans
Ie cas où les stocks seraient épuises, ils s'adres-
seraient à d'autres centres,
Le samedi matin, la réception aura ln»u dans
les deux gares. rogent recevra !Il,) quintaux
métriques de blé Arcis quintaux de blé et
(V!ft quintaux d'avoine.
Pour chaque centre, on estime le nombre des
charrettes amenées ù 1Î>O. Les chefs de la ma-
nœuvre feront peser les sacs et paieront au fur
et à mesure.
de vous télégraphierai d'un des deux eentreq
pour vous dire comment la niàwu'uvns liliale
s'est accomplie.
EN ESPAGNE
La régente a signe le décret nommant capi-
taine général de Madrid le général Molto.
Un autre décret désigne le marqws Je lier-
rera comme ministre plénipotentiaire, à I île des
Faisans, pour délimiler, avec le représentant de
la France, la frontière des deux pays.
Les préfets récemment nommes ont pris congé
de la régente et vont gagner leurs postes.
On dit que les élections parlementaires auront
lieu du 20 au 30 avril prochain.
Madrid, mars.
Une dépêche de Barcelone dit qu'hier, pendant
les obsèques d'un ouvrier tué dans la dernière
émeute, les camarades du défunt sifflèrent la
geadarmerie. Celle-ci lit usage de ses armes,
mais le curé et les conseillers municipaux inter-
vinrent et prévinrent ainsi des désordres plus
graves..
Barcelone, 15 murs.
Hier soir a eu lieu un concert douué au théâ-
tre du Lycée, par l'Orphéon catalan.
On a chanté l'hymne catatan que le public a
fait répéter trois fois et a fort applaudi. Les
assistanta ont crié Vivent la Catalogue et
l'autonomie catalane!
Il ne s'est produit aucun incident.
MORT MYSTÉRIEUSE
(De notre corrttponaant pcrtUulltf)
Lyon, i5 mars.
Un régisseur d'immeubles de Lyon, Ni. Bau-
hct, avuït loué depuis plusieurs années ;t undame Thomasset, Agée d'une quarantaine d'an-
nées, un modeste logement de deux pièces situé
rue Duplat,
Cette darne était originaire de Pont-de-Veyle,
où elle possédait une petite propriété.
Obligée de s'absenter fort souvent, elle restait
parfois plusieurs semaines sans reparaître dans
son logement de la rue Duplat.
Elle recayait, la nuit, d'assez fréquentes visi-
tes aussi les voisins ne sétaient-ils pas inquié-
tés de sa dernière disparition, qui remonte à
cinq mois environ.
M. Bauhcl, ne recevant aucun paiement de sa
Jocataire malgré de nombreuses lettres de récla-
mations qu'il lui avait adressées, se décida à la
faire poursuivre. Il obtenait tout dernièrement
contre elle un jugement d'expulsion et cc inaUa,
à dix heures, un huissier se présentait rueDu[i!at.
chimères. emporté par son vice. sa pas-
sion. sa folie.
Le samedi suivant, ainsi qu'il l'avait an-
noncé à Fanny l,arrivxt. il réintégrait la rue
des Lavaudières-Sainte-Opportuae.
Son personnel au grand complet c'est-à-
dire Zéphyrin et Fanny l'attendaient de
pied ferme.
Il leur apparut sans crier gare, un peu
fourbu c'est vrai. mais gai comme un vieux
pinson.
Eh bien, fit-il en s'éhrouant, eh bien,
quoi de neuf, mes enfants?
Et comme ils ouvraient tous deux la bou-
che en même temps.
Non. toi dabord, Zéphyrin. Il faut
toujours commencer par la petite pièce.
Moi, patron, pas des tas de choses. En-
fin, la petite Kenaudin viendra mardi. Elle
serait même venue plus tôt. mai*
Compris. Eh bien, tu n'as pas été trop
maladroit. petit vaurien. tu finiras par de-
venir bon à quelque chose. Et toi Fattny.
Moi, oui, j'en ai, du nouveau.
Bon ou mauvais t
Plutôt bon.
Pour la grosse affaire ?
Parfaitement.
Alors. ne laissons pas refroidir. Viens
me raconter ça.
Vous ne voulez pas dîner avant?
Je binerai après. Si tu as été aussi vei-
narde qua moi, ça me fera manger ma soupe
de meilleur appétit.
Et quand ils furent dans le cabinet du pa-
Vous avez donc été content, ftt la vieille
coquiae.
Ça a marché sur des roulettes. Ces
vieux Bertin de Proveysieux. non. ils
n'étaient pas de force. ni le secrétaire de la
1 mairie non plus. Des bonimenta qui me te-
L'hui-sierp'tUait f*>' accompagner par m. au-,
*an. commissaire de polfte du quartier Belta-
x)ur Mais miellé ne fut pas la surprise des deux
"sitcurs, quand, après avoir fait forcer la porto»
t'entre. ils aperçurent. étendu sur te parques,
Il en complet état L'c décomposition, le corps d.
a malheureuse femme, revêtu seulement d'uae
Duns la pièce où se trouvait le cidnvre rf.maitî
an indescriptible désordre. La table itait ren-
versée tcs meubles ouverts et fracturés, Sur
planct" les débrfs d'une ;un
avait (le:; verres cassos,
i cou.h* i la partie supérieur- wd
faussée et la tablette fendue. tout semblait iildl-,
quer qu'une lutte s était livrée dans lapparta-,
"'m" Autean. commissaire de police, s'emnress*!
de «rév.-nir le parquet. Le procureur de la ne-i
publiq. -̃̃• • Ut lui-même sur les houx e*
irtstc pour procéder aux constatations uJédieo-
'̃̃̃ -̃̃' le décomposition dans le-
quel -ivre, celui-ci pu supro-
nOIU., < causes exactes de la mort.
Le ̃ rait transporter le cada-;
vre il médecine, où fautopsie a et*
Elle n'a rêvé! sur le corps de la malii«urws««
On suppose que Mme Thomasset aura »̃»̃.
combé rtu cour, d'une violente crise de folie al^
C°(>tJc"liypothèse expliquerait jusqu'à un çer-:
tain pont le désordre remarque daus la p»eco
où a été découvert le cadavre.
La sùraU continue néanmoias son enquête.
UNE MINE INONDÉE;
{De notre eorreiponttont particutter)
Noas avons relaté hier la eaUutrophe survende'
au puils Dolomten, a Hofihe-1«-M
Il est à craindre que le nombre des victimes,
soit supérieur au chiffre que ]'On avait paru re-,
douter tout d'abord. On parle aujourd'hui dW
qumze mineurs absents..
Aux noms rtue nous avons donnés ltier, il cou,
vient d'ajouter les suivants Jesn-Auloint" Kuure,*
Joseph Uamesfs, Pierre Visio, Pierre (iiie, Jules)
Pradon. Barthélémy Perrin, ce qui porte il. quia»,
te uombre de, mineurs disparas.
Les Premières ReeherélM1*
Lea recherches faites jusqu'ici pour retrouver'
les corps dc ces malheureux soûl rea'.éos au.,
résultat. V,
Les eri'iufites faites par les soina de la compa-,
gnie a leurs domiciles n'ont abouti qu'a donner
une tois de plus la triste certitude qu'ils eUienC
restés au fond de la mine-
Tout espoir de les retrouver vivants n'est ce-
pendant pas encore perdu. On rappelle, en effet,,
que, lors d'un accident analogue, survenu il y 1
bien des années, à ltive-de-Gi«r, où unc pochai
d'eau se vida dans les mêmes cunditions, plu-
sieurs mineurs restèrent pendant quatorze jours
bloqués rlans les galeries, et furent, après cott»
longue captivité, retrouvés vivants. Plus r6eem.,
ment encore, au même puits Dolomieu où s'est
produite 1" <>aia*lrophe d'hier, un mineur, pac,
suite d'un accident quelconque, resta qu»t*«
jours enseveli et lut sauvé.
Ce sont là des précédents qui donnent Il,\
ferme espoir aux ingénieurs, et, qui commu-
niquent aux mineurs qui travaillen au sauver
tage, un courage surhumain. f
La poche d'eau retenaat tes infiltrations dé
l'ancien puits de Rhins, qu'un ingénieur avait!
visitée la veilla, et à laquelle il n'avait rien re-|
marqué d'anormal, contenait environ sept mille!
mètres cubes d'eau.
Cette mas*© énorme, canalisée par les galerie»,
et dévalant par les fentes avec l'impétuosité d'usr
torrent, entraîna avec elle tout ce qui se trouj'
vait sur son passage.
Des scènes émouvantes se sont produites. Bar»,
thélemy Perrin, dont le frère est Kous-K«uver-
neur Il la mine. mais ne fait paspartïe du même,
poste, se trouvait près d'un autres mineur qui
put se sauver. Lorsqu'arriva la trombe d'eau,
Barthélémy Perrin, cramponné à une travers»
de bois, cria A motl Amoi! l'eau lu en traîne
Je vais lâcher prise •
Puis la voix se tut. Les forces avalent aban-^
donné le malheureux qui fut entralné par le'
courant. Son frère, apprenant l'iuondalion et
sachant que Barthélémy Perrin était dans la
mine, voulut, dans l'après-midi, descendre a son';
tour, mais il en fut empêché par 1;1 gendarmerie
du Chambon Feugeroliés qui gardait les abords.
du puits.
Les ingénieurs ont pu descendre dans les gale-
ries. On remarque sur les lieux de la cataKlro-'
phe MM. (;lasser, ingénieur do t'Etxt; Voisin,
directeur do la cumpagnie des milles de Hoche-;
la-Molière et Firminy Garand, ingénieur princl-j
pal; Challicarne, ingénieur divisionnaire, et WiiÇ.
les ingénieurs de la compagnie. Il
Le bruit caurt qu'un cadavre, dont I tdeoj|]£.
n'a pu être établie, a été retiré de la mine.
Les Travaux de Sauvetage
6 lieures soir'.
Toute la nuit dernière et pendant la journée
d'aujourd'hui, les travaux de sauvetage ont été
pousse.-i avec la plus grande activité, d'autan'
dIus que des ouvriers remontés du fond ont af-
firmé avoir entendu dans diveraes dirigions de4
appels, des. oria, des coupa frappés contrc les p»;
rois, ce qui a redoublé l'ardeur de chacun.
Les galeries <:Unt, dane certaine parties de.
leur étendue, ob-truées par de longues flaguef-
d'eau, et surtout par des amaa de sable, de dois"
de débris de toute nature, on est obligé d'entre-
prendre le déblaiement par les de' m ter,
avec de grands rn^nagementa. A osUfc
sont occupai huit hommes qui ee i, -4'rea,
cinq heures de travail. Lee owtéwaux entraîne*
par les eaux sont retirés par traits Dolomieu;
raient jeter à la porte. à coups de pied quel-'
que part. si j'osais les servir àun Parisien.
Ça prenait, Ça prenait comme si je leur av/tfj*
lu révatiijilfc du jour.
Ue sorte que.
Uu sûric que. notre jeune homme.
Le Tavernier'!
Oni. il est bien le neveu à Berttn. liff»
veu par alliance. attendu qu'il est né «e
Marguerite Tavernier. morte au même Heii
de Proveysieux (Isère), quelques mois
lui avoir donné le jour.
Et de qui?.
Oui. cest-il marqué sûr l'acte de aaJîï»
C'est bien où ça commence devenir,
intéressât: il est, ce garçon, inscrite l'état-
civil « n£ de pdre Inconnu, mademoiselle sa
maman ayant oublié de passer par la mairie.
Et, tu sais, Faony, ü y dea pères i%
connus» que tout le monde coanait excepté»
l'officier de l'état civil. Eli bien, cc-lui-UL
il n'a pas plus laissé de trace que si jamais ilf
n'avait existé. Le père et la mère Bertinf.
dont pas la moindre idée de ce particulier-là^
ils ignorent ttoa nom. Ils ne savent rio&
rien.
Et si je te dis «ra'ils ne savent rien^.
c'est que je les ai confessés à fond. Tu peur
t'en rapporter à moi. J"al fait du travail de
premiére classe. Notre jeune homme peut
en faire son deuil, jamais il n'aura Il,- plùisit
de faire la connaissance de l'auteur de ses?
jours.
Et si je vous disais que je le connais
peut-être, moi 1
Allon? donc!
vaudra bien ua supplément, ce petit
tuy«iu. Voila!
.{Aiuwre.) Paul Beutkai.
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