Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1901-03-14
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 mars 1901 14 mars 1901
Description : 1901/03/14 (Numéro 8903). 1901/03/14 (Numéro 8903).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Identifiant : ark:/12148/bpt6k5602727
Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/05/2008
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Le numéro": €5
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Dernièro Edition
J£ THÉÂTRE HOU MARCHÉ
Ce n'est pas sans un certain plaisir que
'j'ai lu, l'autre jour, dans le courrier des
^théâtres de ce journal, que le directeur d'uu
ihéAtrc de Pans, de l'un des plus grands,
avait décidé. d'abaisser, d'une façon sen-
sible, le prix des places. A l'exception d'un
,nombre infime de places, telles que quel-
ques loges dites il salon, et le premier rang
des fauteuils de balcon, il n'y aurait pas une
place dépassant la somme de cent sous ce
serait le prix maximum des bonnes places,
'et le prix des autres places ira ensuite en
décroissant. C'est déjà un bon prix que
« cent sous »; c'est un prix « bourgeois »,
pour ainsi dire, mais, en somme, il est à la
portée des bourses moyennes, il est accep-
table.
Pour un spectacle à succès, chacun
peut espérer, grâce à quelques économies
persévérantes et obstinées, amasser cette
pièce ronde » qui lui ouvrira les portes du
théâtre. Il n'y a là rien d'excessif. Les per-
sonnes mêmes un peu plus aisées qui vont
par groupes au théâtre, les famitlos unies
qui prennent ce plaisir en commun ne se-
ront pas fâchées de la diminution annon-
cée à quatre, une loge ou baignoire ne dé-
passera pas 20 francs. C'est une somme,
mais c'est encore une seule pièce ronde »,
et il ne sera pas besoin d'en entamer une se-
conde. L'innovation il vaudrait mieux
dire le retour aux usages anciens, est
donc excellente, et espère, pour ma part,
que l'exemple donné par le directeur en
question (qui ne faisait, d'ailleurs, que
marcher sur les traces d'un autre direc-
teur, plus avisé que tous les autres, M. An-
toine). sera suivi par les différents direc-
teurs des théâtres parisiens.
•
Quand on y réfléchit, on s'aperçoit qu'il
s'agit, en somme, de l'avenir du théâtre il
Paris et, par suite, en France.
Autrefois, chaque théâtre il est vrai
qu'il y avait beaucoup moins de scènes ou-
vertes dans Paris avait son genre très
Déterminé, sa elientèle d'habitués, on pour-
rait presque dire d'abonnés. L'affiche se
modiliait souvent, plus ou moins rapide-
ment, selon le succès des pièces il était
lare qu'une pièce tint l'affiche plus de deux
4 trois mois. Le même théâtre jouait donc
(plusieurs pièces dans la même saison. Ses
:habitués, ses « clients » y revenaient avec
^plaisir tous les deux ou trois mois, et, sans
dépense excessive, ils suivaient le mouve-
ment dramatique avec un intérêt qui ne se
Diminuait jamais. Les œuvres jouées étaient
̃convenablement montées, sans frais exces-
sifs les acteurs n'avaient pas les préten-
tions exorbitantes qu'ils ont arborées de-
puis. Les théâtres pouvaient vivre les di-
recteurs pouvaient durer.
Mais notre ville se développant de plus
tn plus, on a vu, en même temps que le
nombre des théâtres augmentait, croître la
durée des succès, quand ils se produisaient.
̃w Succès américains », a-t-on dit, non sans
raison: succès durant six mois, et quelque-
fois toute une année. Dès lors, les théâtres
n'eurent plus leur clientèle fixe et fidèle.
Comment l'auraieot-ils gardée, lorsqu'ils ne
renouvelaient leur affiche qu'une ou deux
fois dans l'année? La foule se précipita là
pu l'appelait la vogue mais aussi, là où la
vogue ne l'appelait pas, le vide, le hideux
vide désolait les salles abandonnées. Donc,
plus de « public » inféodé, en quelque sorte,
̃à des scènes cataloguées; mais des foules
se précipitant dans un endroit déterminé,
un hasard, et quelquefois sans raison, tan-
dis qu'elles fuyaient, sans motif aussi, les
autres endroits ouverts pour elles.
• Alors, les directeurs s'ingénièrent pour
!es attirer. Ils se disputèrent, à prix d'or, les
bons artistes qu'ils grisèrent par leurs pro-
positions exagérées. Chaque directeur vou-
lut présenter son <> mouton à cinq pattes »
pu son 1( veau à deux tètes comme l'on dit.
Ce n'est pas tout. On exagéra les frais de la
misé en scène. Les décors eurent plus de
somptuosité que de goût les costumes plus
de richesse que de distinction. Pour payer
tous ces frais, il fallut recourir à un moyen
qui venait tout de suite à l'esprit l'augmen-
tation du prix des places. Et progressive-
ment, les places arrivèrent à de tels prix
qu'il y avait bien peu de théâtres où les
bonnes fussent abordables pour d'autres
personnes que les milliardaires.
Ne 38. Feuilleton du PETIT Parisien.
Miss Tempête
GRAND ROMAN INÉDIT
DKCX1ÈME PARTIS
|UÀ VOIX. DU SANG
XIV (suite)
Monsieur Bisrtoar
•^Dilfte! je mentirais si je disais que
J'ai des avances considérables. Lea vices,
monsieur. Vous connaîtrez ça un jour. Et
avec mon personnel, il faut en faire des avan-
ces. toujours. tout le temps. surtout
4uand il s'agit de lointains voyages.
U vous faut mille francs.
L'usage de la maison est même de faire
̃jrerser parle client moitié d'avance et l'autre
moItié après succès.
Autrement dit, à la livraison des docu-
mente.
Dont je vous garantis la qualité et la
quantité, monsieur. Le dossier, voluminem
*u uon, sera complet.
Mais, si je paie moitié d'avance. et si
Mardi je ne trouve pas ce que je cherche.
Oh! monsieur Vingt-cinq ans de pra-
tique. avec mon cabinet dans la même mai-
bon Je serais déafionurd I.
Et moi refait. Bah qui veut la fin.
Il lira son portefeuille.
La moitié de trois mille cinq, c'est.
Dix-sept cent cinquante, monsieur de S«-
fc *.«– En voilà dix-huit.
Voulez valu un reçu
Que se passa-t-il ? Le public ne voulut
plus aller au théâtre que pour la pièce à la
mode, la pièce eu vogue. Il ne se résigna à
donner son argent que dans des cas excep-
tionnels en somme, les directeurs diminuè-
rent dans ce public parisien, qui aime taüt
le théâtre, le goût du théâtre, par le fait
même que ce plaisir devenait si coûteux.
Ou bien encore, se forma une autre plaie,
celle des «billets à droits» et celle aussi des
« billets de faveur. » Certains théâtres ad-
mirent le billet à droits, c'est-à-dire le bil-
let qui, présenté au contrôle, vous donne
droit à une réduction sur le prix de la place
annoncé. L'inconvénient de ce système
est évident le directeur ne sait plus sur
quelle recette il peut compter réellement et
on ne sait pourquoi il avantage des per-
sonnes qui cueillent leurs places chez le
marchand de vin ou le marchand de tabac,
au détriment de celles qui viennent directe-
ment à son théâtre.
Quant aux billets de faveur, ce fut un
autre abus. Il est sûr qu'en échange des
services réels qu'elles rendent aux théâtres,
un certain nombre personnes peuvent
avoir droit, de temps à autre, à quelques
« faveurs ». C'est un échange de bons pro-
cédés, qui ne nuit à quiconque et qui fait
plaisir aux intéressés. Mais le malheur est
qu'à Paris tout le monde se connaît, peu ou
prou. Paris est une agglomération de petites
villes reliées entre elles par des tramways.
Tel Parisien apprend qu'un ami est allé au
théâtre sans bourse délier, uniquement
parce qu'il était en relations avec telle ou
telle autre personne qui pouvait réclamer
des « entrées de faveur ». Il trouve que
l'exemple est bon à imiter. Il s'ingénie pour
connaître l'un de ces favorisés à qm les
théâtres donnent des places gratuites, et il
l'assassine de requêtes, de lettres, de sup
pliques, jusqu'à ce qu'il ait obtenu, à son
tour, une loge ou deux places non payantes.
Et, par l'effet qu'on nomme la « boule de
neige », tout le monde, à Paris, mainte-
nant, veut aller au théâtre, pour rien, « à
l'œil », comme on dit vulgairement.
Je comprend que les directeurs de théâ-
tres protestent contre cet abus et qu'ils
veulent, sinon supprimer tout à fait cela
sans doute, est impossible au moins ré-
duire à sa plus simple expression. Lorsque
les places seront moins chères, et lorsqu'il
sera entendu que les billets adroits n'exis-
tent plus et que les billets de faveur sont
réservés à une quantité de personnes infi-
niment petite, les Parisiens se résineront
à ouvrir leurs portemonnaies pour leur plai-
sir favori.
Cette diminution du prix des places aura
d'autres conséquences que, pour ma part,
je trouve fort appréciables. Elle forcera les
directeurs à diminuer leurs frais. Les recet-
tes étant moindres, il faudra bien que les
dépenses le soient aussi.
Nous éviterons ainsi ces frais exorbitants
de mise en scène qui grèvent une pièce dès
le premier soir, et pour une longue série
de représentations, frais qui font que les
directeurs n'osent plus risquer de pièces
nouvelles ni d'auteurs inconnus et qu'ils
tournent toujours dans le même cercle de
reprises usées ou d'auteurs qui ne le sont
pas moins. Est-ce que les tragédies de Cor-
neille et de Racine ont besoin, pour nous
émouvoir, d'une mise en scène si luxueuse,
si dispendieuse ? Le décor est unique, et à
vrai dire il ne serait point nécessaire. Pour-
quoi ? Parce que leurs personnages ne sont
point des pantins qui s'agitent, des marion-
nettes qui se trémoussent ce sont des
hommes et des femmes qui aiment, qui
souffrent, qui vivent en un mot. J'aime
mieux des personnages qui m'émeuvent au
milieu d'un décor simple que des fantoches
qui me laissent insensible au milieu d'un
décor magnifique.
Autre conséquence do la diminution des
frais les artistes devront, eux aussi, abais-
ser leurs prétentions. Il faut convenir que,
depuis quelque temps, elles devenaient
excessives. Je ne sais quel moraliste cha-
grin a dit que ce qui caractérisait les épo-
ques de décadence, citaient les appointe-
ments exagérés des comédiens et des dan-
seuses. En dépit de ce que quelques-uns
affirment, je ne crois pas que nous soyions
si « décadents » notre société se trans-
forme certainement, mais je ne pense pas
que la France ait terminé encore sa mis-
sion. Il lui reste à livrer de grands com-
bats pour la solidarité et la fraternité uni-
verselles. Mais, vraiment, quand on coin- I
Au fait, oui. Je sais bien que ça ne si-
gnifie pas, non plus, grand' chose.
Ça me constitue votre débiteur au cas-
impassible, je r«fftrme sans crainte au cas
où je ne saurais pas mon métier et où je re-
viendrais bredouille.
Lucien se contenta de sourire.
Sa créance sur Bistour lui semblait, par
avance, une créance bien aventurée.
Mais il lui épargna l'amertume de la ré-
flexion, pendant que le vieux forban écri-
vait
Je soussigné,Achille Bistour, licencié en
droit, reconnais avoir reçu de monsieur Lu-
cien de Sartys.
Pas de profession, sans doute ?.
Non, pas de profession.
Je ne puis que vous en féliciter.
Et il continua
de monsieur Lucien de Sartys, sans pro-
fession, la somme de dix-huit cents francs à
valoir sur celle de trois mille cinq cents
francs, prix convenu et dont le solde me sera
payé par lui. mardi prochain, en échange de
la remise d'un dossier complet concernant
M. Jean Tavernier, artiste peintre.
Et comme il voyait Lucien faire une moue
significative, il sé hâta d'ajouter
Ledit dossier donnant des renseignements
détaillés sur l'origine, la vie, les habitudes et
les relations dudit Tavernier.
J'aime mieux ça.
Alors je signe et jP date.
Et remettant à son client la feuille encore
humide d'encre, il ramassa non, il rafla
les billets de banque qu'il glissa dans sa
poche avec une incomparable prestesse.
Sur te. sans adieu, M. Biatoar.
A l'honneur et au plaisir de vous ravoir
i mardi, monsieur de Sartys.
pare les émoluments dont se contentent
certains serviteurs de l'Etat avec lea som-
mes attribuées parfois à certaines chan-
teuses ou comédiennes, on ne trouve pas
que la balance soit égale. On cite le mot
d'une cantatrice qui, invitée à chanter dans
une soirée royale, demanda un prix telle-
ment exagéré que le souverain s'écria « Ce
sont les appontements annuels de trois gé-
néraux qu'ellé réclame ». La cantatrice dit
alors « Eh bien qu'il fasse chanter ses gé-
néraux. » La réplique est spirituelle, mais
l'observation du souverain était juste. Que
les artistes soient payés et bien payés, soit
mais qu'ils amassent en deux ou trois ans
des fortunes entières, cela est de trop, et
n'est pas juste. S'ils ne veulent pas tuer la
poule aux œufs d'or, c'est-à-dire te théâtre,
qu'ils réduisent donc leurs prétentions.
Et avec le théâtre « à bon marché » ainsi
entendu, nous aurons le vrai « théâtre po-
pulaire ». Je suis prêt encourager toutes
les tentatives de théâtre populaire, mais je
ne crois pas Tju'il faille faire des théâtres
exclusivement réservés au peuple. Il n'ira
pas. Toutes les classes de la nation fran-
çaise sont aujourd'hui rapprochées par la
liberté politique. Il ne faut point les sé-
parer il faut, au contraire, leur fournir
toutes les occasions de s'unir de se com-
prendre, de s'aimer. L'ouvrier et le pay-
san ont le droit., comme .le Jianijjajêr eu
le commerçant, d'aller à l'Opéra ou à la Co-
médie-Française ils contribuent, pour leur
part, et selon leurs moyens, à l'éclat de ces
institutions nationales. Les portes doivent
leur être ouvertes partout. En réduisant
partout le prix des places, messieurs les di-
recteurs, vous faites une œuvre non seule-
ment utile à vos intérêts, mais aussi une
œuvre d'union, de cohésion sociales. C'est
pour cela que j'applaudis à cette résolution
que plusieurs' de vous ont prise déjà et
qui, je l'espère, sera imitée par vos con-
frères. Ramenez le peuple, tout le peuple,
les grands et les petits dans vos théâtres,
qui peuvent instruire en amusant, et yous
l'écarterez en même temps des « bonis-
boais », qui dégradent et avilissent l'esprit.
JEAN FROLLO
LES CONGRÉGATIONS AUTORISÉES
Il convient de s'arrêter sur le vote de la
Chambre qui a repoussé, à la presque una-
nimité, l'amendement ayant pour but de
supprimer toutes les congrégations reli-
gieuses.
La déclaration faite par le président du
conseil, à ce propos, avec une sorte de so-
lennité, fixait en effet la doctrine du gou-
vernement pour les congrégations autori-
sées.
Tout en maintenant énergiquement les
droits de l'Etat, qu'aucun régime n'a aban-
donnés, M. Waldeck-Rousseau a mis en
relief avec sa netteté éloquente, la valeur
morale du contrat signé par le pouvoir
civil, lorsqu'il a autorisé une congrégation.
On ne saurait nier que l'Etat, après avoir
examiné des statuts et approuvé l'œuvre à
laquelle une congrégation entendait se
vouer, est lié par l'équité tant que cette
congrégation n'est pas infidèle à sa mis-
sion. C'est un pacte de bonne foi qui doit
être respecté.
D'un autre côté, le président du Conseil
a fait remarquer que 70,000 enfants, vieil-
lards, infirmes, incurables sont assistés par
les congrégations autorisées. Est-il possible
de toucher d'une main imprudente à ces
œuvres de charité ?
Souvent déjà, nous avons eu occasion de
faire une grande distinction entre les deux
clergés, entre les prêtres séculiers chargés
des paroisses, dont l'existence est prévue
par le Concordat, qui vivent au milieu des
populations et les réguliers, habitant en
commun, soumis à ladirection de supérieurs
étrangers d'ordinaire, et ignorants de la so-
ciété moderne.
Nous avons dit que la concurrence maté-
rielle et religieuse faite à l'Eglise par la
chapelle était un danger à tous les points
de vue.
Les curés et les vicaires, chargés d'un
service national en vertu du Concordat, ne
peuvent être comparés à certains membres
d'ordres religieux, qui respirent dans leurs
cloîtres les idées et les passions du lointain
passé.
Après le discours de M. Waldeck-Rous-
seau, on doit séparer les congrégations eft
deux catégories bien différentes celles qui
A la même heure qu'aujourd'hui.
Je vous reconduis, mon cher client.
Et quand il eut mis Lucien dans l'escalier.
quand il eut refermé la porte.
Vous avez l'air de rigoler, patron, fit le
petit jeune homme en le voyant rentrer tout
Je ne sois pas mécontent. en effet.
quoique je lui ai passé ça à trop bon marché.
Ah aurais pu aller jusqu'à. Enfin, ce qui est
fait est fait.
C'est quand même une bonne affaire,
dites.
Eh eh
Est-ce encore pour dénicher une petite
femme, patron? Allez-vous encore me faire
rouler tous les bastringues de Montmartre..
Est-il vicieux, ce crapaud-là Non Zé-
phyrin, ça ne te concernera pas, cette affaire.
Sérieuse, alors.
Et que je garde pour moi tout seul.
Et il ajouta à part soi.
Si je peux. Mais, nom d'un chien, si je
nepeux pas, ce ne sera pas de ma faute.
Il marque bien, savez-yous, ce monsieur
de Sartys.
Et il pale encore mieux qu'il ne marque,
ne put s'empêcher d'ajouter Bistour.
Il a doac casqué, patron.
Eh Eh
Alors, c'est la belle affaire.
La plus belle, Zéphyrin, depuis que j'ai
fondé cette étude. Et il y a vingt-cinq ans
de ça.
Alors, patron, veus allet, cette fois,
m'augmenter. Depuis le temps que vous me
le promettez.
Tu n'as pas honte! Une affaire qui ne
te concerne pas 1. Occupe-toi de ton dossier,
Renaudia. Et puis nous verrons après.
font profession de solidarité humaine et qui
sa consacrent charitablement à adoucir les
souffrances, à soulager la misère; et celles
qui se jettent dans les luttes politiques au
risque d'être frappées, à la fois, par la loi
civile et par la plus haute autorité spiri-
tuelle.
SUICIDE D'UN SOUS-OFFICIER
Les fossés du vieux fort, rue Carnot, à Vin-
cennes, ont été hier matin le théâtre du drama-
tique suicide d'un sergent rengagé du 26* batail-
lon de chasseurs à pied, Henri Raucy, âgé do
vingt-six ans.
Depuis quelques jours, le jeune sous-officier,
qui était d'ordinaire gai et exubérant, était de-
venu taciturne, sans que ses chefs et ses cama-
rades pussent découvrir les causes de sa tris-
tesse. Lpfilcier du peloton auquel appartenait
le sergent Rancy, inquiet de l'état de son subor-
donné et craignant qu'il ne se laissât aller à
mettre à exécution des idées de suicide dont il
avait fait part à ses amis, chargea l'un de ces
derniers de le surveiller.
Hier matin, il neuf heures, lors du rassemble-
ment, le sergent auquel avait été confiée cette
mission n'apercevant pas Rancy à la tête de sa
section, et redoutant un malheur, quitta ses
hommes et monta en toute hâte à la chambre
qu'ils occupaient ensemble.
Quand il en ouvrit la porte, il aperçut Rancy
debout sur l'entablement de la fenêtre et, épou-
vanté, lui cria
Malheureux, que vas-tu faire? Arrêter
Rancy ne lui répondit pas, pencha le corps en
avant et se laissa tomber d'une hauteur de
vingt-sept mètres. Il tournoya plusieurs fois
dans le vide et vint s'abattre au fond du fossé,
Les officiers et le médecin de servïceTprëvënûs
aussitôt, se rendirent sur les lieux-, mais tous
les soins étaient inutiles.
L'infortuné sous-ofilcier avait la tête fracassée
et la mort avait été instantanée.
Le cadavre a été transporté à l'amphithéâtre de
l'hôpital militaire Bégin, à Saint-Mandé.
Rancy était estime de ses chefs et aimé de
ses hommes; c'était un excellent sujet et l'on
ignore les causes qui l'ont poussé à cet acte de
désespoir.
La famille a été prévenue télégraphiquement.
UNE COLLISION Du TRAMWAYS
Une collision dans laquelle huit voyageurs ont
été plus ou moins grièvement blessés, s'est pro-
duite vers une heure et quart de l'après:midi,
avenue Gambetta. entre deux tramways à trac-
Uou électrique de la ligne les Lilas-Opéra.
Les Causes de l'Accident
Le tramway n" 132, conduit par le mécanicien
Eugène Fays, descendait la rampe de l'avenue
Gambetta, se dirigeant vers la place de la Répu-
blique, quand à la hauteur de la place Martin-
Nadaud la flèche du trolley qui prend le courant
électrique au fil aérien se détacha subitement du
câble.
Pendant que le conducteur, François Vasse-
rol, tentait, mais vainement, de remettre la
flèche en place, le mécanicien Fays actionnait vi-
vement ses freins. Malheureusement, le frein à
air comprimé refusa de fonctionner et le frein
à main était insuffisant pour arrêter la marche
de la voiture.
Le tramway continua alors à descendre la
pente en accélérant graduellement son allure,
et sa vitesse devint vertigineuse.
Le Choe
C'est alors qu'il rejoignit au bas de l'avenue
le tramway n* 143, qui se trouvait devant lui,
sur la même voie.
Un choc terrible se produisit et les voyageurs
furent précipités pêle-mêle les uns sur les autres
au milieu d'une pluie de vitres brisées.
Pendant quelques instants la confusion fut in-
descriptible. On n'entendait que cris de terreur,
auxquels se mêlaient des plaintes ou des gémis-
sements. Puis, les personnes qui dans cette col-
lision en étaient quittes pour la peur ou pour
quelques égratignures insignifiantes, se refevè-
rent et sortirent précipitanment des voitures,
qui avaient été assez gravement endommagées,
en s'échappant par toutes les issues qui s'of-
fraient à ellea.
Mais déjà l'alarme était donnée et des passants
et des gardiens de la paix arrivaient de toutes
parts pour porter secours.
Huit blessés gisaient sur le parquet où res-
taient étendus sur les banquettes. On les trans-
porta aussitôt dans une pharmacie de la rue des
Amandiers, où on leur prodigua des soins. Un
médecin constata que leur état n'inspirait pas
d'inquiétude et qu'aucun n'était en danger de
mort.
Les Blessés
Voici les noms des personnes blessées
M. Edouard Bakès, placier, demeurant rue
des Pyrénées, blessures la main gauche et
contusions.
Mme Cailla Bakès, ménagère, femme du pré-
cédent, lésions internes.
Mme Denise Laurent, modiste, 22, rue Boyer,
lésions internes.
M. Alexandre Langeais, dessinateur, rue
des Partantq, blessures au nez et à la joue gau-
che, contusions à la main gauche.
Mme Huyart, 63, boulevard Sérurier, lésions
internes.
M. Jean Ernvein, rue Chevreuil, à Pantin,
lésions internes et blessure à l'œil gauche.
Mme Vigier, 60, rue de Romainville, lésions
internes.
M. Camille Caillaux, âgé de quarante ans, gar-
çon de magasin, 32, rue Sorbier, blessures à
l'arcade souçcilière gauche, à la bouche, à la
jambe et à la main gauches.
Mmes VigiiM- et Huyard, ainsi que M. Caillaux,
qui sont les plus gravement attemts, ont été re-
conduits en voiture à leur domicile.
Oui. avec vous. c'est toujoure demain
qu'en doit voit de la galette.
Et puis. pas d'insolences, monsieur
Zéphyrin. et tenez-vous votre place. si
vous tenez à y rester.
Oh i j'y tiens. j'y tiens. sans y tenir.
Alors. montrez-le par votre zèle, qui
tôt ou tard recevra sa récompense. Et u ou-
bliez pas la mission que je vous ai confiée.
Pour la petite Renaudin.
Parfaitement.
Mais vous savez. je vous ai prévenu.
il faudra payer un verre à la vieille.
Voilà quarante sous. dites encore que
je ne suis pâs généreux, petit libertin.
Et lorsque le jeune Zéphyrin eut fait dis-
paraître la pièce blanche, à peu près de la
même façon que son patron avait étouffé les
billets de banque de M de Sartys, Bistour re-
devenant familier et tutoyard
Maintenant, tu sais, mon petit Zéphyrin,
parlons peu et parlons bien attendu que
c'est le directeur de 1 agence Bistour qui réu-
nit son personnel.
Alors, je vais appeler Fanny.
Oui, va la chercher.
Et Zéphyrin alla, dans les profondeurs de
l'appartement, chercher une femme d'une
soixantaine d'années, au moins, qui fri-
cotait des choses douteuse*, dans une cuisine
plus douteuse encore.
C'est que, en effet, Zéphyrin et Fanny
constituaient en gros et en détail le personnel
régulièrement attaché à l'aç ene*.
Le gamin était débrouillard. Fanny, qui
avait jadis rôti tous les balais qu'où peut
supposer, se montrait précieuse peur délier
les langues des commères les plus menan-
tes. Elle avait, cette Fanny, un entregent de
tous les diable* rien ne 1 embarrassait.
rien ne la rebutait.
Par un hasard extraordinaire. Eugène Favs,
le mécanicien du tramway tamponneur n'a été
ni blessé ni contusionné.
A la première nouvelle de l'accident, MM. Ti-
rache, commissaire de police du quartier du
Pére-Lachaise, et Reiss, ofticier de paix de l'ar-
rondissementv sont accourus avenue Gambette
De l'enquête faite par M. Tirarhe, il résulte
que la responsabilité de «et accident ce peut
être imputée au mécanicien du tramway tain-*
ponneur.
Eugène Fays et le conducteur François Vasse-
rot ont fait toutes les manomvres recomman-
dées en pareille circonst.anee pour éviter la col-
lision. Malheureusement les freins n'ont pas
fonctionné. Il faut probablement en attribuer ta
cause à la pente très rapide sur laquelle le
%amway était engagé.
Cet accident a produit dans le quartier une
très vive émotion et 'une foule considérable a
stationné pendant assez longtemps à l'endroit
où il s'est produit.
Un Drame à Versaillès
Un dramatique événement s'est déroulé dans
une maison de la rue de la Chancellerie, où un
garçon de café, Emile Touieau, àpé de vingt
ans, et sa maîtresse, Mme Camille Bellier, âgée
de trente-trois ans, se sont suicidés.
Mme Bellier, femme d'un instituteur du dé-
partement de Seine-et-Oise, avait été condam-
née, le 4 novembre dernier, à un mois de prison
avec sursis par le tribunal correctionnel de Ver-
sailles, pour adultère. Depuis cette époque, elle
s'était fixée daus cette ville où son amant, ¡':mile
Touzcau, était employé comme garçon de café.
Il y a quelques jours, Mme Rallier fut inrul-
pée d'un vol commis à Saint-Cyr-I Ecoje et une
-luauurtion fut ouverte oonlrû elle.
Les amants louèrent un appartement meublé
16, rue de la Chancellerie. Touzeau fut, lui aussi,
congédié par son patron. Se trouvant sans res-
sources et sous le coup d'une grave accusation,
Mme Camüle Bellier résolut de se donner la
mortet décida son amant à suivre son exemple.
Mercredi matin, la bonne de l'hôtel éprouva
quelque surprise en n'apercevant pas les deux
locataires. Une forte odeur se dégageait de la
chambre qu'ils occupaient. Pressentant un mai-
heur, la domestique avisa son patron qui courut
chercher M. Noguès, commissaire de police du
troisième arrondissement, accompagné de fou
secrétaire, M. Bertrand. Le magistrat se rendit
immédiatement à l'hôtel et pénétra dans la
chambre des amants,
Sur le lit gisaient inanimés Emile Touzeau et
Camille Bellier. Au milieu de la pièce, qui avait
été soigneusement calfeutrée, se trouvait un ré-
chaud renfermaut encore quelques morceaux de
charbon de bois à demi consumés. Sur une ta-
ble était une lettre écrite par la jeune femme,
qui attribuait sa fatale détermination à la fausse
accusation dont elle était l'objet.
M. Marlier, médecin légiste, mandé également,
constata le double décès, qui remontait seule-
ment à quelques heures.
M. Noguès a fait transporter les deux corps à
la Morgue, dans l'après-midi, aprùs avoir avisé
les familles des défunts.
Ce double suicide a provoqué dans le quartier
Saint-Louis une profonde impression.
NOTRE FLOTTE
VINGT-QUATRE NOUVEAUX BATIMENTS
La promulgation de la loi de finances a per-
mis à l'administration de la marine de proreder
à la mise en chantier de viugt-quatre des bâti-
ments compris dans l'annexe des constructions
neuves.
Pour hâter l'exécution du programme d'aug-
mentation de la flotte, M. de Lanessan en avait
fait préparer tous les détails, de telle sorte qu'il
a étc possible de donner immédiatement des
ordres aux arsenaux et de ratifier les marottés
en cours de passation avec l'industrie privée.
Les mises en chantier effectuées dans ces der-
niers jours sont au nombre de vingt-quatre, soit
dans les arsenaux un croiseur cuirassé, deux
coutre-torpilluurs et trois sous-marine, et dans
les chantiers privés huit contre-torpilleurs et
onze torpilleurs.
LE « VICTOR HUGO •
Le croiseur cuirassé sera construit à Tonton et
portera le nom de Victor-Hugo. Il aura un dépla-
cement de 12,550 tonneaux avec une longueur de
146 m. 50 et une largeur de 21 m. 40; la puis-
sance de ses maehmes sera de 27,500 chevaux,
correspondant à une vitesse de 22 noeuds.
Son armement comprendra quatre canons
de 191 millimètres, seize de 16i,7, vingt-deux
de il et deux de 3i, tous à tir rapide, plus cinq
tubes lance-torpilles, dont deux soüs-marins.
Il portera 38 officiers et 690 hommes d'équi-
It sera achevé en t906; son prix de revient est
évalué à francs.
LES CONTRE-TORPILLEURS
Les dix couliii-tur|>il!curâ mis eu cbantier
sont tous du même type. Leur déplacement est
de 303 tonnes, la longueur est de S6 mètres et
leur largeur de b m. 5i la vitesse prévue est de
28 nœuds.
Leur armemeat comprendra un canon de 65
millimètres, six de 47 et deux tubes lance-tor-
pilles aériens.
Its porteront 4 offlciers et 44 hommes. Chacun
d'eux coûtera .trnaca; ils seront termi-
nés en l'J(<3.
Les deux rontre-torpilleura construits à Bo-
chefort porteront les noms de Francique etSabre, les huit construits par t industrie privée
ceux de Dard, Batiste, Mousqueton, Arc, Pisltlet,
Bélier, Gatapullr et Bombarde.
LES TORPILLEURS
Les onze torpilleurs commandés à l'industrie
privée porteront les numéros de 266 & 276. Ils
Mais ce n'est pas sur elle, pas plus sur Zé-
phyrin oue comptait beaucoup Bistour dans
une affaire capitale comme celle-là. dans
une affaire qui nécessitait un voyage à Rome
et un voyage en Dauphiné.
Et Bistour, qui avait une envie féroce de
toucher le reste de la somme promise par son
client, Bistour comprenait bien que pour la ga-
gner, il fallait faire feu des quatre pieds.
Sous son apparence de vieux bonhomme
crasseux, il avait encore un ressort étonnant,
ce Bistour. et, surtout, un net de chien de
chasse plus étonnant encore.
C'est vrai qu'il avait été agent de la sûreté
mais c'est vrai aussi qu'il avait un vice le
jeu il était joueur comme les cartes, et ce
vice-là suffisait à expliquer sa mise à pied, sa
vie d'expédients. de louche* besognes et
3e misère.
Mais en ce moment, U ne songeait guère
au eu. Tout à l'affaire qui allait mettre trois
mille cinq cents francs dans sa poche, il se
disait:
Ce qu'ils sont embêtants, les clients sé-
rieux Si j'avais eu quinze jours seulement
devant moi, je faisais tranquillement ma p*e-
tite enquête moi-même sans me presser
et je peux me flatter qu'elle aurait été faite
un peu mieux que par le gâte-métier que je
vais être obligé de m'adjoindre.
J'allait en un pays su-
perbe. J'allais à Home. à Rome. moi qui
ai toujours eu envie de visiter les catacom-
bes 1. Je revenais par tice et Marseille. Ça
ne me coûtait pas un sou de plus, attendu
que je prenais un billet circulaire. tandis
que j'ai huit jours huit jours.
Eh bien, fit-il brusquement, raieon de
plus pour ne pu perdre mou temps et ma
jeunesse.
Et comme Fanal arrivait, avec Zephyrla,
auront un déplacement de S7 tn" une'
longueur de 37 mètres et une lar^ Leur»
machines, d'une puissance de J,* (eut
donneront une vitesse de uœuà.s, ils seront
armés dû deux rwn^ de 37 jnilIitnC'U' ,et da
deux tubes lance-torpillps aériens.
Leur effectif comprendra 2 officiers et H hom-
mes.
Leur prix sera d'environ iSO.000 francs.
LIS SOUS-MARINS
Les trois sous-marins mis en chantier ¡Ion! de
trois types diflV-reni*: ce sont t1es h.Munenm
d'expériences rfec-
Uonnements
La mise en • .1 .min i tt. v^> .mi» .uiiius pré-
cède celle d'unbien plus grand nombre de petit»
bâtiments d'un type unique et éprouvé. U est in-
téressant de rappeler que M. de Linesstn a or-
donné, depuis sou arrivée au ministère, la cons-
truction de huit sous marins quatre, typa
Morlt moiiillé, le Farfadet, le Lutin, le Korrigan et
le Gtwme. et quatre type Samal, la Sirfrnr, u Tri~
ton. te •̃ RspaiUm. La! ons-
trucUoi' f lyoi prévoit chan-
tier de liun ̃"iriaa; ce luiiumc «ra da
beaucoup di commencera la construc-
tion de vint marins pondant l'exereiea
budgétaire, ce qu' portera & trente-quatre le»
sous-marins, soit achevés, soit en chantier.
Les Ca?aleâi)esj8 la Mi-Crâs
Ainsi que l'an dernier, la urd'hni «si
divine en deux parUes IV les Pari-
siens verront défiler sur les «ran.is iioulevarvalcade organisée p*r le comité des halles et
marchés, pour faire escorte la. Home de*
reines.
Les étudiH! -̃ lïK'.nfreivc.' ̃ '•
soh'ét; leur -i-Htu-:
gauche ':•̃• j. a.jui-
nant le ri.
Les!«. Leurs
conceptions ii-Etra
pas à l'idéal fauta
"i
fête réellement digne de i
subventions toujours trop -.i
bonne volonté et
se chargent de l.t d'amuser l'aria
pendant toute une
l»our combla de ,ce, le Soleil sembla
vouloir bouder, e. ,im-n encore la jouniéo
d'hier. ,sc <-t froide tv.-r'.ics on-
dées fr.
d'huiT i,i.-i.» fruit (iiunmage, mai- ̃̃: m ̃̃ -u pro-
bable que les lJHrisiens soient ;̃: cette
considération et ne viennent. ! applaudir et saluer au pan*
neg, Mlle Poirier, et ses gr.;f
On se prépare, d'ailleurs, a mi i.n:
lieu une réception .solennelle. Mlle !'̃ l
reçue ft deux heures à l'Elysée par le. •
de la République et Mme Km île Loubet, ainsi
que le roi qu'elle a choisi.
On sait que le IV !<̃ la République otlre
chaque année un i Heine dos renies.
h'niils
Loubet remettra auj<> lier
c'est un bracelet-gouni! deux.
centimètres de largeur, d une sirnpneue et d'ua
goût parfaits.
Ce présent du chef de l'EUt A la gracieuse ma-'
jesté du Carnaval est enfermé dans un éorin do
maroquin rouge, doublé de faille blanche. 1,'écritt,
porte sur son couvercle en lettres d'or l'inseri»-
lion suivante: « Ûfl'ert par le Président .du la'
République, 14 mars 1901 Voilà certes un bijou
que Mlle Poirier sera heureuse et liere d'attacher
à son poignet.
Ceci dit, rappelons en quelques mots ce que
seront les fêtes d'aujourd'hui.
Le comité des '-M- <•• –'ohel*
société l'Union et Ger-
main, la Renamsan .u du
Temple à ce groupe ic j ..mt viuii-
dront se joindre les • Queux «Iles et la
Giitt.5 parisienne du mardi-
Dans la matinée, les tn*
iront rendre quelques vimi -r
honoraires et à leurs amis, puis wemlnmt se
réunir, à onze heures, aux Halles centrales.
Avant de se rendre place de h •̃̃̃ -'̃ "ft
doit se former le eort&gi-, le fon:
marchés a, dans 8a dernière rén:: ̃̃̃;
venir présenter à l'hôtel du rue
d'Enghien, la Reine des roinns, Mlle Poirier,
ainsi que Mlles Baille et lirot, Cluûodes marché»
du Temple et Saint-Germain.
Nos aimables visiteuses et toute leur snitt
arriveront rue d'Enghien vers midi moins un
quart.
De là, rhnrs et landaus se dirigeront vers If
point de concentration assigné par M. Lépine»
préfet de police, qui en a réglé tous les iJetiiilt
avec MM. Toutiy et Mouqtiin, directeur et kous-
directeur de la police municipale.
Le cortège se formera dans l'ordre suivant
LES CHARS
flronpe. Marché des Carmes. Dans un*
litière Louis XIV avec dôme et garniture dt
rosés!. Mlle "Emilie Romelotte, la reine dont l'é-
lection fut annulée et donna lieu aux incident»
que DMI! avons raconté?. Robr: il.! ln-urai-L bl;nia
et man!
*• oru x
lanrtan li-un. i.t tv.iin-une aiuico iiieuuiu, ci la
roi, M. Ku^ne Meissor.
3' groupe. Marché Saint -Germain. P»H«-
bannière et trompettes à ftheval, précédant un
char de musiciens Chartes IX. Cavalier* escor-
tant le landau fleuri dans lequel preudr»nl|>Uca'
la reine, Mile Brel, lu roi, M. VilleDcuvc, et
président de la Société, M. Leroy; deux auiresf
landau* et un char fleuri.
/<• groupe, La Hwiaiasanee des Halles. t>ouz*
musiciens russes précèdent le char de la lleina
des reines, attelé de su chevaux tenus en main.
Mlle Poirier, symbolisant la Ville de Peins,
velu d'un peplum blanc et .d'un manteau bleu
de roi. cuirasse d'or ornée de la croix de U L6-'
gion d'honneur et couronne murale.
(Temple), Lebreton (Saint-Germain) et Vidai (les.
Mes enfants, sion vient me demander,
vous direz qne je suis sorti.
Bien, patron.
Si on s'informe quand je serai de re-'
tour, vous répondrez que vous n'en savejt
rien.
Bien, patron.
Si on insiste, roui renverrez les gem
à mardi.
Mardi. Dans neuf jours.
Vous ratez dit.
Vous partez donc en voyage •
C'est possible. pas sûr encore. Ifafs
d'ici à mardi, je ne m occupe plus que d'un»
seule et unique affaire.
Et, comme par acquit de conscience, s'adrM*
sant cette fois à la vieille qui s'apprêtait déjà
à réintégrer sa cuisine.
Fanny. un peintre. qui s'appelle Jean
Tavernier.. Ça ne te dit rien, ça
Tavernier.
Elle chercha dans ses souvenirs.
Et ISistour, pour préciser autant qu'il 1!
pouvait
Oui. un Tavernier qui habile chez ü!
autre peintre. son oncie. un nommé dichel
B*rtin.
Michel Berlin!
Ça te dit?
Si ça me dit! Oui je le cohwtfs, ce Ber
tia. Il demeurait autreluis rue CliapUl.
U y demeure même toujours.
.Mais alors.le Tavernier.attendez-donc*
Vous dites que c'est son neveu.
Oui. il parait.
Des blagues. Oh!'mais ou!. J'en sali«.
j'en sais même long là dessus.
Parce que j'ai eu affaire a ces geas-là,
met. daiu le temps
(Atufere.)
Le numéro": €5
JEUDI
ABONNEMENTS
r f*ARIS et DÉPARTEMENTS Trois mois, 5 fr. Six mois, 9 fr. Un an, fr.
On s'abonne sans frais dans toas les Bureaux de posta
UNION POSTALE Trois mois, 7 fr. 70. Six mois, 14 fr. 60. Un SB, fr.
Oirectioxi 18. Rue d'Enghien. F»aris (10»Anr.)
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La Aonqages et Réclames sont reçues il J'OFFICE D'ANNONCES
A Parts, PUB» de la Bourse Arr.)
tfl ̃MBSCIITS «OH INSÉRÉS AE S BUT PAS Rt*»«f
Dernièro Edition
J£ THÉÂTRE HOU MARCHÉ
Ce n'est pas sans un certain plaisir que
'j'ai lu, l'autre jour, dans le courrier des
^théâtres de ce journal, que le directeur d'uu
ihéAtrc de Pans, de l'un des plus grands,
avait décidé. d'abaisser, d'une façon sen-
sible, le prix des places. A l'exception d'un
,nombre infime de places, telles que quel-
ques loges dites il salon, et le premier rang
des fauteuils de balcon, il n'y aurait pas une
place dépassant la somme de cent sous ce
serait le prix maximum des bonnes places,
'et le prix des autres places ira ensuite en
décroissant. C'est déjà un bon prix que
« cent sous »; c'est un prix « bourgeois »,
pour ainsi dire, mais, en somme, il est à la
portée des bourses moyennes, il est accep-
table.
Pour un spectacle à succès, chacun
peut espérer, grâce à quelques économies
persévérantes et obstinées, amasser cette
pièce ronde » qui lui ouvrira les portes du
théâtre. Il n'y a là rien d'excessif. Les per-
sonnes mêmes un peu plus aisées qui vont
par groupes au théâtre, les famitlos unies
qui prennent ce plaisir en commun ne se-
ront pas fâchées de la diminution annon-
cée à quatre, une loge ou baignoire ne dé-
passera pas 20 francs. C'est une somme,
mais c'est encore une seule pièce ronde »,
et il ne sera pas besoin d'en entamer une se-
conde. L'innovation il vaudrait mieux
dire le retour aux usages anciens, est
donc excellente, et espère, pour ma part,
que l'exemple donné par le directeur en
question (qui ne faisait, d'ailleurs, que
marcher sur les traces d'un autre direc-
teur, plus avisé que tous les autres, M. An-
toine). sera suivi par les différents direc-
teurs des théâtres parisiens.
•
Quand on y réfléchit, on s'aperçoit qu'il
s'agit, en somme, de l'avenir du théâtre il
Paris et, par suite, en France.
Autrefois, chaque théâtre il est vrai
qu'il y avait beaucoup moins de scènes ou-
vertes dans Paris avait son genre très
Déterminé, sa elientèle d'habitués, on pour-
rait presque dire d'abonnés. L'affiche se
modiliait souvent, plus ou moins rapide-
ment, selon le succès des pièces il était
lare qu'une pièce tint l'affiche plus de deux
4 trois mois. Le même théâtre jouait donc
(plusieurs pièces dans la même saison. Ses
:habitués, ses « clients » y revenaient avec
^plaisir tous les deux ou trois mois, et, sans
dépense excessive, ils suivaient le mouve-
ment dramatique avec un intérêt qui ne se
Diminuait jamais. Les œuvres jouées étaient
̃convenablement montées, sans frais exces-
sifs les acteurs n'avaient pas les préten-
tions exorbitantes qu'ils ont arborées de-
puis. Les théâtres pouvaient vivre les di-
recteurs pouvaient durer.
Mais notre ville se développant de plus
tn plus, on a vu, en même temps que le
nombre des théâtres augmentait, croître la
durée des succès, quand ils se produisaient.
̃w Succès américains », a-t-on dit, non sans
raison: succès durant six mois, et quelque-
fois toute une année. Dès lors, les théâtres
n'eurent plus leur clientèle fixe et fidèle.
Comment l'auraieot-ils gardée, lorsqu'ils ne
renouvelaient leur affiche qu'une ou deux
fois dans l'année? La foule se précipita là
pu l'appelait la vogue mais aussi, là où la
vogue ne l'appelait pas, le vide, le hideux
vide désolait les salles abandonnées. Donc,
plus de « public » inféodé, en quelque sorte,
̃à des scènes cataloguées; mais des foules
se précipitant dans un endroit déterminé,
un hasard, et quelquefois sans raison, tan-
dis qu'elles fuyaient, sans motif aussi, les
autres endroits ouverts pour elles.
• Alors, les directeurs s'ingénièrent pour
!es attirer. Ils se disputèrent, à prix d'or, les
bons artistes qu'ils grisèrent par leurs pro-
positions exagérées. Chaque directeur vou-
lut présenter son <> mouton à cinq pattes »
pu son 1( veau à deux tètes comme l'on dit.
Ce n'est pas tout. On exagéra les frais de la
misé en scène. Les décors eurent plus de
somptuosité que de goût les costumes plus
de richesse que de distinction. Pour payer
tous ces frais, il fallut recourir à un moyen
qui venait tout de suite à l'esprit l'augmen-
tation du prix des places. Et progressive-
ment, les places arrivèrent à de tels prix
qu'il y avait bien peu de théâtres où les
bonnes fussent abordables pour d'autres
personnes que les milliardaires.
Ne 38. Feuilleton du PETIT Parisien.
Miss Tempête
GRAND ROMAN INÉDIT
DKCX1ÈME PARTIS
|UÀ VOIX. DU SANG
XIV (suite)
Monsieur Bisrtoar
•^Dilfte! je mentirais si je disais que
J'ai des avances considérables. Lea vices,
monsieur. Vous connaîtrez ça un jour. Et
avec mon personnel, il faut en faire des avan-
ces. toujours. tout le temps. surtout
4uand il s'agit de lointains voyages.
U vous faut mille francs.
L'usage de la maison est même de faire
̃jrerser parle client moitié d'avance et l'autre
moItié après succès.
Autrement dit, à la livraison des docu-
mente.
Dont je vous garantis la qualité et la
quantité, monsieur. Le dossier, voluminem
*u uon, sera complet.
Mais, si je paie moitié d'avance. et si
Mardi je ne trouve pas ce que je cherche.
Oh! monsieur Vingt-cinq ans de pra-
tique. avec mon cabinet dans la même mai-
bon Je serais déafionurd I.
Et moi refait. Bah qui veut la fin.
Il lira son portefeuille.
La moitié de trois mille cinq, c'est.
Dix-sept cent cinquante, monsieur de S«-
fc *.«– En voilà dix-huit.
Voulez valu un reçu
Que se passa-t-il ? Le public ne voulut
plus aller au théâtre que pour la pièce à la
mode, la pièce eu vogue. Il ne se résigna à
donner son argent que dans des cas excep-
tionnels en somme, les directeurs diminuè-
rent dans ce public parisien, qui aime taüt
le théâtre, le goût du théâtre, par le fait
même que ce plaisir devenait si coûteux.
Ou bien encore, se forma une autre plaie,
celle des «billets à droits» et celle aussi des
« billets de faveur. » Certains théâtres ad-
mirent le billet à droits, c'est-à-dire le bil-
let qui, présenté au contrôle, vous donne
droit à une réduction sur le prix de la place
annoncé. L'inconvénient de ce système
est évident le directeur ne sait plus sur
quelle recette il peut compter réellement et
on ne sait pourquoi il avantage des per-
sonnes qui cueillent leurs places chez le
marchand de vin ou le marchand de tabac,
au détriment de celles qui viennent directe-
ment à son théâtre.
Quant aux billets de faveur, ce fut un
autre abus. Il est sûr qu'en échange des
services réels qu'elles rendent aux théâtres,
un certain nombre personnes peuvent
avoir droit, de temps à autre, à quelques
« faveurs ». C'est un échange de bons pro-
cédés, qui ne nuit à quiconque et qui fait
plaisir aux intéressés. Mais le malheur est
qu'à Paris tout le monde se connaît, peu ou
prou. Paris est une agglomération de petites
villes reliées entre elles par des tramways.
Tel Parisien apprend qu'un ami est allé au
théâtre sans bourse délier, uniquement
parce qu'il était en relations avec telle ou
telle autre personne qui pouvait réclamer
des « entrées de faveur ». Il trouve que
l'exemple est bon à imiter. Il s'ingénie pour
connaître l'un de ces favorisés à qm les
théâtres donnent des places gratuites, et il
l'assassine de requêtes, de lettres, de sup
pliques, jusqu'à ce qu'il ait obtenu, à son
tour, une loge ou deux places non payantes.
Et, par l'effet qu'on nomme la « boule de
neige », tout le monde, à Paris, mainte-
nant, veut aller au théâtre, pour rien, « à
l'œil », comme on dit vulgairement.
Je comprend que les directeurs de théâ-
tres protestent contre cet abus et qu'ils
veulent, sinon supprimer tout à fait cela
sans doute, est impossible au moins ré-
duire à sa plus simple expression. Lorsque
les places seront moins chères, et lorsqu'il
sera entendu que les billets adroits n'exis-
tent plus et que les billets de faveur sont
réservés à une quantité de personnes infi-
niment petite, les Parisiens se résineront
à ouvrir leurs portemonnaies pour leur plai-
sir favori.
Cette diminution du prix des places aura
d'autres conséquences que, pour ma part,
je trouve fort appréciables. Elle forcera les
directeurs à diminuer leurs frais. Les recet-
tes étant moindres, il faudra bien que les
dépenses le soient aussi.
Nous éviterons ainsi ces frais exorbitants
de mise en scène qui grèvent une pièce dès
le premier soir, et pour une longue série
de représentations, frais qui font que les
directeurs n'osent plus risquer de pièces
nouvelles ni d'auteurs inconnus et qu'ils
tournent toujours dans le même cercle de
reprises usées ou d'auteurs qui ne le sont
pas moins. Est-ce que les tragédies de Cor-
neille et de Racine ont besoin, pour nous
émouvoir, d'une mise en scène si luxueuse,
si dispendieuse ? Le décor est unique, et à
vrai dire il ne serait point nécessaire. Pour-
quoi ? Parce que leurs personnages ne sont
point des pantins qui s'agitent, des marion-
nettes qui se trémoussent ce sont des
hommes et des femmes qui aiment, qui
souffrent, qui vivent en un mot. J'aime
mieux des personnages qui m'émeuvent au
milieu d'un décor simple que des fantoches
qui me laissent insensible au milieu d'un
décor magnifique.
Autre conséquence do la diminution des
frais les artistes devront, eux aussi, abais-
ser leurs prétentions. Il faut convenir que,
depuis quelque temps, elles devenaient
excessives. Je ne sais quel moraliste cha-
grin a dit que ce qui caractérisait les épo-
ques de décadence, citaient les appointe-
ments exagérés des comédiens et des dan-
seuses. En dépit de ce que quelques-uns
affirment, je ne crois pas que nous soyions
si « décadents » notre société se trans-
forme certainement, mais je ne pense pas
que la France ait terminé encore sa mis-
sion. Il lui reste à livrer de grands com-
bats pour la solidarité et la fraternité uni-
verselles. Mais, vraiment, quand on coin- I
Au fait, oui. Je sais bien que ça ne si-
gnifie pas, non plus, grand' chose.
Ça me constitue votre débiteur au cas-
impassible, je r«fftrme sans crainte au cas
où je ne saurais pas mon métier et où je re-
viendrais bredouille.
Lucien se contenta de sourire.
Sa créance sur Bistour lui semblait, par
avance, une créance bien aventurée.
Mais il lui épargna l'amertume de la ré-
flexion, pendant que le vieux forban écri-
vait
Je soussigné,Achille Bistour, licencié en
droit, reconnais avoir reçu de monsieur Lu-
cien de Sartys.
Pas de profession, sans doute ?.
Non, pas de profession.
Je ne puis que vous en féliciter.
Et il continua
de monsieur Lucien de Sartys, sans pro-
fession, la somme de dix-huit cents francs à
valoir sur celle de trois mille cinq cents
francs, prix convenu et dont le solde me sera
payé par lui. mardi prochain, en échange de
la remise d'un dossier complet concernant
M. Jean Tavernier, artiste peintre.
Et comme il voyait Lucien faire une moue
significative, il sé hâta d'ajouter
Ledit dossier donnant des renseignements
détaillés sur l'origine, la vie, les habitudes et
les relations dudit Tavernier.
J'aime mieux ça.
Alors je signe et jP date.
Et remettant à son client la feuille encore
humide d'encre, il ramassa non, il rafla
les billets de banque qu'il glissa dans sa
poche avec une incomparable prestesse.
Sur te. sans adieu, M. Biatoar.
A l'honneur et au plaisir de vous ravoir
i mardi, monsieur de Sartys.
pare les émoluments dont se contentent
certains serviteurs de l'Etat avec lea som-
mes attribuées parfois à certaines chan-
teuses ou comédiennes, on ne trouve pas
que la balance soit égale. On cite le mot
d'une cantatrice qui, invitée à chanter dans
une soirée royale, demanda un prix telle-
ment exagéré que le souverain s'écria « Ce
sont les appontements annuels de trois gé-
néraux qu'ellé réclame ». La cantatrice dit
alors « Eh bien qu'il fasse chanter ses gé-
néraux. » La réplique est spirituelle, mais
l'observation du souverain était juste. Que
les artistes soient payés et bien payés, soit
mais qu'ils amassent en deux ou trois ans
des fortunes entières, cela est de trop, et
n'est pas juste. S'ils ne veulent pas tuer la
poule aux œufs d'or, c'est-à-dire te théâtre,
qu'ils réduisent donc leurs prétentions.
Et avec le théâtre « à bon marché » ainsi
entendu, nous aurons le vrai « théâtre po-
pulaire ». Je suis prêt encourager toutes
les tentatives de théâtre populaire, mais je
ne crois pas Tju'il faille faire des théâtres
exclusivement réservés au peuple. Il n'ira
pas. Toutes les classes de la nation fran-
çaise sont aujourd'hui rapprochées par la
liberté politique. Il ne faut point les sé-
parer il faut, au contraire, leur fournir
toutes les occasions de s'unir de se com-
prendre, de s'aimer. L'ouvrier et le pay-
san ont le droit., comme .le Jianijjajêr eu
le commerçant, d'aller à l'Opéra ou à la Co-
médie-Française ils contribuent, pour leur
part, et selon leurs moyens, à l'éclat de ces
institutions nationales. Les portes doivent
leur être ouvertes partout. En réduisant
partout le prix des places, messieurs les di-
recteurs, vous faites une œuvre non seule-
ment utile à vos intérêts, mais aussi une
œuvre d'union, de cohésion sociales. C'est
pour cela que j'applaudis à cette résolution
que plusieurs' de vous ont prise déjà et
qui, je l'espère, sera imitée par vos con-
frères. Ramenez le peuple, tout le peuple,
les grands et les petits dans vos théâtres,
qui peuvent instruire en amusant, et yous
l'écarterez en même temps des « bonis-
boais », qui dégradent et avilissent l'esprit.
JEAN FROLLO
LES CONGRÉGATIONS AUTORISÉES
Il convient de s'arrêter sur le vote de la
Chambre qui a repoussé, à la presque una-
nimité, l'amendement ayant pour but de
supprimer toutes les congrégations reli-
gieuses.
La déclaration faite par le président du
conseil, à ce propos, avec une sorte de so-
lennité, fixait en effet la doctrine du gou-
vernement pour les congrégations autori-
sées.
Tout en maintenant énergiquement les
droits de l'Etat, qu'aucun régime n'a aban-
donnés, M. Waldeck-Rousseau a mis en
relief avec sa netteté éloquente, la valeur
morale du contrat signé par le pouvoir
civil, lorsqu'il a autorisé une congrégation.
On ne saurait nier que l'Etat, après avoir
examiné des statuts et approuvé l'œuvre à
laquelle une congrégation entendait se
vouer, est lié par l'équité tant que cette
congrégation n'est pas infidèle à sa mis-
sion. C'est un pacte de bonne foi qui doit
être respecté.
D'un autre côté, le président du Conseil
a fait remarquer que 70,000 enfants, vieil-
lards, infirmes, incurables sont assistés par
les congrégations autorisées. Est-il possible
de toucher d'une main imprudente à ces
œuvres de charité ?
Souvent déjà, nous avons eu occasion de
faire une grande distinction entre les deux
clergés, entre les prêtres séculiers chargés
des paroisses, dont l'existence est prévue
par le Concordat, qui vivent au milieu des
populations et les réguliers, habitant en
commun, soumis à ladirection de supérieurs
étrangers d'ordinaire, et ignorants de la so-
ciété moderne.
Nous avons dit que la concurrence maté-
rielle et religieuse faite à l'Eglise par la
chapelle était un danger à tous les points
de vue.
Les curés et les vicaires, chargés d'un
service national en vertu du Concordat, ne
peuvent être comparés à certains membres
d'ordres religieux, qui respirent dans leurs
cloîtres les idées et les passions du lointain
passé.
Après le discours de M. Waldeck-Rous-
seau, on doit séparer les congrégations eft
deux catégories bien différentes celles qui
A la même heure qu'aujourd'hui.
Je vous reconduis, mon cher client.
Et quand il eut mis Lucien dans l'escalier.
quand il eut refermé la porte.
Vous avez l'air de rigoler, patron, fit le
petit jeune homme en le voyant rentrer tout
Je ne sois pas mécontent. en effet.
quoique je lui ai passé ça à trop bon marché.
Ah aurais pu aller jusqu'à. Enfin, ce qui est
fait est fait.
C'est quand même une bonne affaire,
dites.
Eh eh
Est-ce encore pour dénicher une petite
femme, patron? Allez-vous encore me faire
rouler tous les bastringues de Montmartre..
Est-il vicieux, ce crapaud-là Non Zé-
phyrin, ça ne te concernera pas, cette affaire.
Sérieuse, alors.
Et que je garde pour moi tout seul.
Et il ajouta à part soi.
Si je peux. Mais, nom d'un chien, si je
nepeux pas, ce ne sera pas de ma faute.
Il marque bien, savez-yous, ce monsieur
de Sartys.
Et il pale encore mieux qu'il ne marque,
ne put s'empêcher d'ajouter Bistour.
Il a doac casqué, patron.
Eh Eh
Alors, c'est la belle affaire.
La plus belle, Zéphyrin, depuis que j'ai
fondé cette étude. Et il y a vingt-cinq ans
de ça.
Alors, patron, veus allet, cette fois,
m'augmenter. Depuis le temps que vous me
le promettez.
Tu n'as pas honte! Une affaire qui ne
te concerne pas 1. Occupe-toi de ton dossier,
Renaudia. Et puis nous verrons après.
font profession de solidarité humaine et qui
sa consacrent charitablement à adoucir les
souffrances, à soulager la misère; et celles
qui se jettent dans les luttes politiques au
risque d'être frappées, à la fois, par la loi
civile et par la plus haute autorité spiri-
tuelle.
SUICIDE D'UN SOUS-OFFICIER
Les fossés du vieux fort, rue Carnot, à Vin-
cennes, ont été hier matin le théâtre du drama-
tique suicide d'un sergent rengagé du 26* batail-
lon de chasseurs à pied, Henri Raucy, âgé do
vingt-six ans.
Depuis quelques jours, le jeune sous-officier,
qui était d'ordinaire gai et exubérant, était de-
venu taciturne, sans que ses chefs et ses cama-
rades pussent découvrir les causes de sa tris-
tesse. Lpfilcier du peloton auquel appartenait
le sergent Rancy, inquiet de l'état de son subor-
donné et craignant qu'il ne se laissât aller à
mettre à exécution des idées de suicide dont il
avait fait part à ses amis, chargea l'un de ces
derniers de le surveiller.
Hier matin, il neuf heures, lors du rassemble-
ment, le sergent auquel avait été confiée cette
mission n'apercevant pas Rancy à la tête de sa
section, et redoutant un malheur, quitta ses
hommes et monta en toute hâte à la chambre
qu'ils occupaient ensemble.
Quand il en ouvrit la porte, il aperçut Rancy
debout sur l'entablement de la fenêtre et, épou-
vanté, lui cria
Malheureux, que vas-tu faire? Arrêter
Rancy ne lui répondit pas, pencha le corps en
avant et se laissa tomber d'une hauteur de
vingt-sept mètres. Il tournoya plusieurs fois
dans le vide et vint s'abattre au fond du fossé,
Les officiers et le médecin de servïceTprëvënûs
aussitôt, se rendirent sur les lieux-, mais tous
les soins étaient inutiles.
L'infortuné sous-ofilcier avait la tête fracassée
et la mort avait été instantanée.
Le cadavre a été transporté à l'amphithéâtre de
l'hôpital militaire Bégin, à Saint-Mandé.
Rancy était estime de ses chefs et aimé de
ses hommes; c'était un excellent sujet et l'on
ignore les causes qui l'ont poussé à cet acte de
désespoir.
La famille a été prévenue télégraphiquement.
UNE COLLISION Du TRAMWAYS
Une collision dans laquelle huit voyageurs ont
été plus ou moins grièvement blessés, s'est pro-
duite vers une heure et quart de l'après:midi,
avenue Gambetta. entre deux tramways à trac-
Uou électrique de la ligne les Lilas-Opéra.
Les Causes de l'Accident
Le tramway n" 132, conduit par le mécanicien
Eugène Fays, descendait la rampe de l'avenue
Gambetta, se dirigeant vers la place de la Répu-
blique, quand à la hauteur de la place Martin-
Nadaud la flèche du trolley qui prend le courant
électrique au fil aérien se détacha subitement du
câble.
Pendant que le conducteur, François Vasse-
rol, tentait, mais vainement, de remettre la
flèche en place, le mécanicien Fays actionnait vi-
vement ses freins. Malheureusement, le frein à
air comprimé refusa de fonctionner et le frein
à main était insuffisant pour arrêter la marche
de la voiture.
Le tramway continua alors à descendre la
pente en accélérant graduellement son allure,
et sa vitesse devint vertigineuse.
Le Choe
C'est alors qu'il rejoignit au bas de l'avenue
le tramway n* 143, qui se trouvait devant lui,
sur la même voie.
Un choc terrible se produisit et les voyageurs
furent précipités pêle-mêle les uns sur les autres
au milieu d'une pluie de vitres brisées.
Pendant quelques instants la confusion fut in-
descriptible. On n'entendait que cris de terreur,
auxquels se mêlaient des plaintes ou des gémis-
sements. Puis, les personnes qui dans cette col-
lision en étaient quittes pour la peur ou pour
quelques égratignures insignifiantes, se refevè-
rent et sortirent précipitanment des voitures,
qui avaient été assez gravement endommagées,
en s'échappant par toutes les issues qui s'of-
fraient à ellea.
Mais déjà l'alarme était donnée et des passants
et des gardiens de la paix arrivaient de toutes
parts pour porter secours.
Huit blessés gisaient sur le parquet où res-
taient étendus sur les banquettes. On les trans-
porta aussitôt dans une pharmacie de la rue des
Amandiers, où on leur prodigua des soins. Un
médecin constata que leur état n'inspirait pas
d'inquiétude et qu'aucun n'était en danger de
mort.
Les Blessés
Voici les noms des personnes blessées
M. Edouard Bakès, placier, demeurant rue
des Pyrénées, blessures la main gauche et
contusions.
Mme Cailla Bakès, ménagère, femme du pré-
cédent, lésions internes.
Mme Denise Laurent, modiste, 22, rue Boyer,
lésions internes.
M. Alexandre Langeais, dessinateur, rue
des Partantq, blessures au nez et à la joue gau-
che, contusions à la main gauche.
Mme Huyart, 63, boulevard Sérurier, lésions
internes.
M. Jean Ernvein, rue Chevreuil, à Pantin,
lésions internes et blessure à l'œil gauche.
Mme Vigier, 60, rue de Romainville, lésions
internes.
M. Camille Caillaux, âgé de quarante ans, gar-
çon de magasin, 32, rue Sorbier, blessures à
l'arcade souçcilière gauche, à la bouche, à la
jambe et à la main gauches.
Mmes VigiiM- et Huyard, ainsi que M. Caillaux,
qui sont les plus gravement attemts, ont été re-
conduits en voiture à leur domicile.
Oui. avec vous. c'est toujoure demain
qu'en doit voit de la galette.
Et puis. pas d'insolences, monsieur
Zéphyrin. et tenez-vous votre place. si
vous tenez à y rester.
Oh i j'y tiens. j'y tiens. sans y tenir.
Alors. montrez-le par votre zèle, qui
tôt ou tard recevra sa récompense. Et u ou-
bliez pas la mission que je vous ai confiée.
Pour la petite Renaudin.
Parfaitement.
Mais vous savez. je vous ai prévenu.
il faudra payer un verre à la vieille.
Voilà quarante sous. dites encore que
je ne suis pâs généreux, petit libertin.
Et lorsque le jeune Zéphyrin eut fait dis-
paraître la pièce blanche, à peu près de la
même façon que son patron avait étouffé les
billets de banque de M de Sartys, Bistour re-
devenant familier et tutoyard
Maintenant, tu sais, mon petit Zéphyrin,
parlons peu et parlons bien attendu que
c'est le directeur de 1 agence Bistour qui réu-
nit son personnel.
Alors, je vais appeler Fanny.
Oui, va la chercher.
Et Zéphyrin alla, dans les profondeurs de
l'appartement, chercher une femme d'une
soixantaine d'années, au moins, qui fri-
cotait des choses douteuse*, dans une cuisine
plus douteuse encore.
C'est que, en effet, Zéphyrin et Fanny
constituaient en gros et en détail le personnel
régulièrement attaché à l'aç ene*.
Le gamin était débrouillard. Fanny, qui
avait jadis rôti tous les balais qu'où peut
supposer, se montrait précieuse peur délier
les langues des commères les plus menan-
tes. Elle avait, cette Fanny, un entregent de
tous les diable* rien ne 1 embarrassait.
rien ne la rebutait.
Par un hasard extraordinaire. Eugène Favs,
le mécanicien du tramway tamponneur n'a été
ni blessé ni contusionné.
A la première nouvelle de l'accident, MM. Ti-
rache, commissaire de police du quartier du
Pére-Lachaise, et Reiss, ofticier de paix de l'ar-
rondissementv sont accourus avenue Gambette
De l'enquête faite par M. Tirarhe, il résulte
que la responsabilité de «et accident ce peut
être imputée au mécanicien du tramway tain-*
ponneur.
Eugène Fays et le conducteur François Vasse-
rot ont fait toutes les manomvres recomman-
dées en pareille circonst.anee pour éviter la col-
lision. Malheureusement les freins n'ont pas
fonctionné. Il faut probablement en attribuer ta
cause à la pente très rapide sur laquelle le
%amway était engagé.
Cet accident a produit dans le quartier une
très vive émotion et 'une foule considérable a
stationné pendant assez longtemps à l'endroit
où il s'est produit.
Un Drame à Versaillès
Un dramatique événement s'est déroulé dans
une maison de la rue de la Chancellerie, où un
garçon de café, Emile Touieau, àpé de vingt
ans, et sa maîtresse, Mme Camille Bellier, âgée
de trente-trois ans, se sont suicidés.
Mme Bellier, femme d'un instituteur du dé-
partement de Seine-et-Oise, avait été condam-
née, le 4 novembre dernier, à un mois de prison
avec sursis par le tribunal correctionnel de Ver-
sailles, pour adultère. Depuis cette époque, elle
s'était fixée daus cette ville où son amant, ¡':mile
Touzcau, était employé comme garçon de café.
Il y a quelques jours, Mme Rallier fut inrul-
pée d'un vol commis à Saint-Cyr-I Ecoje et une
-luauurtion fut ouverte oonlrû elle.
Les amants louèrent un appartement meublé
16, rue de la Chancellerie. Touzeau fut, lui aussi,
congédié par son patron. Se trouvant sans res-
sources et sous le coup d'une grave accusation,
Mme Camüle Bellier résolut de se donner la
mortet décida son amant à suivre son exemple.
Mercredi matin, la bonne de l'hôtel éprouva
quelque surprise en n'apercevant pas les deux
locataires. Une forte odeur se dégageait de la
chambre qu'ils occupaient. Pressentant un mai-
heur, la domestique avisa son patron qui courut
chercher M. Noguès, commissaire de police du
troisième arrondissement, accompagné de fou
secrétaire, M. Bertrand. Le magistrat se rendit
immédiatement à l'hôtel et pénétra dans la
chambre des amants,
Sur le lit gisaient inanimés Emile Touzeau et
Camille Bellier. Au milieu de la pièce, qui avait
été soigneusement calfeutrée, se trouvait un ré-
chaud renfermaut encore quelques morceaux de
charbon de bois à demi consumés. Sur une ta-
ble était une lettre écrite par la jeune femme,
qui attribuait sa fatale détermination à la fausse
accusation dont elle était l'objet.
M. Marlier, médecin légiste, mandé également,
constata le double décès, qui remontait seule-
ment à quelques heures.
M. Noguès a fait transporter les deux corps à
la Morgue, dans l'après-midi, aprùs avoir avisé
les familles des défunts.
Ce double suicide a provoqué dans le quartier
Saint-Louis une profonde impression.
NOTRE FLOTTE
VINGT-QUATRE NOUVEAUX BATIMENTS
La promulgation de la loi de finances a per-
mis à l'administration de la marine de proreder
à la mise en chantier de viugt-quatre des bâti-
ments compris dans l'annexe des constructions
neuves.
Pour hâter l'exécution du programme d'aug-
mentation de la flotte, M. de Lanessan en avait
fait préparer tous les détails, de telle sorte qu'il
a étc possible de donner immédiatement des
ordres aux arsenaux et de ratifier les marottés
en cours de passation avec l'industrie privée.
Les mises en chantier effectuées dans ces der-
niers jours sont au nombre de vingt-quatre, soit
dans les arsenaux un croiseur cuirassé, deux
coutre-torpilluurs et trois sous-marine, et dans
les chantiers privés huit contre-torpilleurs et
onze torpilleurs.
LE « VICTOR HUGO •
Le croiseur cuirassé sera construit à Tonton et
portera le nom de Victor-Hugo. Il aura un dépla-
cement de 12,550 tonneaux avec une longueur de
146 m. 50 et une largeur de 21 m. 40; la puis-
sance de ses maehmes sera de 27,500 chevaux,
correspondant à une vitesse de 22 noeuds.
Son armement comprendra quatre canons
de 191 millimètres, seize de 16i,7, vingt-deux
de il et deux de 3i, tous à tir rapide, plus cinq
tubes lance-torpilles, dont deux soüs-marins.
Il portera 38 officiers et 690 hommes d'équi-
It sera achevé en t906; son prix de revient est
évalué à francs.
LES CONTRE-TORPILLEURS
Les dix couliii-tur|>il!curâ mis eu cbantier
sont tous du même type. Leur déplacement est
de 303 tonnes, la longueur est de S6 mètres et
leur largeur de b m. 5i la vitesse prévue est de
28 nœuds.
Leur armemeat comprendra un canon de 65
millimètres, six de 47 et deux tubes lance-tor-
pilles aériens.
Its porteront 4 offlciers et 44 hommes. Chacun
d'eux coûtera .trnaca; ils seront termi-
nés en l'J(<3.
Les deux rontre-torpilleura construits à Bo-
chefort porteront les noms de Francique et
ceux de Dard, Batiste, Mousqueton, Arc, Pisltlet,
Bélier, Gatapullr et Bombarde.
LES TORPILLEURS
Les onze torpilleurs commandés à l'industrie
privée porteront les numéros de 266 & 276. Ils
Mais ce n'est pas sur elle, pas plus sur Zé-
phyrin oue comptait beaucoup Bistour dans
une affaire capitale comme celle-là. dans
une affaire qui nécessitait un voyage à Rome
et un voyage en Dauphiné.
Et Bistour, qui avait une envie féroce de
toucher le reste de la somme promise par son
client, Bistour comprenait bien que pour la ga-
gner, il fallait faire feu des quatre pieds.
Sous son apparence de vieux bonhomme
crasseux, il avait encore un ressort étonnant,
ce Bistour. et, surtout, un net de chien de
chasse plus étonnant encore.
C'est vrai qu'il avait été agent de la sûreté
mais c'est vrai aussi qu'il avait un vice le
jeu il était joueur comme les cartes, et ce
vice-là suffisait à expliquer sa mise à pied, sa
vie d'expédients. de louche* besognes et
3e misère.
Mais en ce moment, U ne songeait guère
au eu. Tout à l'affaire qui allait mettre trois
mille cinq cents francs dans sa poche, il se
disait:
Ce qu'ils sont embêtants, les clients sé-
rieux Si j'avais eu quinze jours seulement
devant moi, je faisais tranquillement ma p*e-
tite enquête moi-même sans me presser
et je peux me flatter qu'elle aurait été faite
un peu mieux que par le gâte-métier que je
vais être obligé de m'adjoindre.
J'allait en un pays su-
perbe. J'allais à Home. à Rome. moi qui
ai toujours eu envie de visiter les catacom-
bes 1. Je revenais par tice et Marseille. Ça
ne me coûtait pas un sou de plus, attendu
que je prenais un billet circulaire. tandis
que j'ai huit jours huit jours.
Eh bien, fit-il brusquement, raieon de
plus pour ne pu perdre mou temps et ma
jeunesse.
Et comme Fanal arrivait, avec Zephyrla,
auront un déplacement de S7 tn" une'
longueur de 37 mètres et une lar^ Leur»
machines, d'une puissance de J,* (eut
donneront une vitesse de uœuà.s, ils seront
armés dû deux rwn^ de 37 jnilIitnC'U' ,et da
deux tubes lance-torpillps aériens.
Leur effectif comprendra 2 officiers et H hom-
mes.
Leur prix sera d'environ iSO.000 francs.
LIS SOUS-MARINS
Les trois sous-marins mis en chantier ¡Ion! de
trois types diflV-reni*: ce sont t1es h.Munenm
d'expériences rfec-
Uonnements
La mise en • .1 .min i tt. v^> .mi» .uiiius pré-
cède celle d'unbien plus grand nombre de petit»
bâtiments d'un type unique et éprouvé. U est in-
téressant de rappeler que M. de Linesstn a or-
donné, depuis sou arrivée au ministère, la cons-
truction de huit sous marins quatre, typa
Morlt moiiillé, le Farfadet, le Lutin, le Korrigan et
le Gtwme. et quatre type Samal, la Sirfrnr, u Tri~
ton. te •̃ RspaiUm. La! ons-
trucUoi' f lyoi prévoit chan-
tier de liun ̃"iriaa; ce luiiumc «ra da
beaucoup di commencera la construc-
tion de vint marins pondant l'exereiea
budgétaire, ce qu' portera & trente-quatre le»
sous-marins, soit achevés, soit en chantier.
Les Ca?aleâi)esj8 la Mi-Crâs
Ainsi que l'an dernier, la urd'hni «si
divine en deux parUes IV les Pari-
siens verront défiler sur les «ran.is iioulevarvalcade organisée p*r le comité des halles et
marchés, pour faire escorte la. Home de*
reines.
Les étudiH! -̃ lïK'.nfreivc.' ̃ '•
soh'ét; leur -i-Htu-:
gauche ':•̃• j. a.jui-
nant le ri.
Les
conceptions ii-Etra
pas à l'idéal fauta
"i
fête réellement digne de i
subventions toujours trop -.i
bonne volonté et
se chargent de l.t d'amuser l'aria
pendant toute une
l»our combla de ,ce, le Soleil sembla
vouloir bouder, e. ,im-n encore la jouniéo
d'hier. ,sc <-t froide tv.-r'.ics on-
dées fr.
d'huiT i,i.-i.» fruit (iiunmage, mai- ̃̃: m ̃̃ -u pro-
bable que les lJHrisiens soient ;̃: cette
considération et ne viennent. !
neg, Mlle Poirier, et ses gr.;f
On se prépare, d'ailleurs, a mi i.n:
lieu une réception .solennelle. Mlle !'̃ l
reçue ft deux heures à l'Elysée par le. •
de la République et Mme Km île Loubet, ainsi
que le roi qu'elle a choisi.
On sait que le IV !<̃ la République otlre
chaque année un i Heine dos renies.
h'niils
Loubet remettra auj<> lier
c'est un bracelet-gouni! deux.
centimètres de largeur, d une sirnpneue et d'ua
goût parfaits.
Ce présent du chef de l'EUt A la gracieuse ma-'
jesté du Carnaval est enfermé dans un éorin do
maroquin rouge, doublé de faille blanche. 1,'écritt,
porte sur son couvercle en lettres d'or l'inseri»-
lion suivante: « Ûfl'ert par le Président .du la'
République, 14 mars 1901 Voilà certes un bijou
que Mlle Poirier sera heureuse et liere d'attacher
à son poignet.
Ceci dit, rappelons en quelques mots ce que
seront les fêtes d'aujourd'hui.
Le comité des '-M- <•• –'ohel*
société l'Union et Ger-
main, la Renamsan .u du
Temple à ce groupe ic j ..mt viuii-
dront se joindre les • Queux «Iles et la
Giitt.5 parisienne du mardi-
Dans la matinée, les tn*
iront rendre quelques vimi -r
honoraires et à leurs amis, puis wemlnmt se
réunir, à onze heures, aux Halles centrales.
Avant de se rendre place de h •̃̃̃ -'̃ "ft
doit se former le eort&gi-, le fon:
marchés a, dans 8a dernière rén:: ̃̃̃;
venir présenter à l'hôtel du rue
d'Enghien, la Reine des roinns, Mlle Poirier,
ainsi que Mlles Baille et lirot, Cluûodes marché»
du Temple et Saint-Germain.
Nos aimables visiteuses et toute leur snitt
arriveront rue d'Enghien vers midi moins un
quart.
De là, rhnrs et landaus se dirigeront vers If
point de concentration assigné par M. Lépine»
préfet de police, qui en a réglé tous les iJetiiilt
avec MM. Toutiy et Mouqtiin, directeur et kous-
directeur de la police municipale.
Le cortège se formera dans l'ordre suivant
LES CHARS
flronpe. Marché des Carmes. Dans un*
litière Louis XIV avec dôme et garniture dt
rosés!. Mlle "Emilie Romelotte, la reine dont l'é-
lection fut annulée et donna lieu aux incident»
que DMI! avons raconté?. Robr: il.! ln-urai-L bl;nia
et man!
*• oru x
lanrtan li-un. i.t tv.iin-une aiuico iiieuuiu, ci la
roi, M. Ku^ne Meissor.
3' groupe. Marché Saint -Germain. P»H«-
bannière et trompettes à ftheval, précédant un
char de musiciens Chartes IX. Cavalier* escor-
tant le landau fleuri dans lequel preudr»nl|>Uca'
la reine, Mile Brel, lu roi, M. VilleDcuvc, et
président de la Société, M. Leroy; deux auiresf
landau* et un char fleuri.
/<• groupe, La Hwiaiasanee des Halles. t>ouz*
musiciens russes précèdent le char de la lleina
des reines, attelé de su chevaux tenus en main.
Mlle Poirier, symbolisant la Ville de Peins,
velu d'un peplum blanc et .d'un manteau bleu
de roi. cuirasse d'or ornée de la croix de U L6-'
gion d'honneur et couronne murale.
(Temple), Lebreton (Saint-Germain) et Vidai (les.
Mes enfants, sion vient me demander,
vous direz qne je suis sorti.
Bien, patron.
Si on s'informe quand je serai de re-'
tour, vous répondrez que vous n'en savejt
rien.
Bien, patron.
Si on insiste, roui renverrez les gem
à mardi.
Mardi. Dans neuf jours.
Vous ratez dit.
Vous partez donc en voyage •
C'est possible. pas sûr encore. Ifafs
d'ici à mardi, je ne m occupe plus que d'un»
seule et unique affaire.
Et, comme par acquit de conscience, s'adrM*
sant cette fois à la vieille qui s'apprêtait déjà
à réintégrer sa cuisine.
Fanny. un peintre. qui s'appelle Jean
Tavernier.. Ça ne te dit rien, ça
Tavernier.
Elle chercha dans ses souvenirs.
Et ISistour, pour préciser autant qu'il 1!
pouvait
Oui. un Tavernier qui habile chez ü!
autre peintre. son oncie. un nommé dichel
B*rtin.
Michel Berlin!
Ça te dit?
Si ça me dit! Oui je le cohwtfs, ce Ber
tia. Il demeurait autreluis rue CliapUl.
U y demeure même toujours.
.Mais alors.le Tavernier.attendez-donc*
Vous dites que c'est son neveu.
Oui. il parait.
Des blagues. Oh!'mais ou!. J'en sali«.
j'en sais même long là dessus.
Parce que j'ai eu affaire a ces geas-là,
met. daiu le temps
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