Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1901-03-13
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 mars 1901 13 mars 1901
Description : 1901/03/13 (Numéro 8902). 1901/03/13 (Numéro 8902).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/05/2008
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Le numéro S oen.-fcixia.esi
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tes ̃ KUÎC»ITÎ IIOH IIISCKES ̃£ SONT PAS «OU»
Dernière Edition
LES IMPULSIFS DU (ME
Je rappelais l'autre jour la façon ingé-
pieuse dont nos avocats mettent à profit la
fcpéeialisation des maladies mentales pour
innocenter, devant les tribunaux correction-
ioeia, ceux de leurs clients qu'une mécon-
naissance absolue de la distinction du tien
nt du mieu fait tomber, de temps autre,
Bous le coup des articles du code pénal. Mais
ce n'est pas qu'en correctionnelle où l'on
Assiste, depuis une dizaine d'années, à cet
étalage de diathèses et d'entités morbides.
»La théorie de l'irresponsabilité a fini par ga-
gner le prétoire des cours d'assises et il n'y
a point de crime un peu qualifié où la dé-
feoM ne tire argument des tares hérédi-
'taires qu'elle prétead avoir releyées chez
^clients.
f Tous les assassins, à ce compte, devraient
être acquittés. Vacher lui-même eût dù
t'être, le chemineau qui s'en allait de ville
en ville et de bourg en bourg, son baluchon
sur l'épauie, d'un air tranquille, se louant
dans les fermes pour des besognes tempo-
raires, repartant au matin pour une nou-
velle destination, ne se cachant de per-
sonne, exhibant ses papiers aux gendarmes
et passant, le front haut, il. travers la so-
eibté, comme un brave homme dent la
conscience est pure, la moralité au dessus
de tout soupçon, et qui n'a contre lui que
sa misère et son invétéré besoin de vaga-
bondage. Seulement il arrivait que de
temps à autre cot être inoffensif, ce vaga-
bond aux yeux clairs qui promenait sa chan-
son et sou rire sur les routes de France,
tournait tout à coup au carnassier et l'on ap-
prenait avec stupeur que c'était la folie
du sang qui mettait cette flamme joviale
dans ses yeux, que c'était sur des os, sur
des muscles humains, qu'il aiguisait ses
dents, que c'était au râle de ses victimes
ou'il accordait sa chanson de marche.
Pour comble d'horreur, cette brute fé-
roce ne s'attaquait qu'à des jeunes filles, à
de tout jeunes garçons. Il profitait des om-
bres troubles du crépuscule, du silence des
champs, de l'isolement de ses victimes,
paissant leurs moutons ou leur vaches à
fécart des habitations. Doucement, l'air
,,honnête et poli, il s'approchait d'elles
comme pour leur demander sa raule. Les
hpauvres petits n'avaient aucune défiance.
Et alors, d'une détente de ses jarrets ner-
veux, le monstre leur sautait à la gorge, les
couchait à terro et leur tranehait la tête d'un
coup de rasoir. Ce qui se passait ensuite, la
-plunae se refuse à l'écrire. Vacher avait
"siusi assassiné vingt-deux personnes. Un
sillon de sang marquait chacun de ses pas.
Il était partout en Bretagne, en Dauphine,
en Provence, en Normandie, et partout il
laissait derrière lui un cadavre.
Eh bien c'est cet homme ou plutôt ce
tigre à faoe humaine que la défense nous
eeprésente comme un irresponsable et à qui
elle découvrit jene sais quelles lésions céré-
brales qui faillirent entraiuer son acquitte-
ment lo jury, au dernier moment, se res-
saisit. Mais il s'en fallut de peu que Vacher
ne fût rendu à la société.
Grand merci vraiment du cadeau Je ne
nie point qu'il y ait des cas où le cabanon ne
doive remplacer la geôle c'est quand le
criminel est un aliéné véritable et qu'il n'a
fait qu'obéir à une impulsion morbide. Mais,
dans ces cus justement, il est bien rare que
la défense ait à intervenir le fou criminel
ne passe point en assises; on lui met tout
de suite la camisole de force et on l'expédie
à Charenlon ou à Sainte-Anne.
Un aliéné se reconuait de suite à ses pro-
pos, à ses à à tout un ensemble de
faits qui rendent une erreur presque ma-
tériellement impossible. Mais côté des
aliénés et, si l'on peut dire, à mi-chemin
d'eux ei, des gens sains d'esprit et de corps,
il y a l'immense tribu des déséquilibrés,
victimes de l'alcoolisme, de la débauche ou
de quelque tare héréditaire et sur lesquels,
quand d'aventure ils se sont livrés un acte
homicide, il est malaisé de faire peser une
responsabilité absolue. C'est aux médecins,
en oe cas, à éclairer la religion des jurés.
Ils n'y manquent pas. Seulement, les méde-
cins aliénistes sont hommes et donc sujets à
l'erreur comme vous et moi. Puis ils sont
quelquefois victimes d'une fâcheuse ten-
N* 37. Feuillet»» du Petit Pa.ris(kn.
Miss Tempête
GRAND ROMAN LNÉDIT
'LA. VOIX DU SANG
XIV
Monsieur Bistour
M. Bistour tourna vers son client sa figure
Jaune qu'agrémentait ton tic des grandes oc-
casions. Le ticquicousistaitàs'épuiseren vains
•efforts pour atteindre son oreille avec sa
bouche.-
tréfonds d<< Jean. laver-
nier, artiste peintre. ça veut dire?
Ça veut dire que je veux savoir ce que
c'est que ce Jeau Tavernier. Je veux sav oir
ce qu'il a fait depuis sa naissance jusqu'à ce
jour. Je veux connaître ses relations, ses
habitudes, ses vices.
Ses maîtresses? ut gracieusement Bis-
tour.
Très important, cela.
Oui. les vices et les maîtresses. C'est
toujours sur ça que la clientèle veut d'abord
ïtw ûxee. 11 y a aussi les inuxatités ca-
£h6es.
Non. je crois que de ce côte-14.
Eh! monsieur, on s'imagine. Et puis il
y a des valeU de chambre ou des femmes
de m&iage qui racontent à M. Bistour. ou £~
l'un de se» nombreux agents.4es choses.
mais des choses.
Enfin. je veux tout savoir.
Autrement dit, c'est l'histoire détaillée
de ce monsieur que vous voulez que je tous
établisse.
dance à généraliser les résultats de leur
expérience personnelle et à voir des dégé-
nérés dans tous les sujets qui leur sont sou-
mis. Lombroso lui-même u'a pas éehappé à
cette malheureuse tendance si l'on faisait
le compte de tous les hommes célèbres de
ce siècle dans lesquels il a découvert, sui-
vant son expression, des candidats à la fo-
lie », bien peu, je pense, depuis Napoléon
jusqu'à Victor Hugo, fussent sortis indem-
nes de ses mains.
Que nombre de criminels soient des dé-
générés, cela ne fait doute pour personne.
Encore faut-il se garder des généralisa-
tions excessives. Trois crimes célèbres ont,
ces derniers temps, attiré l'attention pu-
blique. Le premier est la tentative de
Mlle Vera Gelo contre M. Emile Descha-
nel. L'affaire viendra bientôt devant les
assises; en attendant, Mlle Gelo a été sou-
mise à l'examen de trois médecins alié-
nistes. Leur rapport, qui ne comprend pas
moins de quarante feuillets, conclut à une
responsabilité extrêmement mitigée, l'in-
culpée étant une névropathe invétérée et
qui s'exalte il la moindre occasion.
Dans le second crime auquel nous fai-
sons allusion (l'attentat contre Guillaume Il),
l'inculpé est un ouvrier, Dietrich Weiland.
Interrogé sur les motifs de son acte, il a ré-
pondu
Je suis épileptique. J'ai des crises
terribles pendant lesquelles je n'ai pas cons-
cience de ce que je fais. Je ne me rappel
rien, sauf mou transport au bureau de po-
lice.
Effectivement, des témoins ont déclaré
que le malheureux est sujet à de violents
accès de colère. Un jour il voulut porter
des coups de couteau à son beau-frère, Une
autre.fois, ses camarades durent empêcher
Weiland de plonger son'bras dans delà
poix bouillante. Son père mourut du ddi-
num tremens. Dans son interrogatoire,
Weiland a encore dit que le jour de l'atten-
tat il ne se sentait pas bien, qu'il redoutait
une crise d'épilepsie, puis que, se trouvant
dans la foule sur le passage de l'empereur,
le bruit que faisait le public l'a de plus en
plus énervé et que c'est dans cel.le crise
d'énervement qu'il a lancé un morceau de
fer contre Guillaume II.
Le résultat de ces déclarations, c'est que
Weiland va être soumis à un examen médi-
cal et qu'on saura dans quelques jours s'il
doit être poursuivi pour crime de lèse-ma-
jesté ou eulermé dans un hôpital.
Pour le troisième des crimes sensationnels
dont nous parlons, le verdict des jurés est
connu. Duparchy, le parricide de Diesle,
déclaré coupable aveo circonstances atté-
nuante?, vient d'être condamné à vingt ans
de travaux forcés. Les jurés, tenus de choi-
sir entre la responsabilité ou l'irresponsabi-
lité du criminel, ont donc pris un moyen
terme les circonstances atténuantes qu'ils
lui ont accordées revienuenl à la reconnais-
sance.d'une responsabilité mitigée.
Il ne fait point de doute néanmoins que
Duparchv eût été acquitté par ces mêmes
jurés, si le crime dont il s'est rendu coupa-
ble n'avait point été si horrible. Plusieurs
médecins avaient conclu à l'irresponsabilité
totale de l'accusé. Celui-ci avait des cauche-
mars, des idées de suicidé persistantes,
qui le firent enfermer une première fois à
l'asile de Saint-Ylie. Examiné au sortir de
cet asile, il fut reconnu atteint d'une anes-
thésie de la gorge, d'une excessive sensibi-
lité au centre de la colonne vertébrale, et
d'une insensibilité absolue dans les alen-
tours. Duparchy, au dire des experts, avait
des hallucinations de l'œif (il croyait voir
son père), des hallucinations dé l'ouïe (il .en-
tendait des clochettes d'argent, des bruits
de chaînes) il lui semblait qu'il avait sur
la tète une couronne de bronze chauflée au
rouge, une pompe qui aspirait son cerveau.
Les privations qu'il avait supportées, l'abus
de l'éther, le surmenage génésique, autant
de causes qui expliqueraient cette excessive
sensibilité et ces troubles cérébraux. De
plus, Duparchy, déjà hystérique lui-même,
aurait été capté par une hystérique qui avait
achevé de le détraquer.
Ai-je besoin de dire que le défenseur de
l'accusé, MI Paul Morol, ne manqua pas de
tirer parti des arguments contenus dans le
rapport des experts? Et peut-être, encore
une fois, eût-il obtenu gain de cause, si le
crime pour lequel il réclamait l'indulgence
du jury n'avait point été le plus abomi-
C'est cela.
Où demeure-t-il?
Je n'en sais rien.
Pour commencer, c'est un peu vague.
Seulement, ce jeune homme car c'est
un jeune homme à peu près de mon âge, à
peu près de ma tournure.
Je note. je note.
Demeure chez son oncle, monsieur
Michel Bertin, peintre lui-même.
Mais vous n'avez pas non plus son
adresse'?.
Non. Seulement si vous avez, vous, le Tout-
Paris.
Oh monsieur, un outil indispensable à
l'exercice de ma profession.
Il avait pris l'annuaire et feuilletait rapide-
ment
Voilà Michel Bertin (et madame), officier
de la Légion d'b.uiiueur. Bigre artiste
peintre.
C'est lui.
Il demeure rue Chaptal je note.
Alors, ajoutez que Tavernier, son neveu,
est arrivé il y a peu de temps de Rome. il
est premier jj raud-prix de peinture.
Et il demeure avec lui. Ça va bien.
J'ai le fil. J'entends le fil d'Ariane. Je me
permets celte citation littéraire avec un
client aussi distingué.
Oui, je vois, vous l'avez, le fil, répondit
Lucien sans broucher.
Et vous me direz que je na suis pas
plus riche pour ça. H faut croire que Jai
aussi mon vice. puisque tout le monde en
a. et que le mien me coûte uu peu cher à
entretenir. Je reviens à votre Tavernier.
Et. après avoir donné carrière à son tic
C"e«^ tout ce que vous savez ?. Vous de
pouvez pas me donner d'autres indications'
Bien peu. 4 ce moment il achève des
travaux de peintur*^au château des Fonte-
nUles, à Epinay, chez le
nable des crimes, si le criminel n'avait été
un parricide. Il semble qu'à eux aussi, au
moment de rendre leur verdict, se soit fait
entendre la parole iudignée des Euménides
antiques
« Si ce parricide gagne sa cause, tous les
hommes vont imiter son forfait, sachant
que leurs mains seront impunies. Les pères
sont menacés, la main des enfants est levée
sur eux Plus de colère poursuivant le
meurtre. Nous laisserons tout faire. Que les
hommes frappés par leurs proches n'aillent
plus nous invoquer et crier « 0 justice
ô trône des ErynniesJ » Ce sera là bientôt
le cri d'un père mourant, d'une mère expi-
rante. Clameur inutile, le temple de la Jus-
tice s'étant écroulé. Il
Le sentiment des hommes n'a jamais va-
rié à l'égard du parricide. Que le crime ait
ou non un semblant. d'excuse dans l'indi-
gnité de celui qu'il atteint, la réprobation
demeure unanime et toujours la même à
travers les temps et les civilisations. Oreste,
qui tue sa mère Clytemnestre pour venger
le meurtre de son père Agamemnon
Hamlet, qui tue sa mère pour les mêmes
motifs, expirent tous les deux en proie aux
plus tragiques remords.
Mais ni Oreste ni Hamlet n'étaient des
déséquilibrés, dira-t-on. Duparchy tua son
père et il éprouva, son crime accompli,
comme un soulagement.
Tous les impulsifs sont dans ce eas. Re-
tenons cependant, comme une lecon. ce
verdict du jury de Lons-le-Saunier il té-
moigne de la répulsion des jurés pour l'hor-
rible crime dont s'est rendu coupable Du-
parcby, et il témoigne en même temps de
leur pitié pour l'accusé, auquel ils accordent
les circonstances atténuantes. On ne pouvait
faire plus pour ce malheureux. L'état pa-
thologique d'un criminel peut être une atté-
nuation à son crime ce n'est jamais me
excuse. Voilà une vérité dont il serait bon
que nos avocats d'assises commençassent
à se pénétrer.
JEAN FROLLO
M. Doumer à Marseille
(De notre correspondant particulier)
Marseille, 12 mars.
Le Laos, des Messageries maritimes, courrier
du Japon, de Chine et de Djibouti, est arrivé ce
matin à neuf heures avec 371 passagers.
Le Laos ramène M. Doumer, gouverneur gé-
néral de l'Indo-Chine, sa femme ut ses enfants.
M. Doumer est accompagné des deux fils du
prince Mitoua et de Tuoi, préfet de 1" elass*,
son secrétaire annamite.
Il a été reçu sur le pnnt du navire pardenom-
breux amis, parmi lesquels le géunral Archi-
nard, l'amiral de Beaumont, préfet maritime de
Toulon; MM. Gervais et Holtz, députés; Auri-
coste, dir^cteurde l'Office colonial; Duval-Pilhet,
adjoint au maire d'un arrondissement de Paris;
du Brewl, percepteur à Paris Nicolas, commis-
saire de l'Indo-Chine; Surieaud, commissaire
adjoint; le lientenant Dubosc; Emery, adminis-
trateur colonial; le commandant Lacotte, an-
cien chef du bureau militaire de l'iudo-Chine
le capitaine Lagatde; Chevitlun et Derveloy, d6-
pulés; Fernand Faure, directeur général de l'en-
registrement Assaud, procureur général dinde-
Chine Girard, caissier payeur contrat ciu trésor
public; Maguin, couseilier général de l'Ais-
ne, etc., etc.
Quoique amaigri, M. Doumer paraît en bonne
santé.
Son s our en France ne dépassera pas trois
mois. Ifretournera ensuite en iado-Cliiue ache-
ver l'œuvre commencée.
M. Doumer est descendu à l'hôtel de Noailles.
Il partira demain matin pour Paris.
Marseille, 12 mars.
Dans une courte conversation qu'il a eue avec
ses amis et quelques représentants de la presse,
M. Doumer a déclaré très nettement que, con-
trairement à ce qui a été dit, il retournerait au
Tonkin.
Vous pouvez démentir, a-t-il dit, tous les
bruits qui ont couru relativement à un change-
ment dans ma situation mais je suis fonction-
naire et je ne puis aborder avec personne, si ce
n'est avec les membres du gouvernement, les
questions qui ont un caractère politique.
INTÉRESSANTES DÉCLARATIONS
Marseille, 12 mars.
M. Doiimer, en recevant les journalistes cet
après-midi il hôtel de Noailles, a déclaré que
la dernière crise, qui pouvait être très dange-
reuse pour l'Incto-Chine, a permis de constater
que les populations de notre colonie étaient
moralement conquises. Ce fut la pierre de lou-
che qui nous a prouvé que l'état de* esprits nous
était entièrement acquis. Les garnisons de l'Indo-
Chine, en en'et, ont été, à un moment donné,
presque complètement dégarnies.
Les populations, livrées à elles-mêmes, sont
restées cAlints, .uicuu mouvement, aucune ré-
volte ne se sont produits. La pacification maté-
rielle dn pays était déjà chose certaine. Pas un
soldat n'a a eté tu,; au cuurs des quatre dernières
années, mais M. Doumer est heureux et fier
d'aftirmer aujourd ûui que la conquête morale
Je note. D'ailleurs, je connais. pas per-
sonnellement, je l'avoue, le baron Duprez-
Morel. mais je crois cependant que je pour-
rai sans trop de peine. par quelqu'un de mon
personnel mondain.
Non.. Inutile d'envoyer votre personnel
aux Fontenilles. Notre homme y est depuis
cinq mois. Sur ces cinq mois-là, je n'ai pas
besoin de renseignements, je sais.
Je note, monsieur.
C'est sur ce qu'il a fait avant. sur ce
qu'il fait ailleurs que je veux.
Oui. connaître le fonds et le tréfonds.
Le tic à Bistour lui remonta de la bouche à
l'oreille pendant qu'il ajoutait négligemment:
Ça ne sera peut-être pas si commode que
Et pourquoi donc?
Ces artistes mènent une vie si agitée.
na fois si vagabonde. Je *iîs bien. fai des
limiers exceptionnels. Mais ce que je ne sait
pas c'est le chemin qu'ils auront à faire. une
fois sur la piste. Savez-vous seulement si
c'est un Parisien, ce Tavernier?.
Vous me faites souvenir non, il est
Dauphinois.
Je note. D'où! de quelle ville ou vil-
lage?.
Je l'ignore.. Près de Grenoble, je crois.
Enfin. je noteencare. au petit bonheur.
Et, avec un redoublement de son tic.
Je vous disais donc iia mènent une vie
errante, ces artistes. Celui-là est prix de
Rome. il y est donc allé.
Parfaitenfeat raisonné.
Par conséquent. vous voudrez aussi
savoir ce qu'il y a fait, à Rome.
Je disais bien ce ne sera pas précisé-
ment commode. pas commode du tout. Et
surtout ce sera long.
Cest justement ce qu'il ne faut pas.
de la population n'est pas moins certaine. Nous
n'avons à avoir aucun souci avec elle et si nous
savons la mener, nous pouvons conquérir éco-
nomiquemect une partie de l'Asie.
Comme tout pays en paiz, i'indo-Cuine s'est
considérablement développée au point de vue
économique. Tous ses budgets se terminent
maintenant en excédents. La caisse de réserve,
en dehors de toutes les annuités inscrites au
budget, possède aujourd'hui francs, et
ce budget fournit chaque année de
francs de dépenses militaires.
Interrogé sur notre politique dans la Mékong
e! le Yunnan, M. Doumer s est montré très ré-
servé.
En ce qui concerne la politique proprement
dite, il a dit au gouvernement quelles solutions
il préconiserait, mais il ne les a dites qu'à lui et
s'est toujours soumis aux ordres reçus, et il a
toujours fait ce que le gouvernement lui a dit de
faire.
M. Doumer donne encore quelques renseigne-
ments qui montrent la prospérité de notre co-
lonie.
En 1896, le commerce général de l'Indo-Chine
était de 216 mtlliuns; il s'est élevé en 1900 à
millions.
En 1896, les marchandises françaises importées
étaient de 31 millions; elles sont aujourd but de
74 mitlions. Les exportations pour la France
étaient, en 1896, de 10 millions elles s'élèvent,
en à 35 millions.
Le gouverneur général donne ce soir un dlner
de quarante couverts.
U partira demain matin par le rapide de neuf
heures.
EN ESPAGNE
Des désordres se sont produits hier à Ripoli
(province de Gérone).
De nombreux gronpes portant des drapeaux
Du pain Du travaiTT JTrai'fsmmnna -rrth. m-
brisant de nombreuse» vitres dans les maisons
et dans les magasins.
Des pierres ont été jetées sur les gendarmes
et un coup de feu fut tiré. La gendarmerie char
gea les manifestants et tira trois coups de fusil
en l'air.
Un groupe d'hommes et de femmes a attaqué
la gendarmerie et une lutte acharnée s'est en-
gagée. Un individu fut tué par un coup de feu.
Trois autres furent blessés dont un grièvement.
Un lieutenant de gendarmerie et un gendarme
ont été contusionnes.
Quelques fabricants ont quitté la ville avec
leur famille.
L'ordre est rétabli.
Madrid, 12 mars.
Suivant des dépêches de Barcelone, les ouvriers
révoltés à Manlleu ont incendié la maison du
maire et ont essayé d'incendier une usine; mais
ils n'y ont pas réussi.
Des troupes,et notamment de la cavalerie, sont
parties de Barcelone pour se rendre à Manlleu.
Une dépêche du Heraldo dit que l'agitation
continue. Les troubles ont eu pour origine la dé-
cision des patrons de fermer les usines. La ville
est occupée militairement.
Une autre dépêche signale la fermeture d'usi-
nes dans d'autres localités dc la Catalogne,
parce que les patrons n ayant plua l'écoulement
de IGUrs produits, ne peuvent continuer à fabri-
quer.
Le Heraldo pubiie une interview d'un Rspagnol
qu'il dit avoir été arrêté à Marseille et qui dé-
ment 'Il Foit question de complot anarchiste.
tl ajoute que si les émigrés espagnols de Mar-
seille ont tenu une réunion, c était en vue de
demander l'amnistie pour les nombreux déser-
teurs, espagnols qui se trouvent en France.
LES
iniUJWMLLIERS
Nous avons annoucé récemment que la justice
croyait avoir découvert les auteurs de l'incendie
de f église d'Aubervilüers.
L'enquête se poursuit activement au sujet de
cette importante capture, et malgré le mystère
dont on l'enloure, nous sommes en mesure de
donner dès main tenant quelques renseignements
précis sur cette affaire.
Ainsi que nous l'avions dit, c'est la capture
d'une bande de cambrioleurs qui a mis les ma-
gistrats instructeurs sur les traces des incen-
diaires.
Depuis longtemps, la police recherchait nom-
bre d individus qui, en 1 espacc de quelques se-
maines, avaient commis dans toute la région de
la Plaine-Saiut-Deuis toute une série de vols
qualitiés.
On finit par apprendre que ces cambrioleurs
se rendaient fréquemment chez une brocanteuse
des environs du cimetière Parisien de Pantin,
une femme V.
Une souricière fut établie autour du domicile
de cette dernière et bientôt toute la bande était
capturée, ainsi que la rcoélcuse.
Parmi les individus arrêtés s'en trouvait un,
nommé H. qui, au cours des interrogatoires
qu'il subit, laissa entendre qu'il connaissait les
auteurs des principaux crimes commisà Auber-
vil tiers.
On le pressa de questions, et il finit par don-
ner ies noms de trois individus qui d'après lui,
avaient participé à l'incendie de l'égüse d'Auber-
viliiers, au pillage du bureau d'octroi et à un
vnl de francs commis rue des Quatre-Che-
mins, chez une dame Noblet.
Sur ses indications, les trois individus nom-
més Lang. Langlois et Tournier furent recher-
ehés, et les deux premiers ne tardèrent pas à
tomber entre les mains de la justice.
lls opposèrent, et jusqu'à présent n'ont jamais
cessé d'opposer aux accusations qui pèsent sur
eux, les dénégations les plus formelles.
Le troisième, Tournier, qui avait pris la fuite
Et sans s'étonner plus que cela, Bistour,
après avoir vainement essaye, une fois de
plus d'atteindre son oreille avec sa bouche.
Combien de temps me laissez-vous î
Combien vous en faut-il
Le tic devint formidable.
Je vous dirai, mon cher monsieur,
oni, le Bistour s'oubliait à devenir un peu
familier, je vous disais que ça dépend du
prix que vous y mettrez.
Ah!
C'est tout naturel. Si vous v allez earré-
ment, je puis, moi, en retour, y aller large-
ment. C est limpide, n'est-ce pas?. Tandis
que si vous lésine*, moi je suis obligé de
chipoter. de rogner sur les frais de route et
gratifications. Mon personnel est un per-
sonnel d'élite, mais.
Il marche mieux quand on lui graisse
les bottes, hein?
Vous lavez dit, monaienr de Sartys.
Alors. combien?
Le tie entra librement en danse. Distour
réfléchissait à ce que ce client-là était ca-
pahle de donner.
Un jeune homme. très élégant. rien que
sa canne valait cinquante francs comme un
sou. un jeune homme qui parlait sec, à la
façon de ceux qui peuvent se permettre ça.
un noble. Vtre noble, ça ne veut pas toujours
dire qu'on soit calé. mais enfin. un noble
quand même.
Et puis, il avait pour principe, ce Bisîour,
qu'on a toujours le temps de rabattre de ses
prétentions. tandis qu'une fois un prix de-
mandé, on ne peut plus enchérir, pas vrai ?.
Et, entre deux assauts de sa bouche à son
oreille
Ça vaut deux mille. Et je ne suis pas
sûr d'y gagner un rouge liard. C'est affaire
de chance. Je puis aussi bien m'cniîler de
vingt-cinq louis q-ie les mettre dans ina po-
che. Bouge ou noire, aluoi
et s'était réfugié à Valeneiennes, y fut inutile-
ment recherché.
Au bout de quelque temps, et croyant l'affaire
oubliée, il revint à Aubervilliers et y fut arrêté
presque immédiatement par des inspecteurs de
la sûreté qui I y attendaient.
Contrairement à Lang et à L*n«!oïs, il m> aucune difficulté pour entrer dans la voie des
aveux et reconnut, en effet, avoir, de concert
avec ces deux derniers et deux autres individus,
mis le feu à l'église.
Il donna alors sur l'attentat des détails si pré-
cis et coïncidant si exactement avec les consta-
tations faites par les magistrats, qu n.est
guère permis de douter de la véracité de son
récit.
Tournier a en effet indiqué par quelle porte
su complices et lui so6t entrés dans l'église,
commeut ils sont parvenus dans la tour, préci-
sant le point exact où ils coopèrent la corde ser-
vant à faire mouvoir la cloche et l'endroit où ils
l'attachèrent ensuite atin de redescendre dans
l'église, donnant sur les innombrables méfaits
commis daus le sanctuaire par ses compagnons
et lui des détails d'une rigoureuse exactitude,
énumérant les statues de saints ct les objets
sacrés sur lesquels il exarça son vandalisme pen-
dant que ses complices opérafent d'un autre
côté, indiquant cnfin la place exacte où les di-
vers foyers d'incendia furent ftabtis.
D'après les indications tournies par Tournier
et tous les crimes dont Aubervilliers fut ie
théâtre pendant plus d'un an ont élé l'œuvre de
deux bandes distinctes, l'une de sitnptes cent-
brioleurs, aetuellement tout entière sous les
verrous, l'autre de matfniteurs aux théories sub-
versives dont faisaient partie Tournier, Lang et
Langlois, bandas qui parfois s associaient pour
opérer ca commun.
D'après Tournifr, l'incendie de l'église serait
l'œuvre particulière des derniers, qui auraient
commis leur crime par pure gloriole, dans un
moment d'excessive surexcitation causée par
l'ivresse.
Tournier qui reconnaît avoir pris une part
Lri* aciivc & cette affaire, aftiraie être étranger
a'ff "piTtaTifir'Tni "Ulireau ri ortmi et i'*ai «i*iijûii
commise contre le vieillard qui en était le gar-
aien. Si on l'en croit, Lang et Langlois seraient
les seuls auteurs de cet attentat.
En ce qui concerne le vol de 10.000 francs
commis chez Mme Noblet, suivi de lacération de
titres, il avoue avoir combiné l'exécution de
l'alfaire avec les deux mêmes malfaiteurs, qui
l'exécutèrent eux seuls, lui s'étant au dernier
moment trouvé empêche d'y participer.
Ainsi que nous le disons plus haut, Lang et
Langlois opposent à totttes tes accusations les
démentis les plus formels. Mais il sembte qu'il
neseru pas difficile aux magistrats instructeurs
de les confondre, si, ainsi qu'il apparaît, Tour-
nier et R. disent la vérité, d'autant plus que
nous croyons savoir que la bande a encore d'au-
tres importants méfaits sur la coasoience.
VOIR DANS LE
Sipplêeit Littéraire il Fiffl Parisi©
ILLUSTRÉ EN COULEURS
qui est en uente celte semaine deux matjni-
fiques gravures cet couleurs.
Celle de la première paqe reproduit une
TERRIBLE EXPLOSION DE DYNAMITE à CUGNY
hn beau dessin rt'inlcrieur donne la
Tu giitrais du Ateirers îe Cipi-la-Beumje
On troutMra à la huitième pagé une gravure
d'actualité
LES DERNIÈRES EXÉCUTIONS EN CHINE
t'n autre dessin d'intérieur représente
UN ATTENTAT NIHILISTE EN RUSSIE
Le Cadavre Mystérieux de Lyon
fDe notre correspondant particulier)
Lyon, 12 mars.
M. Benoist, juge d'instruction, qui poursuit
avec une persévérante activité l'enquête relative
au cadavre mystérieux trouvé dans le Uhûne, a
fait arrêter ce soir, par deux agents de lasûreté,
un jeune homme de dix-neuf ans, qui hubitait
en garni chez une logeuse de la Guillotière et
qui adéelaré se nommer Boucheront Mezian-Ben-
amed, ancien convoyeur tabyle il.
Une piste est actuellement suivie a H-unl-
Ktiennc au sujet d'une daroe Meranda, disparue
depuis quatre mois, et ayant habité Uivqra; or,
le jeune Kabyle s'confié à sa logeuse qu'il a,v«ît
dans sa malle des vêtements d'une femtus avec
laquelle il avait habité deruièrement daas cette
Véritleation faite, on a trouvé dans la malle
cinq jupes diverses, une jaquette, une mantille
et un collet noir.
Interrogé sur la provenance de cesyiHempnls,
Boucberout a fait le récit auivautau juge d'ius-
truetien
J'ai travaillé pendant six mois à Marseille me
trouvent sans emploi, je suis venu à Lyon «fin
d'y chercher du travail. Le 25 février, j'ai quitté
Lyon et je me suis rendu à Saint-Etienne. J'ai
logé en garni dans cette ville; le 2 mars, alors
que je me promenais, j'ai fait la rencontre d'une
jeune femme qui plaçatt son mobilier sur une voi-
ture.
Je me suis arrêté un instant et j'ai abordé celte
personne; nous avons causé. Elle m'a dit qu'elle
déménageait, ne pouvant plus payer son loyer.
Alors je lui ai dit que nous irions chercher un lo-
gement ensemble, que j'avais de l'argent pour
payer. Elle a accepté.
Le lendemain, je m'installais avec elle dans une
rue dont je ne ma rappelle plus le nom, mais la
Et du coin de l'oeil, à travers ses lunettes, Il
regarda l>ffet produit par ce chiffre. Eh i
assez magiatral.
Mais Lucien, sans se livrer aux protesta-
tions. à la petite musique, comme disait Bis-
tour, dont on commençait toujours par le
régaler, Lucien lui demandait, très calme
Deux milfe. Ça me mènerait à quel
jour pour les renseignements. complets t
Ah j'aurais dû demander le double,
pensa le vienx forban Je suis roulé. Enfin.
il y a encore les accessoires.
Et après plusieurs voyagea aller et retour
de son tic famiiier:
Quiaze jours.
[tien de fait.
Mais, monsieur. aller à Rome.
-Un jour pour s'y rendre. un jour pour
en revenir, mettons deux pour s y rensei-
gner. Ça ne fait jamais que quatre jour*
Mais il n'y a pas que Rome
Vou» ne disposez donc pas d'un person-
nel capable de mener l'enquête par trois ou
quatre tôtés à la fais?
Assurément si. mais.
Eh bien! interrompait Lucien, un agent
en Italie, un agent en Dauphiné, un. deux.
trois agents pour Paris.
Comme vous allez s'écria Bistour.
C'est comme cela que vous devez y aller
vous-méme. Voyons c'est aujourd'hui
lundi. Si, mardi prochain, à cette heure-ci.
dans ce cabinet, vous me donnez le dossier
que je demande. Tenez. ce n'est pas deux
miiie, c'est trois mille francs que vous aurez
gagné. Ça vous va-l-il?.
Si ça me va. si ça me ca. On voit
bien que vous avez l'habitude d être serVi au
doigt et à l'œil, monsieur de Sartys.
E»t-ce oui. est-ee non ?. Parce qu'il
n'en manque pas qui vous font concurrence,
monsieur Bistour.
Peuh I des fumistes. qui ne savent pas
maison portait le numéro 170. Ensuite j'ai voulu
revenir a Lyon, où elle devait me rejoindre. La
9 mars elle n'était pas encore venue. Elle m'avait
donné un paquet de vêtements que j'ai encore. J6
l'attends,
A la fin de ce récit M. Besowt a montra an
Kabyl« un -pr> i trimv^ifc*
une mèche da cheveux bruna.
Boucheront, invité h s'expliquer sur la prove-
nance de ces cheveux, a répondu, après avoir h«-4
sité Je le? ̃ '̃̃ mun putit neveu; c'est
moi qui les ai
Pressé de m, icore, il reprit: • Non,
ce n'est pas «ta lut, c ust d'une femme qui \la-
bite At*er et selrouve maintenant t Lyoa
Le récit a paru bizarre nu ̃ ̃̃uruetion,
qui a gardé le Kabyle à sa ,;t Qui a
demandé immédiatement Il Saint-Etienne.
Cette artciire mystérieuse de la femme coupéa
en morcisaux continue il fiir« beaucoup ,le bruit
dans tous les coins de la France, et M. nenoist
reçoit cet K»:cM de nombreux parquets de.
pro is cirt-onslan-
oiê- ent, quand ils sont
iif (Ktjiïicni. i>ounc plate.
La Prise de l'Oasis de Charronin
AIrct. it mars.
Un nouveau télégramme du général
fait connaître la suite des opération* qu'il en-
gagées «xuitre les Ber.ibera marocains ut uu parti
d'habitants de l'oasis tic Charroum.
Au moment où le général se disposait à péné-
trer dans ia essbah de Charrouin, il fut informé
que les :ut s'y étaiant réfugiée étmeut
partis ci. ient, à la tombée de la nuit,
dans Uuum. lu nord-ouest. U envoya im-
médiatement une reconnaiai»n«e pour détermi-
ner uxac'aiuiout leur route.
Au matin, les Beraburs furent surpria au point
où ils avaient p.t.U>â :}•̃• V-->« li>-4 la
c»f>- itlt ttat faire
Cil.
A la première nouvelle Je l'engaeemmi. le
giîitrral Servièrf* Ht partir ta commandait Il,
liiuzo comme renfort avec une compaîiitc de
tirailleurs sahariens, une section d'artillerie et
un peloton de spahis sahariens. Mais déjà. les
Berab.T.s s'ôtaient enfuis, laissant sur le terrain
da nombreux morts et une grande quanti'.è blessas.
De notre cuti; nous avons «'pnuvt» îles pertea
sensibles. Le capitaine lUmilkm elle ltcutrnant
de la Hélerie, de!' spahis sahariens, ont été tues.
ainsi que 23 hommes dont 4 français et f9 indi-
gènes.
Deux lieutenants des affaires indigènes et des,
spahis sahariens ont été blessés sans gravité, et
trente-six goutniers indigènes dont les blessure»
sont également peu aqueuses.
A la suite de ce combat, ladjemaa Je Char-
rouin venait demander Il faire »& soumission.
Le général lui a déclare qua l'appui que les.
gens de Charrouin avaient donné aux Benibcrs
ne lui permettait pas de tes traiter comme te*
habitants des autres ksours.
Il n'accepte leur soumission qu'aux condition*1
suiwntea remise de cinq notable» ooramo
otages, désarmement et démantèlement «les cas-
bahs, paiement d une forte indemnité.
LA (MREJJ TBMSVAAL.
La dépêche officielle qu'on lira plus loin donne
en deux ligues la situation dans laquelle se trou.
vent actuellement les armées angtaises. La sai-
son des pluies est arrivée et les mouvements
stratégiques deviennent, sinon impossibles, d«
moins très ditflcilw. Les Boërs ne sont pas sans
eu profiter.
TÉLÉGRAMME OFFICIEL
Prétorilt, t2 mars.
Des pluies continuelles ont unlravû les mou-,
vements des Anglais.
Dewat est maialenant au nnn) ii<> Rr.-iri.ifniri,
Les colonnes Oorriage,
Hcnnikei pourchassent deux
Boêrs dans les montagnes de la <:il<,nue du Cap.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Shotdon, 10 mars.
Le commando Kruitungfir venait de partir
d'ici ce matin, quand arriva de Craddock ua
train blindé.
Les Boërs sont allés vers l'Est, suivis par ?
colon»! anglais Gorringe, qui venait de recevoir
des chevaux de remonte par chemin de fer.
LA PESTE AU CAP
Le Clip, 1 1 mars.
La peste prend de graves proportions.
Il s'est produit aujourd'fr-i 13 nouveaux cas
et cas suspects.
Deux indigènes ont été trouvés morts sur la
voie publique. Un Européen est mort pendant
ho!) transport h 1 hôpital.
L'épidémie atteint maintenant les classos nï-'
sées. Un Européen et sa famille ont été trans-
portés à l'hôpital.
D'autres cas se sont produits parmi les noir».
Les [uûtrcs malais donnent leur appui nux au-
torités on espère ainsi quf '̃*• Mes reli-
gieux dont on était men ;.<•«
LES PERTES
ï.r>T'r»~ rmrs.
Liste quotidienne officielle de. pei U:
Six tues, dont officier; morts de maladie,
blessés, 7.
LA PRUDENCE DE LORO KITCHENER
On nons «îommunique une '< ̃̃•- >̃̃̃
o.'licier anglais au Transvani u i n,
vier dernier et qui contient l'intéressant ré,nit
le premier mot du métier. qui ne feraient
rouler par des enfants à la mamelle. Je ne
vous fais pas l'injure de supposer qu'entre
un ancien fonctionnaire de ta san>té et ces ^ra-
lopius, vous pouvez hésitar. Ç* va. mats il
y a les accessoires.
Ce qui veut dire.
Oh! monsieur. Vous avtt bien com-
ment on for.-e toutes les portes quand on n'a
pas le ternps de se tes faire ouvrir autre-
ment. la clef d'or, monsieur.
Mais dites donc, Kuîlre nistour.1l me
semble que je la dure déjà plus que de be-
soin.
Il discute, Ii v mettra encore cinq cents
francs, yen»» Bistour. Mus c est t-g-il, c'est
moi qat suk volé. Si j'avais début; p*r
tre mille, nous serions déjà à cinq.
Et il gcmi»»ait, pendant que soit tic s escrl-
au In
y a il, 'i-'i":ni>t'i> i'ii;ir.'vues. voua les jw>
rez à part, monsieur de Sarlya.
Ah! hou. pas de comptes à discuter.
non non. Tenee, vous me fatu-s aller, je le
vois bien, mn-- <->>»? un auir" -"rut
exactement la ̃ :toire. >ix
nepas r.K-omii,. ̃ .̃ i.'ic*
pot: ;5, et lias pilla. CeU»
Aiious. fit Bi»tour qui voyait
aussi qu'il avait assez tendu sur la eo
long, c est pour voua montrer, monsieur de
S»rtyâ, ce que c'est que de la besogne Mua
faite.
Mardi prochain.
Troi. «allie cinq cents. Seulement vous
connaissez, u'est-ce pas, les usages protes-
sionnels.
Je ne les connais pas, non. nuis je les
devine. une prov^iw, pas vrai or
(A»U!t:j PA.OL BERTKA7.
Le numéro S oen.-fcixia.esi
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tes ̃ KUÎC»ITÎ IIOH IIISCKES ̃£ SONT PAS «OU»
Dernière Edition
LES IMPULSIFS DU (ME
Je rappelais l'autre jour la façon ingé-
pieuse dont nos avocats mettent à profit la
fcpéeialisation des maladies mentales pour
innocenter, devant les tribunaux correction-
ioeia, ceux de leurs clients qu'une mécon-
naissance absolue de la distinction du tien
nt du mieu fait tomber, de temps autre,
Bous le coup des articles du code pénal. Mais
ce n'est pas qu'en correctionnelle où l'on
Assiste, depuis une dizaine d'années, à cet
étalage de diathèses et d'entités morbides.
»La théorie de l'irresponsabilité a fini par ga-
gner le prétoire des cours d'assises et il n'y
a point de crime un peu qualifié où la dé-
feoM ne tire argument des tares hérédi-
'taires qu'elle prétead avoir releyées chez
^clients.
f Tous les assassins, à ce compte, devraient
être acquittés. Vacher lui-même eût dù
t'être, le chemineau qui s'en allait de ville
en ville et de bourg en bourg, son baluchon
sur l'épauie, d'un air tranquille, se louant
dans les fermes pour des besognes tempo-
raires, repartant au matin pour une nou-
velle destination, ne se cachant de per-
sonne, exhibant ses papiers aux gendarmes
et passant, le front haut, il. travers la so-
eibté, comme un brave homme dent la
conscience est pure, la moralité au dessus
de tout soupçon, et qui n'a contre lui que
sa misère et son invétéré besoin de vaga-
bondage. Seulement il arrivait que de
temps à autre cot être inoffensif, ce vaga-
bond aux yeux clairs qui promenait sa chan-
son et sou rire sur les routes de France,
tournait tout à coup au carnassier et l'on ap-
prenait avec stupeur que c'était la folie
du sang qui mettait cette flamme joviale
dans ses yeux, que c'était sur des os, sur
des muscles humains, qu'il aiguisait ses
dents, que c'était au râle de ses victimes
ou'il accordait sa chanson de marche.
Pour comble d'horreur, cette brute fé-
roce ne s'attaquait qu'à des jeunes filles, à
de tout jeunes garçons. Il profitait des om-
bres troubles du crépuscule, du silence des
champs, de l'isolement de ses victimes,
paissant leurs moutons ou leur vaches à
fécart des habitations. Doucement, l'air
,,honnête et poli, il s'approchait d'elles
comme pour leur demander sa raule. Les
hpauvres petits n'avaient aucune défiance.
Et alors, d'une détente de ses jarrets ner-
veux, le monstre leur sautait à la gorge, les
couchait à terro et leur tranehait la tête d'un
coup de rasoir. Ce qui se passait ensuite, la
-plunae se refuse à l'écrire. Vacher avait
"siusi assassiné vingt-deux personnes. Un
sillon de sang marquait chacun de ses pas.
Il était partout en Bretagne, en Dauphine,
en Provence, en Normandie, et partout il
laissait derrière lui un cadavre.
Eh bien c'est cet homme ou plutôt ce
tigre à faoe humaine que la défense nous
eeprésente comme un irresponsable et à qui
elle découvrit jene sais quelles lésions céré-
brales qui faillirent entraiuer son acquitte-
ment lo jury, au dernier moment, se res-
saisit. Mais il s'en fallut de peu que Vacher
ne fût rendu à la société.
Grand merci vraiment du cadeau Je ne
nie point qu'il y ait des cas où le cabanon ne
doive remplacer la geôle c'est quand le
criminel est un aliéné véritable et qu'il n'a
fait qu'obéir à une impulsion morbide. Mais,
dans ces cus justement, il est bien rare que
la défense ait à intervenir le fou criminel
ne passe point en assises; on lui met tout
de suite la camisole de force et on l'expédie
à Charenlon ou à Sainte-Anne.
Un aliéné se reconuait de suite à ses pro-
pos, à ses à à tout un ensemble de
faits qui rendent une erreur presque ma-
tériellement impossible. Mais côté des
aliénés et, si l'on peut dire, à mi-chemin
d'eux ei, des gens sains d'esprit et de corps,
il y a l'immense tribu des déséquilibrés,
victimes de l'alcoolisme, de la débauche ou
de quelque tare héréditaire et sur lesquels,
quand d'aventure ils se sont livrés un acte
homicide, il est malaisé de faire peser une
responsabilité absolue. C'est aux médecins,
en oe cas, à éclairer la religion des jurés.
Ils n'y manquent pas. Seulement, les méde-
cins aliénistes sont hommes et donc sujets à
l'erreur comme vous et moi. Puis ils sont
quelquefois victimes d'une fâcheuse ten-
N* 37. Feuillet»» du Petit Pa.ris(kn.
Miss Tempête
GRAND ROMAN LNÉDIT
'LA. VOIX DU SANG
XIV
Monsieur Bistour
M. Bistour tourna vers son client sa figure
Jaune qu'agrémentait ton tic des grandes oc-
casions. Le ticquicousistaitàs'épuiseren vains
•efforts pour atteindre son oreille avec sa
bouche.-
tréfonds d<< Jean. laver-
nier, artiste peintre. ça veut dire?
Ça veut dire que je veux savoir ce que
c'est que ce Jeau Tavernier. Je veux sav oir
ce qu'il a fait depuis sa naissance jusqu'à ce
jour. Je veux connaître ses relations, ses
habitudes, ses vices.
Ses maîtresses? ut gracieusement Bis-
tour.
Très important, cela.
Oui. les vices et les maîtresses. C'est
toujours sur ça que la clientèle veut d'abord
ïtw ûxee. 11 y a aussi les inuxatités ca-
£h6es.
Non. je crois que de ce côte-14.
Eh! monsieur, on s'imagine. Et puis il
y a des valeU de chambre ou des femmes
de m&iage qui racontent à M. Bistour. ou £~
l'un de se» nombreux agents.4es choses.
mais des choses.
Enfin. je veux tout savoir.
Autrement dit, c'est l'histoire détaillée
de ce monsieur que vous voulez que je tous
établisse.
dance à généraliser les résultats de leur
expérience personnelle et à voir des dégé-
nérés dans tous les sujets qui leur sont sou-
mis. Lombroso lui-même u'a pas éehappé à
cette malheureuse tendance si l'on faisait
le compte de tous les hommes célèbres de
ce siècle dans lesquels il a découvert, sui-
vant son expression, des candidats à la fo-
lie », bien peu, je pense, depuis Napoléon
jusqu'à Victor Hugo, fussent sortis indem-
nes de ses mains.
Que nombre de criminels soient des dé-
générés, cela ne fait doute pour personne.
Encore faut-il se garder des généralisa-
tions excessives. Trois crimes célèbres ont,
ces derniers temps, attiré l'attention pu-
blique. Le premier est la tentative de
Mlle Vera Gelo contre M. Emile Descha-
nel. L'affaire viendra bientôt devant les
assises; en attendant, Mlle Gelo a été sou-
mise à l'examen de trois médecins alié-
nistes. Leur rapport, qui ne comprend pas
moins de quarante feuillets, conclut à une
responsabilité extrêmement mitigée, l'in-
culpée étant une névropathe invétérée et
qui s'exalte il la moindre occasion.
Dans le second crime auquel nous fai-
sons allusion (l'attentat contre Guillaume Il),
l'inculpé est un ouvrier, Dietrich Weiland.
Interrogé sur les motifs de son acte, il a ré-
pondu
Je suis épileptique. J'ai des crises
terribles pendant lesquelles je n'ai pas cons-
cience de ce que je fais. Je ne me rappel
rien, sauf mou transport au bureau de po-
lice.
Effectivement, des témoins ont déclaré
que le malheureux est sujet à de violents
accès de colère. Un jour il voulut porter
des coups de couteau à son beau-frère, Une
autre.fois, ses camarades durent empêcher
Weiland de plonger son'bras dans delà
poix bouillante. Son père mourut du ddi-
num tremens. Dans son interrogatoire,
Weiland a encore dit que le jour de l'atten-
tat il ne se sentait pas bien, qu'il redoutait
une crise d'épilepsie, puis que, se trouvant
dans la foule sur le passage de l'empereur,
le bruit que faisait le public l'a de plus en
plus énervé et que c'est dans cel.le crise
d'énervement qu'il a lancé un morceau de
fer contre Guillaume II.
Le résultat de ces déclarations, c'est que
Weiland va être soumis à un examen médi-
cal et qu'on saura dans quelques jours s'il
doit être poursuivi pour crime de lèse-ma-
jesté ou eulermé dans un hôpital.
Pour le troisième des crimes sensationnels
dont nous parlons, le verdict des jurés est
connu. Duparchy, le parricide de Diesle,
déclaré coupable aveo circonstances atté-
nuante?, vient d'être condamné à vingt ans
de travaux forcés. Les jurés, tenus de choi-
sir entre la responsabilité ou l'irresponsabi-
lité du criminel, ont donc pris un moyen
terme les circonstances atténuantes qu'ils
lui ont accordées revienuenl à la reconnais-
sance.d'une responsabilité mitigée.
Il ne fait point de doute néanmoins que
Duparchv eût été acquitté par ces mêmes
jurés, si le crime dont il s'est rendu coupa-
ble n'avait point été si horrible. Plusieurs
médecins avaient conclu à l'irresponsabilité
totale de l'accusé. Celui-ci avait des cauche-
mars, des idées de suicidé persistantes,
qui le firent enfermer une première fois à
l'asile de Saint-Ylie. Examiné au sortir de
cet asile, il fut reconnu atteint d'une anes-
thésie de la gorge, d'une excessive sensibi-
lité au centre de la colonne vertébrale, et
d'une insensibilité absolue dans les alen-
tours. Duparchy, au dire des experts, avait
des hallucinations de l'œif (il croyait voir
son père), des hallucinations dé l'ouïe (il .en-
tendait des clochettes d'argent, des bruits
de chaînes) il lui semblait qu'il avait sur
la tète une couronne de bronze chauflée au
rouge, une pompe qui aspirait son cerveau.
Les privations qu'il avait supportées, l'abus
de l'éther, le surmenage génésique, autant
de causes qui expliqueraient cette excessive
sensibilité et ces troubles cérébraux. De
plus, Duparchy, déjà hystérique lui-même,
aurait été capté par une hystérique qui avait
achevé de le détraquer.
Ai-je besoin de dire que le défenseur de
l'accusé, MI Paul Morol, ne manqua pas de
tirer parti des arguments contenus dans le
rapport des experts? Et peut-être, encore
une fois, eût-il obtenu gain de cause, si le
crime pour lequel il réclamait l'indulgence
du jury n'avait point été le plus abomi-
C'est cela.
Où demeure-t-il?
Je n'en sais rien.
Pour commencer, c'est un peu vague.
Seulement, ce jeune homme car c'est
un jeune homme à peu près de mon âge, à
peu près de ma tournure.
Je note. je note.
Demeure chez son oncle, monsieur
Michel Bertin, peintre lui-même.
Mais vous n'avez pas non plus son
adresse'?.
Non. Seulement si vous avez, vous, le Tout-
Paris.
Oh monsieur, un outil indispensable à
l'exercice de ma profession.
Il avait pris l'annuaire et feuilletait rapide-
ment
Voilà Michel Bertin (et madame), officier
de la Légion d'b.uiiueur. Bigre artiste
peintre.
C'est lui.
Il demeure rue Chaptal je note.
Alors, ajoutez que Tavernier, son neveu,
est arrivé il y a peu de temps de Rome. il
est premier jj raud-prix de peinture.
Et il demeure avec lui. Ça va bien.
J'ai le fil. J'entends le fil d'Ariane. Je me
permets celte citation littéraire avec un
client aussi distingué.
Oui, je vois, vous l'avez, le fil, répondit
Lucien sans broucher.
Et vous me direz que je na suis pas
plus riche pour ça. H faut croire que Jai
aussi mon vice. puisque tout le monde en
a. et que le mien me coûte uu peu cher à
entretenir. Je reviens à votre Tavernier.
Et. après avoir donné carrière à son tic
C"e«^ tout ce que vous savez ?. Vous de
pouvez pas me donner d'autres indications'
Bien peu. 4 ce moment il achève des
travaux de peintur*^au château des Fonte-
nUles, à Epinay, chez le
nable des crimes, si le criminel n'avait été
un parricide. Il semble qu'à eux aussi, au
moment de rendre leur verdict, se soit fait
entendre la parole iudignée des Euménides
antiques
« Si ce parricide gagne sa cause, tous les
hommes vont imiter son forfait, sachant
que leurs mains seront impunies. Les pères
sont menacés, la main des enfants est levée
sur eux Plus de colère poursuivant le
meurtre. Nous laisserons tout faire. Que les
hommes frappés par leurs proches n'aillent
plus nous invoquer et crier « 0 justice
ô trône des ErynniesJ » Ce sera là bientôt
le cri d'un père mourant, d'une mère expi-
rante. Clameur inutile, le temple de la Jus-
tice s'étant écroulé. Il
Le sentiment des hommes n'a jamais va-
rié à l'égard du parricide. Que le crime ait
ou non un semblant. d'excuse dans l'indi-
gnité de celui qu'il atteint, la réprobation
demeure unanime et toujours la même à
travers les temps et les civilisations. Oreste,
qui tue sa mère Clytemnestre pour venger
le meurtre de son père Agamemnon
Hamlet, qui tue sa mère pour les mêmes
motifs, expirent tous les deux en proie aux
plus tragiques remords.
Mais ni Oreste ni Hamlet n'étaient des
déséquilibrés, dira-t-on. Duparchy tua son
père et il éprouva, son crime accompli,
comme un soulagement.
Tous les impulsifs sont dans ce eas. Re-
tenons cependant, comme une lecon. ce
verdict du jury de Lons-le-Saunier il té-
moigne de la répulsion des jurés pour l'hor-
rible crime dont s'est rendu coupable Du-
parcby, et il témoigne en même temps de
leur pitié pour l'accusé, auquel ils accordent
les circonstances atténuantes. On ne pouvait
faire plus pour ce malheureux. L'état pa-
thologique d'un criminel peut être une atté-
nuation à son crime ce n'est jamais me
excuse. Voilà une vérité dont il serait bon
que nos avocats d'assises commençassent
à se pénétrer.
JEAN FROLLO
M. Doumer à Marseille
(De notre correspondant particulier)
Marseille, 12 mars.
Le Laos, des Messageries maritimes, courrier
du Japon, de Chine et de Djibouti, est arrivé ce
matin à neuf heures avec 371 passagers.
Le Laos ramène M. Doumer, gouverneur gé-
néral de l'Indo-Chine, sa femme ut ses enfants.
M. Doumer est accompagné des deux fils du
prince Mitoua et de Tuoi, préfet de 1" elass*,
son secrétaire annamite.
Il a été reçu sur le pnnt du navire pardenom-
breux amis, parmi lesquels le géunral Archi-
nard, l'amiral de Beaumont, préfet maritime de
Toulon; MM. Gervais et Holtz, députés; Auri-
coste, dir^cteurde l'Office colonial; Duval-Pilhet,
adjoint au maire d'un arrondissement de Paris;
du Brewl, percepteur à Paris Nicolas, commis-
saire de l'Indo-Chine; Surieaud, commissaire
adjoint; le lientenant Dubosc; Emery, adminis-
trateur colonial; le commandant Lacotte, an-
cien chef du bureau militaire de l'iudo-Chine
le capitaine Lagatde; Chevitlun et Derveloy, d6-
pulés; Fernand Faure, directeur général de l'en-
registrement Assaud, procureur général dinde-
Chine Girard, caissier payeur contrat ciu trésor
public; Maguin, couseilier général de l'Ais-
ne, etc., etc.
Quoique amaigri, M. Doumer paraît en bonne
santé.
Son s our en France ne dépassera pas trois
mois. Ifretournera ensuite en iado-Cliiue ache-
ver l'œuvre commencée.
M. Doumer est descendu à l'hôtel de Noailles.
Il partira demain matin pour Paris.
Marseille, 12 mars.
Dans une courte conversation qu'il a eue avec
ses amis et quelques représentants de la presse,
M. Doumer a déclaré très nettement que, con-
trairement à ce qui a été dit, il retournerait au
Tonkin.
Vous pouvez démentir, a-t-il dit, tous les
bruits qui ont couru relativement à un change-
ment dans ma situation mais je suis fonction-
naire et je ne puis aborder avec personne, si ce
n'est avec les membres du gouvernement, les
questions qui ont un caractère politique.
INTÉRESSANTES DÉCLARATIONS
Marseille, 12 mars.
M. Doiimer, en recevant les journalistes cet
après-midi il hôtel de Noailles, a déclaré que
la dernière crise, qui pouvait être très dange-
reuse pour l'Incto-Chine, a permis de constater
que les populations de notre colonie étaient
moralement conquises. Ce fut la pierre de lou-
che qui nous a prouvé que l'état de* esprits nous
était entièrement acquis. Les garnisons de l'Indo-
Chine, en en'et, ont été, à un moment donné,
presque complètement dégarnies.
Les populations, livrées à elles-mêmes, sont
restées cAlints, .uicuu mouvement, aucune ré-
volte ne se sont produits. La pacification maté-
rielle dn pays était déjà chose certaine. Pas un
soldat n'a a eté tu,; au cuurs des quatre dernières
années, mais M. Doumer est heureux et fier
d'aftirmer aujourd ûui que la conquête morale
Je note. D'ailleurs, je connais. pas per-
sonnellement, je l'avoue, le baron Duprez-
Morel. mais je crois cependant que je pour-
rai sans trop de peine. par quelqu'un de mon
personnel mondain.
Non.. Inutile d'envoyer votre personnel
aux Fontenilles. Notre homme y est depuis
cinq mois. Sur ces cinq mois-là, je n'ai pas
besoin de renseignements, je sais.
Je note, monsieur.
C'est sur ce qu'il a fait avant. sur ce
qu'il fait ailleurs que je veux.
Oui. connaître le fonds et le tréfonds.
Le tic à Bistour lui remonta de la bouche à
l'oreille pendant qu'il ajoutait négligemment:
Ça ne sera peut-être pas si commode que
Et pourquoi donc?
Ces artistes mènent une vie si agitée.
na fois si vagabonde. Je *iîs bien. fai des
limiers exceptionnels. Mais ce que je ne sait
pas c'est le chemin qu'ils auront à faire. une
fois sur la piste. Savez-vous seulement si
c'est un Parisien, ce Tavernier?.
Vous me faites souvenir non, il est
Dauphinois.
Je note. D'où! de quelle ville ou vil-
lage?.
Je l'ignore.. Près de Grenoble, je crois.
Enfin. je noteencare. au petit bonheur.
Et, avec un redoublement de son tic.
Je vous disais donc iia mènent une vie
errante, ces artistes. Celui-là est prix de
Rome. il y est donc allé.
Parfaitenfeat raisonné.
Par conséquent. vous voudrez aussi
savoir ce qu'il y a fait, à Rome.
Je disais bien ce ne sera pas précisé-
ment commode. pas commode du tout. Et
surtout ce sera long.
Cest justement ce qu'il ne faut pas.
de la population n'est pas moins certaine. Nous
n'avons à avoir aucun souci avec elle et si nous
savons la mener, nous pouvons conquérir éco-
nomiquemect une partie de l'Asie.
Comme tout pays en paiz, i'indo-Cuine s'est
considérablement développée au point de vue
économique. Tous ses budgets se terminent
maintenant en excédents. La caisse de réserve,
en dehors de toutes les annuités inscrites au
budget, possède aujourd'hui francs, et
ce budget fournit chaque année de
francs de dépenses militaires.
Interrogé sur notre politique dans la Mékong
e! le Yunnan, M. Doumer s est montré très ré-
servé.
En ce qui concerne la politique proprement
dite, il a dit au gouvernement quelles solutions
il préconiserait, mais il ne les a dites qu'à lui et
s'est toujours soumis aux ordres reçus, et il a
toujours fait ce que le gouvernement lui a dit de
faire.
M. Doumer donne encore quelques renseigne-
ments qui montrent la prospérité de notre co-
lonie.
En 1896, le commerce général de l'Indo-Chine
était de 216 mtlliuns; il s'est élevé en 1900 à
millions.
En 1896, les marchandises françaises importées
étaient de 31 millions; elles sont aujourd but de
74 mitlions. Les exportations pour la France
étaient, en 1896, de 10 millions elles s'élèvent,
en à 35 millions.
Le gouverneur général donne ce soir un dlner
de quarante couverts.
U partira demain matin par le rapide de neuf
heures.
EN ESPAGNE
Des désordres se sont produits hier à Ripoli
(province de Gérone).
De nombreux gronpes portant des drapeaux
Du pain Du travaiTT JTrai'fsmmnna -rrth. m-
brisant de nombreuse» vitres dans les maisons
et dans les magasins.
Des pierres ont été jetées sur les gendarmes
et un coup de feu fut tiré. La gendarmerie char
gea les manifestants et tira trois coups de fusil
en l'air.
Un groupe d'hommes et de femmes a attaqué
la gendarmerie et une lutte acharnée s'est en-
gagée. Un individu fut tué par un coup de feu.
Trois autres furent blessés dont un grièvement.
Un lieutenant de gendarmerie et un gendarme
ont été contusionnes.
Quelques fabricants ont quitté la ville avec
leur famille.
L'ordre est rétabli.
Madrid, 12 mars.
Suivant des dépêches de Barcelone, les ouvriers
révoltés à Manlleu ont incendié la maison du
maire et ont essayé d'incendier une usine; mais
ils n'y ont pas réussi.
Des troupes,et notamment de la cavalerie, sont
parties de Barcelone pour se rendre à Manlleu.
Une dépêche du Heraldo dit que l'agitation
continue. Les troubles ont eu pour origine la dé-
cision des patrons de fermer les usines. La ville
est occupée militairement.
Une autre dépêche signale la fermeture d'usi-
nes dans d'autres localités dc la Catalogne,
parce que les patrons n ayant plua l'écoulement
de IGUrs produits, ne peuvent continuer à fabri-
quer.
Le Heraldo pubiie une interview d'un Rspagnol
qu'il dit avoir été arrêté à Marseille et qui dé-
ment 'Il Foit question de complot anarchiste.
tl ajoute que si les émigrés espagnols de Mar-
seille ont tenu une réunion, c était en vue de
demander l'amnistie pour les nombreux déser-
teurs, espagnols qui se trouvent en France.
LES
iniUJWMLLIERS
Nous avons annoucé récemment que la justice
croyait avoir découvert les auteurs de l'incendie
de f église d'Aubervilüers.
L'enquête se poursuit activement au sujet de
cette importante capture, et malgré le mystère
dont on l'enloure, nous sommes en mesure de
donner dès main tenant quelques renseignements
précis sur cette affaire.
Ainsi que nous l'avions dit, c'est la capture
d'une bande de cambrioleurs qui a mis les ma-
gistrats instructeurs sur les traces des incen-
diaires.
Depuis longtemps, la police recherchait nom-
bre d individus qui, en 1 espacc de quelques se-
maines, avaient commis dans toute la région de
la Plaine-Saiut-Deuis toute une série de vols
qualitiés.
On finit par apprendre que ces cambrioleurs
se rendaient fréquemment chez une brocanteuse
des environs du cimetière Parisien de Pantin,
une femme V.
Une souricière fut établie autour du domicile
de cette dernière et bientôt toute la bande était
capturée, ainsi que la rcoélcuse.
Parmi les individus arrêtés s'en trouvait un,
nommé H. qui, au cours des interrogatoires
qu'il subit, laissa entendre qu'il connaissait les
auteurs des principaux crimes commisà Auber-
vil tiers.
On le pressa de questions, et il finit par don-
ner ies noms de trois individus qui d'après lui,
avaient participé à l'incendie de l'égüse d'Auber-
viliiers, au pillage du bureau d'octroi et à un
vnl de francs commis rue des Quatre-Che-
mins, chez une dame Noblet.
Sur ses indications, les trois individus nom-
més Lang. Langlois et Tournier furent recher-
ehés, et les deux premiers ne tardèrent pas à
tomber entre les mains de la justice.
lls opposèrent, et jusqu'à présent n'ont jamais
cessé d'opposer aux accusations qui pèsent sur
eux, les dénégations les plus formelles.
Le troisième, Tournier, qui avait pris la fuite
Et sans s'étonner plus que cela, Bistour,
après avoir vainement essaye, une fois de
plus d'atteindre son oreille avec sa bouche.
Combien de temps me laissez-vous î
Combien vous en faut-il
Le tic devint formidable.
Je vous dirai, mon cher monsieur,
oni, le Bistour s'oubliait à devenir un peu
familier, je vous disais que ça dépend du
prix que vous y mettrez.
Ah!
C'est tout naturel. Si vous v allez earré-
ment, je puis, moi, en retour, y aller large-
ment. C est limpide, n'est-ce pas?. Tandis
que si vous lésine*, moi je suis obligé de
chipoter. de rogner sur les frais de route et
gratifications. Mon personnel est un per-
sonnel d'élite, mais.
Il marche mieux quand on lui graisse
les bottes, hein?
Vous lavez dit, monaienr de Sartys.
Alors. combien?
Le tie entra librement en danse. Distour
réfléchissait à ce que ce client-là était ca-
pahle de donner.
Un jeune homme. très élégant. rien que
sa canne valait cinquante francs comme un
sou. un jeune homme qui parlait sec, à la
façon de ceux qui peuvent se permettre ça.
un noble. Vtre noble, ça ne veut pas toujours
dire qu'on soit calé. mais enfin. un noble
quand même.
Et puis, il avait pour principe, ce Bisîour,
qu'on a toujours le temps de rabattre de ses
prétentions. tandis qu'une fois un prix de-
mandé, on ne peut plus enchérir, pas vrai ?.
Et, entre deux assauts de sa bouche à son
oreille
Ça vaut deux mille. Et je ne suis pas
sûr d'y gagner un rouge liard. C'est affaire
de chance. Je puis aussi bien m'cniîler de
vingt-cinq louis q-ie les mettre dans ina po-
che. Bouge ou noire, aluoi
et s'était réfugié à Valeneiennes, y fut inutile-
ment recherché.
Au bout de quelque temps, et croyant l'affaire
oubliée, il revint à Aubervilliers et y fut arrêté
presque immédiatement par des inspecteurs de
la sûreté qui I y attendaient.
Contrairement à Lang et à L*n«!oïs, il m> aucune difficulté pour entrer dans la voie des
aveux et reconnut, en effet, avoir, de concert
avec ces deux derniers et deux autres individus,
mis le feu à l'église.
Il donna alors sur l'attentat des détails si pré-
cis et coïncidant si exactement avec les consta-
tations faites par les magistrats, qu n.est
guère permis de douter de la véracité de son
récit.
Tournier a en effet indiqué par quelle porte
su complices et lui so6t entrés dans l'église,
commeut ils sont parvenus dans la tour, préci-
sant le point exact où ils coopèrent la corde ser-
vant à faire mouvoir la cloche et l'endroit où ils
l'attachèrent ensuite atin de redescendre dans
l'église, donnant sur les innombrables méfaits
commis daus le sanctuaire par ses compagnons
et lui des détails d'une rigoureuse exactitude,
énumérant les statues de saints ct les objets
sacrés sur lesquels il exarça son vandalisme pen-
dant que ses complices opérafent d'un autre
côté, indiquant cnfin la place exacte où les di-
vers foyers d'incendia furent ftabtis.
D'après les indications tournies par Tournier
et tous les crimes dont Aubervilliers fut ie
théâtre pendant plus d'un an ont élé l'œuvre de
deux bandes distinctes, l'une de sitnptes cent-
brioleurs, aetuellement tout entière sous les
verrous, l'autre de matfniteurs aux théories sub-
versives dont faisaient partie Tournier, Lang et
Langlois, bandas qui parfois s associaient pour
opérer ca commun.
D'après Tournifr, l'incendie de l'église serait
l'œuvre particulière des derniers, qui auraient
commis leur crime par pure gloriole, dans un
moment d'excessive surexcitation causée par
l'ivresse.
Tournier qui reconnaît avoir pris une part
Lri* aciivc & cette affaire, aftiraie être étranger
a'ff "piTtaTifir'Tni "Ulireau ri ortmi et i'*ai «i*iijûii
commise contre le vieillard qui en était le gar-
aien. Si on l'en croit, Lang et Langlois seraient
les seuls auteurs de cet attentat.
En ce qui concerne le vol de 10.000 francs
commis chez Mme Noblet, suivi de lacération de
titres, il avoue avoir combiné l'exécution de
l'alfaire avec les deux mêmes malfaiteurs, qui
l'exécutèrent eux seuls, lui s'étant au dernier
moment trouvé empêche d'y participer.
Ainsi que nous le disons plus haut, Lang et
Langlois opposent à totttes tes accusations les
démentis les plus formels. Mais il sembte qu'il
neseru pas difficile aux magistrats instructeurs
de les confondre, si, ainsi qu'il apparaît, Tour-
nier et R. disent la vérité, d'autant plus que
nous croyons savoir que la bande a encore d'au-
tres importants méfaits sur la coasoience.
VOIR DANS LE
Sipplêeit Littéraire il Fiffl Parisi©
ILLUSTRÉ EN COULEURS
qui est en uente celte semaine deux matjni-
fiques gravures cet couleurs.
Celle de la première paqe reproduit une
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Tu giitrais du Ateirers îe Cipi-la-Beumje
On troutMra à la huitième pagé une gravure
d'actualité
LES DERNIÈRES EXÉCUTIONS EN CHINE
t'n autre dessin d'intérieur représente
UN ATTENTAT NIHILISTE EN RUSSIE
Le Cadavre Mystérieux de Lyon
fDe notre correspondant particulier)
Lyon, 12 mars.
M. Benoist, juge d'instruction, qui poursuit
avec une persévérante activité l'enquête relative
au cadavre mystérieux trouvé dans le Uhûne, a
fait arrêter ce soir, par deux agents de lasûreté,
un jeune homme de dix-neuf ans, qui hubitait
en garni chez une logeuse de la Guillotière et
qui adéelaré se nommer Boucheront Mezian-Ben-
amed, ancien convoyeur tabyle il.
Une piste est actuellement suivie a H-unl-
Ktiennc au sujet d'une daroe Meranda, disparue
depuis quatre mois, et ayant habité Uivqra; or,
le jeune Kabyle s'confié à sa logeuse qu'il a,v«ît
dans sa malle des vêtements d'une femtus avec
laquelle il avait habité deruièrement daas cette
Véritleation faite, on a trouvé dans la malle
cinq jupes diverses, une jaquette, une mantille
et un collet noir.
Interrogé sur la provenance de cesyiHempnls,
Boucberout a fait le récit auivautau juge d'ius-
truetien
J'ai travaillé pendant six mois à Marseille me
trouvent sans emploi, je suis venu à Lyon «fin
d'y chercher du travail. Le 25 février, j'ai quitté
Lyon et je me suis rendu à Saint-Etienne. J'ai
logé en garni dans cette ville; le 2 mars, alors
que je me promenais, j'ai fait la rencontre d'une
jeune femme qui plaçatt son mobilier sur une voi-
ture.
Je me suis arrêté un instant et j'ai abordé celte
personne; nous avons causé. Elle m'a dit qu'elle
déménageait, ne pouvant plus payer son loyer.
Alors je lui ai dit que nous irions chercher un lo-
gement ensemble, que j'avais de l'argent pour
payer. Elle a accepté.
Le lendemain, je m'installais avec elle dans une
rue dont je ne ma rappelle plus le nom, mais la
Et du coin de l'oeil, à travers ses lunettes, Il
regarda l>ffet produit par ce chiffre. Eh i
assez magiatral.
Mais Lucien, sans se livrer aux protesta-
tions. à la petite musique, comme disait Bis-
tour, dont on commençait toujours par le
régaler, Lucien lui demandait, très calme
Deux milfe. Ça me mènerait à quel
jour pour les renseignements. complets t
Ah j'aurais dû demander le double,
pensa le vienx forban Je suis roulé. Enfin.
il y a encore les accessoires.
Et après plusieurs voyagea aller et retour
de son tic famiiier:
Quiaze jours.
[tien de fait.
Mais, monsieur. aller à Rome.
-Un jour pour s'y rendre. un jour pour
en revenir, mettons deux pour s y rensei-
gner. Ça ne fait jamais que quatre jour*
Mais il n'y a pas que Rome
Vou» ne disposez donc pas d'un person-
nel capable de mener l'enquête par trois ou
quatre tôtés à la fais?
Assurément si. mais.
Eh bien! interrompait Lucien, un agent
en Italie, un agent en Dauphiné, un. deux.
trois agents pour Paris.
Comme vous allez s'écria Bistour.
C'est comme cela que vous devez y aller
vous-méme. Voyons c'est aujourd'hui
lundi. Si, mardi prochain, à cette heure-ci.
dans ce cabinet, vous me donnez le dossier
que je demande. Tenez. ce n'est pas deux
miiie, c'est trois mille francs que vous aurez
gagné. Ça vous va-l-il?.
Si ça me va. si ça me ca. On voit
bien que vous avez l'habitude d être serVi au
doigt et à l'œil, monsieur de Sartys.
E»t-ce oui. est-ee non ?. Parce qu'il
n'en manque pas qui vous font concurrence,
monsieur Bistour.
Peuh I des fumistes. qui ne savent pas
maison portait le numéro 170. Ensuite j'ai voulu
revenir a Lyon, où elle devait me rejoindre. La
9 mars elle n'était pas encore venue. Elle m'avait
donné un paquet de vêtements que j'ai encore. J6
l'attends,
A la fin de ce récit M. Besowt a montra an
Kabyl« un -pr> i
une mèche da cheveux bruna.
Boucheront, invité h s'expliquer sur la prove-
nance de ces cheveux, a répondu, après avoir h«-4
sité Je le? ̃ '̃̃ mun putit neveu; c'est
moi qui les ai
Pressé de m, icore, il reprit: • Non,
ce n'est pas «ta lut, c ust d'une femme qui \la-
bite At*er et selrouve maintenant t Lyoa
Le récit a paru bizarre nu ̃ ̃̃uruetion,
qui a gardé le Kabyle à sa ,;t Qui a
demandé immédiatement Il Saint-Etienne.
Cette artciire mystérieuse de la femme coupéa
en morcisaux continue il fiir« beaucoup ,le bruit
dans tous les coins de la France, et M. nenoist
reçoit cet K»:cM de nombreux parquets de.
pro is cirt-onslan-
oiê- ent, quand ils sont
iif (Ktjiïicni. i>ounc plate.
La Prise de l'Oasis de Charronin
AIrct. it mars.
Un nouveau télégramme du général
fait connaître la suite des opération* qu'il en-
gagées «xuitre les Ber.ibera marocains ut uu parti
d'habitants de l'oasis tic Charroum.
Au moment où le général se disposait à péné-
trer dans ia essbah de Charrouin, il fut informé
que les :ut s'y étaiant réfugiée étmeut
partis ci. ient, à la tombée de la nuit,
dans Uuum. lu nord-ouest. U envoya im-
médiatement une reconnaiai»n«e pour détermi-
ner uxac'aiuiout leur route.
Au matin, les Beraburs furent surpria au point
où ils avaient p.t.
c»f>- itlt ttat faire
Cil.
A la première nouvelle Je l'engaeemmi. le
giîitrral Servièrf* Ht partir ta commandait Il,
liiuzo comme renfort avec une compaîiitc de
tirailleurs sahariens, une section d'artillerie et
un peloton de spahis sahariens. Mais déjà. les
Berab.T.s s'ôtaient enfuis, laissant sur le terrain
da nombreux morts et une grande quanti'.è
De notre cuti; nous avons «'pnuvt» îles pertea
sensibles. Le capitaine lUmilkm elle ltcutrnant
de la Hélerie, de!' spahis sahariens, ont été tues.
ainsi que 23 hommes dont 4 français et f9 indi-
gènes.
Deux lieutenants des affaires indigènes et des,
spahis sahariens ont été blessés sans gravité, et
trente-six goutniers indigènes dont les blessure»
sont également peu aqueuses.
A la suite de ce combat, ladjemaa Je Char-
rouin venait demander Il faire »& soumission.
Le général lui a déclare qua l'appui que les.
gens de Charrouin avaient donné aux Benibcrs
ne lui permettait pas de tes traiter comme te*
habitants des autres ksours.
Il n'accepte leur soumission qu'aux condition*1
suiwntea remise de cinq notable» ooramo
otages, désarmement et démantèlement «les cas-
bahs, paiement d une forte indemnité.
LA (MREJJ TBMSVAAL.
La dépêche officielle qu'on lira plus loin donne
en deux ligues la situation dans laquelle se trou.
vent actuellement les armées angtaises. La sai-
son des pluies est arrivée et les mouvements
stratégiques deviennent, sinon impossibles, d«
moins très ditflcilw. Les Boërs ne sont pas sans
eu profiter.
TÉLÉGRAMME OFFICIEL
Prétorilt, t2 mars.
Des pluies continuelles ont unlravû les mou-,
vements des Anglais.
Dewat est maialenant au nnn) ii<> Rr.-iri.ifniri,
Les colonnes Oorriage,
Hcnnikei pourchassent deux
Boêrs dans les montagnes de la <:il<,nue du Cap.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Shotdon, 10 mars.
Le commando Kruitungfir venait de partir
d'ici ce matin, quand arriva de Craddock ua
train blindé.
Les Boërs sont allés vers l'Est, suivis par ?
colon»! anglais Gorringe, qui venait de recevoir
des chevaux de remonte par chemin de fer.
LA PESTE AU CAP
Le Clip, 1 1 mars.
La peste prend de graves proportions.
Il s'est produit aujourd'fr-i 13 nouveaux cas
et cas suspects.
Deux indigènes ont été trouvés morts sur la
voie publique. Un Européen est mort pendant
ho!) transport h 1 hôpital.
L'épidémie atteint maintenant les classos nï-'
sées. Un Européen et sa famille ont été trans-
portés à l'hôpital.
D'autres cas se sont produits parmi les noir».
Les [uûtrcs malais donnent leur appui nux au-
torités on espère ainsi quf '̃*• Mes reli-
gieux dont on était men ;.<•«
LES PERTES
ï.r>T'r»~ rmrs.
Liste quotidienne officielle de. pei U:
Six tues, dont officier; morts de maladie,
blessés, 7.
LA PRUDENCE DE LORO KITCHENER
On nons «îommunique une '< ̃̃•- >̃̃̃
o.'licier anglais au Transvani u i n,
vier dernier et qui contient l'intéressant ré,nit
le premier mot du métier. qui ne feraient
rouler par des enfants à la mamelle. Je ne
vous fais pas l'injure de supposer qu'entre
un ancien fonctionnaire de ta san>té et ces ^ra-
lopius, vous pouvez hésitar. Ç* va. mats il
y a les accessoires.
Ce qui veut dire.
Oh! monsieur. Vous avtt bien com-
ment on for.-e toutes les portes quand on n'a
pas le ternps de se tes faire ouvrir autre-
ment. la clef d'or, monsieur.
Mais dites donc, Kuîlre nistour.1l me
semble que je la dure déjà plus que de be-
soin.
Il discute, Ii v mettra encore cinq cents
francs, yen»» Bistour. Mus c est t-g-il, c'est
moi qat suk volé. Si j'avais début; p*r
tre mille, nous serions déjà à cinq.
Et il gcmi»»ait, pendant que soit tic s escrl-
au In
y a il, 'i-'i":ni>t'i> i'ii;ir.'vues. voua les jw>
rez à part, monsieur de Sarlya.
Ah! hou. pas de comptes à discuter.
non non. Tenee, vous me fatu-s aller, je le
vois bien, mn-- <->>»? un auir" -"rut
exactement la ̃ :toire. >ix
nepas r.K-omii,. ̃ .̃ i.'ic*
pot: ;5, et lias pilla. CeU»
Aiious. fit Bi»tour qui voyait
aussi qu'il avait assez tendu sur la eo
long, c est pour voua montrer, monsieur de
S»rtyâ, ce que c'est que de la besogne Mua
faite.
Mardi prochain.
Troi. «allie cinq cents. Seulement vous
connaissez, u'est-ce pas, les usages protes-
sionnels.
Je ne les connais pas, non. nuis je les
devine. une prov^iw, pas vrai or
(A»U!t:j PA.OL BERTKA7.
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