Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1871-12-18
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 décembre 1871 18 décembre 1871
Description : 1871/12/18 (A5,N2047). 1871/12/18 (A5,N2047).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune
Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4718863h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/11/2017
quinze jours l'époque de léur retour qui ne devait avoir lieu
,gue vers la fin de décembre.
i Leurs Majestés, accompagnées d'une suite "nombreuse, se
-.«ont immédiatement rendues au Grand-Hôtel. Des apparte-
ltnents tiomte avaient été retenus au premier étage pour eux, le
t jmte et la comtesse Da Gama, et le chevalier Da Cunha,
' directeur de leur voyage.
' Don Pedro et l'impératrice auront demain à Versailles
une entrevue avec le président de la République.
Hier mâtin, l'empereur se promenait dans@ le jardiri des
Tuileries, examinant le palais incendié et se faisant donner
des explications sur les événements dont ce palais avait été
le théâtre.
Le souverain du Brésil se trouve ici en famille. Le prince
de Joinville est sori beau-frère. Le duc de Nemours est le
père de son gendre, le comte d'En.
La comtesse d'Eli est régente de l'empire du Brésil pen-
datJt l'absence de son père. Son mari est très-aimé des Bré-
siliens, qu'il a conduits à la victoire pendant la longue
guerre du Paraguay.
Hier muîn, Char!es Lumer et Jpan-Ca.ptiFte Roux, le con"
damné de Marseille, ont quitté la prison Saint-Pierre et ont
été dirigés sur le bagne de Tonlon pour y attendre le jour
dè leur départ'pour Nouméa, Ils auront pour compagnons
de voyage Trinquet et Urbain. C'est le transport à voûtes /e
Rhin, commandé par le capitaine Bonamy de Villmereuil,
qui a été désigné par le ministre de la marine pour le
voyage de la Nouvelle-Calédonie.
Ce premier convoi, outre les communards que nous ve-
nons de citer, comprendra une vingtaine de forçats d'l ba-
gne de Toulon.
Le départ aura lieu le 8 janvier prochain.' (Pa is-Joumal.)
Une capture très-importante vient d'êtie faite par le ser-
vice de sûreté,
Hier matin, des agents se trouvant dans les environs de la'
rue Moutrctard, non loin du passagedes Patriat-eties.,- crarent
- reconnaître dans un individu complètement ivre, sortant
d'un cabaret, un malfaiteur des plus audacieux, àja recher-
che duquel l'autorité était depuis longtemps. Ils s'empa-
rèrent de sa personne.
Cet individu est un certoin Ruffce, condamné par la cour
d'assises de la Seine, par contumace, à la peine des travaux
forcés à perpétuité, pour fabrication de faux billets de ban-
que, de faux bons du Trésor, et de fausses lettres de change
pour des sommes considérables.
Cet audacieux malfaiteur, qui avait été condamné l'année
dernière, aurait pris part à l'insurrection du 18 mars.
La police vient de mettre la main sur une bande de mal-
faiteurs fort dangereux et recherchés par elle depuis long-
temps.
Il .s'agissait encore de roulotiers, qui n'enlevaient pas les
voitures chargées de marchandises et stationnant sans gar-
diens devant les portes des maisons, mais seulement un
bc^lot ou une caisse.
Les marchandises volées étaient transportées chez le nom-
mé Gaston, le receleur et le chef de la bande. A certaines
époques Gaston partait en province et allait vendre les objets
volés; il avait deux domiciles et.deux magasins: l'un rue
Chapon, l'autre rue Quincampoix'. Rue Chapon, la maison
était tenue par la nommée Domergue, fille soumise et con-
cubine de Gaston.
La bande, fort bien organisée, se composait de dix-sept
individus, tous gens sans aven, souteneurs de filles.
Le plus âgé a quarante et un. ans; le plus jeune dix-neuf.
Seize de ces malfaiteurs ont été arrêtés depuis le 28 no-
vembre. Gaston n'a pu être pris.
La police a trouvé dans ses magasins une quantité consi-
dérable de marchandises : toiles, étoffes, corsets, meubles
et jusqu'à des matières pharmaceutiques.
11 y aurait plusieurs bandes.
Un des individus arrêtés aurait dit que, s'approchant d'une
voiture sur. laquelle il se préparait à exercer son ddresse,
il aurait aperçu deux autres voleurs qui avaient eu la même
pensée que lui et étaient inconnus.
Hier matin, rue des Ôrmeaux, des gardiens de la paix ont
trouvé,-sans connaissance, un homme âgé de quarante ans
environ, qui avait été frappé à la tête de huit coups decou-
teau. Ils l'ont transporté rue des Haies, où M. Allais, com-
missaire de police, s'èst rendu immédiatement avec M. le
docteur Hamberger. Après avoir reçu les premiers soins, le
blessé a déclaré se nommer Joseph H ..:, âgé de quarante-
trois ans, journalier, demeurant rue des Ormeaux, et n'a
pp que donner des explications incomplètes. Il a été trans-
féré à l'hôpital Saint-Antoine, où son état inspire les plus
vives inquiétudes.
Grâce à quelques indications fournies par le blessé, il y a
lien d'espérer que les assassins ne sauraient longtemps
échapper aux actives recherches dont ils sont l'objet..
Déux individus, soupçonnés d'avoir pris part aux vols
commis ces jours-ci à Asniè-res^gnt été arrêtés hier par les
soin? de la brigade de gendarmerie de la commune et diri-
gés sur le dépôt de la Préfecture de police.
Un accident, qui aurait pu avoir les suites les plus tunes-
tes,"est arrivé ce matin boulevard Puébla, dans un chantier
de construction, où l'on élève une maison qui doit porter
sept étages.
Neuf ouvriers, y compris l'entrepreneur des travaux, le
sieur Tissier, étaient montés sur un échafaud dressé à neuf
mètres de hauteur. L'échafaud. était chargé de matériaux,
lorsque tout à coup, cédant au poids, il s'écroula eutrai-
nant les ouvriers, qui tombèrent pèle-mêle avec les pierres
et la charpente.
Par un bonheur providentiel, il n'y a pas de mort à dé-
plorer, mais de part et d'autre, de bien graves blessures ;
un seul s'en est tiré sain et sauf, c'est un jeune apprenti
qui n'a pas eu la moindre contusion.
P. S. Nous apprenons que l'un des blessés, le nommé '
Martial, a succombé dans la matinée à l'hôpital Saint-Louis
où il a.vait été transporté. '
Hier matin, M. le commissaire de police du q-uartier Ro-
checho iart fut prévenu qu'un jeune homme, le sieur.X...,
-èemeurant avenue Trudaine, no 31, venait d'ètre trouvé
mort dans sa chambre à coucher. Il fit prévenir immédia-
tement le parquet. Un des' juges d'instruction ne tarda pas
à se rendre avenue Trudaine, accompagné de M, le docteur
Tardieu.
Des constatations médicales, il semble ressortir que la
mort a été produite par Fasphyxie. En effet, dans la cham-
bre à coucher se trouve un poèle-calorifêre dont le tuyau
était engorgé par la suie et n'avait plus asseft de tirant pour
diricer les vapeurs à l'extérieur.
La victime était sortie de son lit, vraisemblablement pour
ouvrir une fenêtre, lorsqu'elle s'était sentie envahie paF l'as-
phyxie; mais ell'e'était tombée sur le plancher.
L'agonie a dû être longue et douloureuse, car le corps
du sieur X... portail,-notamment à la tête et aux talons, des
contusions qu'il s'était faites en se débattant.
Des gardiens de la paix en tournée, qui passaient avant-
hier matin rue de l'Ecole-de-Médecine, remarquèrent au
troisième étage une fenêtre éclairée comme si le feu était
à l'intérieur du logement. Ils montèrent et furent surpris
d'entendre les éclats d'une voix d'homme.
Ils enfoncèrent la porte, à laquelle ils avaient inutilement
frappé, et un étrange spectacle s'offrit à eux.
Le sieur C..., étudiant en médecine, qui occupait ce loge-
ment, avait enlevé de son lit les draps, lesvmatelas, etc., et
les avait disposés, avec les autres meubles et les rideaux,
autour de -la couchette sur laquelle n'était resté que le
sommier.
Il avait ensuite mis le feu au mobilier ainsi disposé.
Debout et complètement nu sur le sommier, il déclamai
des vers, se figurant être au milieu de Paris incendié, e
s'adressant à ses meubles en flammes, dont l'un lui repré'
sentait l'Hôtel de Ville, l'autre les Tuileries, etc. Le feu
s'approchait de lui de plus en plus et, si l'on eût tardé à
venir à, son secours, il aurait infailliblement péri.
A-près constatation de son état mental, cet infortuné a été
conduit au Dépôt, et des mesures seront prises, de concert
avec sa famille, pour le faire admettre dans une maison
d'aliénés.
«
Avant-hier, à neuf heures du matin, le sieur Nicolas M...",
âgé de quarante ans, terrassier employé à la gare des mar-
chandises du chemin de fer de l'Ouest, est tombé accidentel-
lement du haut du pont-viaduc servant au passage des
trains, dans le fossé des fortifications. Dans sa chute, ce
malheureux, qui était tombé sur la tête, s'est fracturé les
vertèbres cervicajes et s'est tué sur le coup.
Après les constatations médico-légales, le corps du défunt
a été ramené à son domicile, rue de Paris, 46, à Clichy.
A la suite des douloureuses épreuves que Paris a traver-
sées, la misère est grande, surtout par les temps rigoureux
qui commencent, et les bureaux de bienfaisance ont plus que
jamais de nombreuses infortunes à soulager.
.lis font à la charité'publique de pressants appels, mais
malheureusement ils ne sont pas toujours bien écoutés. .Ce-
pendant, des moyens bien simples existent quelquefois pour
aider aux malheureux. Ainsi, le bureau de bienfaisance du
28 arrondissement vient de recevoir du directeur d'une impor-
tante maison d'habillements pour hommes, la maison de la
rue du Pont-Neuf, deParis, une quantité de vêtements d'hiver.
A quels heureux résultats n'arriverait-on pas si, suivant
l'initiative de cette maison, tous les grands établissements
disposaient-ainsi en faveur des bureaux de bienfaisance d'é-
tofl'esou de vêtements-, ne fût-ce que de leurs articles démodés?
On lit dans le MornÏ1(g-Post :
Le théâtre de Saint-James a fait la plus excellente acqui-
sition e)1 engageant M. et Mme Ravel; aucun acteur, ni
Fra.nçaio ni Anglais, Jle sait comme Ravel dire un équivo-
que ou un mot à double entente. Avec lui, un auteur .eut
lancer les idées les plus folles ; Ravel les rendra de façon à
'leur donner souvent bien pins d'èffet qne l'auteur n'en es-
pérait. C'est sa gaieté, son humour encoae plus que sa
finesse dans les, réparties qui l'ont rendu si populaire en Au-
gleterre.
Anssi, à la représentation du 7, où il parut pour la pre-
mière fols cette année, la salle fut-elle comble; le public ne
cessa de rire et d'applaudir. On jouait la Veuve aux Camé.
lias et le Père de la débutante. Dans la première de ces piè-
ces, Mme Ravel, joua le rôle principal avec une vivacité et
un entrain admirables. 1
Dans le Père de la débutante, Ravel fut d'un comique
achevé.; vraiment les années n"ftnt en rien diminué son iea
et sa verve.
UNE POIGNÉE DE NOUVELLES
M. le duc d'Aumale, dit la République tmnçaise, a com-
mencé ses visites de candidat à l'Académie française.
— Le comte de Paris, et le duc de Chartres sont allés
l'autre jour à la mairie de leur arrondissement (VIIJfJ pour .
se faire inscrire sur les listes électorales. " <
— Le général de Wimpfen a reçu l'ordre de se rendre dans
le plus bref délai à Paris. Il est appelé par le maréchal t
Barago.ey.d'Hilliers, président du conseil d'enquête.
— Le général Cialdini est arrivé à Paris chargé par la
gouvernement italien d'une mission diplomatique auprès de ,
M. Thiers.
— On a annoncé pour le printemps prochain l'arrivée à
Paris d'un souverain exotique, qui ne manquera pas de'
faire sensation.: le roi de Cambodge Phra-Somdach.:Nô-'
rôdôm Ier.
— La débâcle a commencé la nuit dernière ; los patron»'
des barques et des bateaux ont immédiatement pris des
mesures pour garantir leurs embarcations. On ne signale
pas d'accidents sérieux... g
— M. Max Grassis, directeur du journal le Salut public,
de Lyon, est mort hier matin.
— Les chefs de gares de la Compagnie des chemins de
fer de l'Est ont reçu l'ordre ^e réserver tout le matériel
à.ont ils peuvent disposer,'pour le transport des houilles et ^
de diriger immédiatement ce matériel sur les houillères.
— Le comte de Moltke vient de recevoir des mains même
du czar les insignes de l'ordre de Saint-André, qui n'est or-o'
dinairement confère qu'aux princes.
— La Banque nationale d'Autriche vient, à son tour, de
réduire d'un demi pour cent le taux da son escompte.
ÉTRANGER
On lit dans le Morning Post d'hier :
Le document suivant circule en ce montent parmi les sc.
ciétés républicaines et démocratiques de Londres et se cou-
vre, assure-t-on, de signatures.
L'intention de ces sociétés est de l'envoyer à Sa Majesté
par l'intermédiaire du département de l'intérieur.
« Nous, soussignés, membres des diverses organisations
républicaines et démocratiques de Londres, tout en avouant
nos préférences bien prononcées en laveur du gouverne-,
ment de la République sur celui de la monarchie, désirons
toutefois exprimer notre profond regret à l'occasion de la.
grave maladie et des longues souffrances du prince de Gal-
les, et témoigner publiquement à la reine et aux autres
membres de la famille royale les vives sympathies que
nous éprouvons pour l'affliction que cette maladie leur a
causée. Nous désirons aussi leur exprimer les vœux sincères
que nous faisons' pour le prochain rétablissement de Son
Altesse Royale. »
Dona Minna Puccinelli,. la jeune Espagnole qui comman- ,
dait naguère les volontaires de la Mort, dans le corps de
Garibaldi, et qui depuis fait des conférences pétrolifiques, a -, ;
été expulsée de Mayence par la police; elle s'est rendue à.
Leipzig, une des villes les plus démocratisées d'Allemagne.
Lundi soir, à la suite de fortes libations avec les. frères et
amis, elle s'est étendue sans connaissance sur la place
Royale. La police l'a ramassée, et l'a le lendemain expédiée
en Suisse.
Un révérend ministre de Council Bluffs (Iowa), au lieu de
prendre, comme d'ordinaire, tant par tête à ses ouailles
pour célébrer la cérémonie du mariage, les marie au poids.
Le marié paie 10 cents par livre et la mariée 5 cents.
La semaine dernière, ce révérend original a reçu un cou-
ple qui lui a rapporté 32 dollars 15 cents.
Le nouveau conjoint pesait 240 livres, ce qui, à 10 cents
la livre, faisait 24 dollars, tandis qu'il a donné 9 dollars 15
cents pour les i83 livres de sa fiancée.
[Courrier des Etats-Unis.)
N° 57. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
L'ŒIL DE DIAMANT
PAR
ÉLIE BERTHET ÉLIE BERTHET
Conclusion.
En apprenant la mort de Verville, Coralie Blanchard
avait dit tranquillement :
— Tiens, ce pauvre Verville ! Je savais bien que son
obstination lui ferait faire quelque sottise !
Et elle ne songea plus qu'à mener grand train son
baron allemand, qu'elle renvoya bientôt à demi ruiné
i dans sa Germanie, après lui avoir mangé cent mille
.thalers.
1 Quand donc la loi rendra-t-elle ces créatures res-
ponsables des infamies et des crimes qu'elles font com-
bine t-tre? -
r On n'èntendit jamais parler de la somme énorme
[dérobée à Verville, non plus que de la déclaration si-
jgnée par si imprudemment. Cette déclaration avait
1 été déchirée sans doute, de peur qu'elle ne mit sur la
ItT&ce des voleurs, et les billets de banque, furent dissi-
pés en orgies par les brutes ignobles qui vivent en ré-
volte contre la société. Quant au diamant, l'œil de
Pas | §a réputation |e poj&r
I malheur à tous SES propriétaires. Peu dp temps après
1 qu'il eut été aclet6 par les deux joailliers, l'un eut sa
boutique complètement dévalisée une. nuit par des
voleurs ; l'autre, ruiné dans une^faillite, se brûla la
cervelle de désespoir.
Dix-huit mois environ après la mort de Verville, par
une magnifique soirée d'été, un jeune,jhomme et une
jeune femme, vêtus avec élégance, se promenaient sur
la plage, en face de Plouharel. La mer était d'un calme
absolu et le flot envahjssait les sables avec lenteur. Au
couchant, le Phare-Neuf s'effaçait peu à peu dans le
brouillard, et les eaux se confondaient avec le ciel't Du
coté des falaises, des oiseaux aquatiques regagnaient
en sifflant les crevasses de rochers, tandis que du vil-
lage situé cris d'enfants, des chants de matelots. Par-dessus ces
bruits divers, la cloche de Plouharel sonnait lentement
l'Angelus dans-son clocher gothique.
Les deux promeneurs étaient silencieux, absorbés
pàr la contemplation de ce mélancolique .et harmo-
nieux tableau. Enfui la jeûné femme serra contre sa
poitrine le bras de son compagnon et 'dit d'une voix
émue :
— A|i ! mon Léopold, que de souvenirs tristes et
amers la vue de ces lieux éveille enmoH
— Ils font contraste avec notre bonheur présent, ma
bien-aimée Nathalie, répliqua Léopold avec tendresse ;
cette mer nous semblerait-elle belle et clémente si nous
ne l'avions vue bien des fon; bouleversée par l'orage ?
D'ailleurs, ma chère, ajouta-t-il en baissant la voix,
ouh^-vous 5ujme joie nouvelle, etjnconnùe ya bien-
tôt se révéler à vous, changer à vos yeux l'aspect de
toutes chôses?
Et le jeune mari désigna du regard la taille de Na-
thalie, visiblement déformée sous l'ample jupe de
soie. Nathalie rougit et posa ses lèvres sur la joue de
Léopold afin de cacher sa rougeur.
— Oui, oui, balbutia-t-elle, c'est une faveur divine...
Bientôt je serai mère.
Ils retombèrent dans leur mutisme et marchèrent un
moment, serrés l'un contre loutre. Tout à coup, du
sein de la brume qui s'accumulait sur les eaux, jaillit
une lumière rouge, semblable à une étoile de feu.
— Allons ! ma bien-aimée dit Léopold, voici Bidou-
ret qui viénTcTallumer son phare et la brise du soir
commence àf's^t^cver.... Rentrons, car la fraîcheur ne
convient pas à votre état de santé.
Et souriant, soupirant, échangeant par intervalles
quelques mots affectueux, ils regagnèrent la ferme.
ÉLIE BERTHET.
. Fin.
Une ambassade persane, conduite par .un des plus hauts
dignitaires de la cour d'Ispahan, Vazar-Agha, doit arjriver^
à Paris le 10 jauvier. , ■
Va.sar-Agbp. a ceci de particulier qu il y a une dizaine
d'années, il a été décapité... décapité de la propre main du,
Seulement, égaré par la colère, le shah mesura mal son
coup, et frappa son ministre sur le sommet du crâne,
Celui-ci s'est parfaitement remis de sa blessure, et est
rentré dans les bonnes grâces de son royal maître.
JLtJL P - P
,gue vers la fin de décembre.
i Leurs Majestés, accompagnées d'une suite "nombreuse, se
-.«ont immédiatement rendues au Grand-Hôtel. Des apparte-
ltnents tiomte avaient été retenus au premier étage pour eux, le
t jmte et la comtesse Da Gama, et le chevalier Da Cunha,
' directeur de leur voyage.
' Don Pedro et l'impératrice auront demain à Versailles
une entrevue avec le président de la République.
Hier mâtin, l'empereur se promenait dans@ le jardiri des
Tuileries, examinant le palais incendié et se faisant donner
des explications sur les événements dont ce palais avait été
le théâtre.
Le souverain du Brésil se trouve ici en famille. Le prince
de Joinville est sori beau-frère. Le duc de Nemours est le
père de son gendre, le comte d'En.
La comtesse d'Eli est régente de l'empire du Brésil pen-
datJt l'absence de son père. Son mari est très-aimé des Bré-
siliens, qu'il a conduits à la victoire pendant la longue
guerre du Paraguay.
Hier muîn, Char!es Lumer et Jpan-Ca.ptiFte Roux, le con"
damné de Marseille, ont quitté la prison Saint-Pierre et ont
été dirigés sur le bagne de Tonlon pour y attendre le jour
dè leur départ'pour Nouméa, Ils auront pour compagnons
de voyage Trinquet et Urbain. C'est le transport à voûtes /e
Rhin, commandé par le capitaine Bonamy de Villmereuil,
qui a été désigné par le ministre de la marine pour le
voyage de la Nouvelle-Calédonie.
Ce premier convoi, outre les communards que nous ve-
nons de citer, comprendra une vingtaine de forçats d'l ba-
gne de Toulon.
Le départ aura lieu le 8 janvier prochain.' (Pa is-Joumal.)
Une capture très-importante vient d'êtie faite par le ser-
vice de sûreté,
Hier matin, des agents se trouvant dans les environs de la'
rue Moutrctard, non loin du passagedes Patriat-eties.,- crarent
- reconnaître dans un individu complètement ivre, sortant
d'un cabaret, un malfaiteur des plus audacieux, àja recher-
che duquel l'autorité était depuis longtemps. Ils s'empa-
rèrent de sa personne.
Cet individu est un certoin Ruffce, condamné par la cour
d'assises de la Seine, par contumace, à la peine des travaux
forcés à perpétuité, pour fabrication de faux billets de ban-
que, de faux bons du Trésor, et de fausses lettres de change
pour des sommes considérables.
Cet audacieux malfaiteur, qui avait été condamné l'année
dernière, aurait pris part à l'insurrection du 18 mars.
La police vient de mettre la main sur une bande de mal-
faiteurs fort dangereux et recherchés par elle depuis long-
temps.
Il .s'agissait encore de roulotiers, qui n'enlevaient pas les
voitures chargées de marchandises et stationnant sans gar-
diens devant les portes des maisons, mais seulement un
bc^lot ou une caisse.
Les marchandises volées étaient transportées chez le nom-
mé Gaston, le receleur et le chef de la bande. A certaines
époques Gaston partait en province et allait vendre les objets
volés; il avait deux domiciles et.deux magasins: l'un rue
Chapon, l'autre rue Quincampoix'. Rue Chapon, la maison
était tenue par la nommée Domergue, fille soumise et con-
cubine de Gaston.
La bande, fort bien organisée, se composait de dix-sept
individus, tous gens sans aven, souteneurs de filles.
Le plus âgé a quarante et un. ans; le plus jeune dix-neuf.
Seize de ces malfaiteurs ont été arrêtés depuis le 28 no-
vembre. Gaston n'a pu être pris.
La police a trouvé dans ses magasins une quantité consi-
dérable de marchandises : toiles, étoffes, corsets, meubles
et jusqu'à des matières pharmaceutiques.
11 y aurait plusieurs bandes.
Un des individus arrêtés aurait dit que, s'approchant d'une
voiture sur. laquelle il se préparait à exercer son ddresse,
il aurait aperçu deux autres voleurs qui avaient eu la même
pensée que lui et étaient inconnus.
Hier matin, rue des Ôrmeaux, des gardiens de la paix ont
trouvé,-sans connaissance, un homme âgé de quarante ans
environ, qui avait été frappé à la tête de huit coups decou-
teau. Ils l'ont transporté rue des Haies, où M. Allais, com-
missaire de police, s'èst rendu immédiatement avec M. le
docteur Hamberger. Après avoir reçu les premiers soins, le
blessé a déclaré se nommer Joseph H ..:, âgé de quarante-
trois ans, journalier, demeurant rue des Ormeaux, et n'a
pp que donner des explications incomplètes. Il a été trans-
féré à l'hôpital Saint-Antoine, où son état inspire les plus
vives inquiétudes.
Grâce à quelques indications fournies par le blessé, il y a
lien d'espérer que les assassins ne sauraient longtemps
échapper aux actives recherches dont ils sont l'objet..
Déux individus, soupçonnés d'avoir pris part aux vols
commis ces jours-ci à Asniè-res^gnt été arrêtés hier par les
soin? de la brigade de gendarmerie de la commune et diri-
gés sur le dépôt de la Préfecture de police.
Un accident, qui aurait pu avoir les suites les plus tunes-
tes,"est arrivé ce matin boulevard Puébla, dans un chantier
de construction, où l'on élève une maison qui doit porter
sept étages.
Neuf ouvriers, y compris l'entrepreneur des travaux, le
sieur Tissier, étaient montés sur un échafaud dressé à neuf
mètres de hauteur. L'échafaud. était chargé de matériaux,
lorsque tout à coup, cédant au poids, il s'écroula eutrai-
nant les ouvriers, qui tombèrent pèle-mêle avec les pierres
et la charpente.
Par un bonheur providentiel, il n'y a pas de mort à dé-
plorer, mais de part et d'autre, de bien graves blessures ;
un seul s'en est tiré sain et sauf, c'est un jeune apprenti
qui n'a pas eu la moindre contusion.
P. S. Nous apprenons que l'un des blessés, le nommé '
Martial, a succombé dans la matinée à l'hôpital Saint-Louis
où il a.vait été transporté. '
Hier matin, M. le commissaire de police du q-uartier Ro-
checho iart fut prévenu qu'un jeune homme, le sieur.X...,
-èemeurant avenue Trudaine, no 31, venait d'ètre trouvé
mort dans sa chambre à coucher. Il fit prévenir immédia-
tement le parquet. Un des' juges d'instruction ne tarda pas
à se rendre avenue Trudaine, accompagné de M, le docteur
Tardieu.
Des constatations médicales, il semble ressortir que la
mort a été produite par Fasphyxie. En effet, dans la cham-
bre à coucher se trouve un poèle-calorifêre dont le tuyau
était engorgé par la suie et n'avait plus asseft de tirant pour
diricer les vapeurs à l'extérieur.
La victime était sortie de son lit, vraisemblablement pour
ouvrir une fenêtre, lorsqu'elle s'était sentie envahie paF l'as-
phyxie; mais ell'e'était tombée sur le plancher.
L'agonie a dû être longue et douloureuse, car le corps
du sieur X... portail,-notamment à la tête et aux talons, des
contusions qu'il s'était faites en se débattant.
Des gardiens de la paix en tournée, qui passaient avant-
hier matin rue de l'Ecole-de-Médecine, remarquèrent au
troisième étage une fenêtre éclairée comme si le feu était
à l'intérieur du logement. Ils montèrent et furent surpris
d'entendre les éclats d'une voix d'homme.
Ils enfoncèrent la porte, à laquelle ils avaient inutilement
frappé, et un étrange spectacle s'offrit à eux.
Le sieur C..., étudiant en médecine, qui occupait ce loge-
ment, avait enlevé de son lit les draps, lesvmatelas, etc., et
les avait disposés, avec les autres meubles et les rideaux,
autour de -la couchette sur laquelle n'était resté que le
sommier.
Il avait ensuite mis le feu au mobilier ainsi disposé.
Debout et complètement nu sur le sommier, il déclamai
des vers, se figurant être au milieu de Paris incendié, e
s'adressant à ses meubles en flammes, dont l'un lui repré'
sentait l'Hôtel de Ville, l'autre les Tuileries, etc. Le feu
s'approchait de lui de plus en plus et, si l'on eût tardé à
venir à, son secours, il aurait infailliblement péri.
A-près constatation de son état mental, cet infortuné a été
conduit au Dépôt, et des mesures seront prises, de concert
avec sa famille, pour le faire admettre dans une maison
d'aliénés.
«
Avant-hier, à neuf heures du matin, le sieur Nicolas M...",
âgé de quarante ans, terrassier employé à la gare des mar-
chandises du chemin de fer de l'Ouest, est tombé accidentel-
lement du haut du pont-viaduc servant au passage des
trains, dans le fossé des fortifications. Dans sa chute, ce
malheureux, qui était tombé sur la tête, s'est fracturé les
vertèbres cervicajes et s'est tué sur le coup.
Après les constatations médico-légales, le corps du défunt
a été ramené à son domicile, rue de Paris, 46, à Clichy.
A la suite des douloureuses épreuves que Paris a traver-
sées, la misère est grande, surtout par les temps rigoureux
qui commencent, et les bureaux de bienfaisance ont plus que
jamais de nombreuses infortunes à soulager.
.lis font à la charité'publique de pressants appels, mais
malheureusement ils ne sont pas toujours bien écoutés. .Ce-
pendant, des moyens bien simples existent quelquefois pour
aider aux malheureux. Ainsi, le bureau de bienfaisance du
28 arrondissement vient de recevoir du directeur d'une impor-
tante maison d'habillements pour hommes, la maison de la
rue du Pont-Neuf, deParis, une quantité de vêtements d'hiver.
A quels heureux résultats n'arriverait-on pas si, suivant
l'initiative de cette maison, tous les grands établissements
disposaient-ainsi en faveur des bureaux de bienfaisance d'é-
tofl'esou de vêtements-, ne fût-ce que de leurs articles démodés?
On lit dans le MornÏ1(g-Post :
Le théâtre de Saint-James a fait la plus excellente acqui-
sition e)1 engageant M. et Mme Ravel; aucun acteur, ni
Fra.nçaio ni Anglais, Jle sait comme Ravel dire un équivo-
que ou un mot à double entente. Avec lui, un auteur .eut
lancer les idées les plus folles ; Ravel les rendra de façon à
'leur donner souvent bien pins d'èffet qne l'auteur n'en es-
pérait. C'est sa gaieté, son humour encoae plus que sa
finesse dans les, réparties qui l'ont rendu si populaire en Au-
gleterre.
Anssi, à la représentation du 7, où il parut pour la pre-
mière fols cette année, la salle fut-elle comble; le public ne
cessa de rire et d'applaudir. On jouait la Veuve aux Camé.
lias et le Père de la débutante. Dans la première de ces piè-
ces, Mme Ravel, joua le rôle principal avec une vivacité et
un entrain admirables. 1
Dans le Père de la débutante, Ravel fut d'un comique
achevé.; vraiment les années n"ftnt en rien diminué son iea
et sa verve.
UNE POIGNÉE DE NOUVELLES
M. le duc d'Aumale, dit la République tmnçaise, a com-
mencé ses visites de candidat à l'Académie française.
— Le comte de Paris, et le duc de Chartres sont allés
l'autre jour à la mairie de leur arrondissement (VIIJfJ pour .
se faire inscrire sur les listes électorales. " <
— Le général de Wimpfen a reçu l'ordre de se rendre dans
le plus bref délai à Paris. Il est appelé par le maréchal t
Barago.ey.d'Hilliers, président du conseil d'enquête.
— Le général Cialdini est arrivé à Paris chargé par la
gouvernement italien d'une mission diplomatique auprès de ,
M. Thiers.
— On a annoncé pour le printemps prochain l'arrivée à
Paris d'un souverain exotique, qui ne manquera pas de'
faire sensation.: le roi de Cambodge Phra-Somdach.:Nô-'
rôdôm Ier.
— La débâcle a commencé la nuit dernière ; los patron»'
des barques et des bateaux ont immédiatement pris des
mesures pour garantir leurs embarcations. On ne signale
pas d'accidents sérieux... g
— M. Max Grassis, directeur du journal le Salut public,
de Lyon, est mort hier matin.
— Les chefs de gares de la Compagnie des chemins de
fer de l'Est ont reçu l'ordre ^e réserver tout le matériel
à.ont ils peuvent disposer,'pour le transport des houilles et ^
de diriger immédiatement ce matériel sur les houillères.
— Le comte de Moltke vient de recevoir des mains même
du czar les insignes de l'ordre de Saint-André, qui n'est or-o'
dinairement confère qu'aux princes.
— La Banque nationale d'Autriche vient, à son tour, de
réduire d'un demi pour cent le taux da son escompte.
ÉTRANGER
On lit dans le Morning Post d'hier :
Le document suivant circule en ce montent parmi les sc.
ciétés républicaines et démocratiques de Londres et se cou-
vre, assure-t-on, de signatures.
L'intention de ces sociétés est de l'envoyer à Sa Majesté
par l'intermédiaire du département de l'intérieur.
« Nous, soussignés, membres des diverses organisations
républicaines et démocratiques de Londres, tout en avouant
nos préférences bien prononcées en laveur du gouverne-,
ment de la République sur celui de la monarchie, désirons
toutefois exprimer notre profond regret à l'occasion de la.
grave maladie et des longues souffrances du prince de Gal-
les, et témoigner publiquement à la reine et aux autres
membres de la famille royale les vives sympathies que
nous éprouvons pour l'affliction que cette maladie leur a
causée. Nous désirons aussi leur exprimer les vœux sincères
que nous faisons' pour le prochain rétablissement de Son
Altesse Royale. »
Dona Minna Puccinelli,. la jeune Espagnole qui comman- ,
dait naguère les volontaires de la Mort, dans le corps de
Garibaldi, et qui depuis fait des conférences pétrolifiques, a -, ;
été expulsée de Mayence par la police; elle s'est rendue à.
Leipzig, une des villes les plus démocratisées d'Allemagne.
Lundi soir, à la suite de fortes libations avec les. frères et
amis, elle s'est étendue sans connaissance sur la place
Royale. La police l'a ramassée, et l'a le lendemain expédiée
en Suisse.
Un révérend ministre de Council Bluffs (Iowa), au lieu de
prendre, comme d'ordinaire, tant par tête à ses ouailles
pour célébrer la cérémonie du mariage, les marie au poids.
Le marié paie 10 cents par livre et la mariée 5 cents.
La semaine dernière, ce révérend original a reçu un cou-
ple qui lui a rapporté 32 dollars 15 cents.
Le nouveau conjoint pesait 240 livres, ce qui, à 10 cents
la livre, faisait 24 dollars, tandis qu'il a donné 9 dollars 15
cents pour les i83 livres de sa fiancée.
[Courrier des Etats-Unis.)
N° 57. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
L'ŒIL DE DIAMANT
PAR
ÉLIE BERTHET ÉLIE BERTHET
Conclusion.
En apprenant la mort de Verville, Coralie Blanchard
avait dit tranquillement :
— Tiens, ce pauvre Verville ! Je savais bien que son
obstination lui ferait faire quelque sottise !
Et elle ne songea plus qu'à mener grand train son
baron allemand, qu'elle renvoya bientôt à demi ruiné
i dans sa Germanie, après lui avoir mangé cent mille
.thalers.
1 Quand donc la loi rendra-t-elle ces créatures res-
ponsables des infamies et des crimes qu'elles font com-
bine t-tre? -
r On n'èntendit jamais parler de la somme énorme
[dérobée à Verville, non plus que de la déclaration si-
jgnée par si imprudemment. Cette déclaration avait
1 été déchirée sans doute, de peur qu'elle ne mit sur la
ItT&ce des voleurs, et les billets de banque, furent dissi-
pés en orgies par les brutes ignobles qui vivent en ré-
volte contre la société. Quant au diamant, l'œil de
Pas | §a réputation |e poj&r
I malheur à tous SES propriétaires. Peu dp temps après
1 qu'il eut été aclet6 par les deux joailliers, l'un eut sa
boutique complètement dévalisée une. nuit par des
voleurs ; l'autre, ruiné dans une^faillite, se brûla la
cervelle de désespoir.
Dix-huit mois environ après la mort de Verville, par
une magnifique soirée d'été, un jeune,jhomme et une
jeune femme, vêtus avec élégance, se promenaient sur
la plage, en face de Plouharel. La mer était d'un calme
absolu et le flot envahjssait les sables avec lenteur. Au
couchant, le Phare-Neuf s'effaçait peu à peu dans le
brouillard, et les eaux se confondaient avec le ciel't Du
coté des falaises, des oiseaux aquatiques regagnaient
en sifflant les crevasses de rochers, tandis que du vil-
lage situé
bruits divers, la cloche de Plouharel sonnait lentement
l'Angelus dans-son clocher gothique.
Les deux promeneurs étaient silencieux, absorbés
pàr la contemplation de ce mélancolique .et harmo-
nieux tableau. Enfui la jeûné femme serra contre sa
poitrine le bras de son compagnon et 'dit d'une voix
émue :
— A|i ! mon Léopold, que de souvenirs tristes et
amers la vue de ces lieux éveille enmoH
— Ils font contraste avec notre bonheur présent, ma
bien-aimée Nathalie, répliqua Léopold avec tendresse ;
cette mer nous semblerait-elle belle et clémente si nous
ne l'avions vue bien des fon; bouleversée par l'orage ?
D'ailleurs, ma chère, ajouta-t-il en baissant la voix,
ouh^-vous 5ujme joie nouvelle, etjnconnùe ya bien-
tôt se révéler à vous, changer à vos yeux l'aspect de
toutes chôses?
Et le jeune mari désigna du regard la taille de Na-
thalie, visiblement déformée sous l'ample jupe de
soie. Nathalie rougit et posa ses lèvres sur la joue de
Léopold afin de cacher sa rougeur.
— Oui, oui, balbutia-t-elle, c'est une faveur divine...
Bientôt je serai mère.
Ils retombèrent dans leur mutisme et marchèrent un
moment, serrés l'un contre loutre. Tout à coup, du
sein de la brume qui s'accumulait sur les eaux, jaillit
une lumière rouge, semblable à une étoile de feu.
— Allons ! ma bien-aimée dit Léopold, voici Bidou-
ret qui viénTcTallumer son phare et la brise du soir
commence àf's^t^cver.... Rentrons, car la fraîcheur ne
convient pas à votre état de santé.
Et souriant, soupirant, échangeant par intervalles
quelques mots affectueux, ils regagnèrent la ferme.
ÉLIE BERTHET.
. Fin.
Une ambassade persane, conduite par .un des plus hauts
dignitaires de la cour d'Ispahan, Vazar-Agha, doit arjriver^
à Paris le 10 jauvier. , ■
Va.sar-Agbp. a ceci de particulier qu il y a une dizaine
d'années, il a été décapité... décapité de la propre main du,
Seulement, égaré par la colère, le shah mesura mal son
coup, et frappa son ministre sur le sommet du crâne,
Celui-ci s'est parfaitement remis de sa blessure, et est
rentré dans les bonnes grâces de son royal maître.
JLtJL P - P
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