Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1871-12-19
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 décembre 1871 19 décembre 1871
Description : 1871/12/19 (A5,N2048). 1871/12/19 (A5,N2048).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4718864x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2017
et le mirent iniiiié(li :tteiaent à la disposition de M. Sagnet,
commissaire de police du quartier.
Interné par ce magistrat, le voleur déclara se gommer
Charles Laurent, graveur, à Paris, rue Erard, nO 7. On
trouva sur lui des -objets de valeur, provenant, à n'en pas
Coûter, de vols tout récents, et un porte-monnaie contenant
ufie somme de 42 fr.
Avant-hier matin, à dix heures, les environs de la rue
Gracieuse ont été mis en émoi par une scène fort originale.
Un mari malheureux, le sieur G... awit 3urprip sa
femme, dans une situation non équivoque, mit en tram de
TOi infliger la correction suivante :
précédé de son épouse îhfidèle, ii s'arrêtait à tous les
cGtns de rue, désignant sa compagne; il s'adressait aux pas-
sants : « Passants qui m'écoutez, regardez cette dame;
vous pouvez la tratter de créature in'mne'... C'est ma
femme... »
Suivait un court récit de la mésaventure, et, sur 1 ordre
du mari, la patiente, confuse, allait s'arrêter à l'autre coin
de rue, où elle subissait le même aff'ront.
Un agent de potier a mis fin à ce spectacle, qui avait at-
tiré beaucoup de curieux.
Avant-hier soir, vers huit heures, un ancien militaire a
tenté de se donner la mort, en se précipitant du haut du
pont, d'Ansterlitz dans la Seine. Fort heureusement des pas-
sants, qui avaient deviné sa funeste résolution, i'arrctërent
aa moment où il enjambait le tablier du pont, et le remi-
rent entre les mains des agents de service, qui le conduisi-
rent ail poste voisin.
Un instant après, mm musicienne ambulante venait dé- ,
Eos,,r au commissaire de police un portefeuille que cet
ojame lui avait donné quelques moments atant l'événc-
.mc.'nl. Le^tortefeuille contenait un cerliiicat do la pension
de retraite de l'ancien militaire et la note suivante :
« Je suis le titulaire de C'é titre., l'inimitié de ma ft'r:llllc,
ainsi que ses mauvais traitements à mon égard, m'ont dé-
terminé à cet acte de désespoir; adieu,' ma fille! Je t'em-
brasse de tout mon coecc,s {dieu mes .œurs aimées, adieu!
adieu ! )
Les petites baraques commencent à faire leur apparition
sur îes boule vaMs.
Hier 011' a établi les premières à la Madeleine, et, cette
année, le gouvernement de Paris a facilité par tous les
moyens l'installation des petits marchands dans ces büllli-
ques. La rétribution qu'ils payaient auparavant a été forte-
ment diminuée.
Le Complais* Centrai de Paris
■ . 9, Boulevard des ltl).1iCflS, 9.
tous
tous
Se charge de toutes les opérations de Bourse, donne tous
les renseignements financiers -et adresse gratuitement à ses
clients un bulletin financier paraissant toutes les semaines.
Escompte et payement immédiat de coupons d'obligations,
no>idi rat échémtt le 1er ma s prochain.
Insensibilisateur Duchesne. Guiiiusox, extraction
et pose de dents suis douleur, 15, rue Lafayette.
LE PREMIER BAL DE L'OPÉRA
Le premier bal de l'Opéra, qui ouvre la série des
seize tefés nocturnes qui doivent être données cette an-
née à là salle de la rue Le Peletier, a. ea lieu dans la
nuit de samedi à dimanche.
1871 peut tendre la main à 1869. Le carnaval n'a pas
dégénéré, lut ; ce sont toujours les mêmes costumes
fanés et rapiécés, les mêmes drôles et les mêmes drô-
lesscs cabriolant à tant par tête, les mêmes dominos
s'ennuyant dans le foyer côte à côte avec les mêmes dé-
sœuvrés.
La foule a été grande, surtout vers deux heures du
Jnatin.
La recette a approché de 19,000 francs.
L'orchestre de Strauss a fait merveille, surtout dans
un quadrille dont les motifs sont empruntés à la Boite
de Pandore.
Entre deux valses nous avons fait un saut jusqu'à la
galle Valentino, et là encore nous avons pu constater
que Mardi-Gras obtenait une vogue extraordinaire.
Détail plus sérieux et qui plaide en faveur de ces
réjouissances carnavalesques si peu en harmonie avec
notre situation :
Le commerce s'est ressenti de cette première fète de
lBtlit, et les industriels qui en vivent sont assez con-
tenta !
Ah! par exemple, Clodoche n'a pas eu le succès d'au -
Irefois.
Est ce un syplômc?..
AMÉDÉE BLONDEAU.
UNE POIGNÉE DE NOUVELLES
Mme Paul de Rémusat a suivi de près le jeune en-
fant qui lui était enlevé il y a quelques semaines. Ella a
succombé hier.
— L'amiral Pothuau, qui avait eu, il y a quelques jours,
uno violente attaque de coliques néphrétiques, est aujourd'hui
complétement rétabli.
— Le général Faidherbe, après avoir passé deux jours
à Naples, s'est embarqué le 14 décembre pour l'Egypte.
— On annonce la réapparition du Rappel pour le 4 février
-prochain.
— On a trouvé gelé dans sa chaumière un nommé Du-
perré, qui vivait eu N'mite au faîte d'une montagne, à Ran-
ehel (Rhône).
— Les journaux de la Savoie disent que le courrier des
dépêches de Sallanches a été trouvé gelé sur sa voiture.
6e CONSEIL DE GUERRE (séant à Versailles).
Présidence de M. le colonel Delaporte.
Séance du 16 décembre 1871.
Une héroïne de la Commune.
Cette affaire, lisons-nous dans le Droit, est sans contre-
signe d-es plus intéressantes et, disons-le, des plus étran-
es que les Conseils d2 guerre aient eu à juger jusqu'à pré-
sent.
Louise Michel est le type révolutionnaire par excellence;
éllera joué an-grand rôle dans la Commune. Ou peut dire
. iqu,'alla ou a été l'inspiratrice, sinon le souffle révolution-
aire.
Comme institutrice, Louise Michel a reçu une instruction i
supérieure; elle était établie rue Oudot, 24. Dans les der- i
niers temps, le nombre de ses élèves s'élevait à soixante.
Les familles étaient satisfaites des soins et de l'instruction
qu'aie donnait aux enfants qui lui étaient confiés.
Cette femme était, dans l'exercice de ses fonctions d'in-
stitutrice, aimée et estimée dans le quartier. On la savait
bienfaisante, désintéressée, et on lui reconnaissait non-seu-
lement les capacités, mais encore les qualités qu'on est en
droit d'exiger d'une institutrice appelée à former des jeunes
filles en leur inculquant des leçons de-morale.
Toutes ces aptitudes, qui lui valaient les sympathies des
mères de famille, se dissipèrent au souffle de la révolu- j
tion. i
Au 18 mars, sans abandonner son institution qu'elle né- j
gligea, pourtant en en laissant l'a direction aux sous -maî- i
tresses, Louise Michel, d'une imagination exaltée, se livre ;
avec ardeur à la politique. Elle fréquente les clubs où elle se ;
distingue par un langage qui rappelle les énergumènes de 93.
Ses idées et ses théories sur l'émancipation du peuple fixent {i
sur elle l'attention des hommes à la tête du mouvement in- i
sllrrectionnel. Elle est admise au sein de leur conseil et prend j
part à leurs délibérations. j
Tel est, en résumé, le rôle que l'accusée a joué, rôle ;
qu'elle va. à l'audience, accentuer en lui donnant un cachet j
tout particulier d'énergie et de vidlHé. j
Louise Michel est amenée par des gardes. C'est une fern- ;
me âgée de trente-six ans, d'une taille au-dessus de la!
moyenne. Elle porte dos vêtements noirs. Un voile dérobe !
ses traits à la curiosité du public fort nombreux. Sa dé- i
marche est simple et assurée; sa figure ne décèl-e aucune !
exaltation. i
La pâleur qu'on remarque sur ses traits provient moins
de l'émotion que d'un peu do. moiteur provoquée par la j
surexcitation d'une situation tout excepqiinelle. Son front 1
est développé et fuyant; son nez, large lt la base, lui donne
un air peu intelligent. Ses cheveux sont bruns et abondants. j
Ce qu'elle a de plus remarquable, ce sont ses grands yeux
d'une fixité presque fascinatrice. Ella regarde les juges avtc j
calme et assurance, en tous cas avec une impassibilité qui I
déjoue et désappointe l'élit d'observation cherchant à ,
scruter les sentiments du cœur humain.
Sur ce front impassible, on ne découvre rien, sinon la ré- ,
solution de braver froidement la justice militaire devant la- ,
quelle elle est appelée à rendre compte de sa conduite. Son
maintien est simple et modeste, calme et sans ostentation;
Pendant la lecture du rapport, l'accusée, qui écoute atten-
tivemenl, relève son voile de deuil, qu'elle rejette sur ses ,
épaules, Tout en tenant ses regards braqués sur le greffier,
on la voit sourire comme si les faits articulés contre elle 1
éveillaient un sentiment de protestation ou étaient contraires |
à la vérité. , i
Voici, d'après le rapport, ce que publiait le Cri du peuple
à la date du 4 avril •: !
« Le bruit qui a couru que la citoyenne Louise Michel, qui
a combattu si vaillamment aux M julineaux, avait été blessée
- au fort d'Issy est controuvé.
«Heureusement pour elle, ainsi que nous nous empres-
sons de le' reconnuitre, l'héroïne de Jules Vallès es.t sortie de
cette brillante affaire avec une simple entorse. »
Louise Michel avait attrapé une entorse en sautant un
fossé et n'avait nullement été atteinte par un projectile.
Le rapport mentionne le premier couplet d'une chanson
intitulée : les Vengeurs, qu'elle avait composée î
La coupe déborde de fa nge,
Pour la laver, il faut du sang!
Foule vile, d-o-s, bois et mange;'
Le peuple est là, sinistre et grand.
Li-bas, les rois g ,je'tteiit dans l'ombre,
Pour venir quand il sera mort;
Déjà depuis longtemps il dort
Couché dans le sépulcre sombre.
INTERROGATOIRE DE L'ACCUSÉE
M. le président. — Accusée, levez-vous. I
Louise Michel se lève, et, sans attendre qu'on la question- ;
ne, elle prend la parole : j
Je ne veux ni me défendre, ni être défendue. J'appartiens
à la révolution sociale et j'accepte la responsabilité de mes r
actes. Ce que je réclame de vous, qui vous donnez 'comme :
juges et qui vous affirmez Conseil da guerre, de vous, qui ;
ne vous cachez pas comme la commission des grâces ; de
vous, qui jugez à visage découvert, comme je vous réponds
à visage découvert ; ce .que je réclame de vous, c'est de su-
bir le sort de mes frères assassines ! Oui, j'aeèc¡lt'3 cette in-
signe lâcheté au nom de nos martyrs! Quant à la pièce de
vers que vous avez lue, elle appartient à moi seule. i
D. N'avez-vous pas pris part aux incendies qui ont été al- !
lumés dans différents quartiers? — R. Je voulais opposer j
une barrière de feu aux envahisseurs de la capitale.
D. Le 13 mars, vous avez approuvé la mort des généraux ;
Lecomte et Clément Thomas? — R. Je l'ai dit en présence
des citoyens Lemoussu et Ferré; c'était pour ne pas arrêter !
l'élan révolutionnaire, mais je ne l'aurais pas fait. J'aurais ,
pu frapper un ennemi debout., mais des prisonniers jamais. j
Si j'eusse été là, je les aurais peut-être tués la première ; !
mais, vaincus et sans défense, -je n'en aurais pas eu le cou-
rage. Si même M. Clémenceau eût été présent, je puis af-
firmer qu'ils ne seraient pas mort ; car M. Clémenceau est j
un républicain, et comme tel il répugne à l'assassinat. Nous
n'avons jamais agi que dans l'intérêt du peuple et pour son
bonheur. ,
Interpellée sur ce fait qu'elle avait accompagna en calèche ■
le corpA d'un fédéré au cimetière, l'accusée répond : — On !
aurait voulu, dans cette circonstance, me rendre ridicule, ;
en me prêtant l'ostentation d'une femme qui aime à trôner j
publiquement. Je sais cela. Mais, peser en reine quand je
voudrais les détruire, les anéantir, c'est faire peu de cas de j
mon dévouement pour le peuple. # . !
D. Vous aviez le projet d'organiser des écoles? — R. Oui,
des écoles proicssionnelles, et j'étais loin de m'attendre
qu'en obtenant l'adhésion des familles, on m'en ferait un
reproche, un crime peut-être dans l'accusation. i
D. N'avez-vous pas proféré des paroles injurieuses, yoire j
même des menaces contre M. Thiers? —R. Oui, j'aurais |
vonlu envahir l'Assemblée, et je regrette que Ferré s'y soit
refusé. Je voulais tuer deux personnes, Thiers et moi.
D. Vous avez écrit dans le Cri du PcMp/e?— R. de ne
taisais 'pas partie de la rédaction de ce journal. On insérait
mes articles. Je ne lisais aucun journal, je n'en avais pas le
temps. J'assistais aux séances de la Commune et prenais
part à tes décisions. On a eu tort de l'incriminer. Elle n'é-
tait pas coupable. Il n'a jamais été question d'incendie ni de
l'assassinat des otages. Les incendiaires et les. assassins ne
se rencontrent que dans les rangs de la police. J appartiens
à la Révolution, et je parle ici au nom des martys. Faites
de moi ce que vous voudrez.
D. Ne vous êtes-vous pas prononcée ouvertement en fa-
veur du décret du 3 avril, en vertu duquel on déclarait
comme propriété nationale les biens de main-morte, tels
que ceux appartenant aux congrégations religieuses, aux
églises? — R. No-ws ne voulions pas voler, nous ne sommes
pjis nes voleurs; mais*nous voulions nous emparer des biens
de l'Eglise c'était pour le peuple.
D. Vous avez dit dans votre, interrogatoire que vous aviez
combattu? — R. J'ai été à Issy. J'étais en femmt", et îe
portais une ceinture rouge. Le jour de l'assassina t,des gé-
néraux. ne voulant pas appeler l'attention sur moi, je ine-
tais habillée en -garcw national.
D. N§ portiez-vous pas une arme? — R. J'avais une ca-
rabine.
D. Pourquoi avez-vous demandé la suppression de la
gtstrature? — J'avais présentes à l'esprit l'acflairo Lesurquet
et tant d'autres. j
. D. Vous avez demandé l'exécution des otages? — R. dit
n'était qu'une menace.
D. Vous reconnaissez avoir vu assassiner Ciment Tho-
mas et Lecomte? — R. Oui, je l'ai dit.
Pendant le cours de cet interrogatoire, l'auditoire a donné
à plusieurs reprises des signes de surprise et presque de stu-
péfactioo. Quand.l^tccusée se rassied, une vive émotion se
manifeste. Le président réprime aussitôt les murmures..
On procède à l'audition des témoins composés exclusive-
ment de femmes : la demoiselle Poalaîn, la demoiselle Potm,
sous-maîtresse de l'institution de l'accusée, Mme Pierre,
concierge.
Ces témoins rapportent des propos tenus par l'acc«sée,
lesquels n'ont aucun intérêt. Un des témoins rappelle
qu'elle avait vu Louise Michel au premier rang des gardes
nationaux, le jour de la mort des généraux.
La parole est à M. le capitaine Dailly, commissaire da
Gouvernement. Dans son réquisitoire, il abandonne l'accu-
sation de meurtre et d'incendie. A ce moment, l'accusée sa
lève et demanda à prononcer quelques paroles :
Ce que je réclame de vous, dit-elle d'une voix calme, c'est
le champ de Satory où sont tombés mes frères lâchement,
assassinés. Oui, vous avez raison, je n'ai n'ai plus de pïàca
dans ce monde, puisque, au temps oil nous vivons, il semble
que tous ceux en qui vibre encore dans le cœur l'amour
de la liberté n'ont plus droit qu'à un peu de plomb. Eh
bien, j'en demande ma part. Si vous me laissez vivre, je la
déclare ici, je lutterai éternellement contre vous, et par-
tout vous m'entendrez crier vengeance, et ja dénoncerai à
la haine de mes frères les assassins de la commission des
grâces! Si vous n'êtes pas des lâches, tuez-mo,i !
Elle s'assied au moment où te président se dispose à l'in-
terrompre.
Me Marchand, qui assiste l'accusée, se lève. Il déclare
qu'il a été choisi par l'accusée à la condition de rlb pas la
défendre.
Je me soumets, dit-il, à sa décision. Sa volonté doit être
respectée. Je la livre à votre sagesse.
Le Conseil se retire pour délibérer. L'accusée est conduira
dans un couloir, intérieur. Sa démarche est calme et ass^V
rée. Au bout d'un instant de délibération, le Conseil rapporta
un jugement qui condamne Louise Michel-à la déportation
dan5 une enceinte fortifiée.
On ramège i'accusée et on lui donne connaissance du ju-
gement. Quand la greffier lui dit qu'elle a vingt-quatra
heures pour se pourvoir en révision :
y — Non ! s'érie-t-elle, il n'y a point d'appel; maïs je pré-
Eérejsais la mort !
EÏffoule émue s'écoule lentement et se forme en groupes
nombreux sur la place du Palais-de-Justice, Oll chacun sa
communique ses impressions. *
DERNIÈRES NOUVELLES
Le Journfl des Défaits publie ce matin deux lettres
du prince de Joinville et du duc d'Aumale protestant
l'ur.e et l'autre contre l'interprétation donnée par M.
Thiers à l'engagement. qu'ils ont pris à Bordeaux, de
ne point occuper leurs sièges de représentants.
Les princes annoncent l'intention d'en référer à un
tribunal supérieur, ce qui veut dire, suivant toute -ap-
parence, qu'ils en appelleront de nouveau à leurs élec-
tfllU'S.
On lit dans le Figctro :
Faut-il y croire? Il était bruit que M. d'Arnim a renjis
[t M. Thiers une lettre de félicitation de M. de Bismark
sur son dernier Message. -
Jusqûe-là rien que de trcs-simptc ; mais on ajoutait
que l'cMpfrcur Guillaume, parliculièrement flatté de la
manière dont le président de la République avait parlé
de l'Allemagne et blâmé les agressions contre les trou-
pes d'occupation, laissait entrevoir le moment très-
prochain où il renoncerait à l'occupation.
Dieu veuille que bt bruit soit. la. vérité même!
On lil dtns,I'Eel,o du Nord :
Le prince Jérôme-Napoléon Bonaparte est passé ce
matin, il dix heures, à la c^c de Lille, accompagné de
la princesse Miitliilde. • ..
Ils veno-ieut de Belgique et se rendaient en Angle-
terre.
Les deux voyageurs n'ont, pas quitté leur waggon; on
n'a. eu connaissance de leur présence que par 1 indis-
crétion d'un de leurs domestiques.
Londres, 16 décembre, soir.
La plupart de3 membres de la famille royale quittent San-
:dri'igham ; la Teine. reste. ^
i BulHin, 5 heures du soir. — Le prince (le Galles*a passé
une journée très-tranquille; l'amélioration, sous tous les
rapports, est satisfaisante. Il ne sera pas publié de bulletin
i jusqu'à demain matin 9 heures.
On vient de condamner à mort à Saint-Domingue une
; liégresse qui faisait métier ,d'égorger les enfants et qui se
nourrissait des cadavres* On porte, le nombre des victimes
I à trente-six.
REVUE FINANCIÈRE DE LA SEMAINE
* Dimanche, 17 décembre 1871.
Cette semaine, on a paru se rendre enfin mieux compte
deOuoïquet!e'Message soit déjà vieux; car, par le temps
qui court, une semaine, c'est un siècle, nous, eQ. dnon? en.
core un mot pour rappeler qu'à sa première lecture le pu-
blic, core " nOI1S padons pour du public de la Bourse, ne 1 a pas appré.
Ci Eïïllïta'ïèmiv dernière finissait dans -les plus bas
cours.On envisc:.ge maintenant li position d'un œil plus favora-
ble Quant à nous, nous n'avons point varie, et la Jausse
dont nous avons été témoins cette semaine vient nous don-
ner complètement raison.
t Que de chemin parcouru, en effet, depuis onze m >i -
paix signée, la plus formidable insurrection des temps dépar-an-
et modernes vaincue sinon domptée, trente six aepar
à l'ennemi, l'armée qui avait été si complètement boulever-
sée réorganisée aujourd'hui, équipée, ayant retrouvé son
bon esprit., sa bonne tenué et sa discipline.
Mais il nDl1S reste encore beaucoup à faire. 4
à
1 plus Rien longue n'est plus important que de régler nos affàie® 1 b '
commissaire de police du quartier.
Interné par ce magistrat, le voleur déclara se gommer
Charles Laurent, graveur, à Paris, rue Erard, nO 7. On
trouva sur lui des -objets de valeur, provenant, à n'en pas
Coûter, de vols tout récents, et un porte-monnaie contenant
ufie somme de 42 fr.
Avant-hier matin, à dix heures, les environs de la rue
Gracieuse ont été mis en émoi par une scène fort originale.
Un mari malheureux, le sieur G... awit 3urprip sa
femme, dans une situation non équivoque, mit en tram de
TOi infliger la correction suivante :
précédé de son épouse îhfidèle, ii s'arrêtait à tous les
cGtns de rue, désignant sa compagne; il s'adressait aux pas-
sants : « Passants qui m'écoutez, regardez cette dame;
vous pouvez la tratter de créature in'mne'... C'est ma
femme... »
Suivait un court récit de la mésaventure, et, sur 1 ordre
du mari, la patiente, confuse, allait s'arrêter à l'autre coin
de rue, où elle subissait le même aff'ront.
Un agent de potier a mis fin à ce spectacle, qui avait at-
tiré beaucoup de curieux.
Avant-hier soir, vers huit heures, un ancien militaire a
tenté de se donner la mort, en se précipitant du haut du
pont, d'Ansterlitz dans la Seine. Fort heureusement des pas-
sants, qui avaient deviné sa funeste résolution, i'arrctërent
aa moment où il enjambait le tablier du pont, et le remi-
rent entre les mains des agents de service, qui le conduisi-
rent ail poste voisin.
Un instant après, mm musicienne ambulante venait dé- ,
Eos,,r au commissaire de police un portefeuille que cet
ojame lui avait donné quelques moments atant l'événc-
.mc.'nl. Le^tortefeuille contenait un cerliiicat do la pension
de retraite de l'ancien militaire et la note suivante :
« Je suis le titulaire de C'é titre., l'inimitié de ma ft'r:llllc,
ainsi que ses mauvais traitements à mon égard, m'ont dé-
terminé à cet acte de désespoir; adieu,' ma fille! Je t'em-
brasse de tout mon coecc,s {dieu mes .œurs aimées, adieu!
adieu ! )
Les petites baraques commencent à faire leur apparition
sur îes boule vaMs.
Hier 011' a établi les premières à la Madeleine, et, cette
année, le gouvernement de Paris a facilité par tous les
moyens l'installation des petits marchands dans ces büllli-
ques. La rétribution qu'ils payaient auparavant a été forte-
ment diminuée.
Le Complais* Centrai de Paris
■ . 9, Boulevard des ltl).1iCflS, 9.
tous
tous
Se charge de toutes les opérations de Bourse, donne tous
les renseignements financiers -et adresse gratuitement à ses
clients un bulletin financier paraissant toutes les semaines.
Escompte et payement immédiat de coupons d'obligations,
no>idi rat échémtt le 1er ma s prochain.
Insensibilisateur Duchesne. Guiiiusox, extraction
et pose de dents suis douleur, 15, rue Lafayette.
LE PREMIER BAL DE L'OPÉRA
Le premier bal de l'Opéra, qui ouvre la série des
seize tefés nocturnes qui doivent être données cette an-
née à là salle de la rue Le Peletier, a. ea lieu dans la
nuit de samedi à dimanche.
1871 peut tendre la main à 1869. Le carnaval n'a pas
dégénéré, lut ; ce sont toujours les mêmes costumes
fanés et rapiécés, les mêmes drôles et les mêmes drô-
lesscs cabriolant à tant par tête, les mêmes dominos
s'ennuyant dans le foyer côte à côte avec les mêmes dé-
sœuvrés.
La foule a été grande, surtout vers deux heures du
Jnatin.
La recette a approché de 19,000 francs.
L'orchestre de Strauss a fait merveille, surtout dans
un quadrille dont les motifs sont empruntés à la Boite
de Pandore.
Entre deux valses nous avons fait un saut jusqu'à la
galle Valentino, et là encore nous avons pu constater
que Mardi-Gras obtenait une vogue extraordinaire.
Détail plus sérieux et qui plaide en faveur de ces
réjouissances carnavalesques si peu en harmonie avec
notre situation :
Le commerce s'est ressenti de cette première fète de
lBtlit, et les industriels qui en vivent sont assez con-
tenta !
Ah! par exemple, Clodoche n'a pas eu le succès d'au -
Irefois.
Est ce un syplômc?..
AMÉDÉE BLONDEAU.
UNE POIGNÉE DE NOUVELLES
Mme Paul de Rémusat a suivi de près le jeune en-
fant qui lui était enlevé il y a quelques semaines. Ella a
succombé hier.
— L'amiral Pothuau, qui avait eu, il y a quelques jours,
uno violente attaque de coliques néphrétiques, est aujourd'hui
complétement rétabli.
— Le général Faidherbe, après avoir passé deux jours
à Naples, s'est embarqué le 14 décembre pour l'Egypte.
— On annonce la réapparition du Rappel pour le 4 février
-prochain.
— On a trouvé gelé dans sa chaumière un nommé Du-
perré, qui vivait eu N'mite au faîte d'une montagne, à Ran-
ehel (Rhône).
— Les journaux de la Savoie disent que le courrier des
dépêches de Sallanches a été trouvé gelé sur sa voiture.
6e CONSEIL DE GUERRE (séant à Versailles).
Présidence de M. le colonel Delaporte.
Séance du 16 décembre 1871.
Une héroïne de la Commune.
Cette affaire, lisons-nous dans le Droit, est sans contre-
signe d-es plus intéressantes et, disons-le, des plus étran-
es que les Conseils d2 guerre aient eu à juger jusqu'à pré-
sent.
Louise Michel est le type révolutionnaire par excellence;
éllera joué an-grand rôle dans la Commune. Ou peut dire
. iqu,'alla ou a été l'inspiratrice, sinon le souffle révolution-
aire.
Comme institutrice, Louise Michel a reçu une instruction i
supérieure; elle était établie rue Oudot, 24. Dans les der- i
niers temps, le nombre de ses élèves s'élevait à soixante.
Les familles étaient satisfaites des soins et de l'instruction
qu'aie donnait aux enfants qui lui étaient confiés.
Cette femme était, dans l'exercice de ses fonctions d'in-
stitutrice, aimée et estimée dans le quartier. On la savait
bienfaisante, désintéressée, et on lui reconnaissait non-seu-
lement les capacités, mais encore les qualités qu'on est en
droit d'exiger d'une institutrice appelée à former des jeunes
filles en leur inculquant des leçons de-morale.
Toutes ces aptitudes, qui lui valaient les sympathies des
mères de famille, se dissipèrent au souffle de la révolu- j
tion. i
Au 18 mars, sans abandonner son institution qu'elle né- j
gligea, pourtant en en laissant l'a direction aux sous -maî- i
tresses, Louise Michel, d'une imagination exaltée, se livre ;
avec ardeur à la politique. Elle fréquente les clubs où elle se ;
distingue par un langage qui rappelle les énergumènes de 93.
Ses idées et ses théories sur l'émancipation du peuple fixent {i
sur elle l'attention des hommes à la tête du mouvement in- i
sllrrectionnel. Elle est admise au sein de leur conseil et prend j
part à leurs délibérations. j
Tel est, en résumé, le rôle que l'accusée a joué, rôle ;
qu'elle va. à l'audience, accentuer en lui donnant un cachet j
tout particulier d'énergie et de vidlHé. j
Louise Michel est amenée par des gardes. C'est une fern- ;
me âgée de trente-six ans, d'une taille au-dessus de la!
moyenne. Elle porte dos vêtements noirs. Un voile dérobe !
ses traits à la curiosité du public fort nombreux. Sa dé- i
marche est simple et assurée; sa figure ne décèl-e aucune !
exaltation. i
La pâleur qu'on remarque sur ses traits provient moins
de l'émotion que d'un peu do. moiteur provoquée par la j
surexcitation d'une situation tout excepqiinelle. Son front 1
est développé et fuyant; son nez, large lt la base, lui donne
un air peu intelligent. Ses cheveux sont bruns et abondants. j
Ce qu'elle a de plus remarquable, ce sont ses grands yeux
d'une fixité presque fascinatrice. Ella regarde les juges avtc j
calme et assurance, en tous cas avec une impassibilité qui I
déjoue et désappointe l'élit d'observation cherchant à ,
scruter les sentiments du cœur humain.
Sur ce front impassible, on ne découvre rien, sinon la ré- ,
solution de braver froidement la justice militaire devant la- ,
quelle elle est appelée à rendre compte de sa conduite. Son
maintien est simple et modeste, calme et sans ostentation;
Pendant la lecture du rapport, l'accusée, qui écoute atten-
tivemenl, relève son voile de deuil, qu'elle rejette sur ses ,
épaules, Tout en tenant ses regards braqués sur le greffier,
on la voit sourire comme si les faits articulés contre elle 1
éveillaient un sentiment de protestation ou étaient contraires |
à la vérité. , i
Voici, d'après le rapport, ce que publiait le Cri du peuple
à la date du 4 avril •: !
« Le bruit qui a couru que la citoyenne Louise Michel, qui
a combattu si vaillamment aux M julineaux, avait été blessée
- au fort d'Issy est controuvé.
«Heureusement pour elle, ainsi que nous nous empres-
sons de le' reconnuitre, l'héroïne de Jules Vallès es.t sortie de
cette brillante affaire avec une simple entorse. »
Louise Michel avait attrapé une entorse en sautant un
fossé et n'avait nullement été atteinte par un projectile.
Le rapport mentionne le premier couplet d'une chanson
intitulée : les Vengeurs, qu'elle avait composée î
La coupe déborde de fa nge,
Pour la laver, il faut du sang!
Foule vile, d-o-s, bois et mange;'
Le peuple est là, sinistre et grand.
Li-bas, les rois g ,je'tteiit dans l'ombre,
Pour venir quand il sera mort;
Déjà depuis longtemps il dort
Couché dans le sépulcre sombre.
INTERROGATOIRE DE L'ACCUSÉE
M. le président. — Accusée, levez-vous. I
Louise Michel se lève, et, sans attendre qu'on la question- ;
ne, elle prend la parole : j
Je ne veux ni me défendre, ni être défendue. J'appartiens
à la révolution sociale et j'accepte la responsabilité de mes r
actes. Ce que je réclame de vous, qui vous donnez 'comme :
juges et qui vous affirmez Conseil da guerre, de vous, qui ;
ne vous cachez pas comme la commission des grâces ; de
vous, qui jugez à visage découvert, comme je vous réponds
à visage découvert ; ce .que je réclame de vous, c'est de su-
bir le sort de mes frères assassines ! Oui, j'aeèc¡lt'3 cette in-
signe lâcheté au nom de nos martyrs! Quant à la pièce de
vers que vous avez lue, elle appartient à moi seule. i
D. N'avez-vous pas pris part aux incendies qui ont été al- !
lumés dans différents quartiers? — R. Je voulais opposer j
une barrière de feu aux envahisseurs de la capitale.
D. Le 13 mars, vous avez approuvé la mort des généraux ;
Lecomte et Clément Thomas? — R. Je l'ai dit en présence
des citoyens Lemoussu et Ferré; c'était pour ne pas arrêter !
l'élan révolutionnaire, mais je ne l'aurais pas fait. J'aurais ,
pu frapper un ennemi debout., mais des prisonniers jamais. j
Si j'eusse été là, je les aurais peut-être tués la première ; !
mais, vaincus et sans défense, -je n'en aurais pas eu le cou-
rage. Si même M. Clémenceau eût été présent, je puis af-
firmer qu'ils ne seraient pas mort ; car M. Clémenceau est j
un républicain, et comme tel il répugne à l'assassinat. Nous
n'avons jamais agi que dans l'intérêt du peuple et pour son
bonheur. ,
Interpellée sur ce fait qu'elle avait accompagna en calèche ■
le corpA d'un fédéré au cimetière, l'accusée répond : — On !
aurait voulu, dans cette circonstance, me rendre ridicule, ;
en me prêtant l'ostentation d'une femme qui aime à trôner j
publiquement. Je sais cela. Mais, peser en reine quand je
voudrais les détruire, les anéantir, c'est faire peu de cas de j
mon dévouement pour le peuple. # . !
D. Vous aviez le projet d'organiser des écoles? — R. Oui,
des écoles proicssionnelles, et j'étais loin de m'attendre
qu'en obtenant l'adhésion des familles, on m'en ferait un
reproche, un crime peut-être dans l'accusation. i
D. N'avez-vous pas proféré des paroles injurieuses, yoire j
même des menaces contre M. Thiers? —R. Oui, j'aurais |
vonlu envahir l'Assemblée, et je regrette que Ferré s'y soit
refusé. Je voulais tuer deux personnes, Thiers et moi.
D. Vous avez écrit dans le Cri du PcMp/e?— R. de ne
taisais 'pas partie de la rédaction de ce journal. On insérait
mes articles. Je ne lisais aucun journal, je n'en avais pas le
temps. J'assistais aux séances de la Commune et prenais
part à tes décisions. On a eu tort de l'incriminer. Elle n'é-
tait pas coupable. Il n'a jamais été question d'incendie ni de
l'assassinat des otages. Les incendiaires et les. assassins ne
se rencontrent que dans les rangs de la police. J appartiens
à la Révolution, et je parle ici au nom des martys. Faites
de moi ce que vous voudrez.
D. Ne vous êtes-vous pas prononcée ouvertement en fa-
veur du décret du 3 avril, en vertu duquel on déclarait
comme propriété nationale les biens de main-morte, tels
que ceux appartenant aux congrégations religieuses, aux
églises? — R. No-ws ne voulions pas voler, nous ne sommes
pjis nes voleurs; mais*nous voulions nous emparer des biens
de l'Eglise c'était pour le peuple.
D. Vous avez dit dans votre, interrogatoire que vous aviez
combattu? — R. J'ai été à Issy. J'étais en femmt", et îe
portais une ceinture rouge. Le jour de l'assassina t,des gé-
néraux. ne voulant pas appeler l'attention sur moi, je ine-
tais habillée en -garcw national.
D. N§ portiez-vous pas une arme? — R. J'avais une ca-
rabine.
D. Pourquoi avez-vous demandé la suppression de la
gtstrature? — J'avais présentes à l'esprit l'acflairo Lesurquet
et tant d'autres. j
. D. Vous avez demandé l'exécution des otages? — R. dit
n'était qu'une menace.
D. Vous reconnaissez avoir vu assassiner Ciment Tho-
mas et Lecomte? — R. Oui, je l'ai dit.
Pendant le cours de cet interrogatoire, l'auditoire a donné
à plusieurs reprises des signes de surprise et presque de stu-
péfactioo. Quand.l^tccusée se rassied, une vive émotion se
manifeste. Le président réprime aussitôt les murmures..
On procède à l'audition des témoins composés exclusive-
ment de femmes : la demoiselle Poalaîn, la demoiselle Potm,
sous-maîtresse de l'institution de l'accusée, Mme Pierre,
concierge.
Ces témoins rapportent des propos tenus par l'acc«sée,
lesquels n'ont aucun intérêt. Un des témoins rappelle
qu'elle avait vu Louise Michel au premier rang des gardes
nationaux, le jour de la mort des généraux.
La parole est à M. le capitaine Dailly, commissaire da
Gouvernement. Dans son réquisitoire, il abandonne l'accu-
sation de meurtre et d'incendie. A ce moment, l'accusée sa
lève et demanda à prononcer quelques paroles :
Ce que je réclame de vous, dit-elle d'une voix calme, c'est
le champ de Satory où sont tombés mes frères lâchement,
assassinés. Oui, vous avez raison, je n'ai n'ai plus de pïàca
dans ce monde, puisque, au temps oil nous vivons, il semble
que tous ceux en qui vibre encore dans le cœur l'amour
de la liberté n'ont plus droit qu'à un peu de plomb. Eh
bien, j'en demande ma part. Si vous me laissez vivre, je la
déclare ici, je lutterai éternellement contre vous, et par-
tout vous m'entendrez crier vengeance, et ja dénoncerai à
la haine de mes frères les assassins de la commission des
grâces! Si vous n'êtes pas des lâches, tuez-mo,i !
Elle s'assied au moment où te président se dispose à l'in-
terrompre.
Me Marchand, qui assiste l'accusée, se lève. Il déclare
qu'il a été choisi par l'accusée à la condition de rlb pas la
défendre.
Je me soumets, dit-il, à sa décision. Sa volonté doit être
respectée. Je la livre à votre sagesse.
Le Conseil se retire pour délibérer. L'accusée est conduira
dans un couloir, intérieur. Sa démarche est calme et ass^V
rée. Au bout d'un instant de délibération, le Conseil rapporta
un jugement qui condamne Louise Michel-à la déportation
dan5 une enceinte fortifiée.
On ramège i'accusée et on lui donne connaissance du ju-
gement. Quand la greffier lui dit qu'elle a vingt-quatra
heures pour se pourvoir en révision :
y — Non ! s'érie-t-elle, il n'y a point d'appel; maïs je pré-
Eérejsais la mort !
EÏffoule émue s'écoule lentement et se forme en groupes
nombreux sur la place du Palais-de-Justice, Oll chacun sa
communique ses impressions. *
DERNIÈRES NOUVELLES
Le Journfl des Défaits publie ce matin deux lettres
du prince de Joinville et du duc d'Aumale protestant
l'ur.e et l'autre contre l'interprétation donnée par M.
Thiers à l'engagement. qu'ils ont pris à Bordeaux, de
ne point occuper leurs sièges de représentants.
Les princes annoncent l'intention d'en référer à un
tribunal supérieur, ce qui veut dire, suivant toute -ap-
parence, qu'ils en appelleront de nouveau à leurs élec-
tfllU'S.
On lit dans le Figctro :
Faut-il y croire? Il était bruit que M. d'Arnim a renjis
[t M. Thiers une lettre de félicitation de M. de Bismark
sur son dernier Message. -
Jusqûe-là rien que de trcs-simptc ; mais on ajoutait
que l'cMpfrcur Guillaume, parliculièrement flatté de la
manière dont le président de la République avait parlé
de l'Allemagne et blâmé les agressions contre les trou-
pes d'occupation, laissait entrevoir le moment très-
prochain où il renoncerait à l'occupation.
Dieu veuille que bt bruit soit. la. vérité même!
On lil dtns,I'Eel,o du Nord :
Le prince Jérôme-Napoléon Bonaparte est passé ce
matin, il dix heures, à la c^c de Lille, accompagné de
la princesse Miitliilde. • ..
Ils veno-ieut de Belgique et se rendaient en Angle-
terre.
Les deux voyageurs n'ont, pas quitté leur waggon; on
n'a. eu connaissance de leur présence que par 1 indis-
crétion d'un de leurs domestiques.
Londres, 16 décembre, soir.
La plupart de3 membres de la famille royale quittent San-
:dri'igham ; la Teine. reste. ^
i BulHin, 5 heures du soir. — Le prince (le Galles*a passé
une journée très-tranquille; l'amélioration, sous tous les
rapports, est satisfaisante. Il ne sera pas publié de bulletin
i jusqu'à demain matin 9 heures.
On vient de condamner à mort à Saint-Domingue une
; liégresse qui faisait métier ,d'égorger les enfants et qui se
nourrissait des cadavres* On porte, le nombre des victimes
I à trente-six.
REVUE FINANCIÈRE DE LA SEMAINE
* Dimanche, 17 décembre 1871.
Cette semaine, on a paru se rendre enfin mieux compte
deOuoïquet!e'Message soit déjà vieux; car, par le temps
qui court, une semaine, c'est un siècle, nous, eQ. dnon? en.
core un mot pour rappeler qu'à sa première lecture le pu-
blic, core " nOI1S padons pour du public de la Bourse, ne 1 a pas appré.
Ci Eïïllïta'ïèmiv dernière finissait dans -les plus bas
cours.On envisc:.ge maintenant li position d'un œil plus favora-
ble Quant à nous, nous n'avons point varie, et la Jausse
dont nous avons été témoins cette semaine vient nous don-
ner complètement raison.
t Que de chemin parcouru, en effet, depuis onze m >i -
paix signée, la plus formidable insurrection des temps dépar-an-
et modernes vaincue sinon domptée, trente six aepar
à l'ennemi, l'armée qui avait été si complètement boulever-
sée réorganisée aujourd'hui, équipée, ayant retrouvé son
bon esprit., sa bonne tenué et sa discipline.
Mais il nDl1S reste encore beaucoup à faire. 4
à
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