Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1903-02-06
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 février 1903 06 février 1903
Description : 1903/02/06 (Numéro 37). 1903/02/06 (Numéro 37).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Le- Num^q,= ?!$£ ^çe^f^-OI^I tS centimes ;^à: OÊmpfWetfm r 2Ô;^g(Wfl§;
Vendredi 6 Février 1903
H, DE VILLEMESSANT
Fondateur
49e Année = 3e Série == N° 37
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
&ÉDACTION ADMINISTRATIONS
26, rue Drouot, Paris (9.» arr»)
RÉDACTION ADMINISTRATION
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On s'abonne dans tous les Bureaux de PotM
.de France et d'Algérie.
t Loué par ceux-ci,' blâmé par ceux-là. 'têt moquaJit dés sots, bravant les méchants, je me hâte
de rire de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.)
SOMMAIRE
Tableau de Paris Un Africain JULES CLA-
̃ RETIE. ,•
La Vie deParisiMmè Fred&résoc -• Abthêmds,
Début d'ambassade Georges Villœrs.
Le Président de la République à l'hôpital Broca
CH. Da.tjza.ts-,
Deux discours de M. Combes.
Journaux et remues André Beatinier.
Petite chronique des lettres Ph.-Emm. Glaser.
,La Chambre L'inst1'uction publique PAS-
PERDUS.
Le Sénat Le service. de deux ans EDMOND
MlLLAUD. 1
Les coulisses parlementaires PAUL Hémery.
L'affaire Hinstin.
Dans la marine Le naufrage de V « Espin-
gble » Marc LANDRY.
Feuilleton: L'Etape silencieuse: JEAN Saint-
YVES.
TABLEAU DE PARIS
Un Africain
A l'Elysée, un, soir de réception, je re-
gardais, dominant de sa haute taille la
foulé en habits noirs et en uniformes, un
homme jeune, la taille bien prise dans
satunique bleu-ciel d'officier de turcos
et- qui, le teint bronzé, la moustache
blonde, une belle tête fine sur un corps
élancé, souriait en répondant à ceux qui
l'entouraient, lui parlant de l'Afrique et
prononçant des noms illustres, des noms
de héros, le commandant Lamy, Fou-
reau, Flatters.
C'était un nouveau venu, attaché pres-
que de la veille à la maison militaire du
Président de la République, et quelqu'un
médit:
Vous ne le connaissez pas? C'est le
commandant Reibell, le survivant de la
mission Foureau-Lamy, celui qui a ra-
mené du Sahara l'escorte militaire de la
mission, les vainqueurs de Rabah, les
compagnons du commandant mort.
Au prix de quels dangers 1 A travers
quelles épreuves La soif, la faim, les
bagages qu'on abandonne, les photogra-
phies (ces notes au jour le jour qui sont
comme les vivants témoignages des fati-
gues et des périls) -qu'on est contraint
de laisser en route et qui restent, là-bas,
dans les sables, comme un peu de vie
sacrifiée encore.
Ce qui me frappait dans là physiono-'
mie résolue du survivant du combat du
Chari, de l'explorateur de l'Afrique cen-
trale, c'était l'expression cordiale et d'une
sorte de résolution gaie et'bien française
conservée à ce visage, une expression
d'alacrité charmante, malgré les deuils,
la douleur d'hier, là mélancolie des longs
mois de misère. Je retrouvais là, dans
toute sa séduction, le type de l'élégant
officier de turcos, ceux de Turbigo et de
Wisseinbourg.Ëtjeneme doutais pas que
cet, Africain allait, un jour, nous donner
un livre qui restera parmi les plus grands
et les plus admirables qu'on puisse lire,
précisément parce que ce n'est pas un
livre livresque, mais la confession, la cor-
respondance, la vie au jour le jour d'un
héros qui ne songe qu'au devoir quoti-
dien, la seule façon un peu sûre d'ail-
leurs qu'on ait de durer dans la mémoire
des hommes.
Ce livre n'a point paru encore. Demain
il sera classique. Ce que les Mémoires de
• Marbot sont pour l'armée du premier
Empire, les Souvenirs de du Barail pour
l'armée d'Afrique, les causeries de Can-
robert pour les soldats de Crimée et
d'Italie, les lettres curieuses du comman-
dant Lamy le seront désormais pour ces
soldats d'un nouveau' genre; colonisa-
teurs à la fois et conquistadores, qui, ad-
ministrateurs ou combattants, s'appel-
lent Faidherbe, Galliéni, Archinard, Mar-
chand, Mizon, Brazza, Monteil, Borgnis-
Desbordes. La liste est longue des apô-
tres de l'idée africaine, sans compter les
martyrs. Je n'ai pas sous la main le vo-
lume où Victor Hugo, parlant à Schœl-
cher, l'émancipateur des noirs, de l'Afri-
que, la grande terre ignorée, le conti-
nent mystérieux, la salue, cette Afrique,
comme l'immense contrée nourricière
de l'avenir. Prédiction de poète dont ces
hommes d'actionont travaillé à faire une
réalité. Mais que de sang déjà a bu cette
terre africaine Sang français, sang de
nos veines, rouge engrais des moissons
futures
Nos Africains ont sacrifié leur exis-
tence pour donner la terre noire à la
France et au monde.
Et c'est l'existence si courte et si no-
blement remplie du commandant Lamy
que raconte ou laisse raconter par les
lettres mêmes du glorieux mort le com-
mandant Reibell.
J'avais plus d'une fois rencontré le
commandant Lamy lorsqu'en 1897 il
avait, officier de zouaves, été attaché à la
personne de M. Félix Faure. Sa physio-
nomie, pensive et résolue à la fois, était
inoubliable. Le regard surtout, métalli-
que et perçant derrière les verres du bi-
nocle, attirait l'attention. Il illuminait
d'un reflet d'acier cette énergique figure
à la barbe en pointe, d'un blond roux.
On devinait l'homme d'action et l'homme
de rêve.
L'action, le commandant Lamy Tavait,
si je puis dire, promenée à travers le
monde, en Algérie (il avait vingt ans), en
Tunisie, au Tonkin (il n'en avait pas
trente), puis en Afrique encore, dans
l'Extreme-Sud, au Congo, à Madagascar,
partout où il y avait-des aventures, des
émotions, de' la vie et des balles. A qua-
rante ans il rentrait à Paris, ne se resse.11-
tant plus du coup.de feu reçu jadis dans
la poitrine au combat de Bac-Ninh, et,
tout en acceptant d'être attaché à l'Elysée,
il ne songeait là qu'à son grand projet,
donner à la France des territoires nou^-
veaux, là-bas, dans cette Afrique où le
vieux monde à l'étroit se taille, comme
en Asie, des territoires.
Ce n'étaient pas;les fêtes ou les hon-
neurs qui.le tentaientau palais, et je crois
bien qu'il ne demanda guère à M. Félix
Faure que la faveur d'aller au loin suivre
les traces d'un Flatters. « Je ne sors guère
de l'Elysée, écrit-il, que pour aller fouil-
ler les bibliothèques ou courir les minis-
tères, en quête de documents. » Ils l'at-
tirent, les déserts de sable. Il a hâte de
redire le mot du Romain « Je té tiens,
terre d'Afrique! » M. Léon» Bourgeois,
ministre de l'instruction publique, le
charge alors d'escorter la mission Four-
reau au Sahara, et avec ses turcos (il
vient d'être nommé au 1er régiment de
tirailleurs algériens) il part. Il s'enfon-
cera dans le Sahara. Il y restera des
mois, des années; mais il aura été le
pionnier de la civilisation, l'avant-garde
de la France, Lamy l'Avant Garde,
comme on disait d'un autre Africain, le
-vieux Renault, Renault l'Arrière-Garde.
Il faut lire ses lettres, lettres à sa
mère, à sa sœur ou à son général, le gé-
néral Poizat, qui font songer à un Victor
Jacquemont militaire. C'est le même
sentiment qui pousse ces jeunes hommes
vers l'inconnu,, vers le danger.: le savant
eu Asie, darisrl'lnde, lèsoldat en Afrique-
Et l'on éprouve à constater l'ironie des
espoirs de ces jeunes gens parlant enfin
du retour la même mélancolie. Quand
je pense, écrit à sa mère le commandant
Lamy, que dans une vingtaine de jours
peut-être nous serons sur la voie du re-
tour, et que je pourrai vous embrasser
dans quatre ou cinq mois, je suis dans une
joie profonde. Quelboncongé je vaispren-
dre Comme je vais vous entourer de
soins et d'affection Cela vous fera ou-
blier les mortelles inquiétudes dans les-
quelles vous a plongée mon voyage au
cœur de l'Afrique. Mais tout s'est bien
passé. »
La lettre est datée du 30 mars 1900. Il
y avait, depuis septembre 1898, dix-neuf
mois que la mission Foureau-Lamy s'é-
tait enfoncée dans l'inconnu, le désert,
les sables. Elle avait rencontré en che-
min, parmi les cendres, des débris d'osse-
ments, de semelles de cuir et des mèches
de cheveux, restes lugubres du colonel
Flatters, du capitaine Masson et d'un
ingénieur égorgés par les Touareg, puis
brûlés et enfouis par les meurtriers. Elle
avait atteint le Chari après avoir battu
deux fois le terrible Rabah, que le com-
mandant définitivement voulait pour-
suivre et réduire. Elle àtllait donner bien-
tôt la main a la mission Gentil venue dû
Congo et de l'Oubanghi. Et moins d'un
mois après cette lettre le commandant
Lamy, atteint d'un coup de feu qui lui
brisait le bras gauche et pénétrait dans
la poitrine, près du cœur, tombait en
poussant son cheval dans le camp de
Rabah qu'il emportait d'assaut.
On se rappelle l'émotion que nous
causa cette mort tragique. M. le com-
mandant Reibell la raconte dans une
lettre au général Poizat qui ne la re-
çut pas, étant mort lui-même, lettre
d'une éloquence sobre et forte, d'une
mâle émotion contenue.
M. Reibell poursuivait les fuyards. Il
revient. On lui dit que. le commandant
est blessé, le capitaine de Coindet tué. Il
s'approche du commandant. On avait
enlevé la veste, la chemise apparaissait
sanglante. Le visage était déjà de marbre.
Faites l'appel, dit le mourant.
Comptez les morts et soignez les blessés 1
Rabah est tué 1
Est-ce bien vrai?
Les combattants du sultan Gaourang
allaient promener la tête deRabah comme
un trophée. Mais ce n'était pas la mort du
despote nègre qui consolait nos turcos et
nos spahis de la mort du chef. On en-
toura les corps de Lamy et de Coindet de
bandelettes à la manière indigène, et,
enveloppés dans des linceuls faits de
drapeaux tricolores, on les ensevelit sous
une croix de bois blanc dans le sable. Il y
a maintenant près du grand lac perdu un
mausolée à l'ombre d'un arbre. C'est la
tombe du commandant Lamy, endormi
si loin en terre africaine qu'il a faite terre
française.
Il avait quarante-deux ans. Sa mère
qui l'attendait vit toujours.
Lorsque le commandant Reibell alla
rendre compte à l'inconsolée des derniè-
res heures, des dernières paroles de son
fils, la noble femme se souvint qu'au mo-
ment de partir pour le Sahara l'héroïque
Lamy avait hésité à emmener avec lui ce
compagnon résolu parce, que, éprouvé
par la campagne de Madagascar, M. Rei-
bell pourrait peut-être ne point suppor-
ter tant de fatigues, et que, récemment
reçu à l'Ecole supérieure de guerre, il
était marié et père de famille.
Alors, pour ce soldat qui lui racontait
comment son fils était mort, Mme Lamy
eut un mot sublime
Ah 1 monsieur, puisqu'il fallait une
victime, mieux valait que ce fût lui qui
n'avait ni femme ni enfants. Moi, je suis
bien vieille, j'aurai moins de temps à
souffrir 1
Telle mère, tel fils.
L'autre jour, mes compatriotes limou-
sins fêtaient le compagnon de Lamy,
M. Foureau, et lui .donnaient, dans une
cérémonie publique à laquelle je regrette
de n'avoir pu assister, cette branche de
châtaignier d'or que le Limousin décerne
à ceux de ses enfants, dont il est fier,
notre églantine d'or à nous gens du
Centre. Le commandant Reibell a ap-
porté à la mémoire de son chef une autre
couronne d'or: c'est le livre qui sera
demain sous les yeux de tous nos offi-
ciers, entre les mains de tous nos pro-
fesseurs et qui enseignera à nos enfants
les vertus de dévouement, d'héroïsme,
de ténacité, de bravoure un peu roma-
nesque, noblement chimérique– ver-
tus d'avant-garde qui ont fait la patrie
et que gardent et transmettent comme-
un héritage national les héros tels que le
commandant Lamy, mort pour la France.
Jules Claretie,
LA, VIE DE PARIS
Mme Fred Gf ésâe
Certains entrent dans le succès comme dans
une carrière administrative; p$ .y avancent .t
régulièrement, à leur tour de bêtp, et d'une
façon prévue. ̃
D'autres se jettent sur le succès, par sur-
prise, s'en emparent, comme Mathô fit du
Zaïmph, et ne laissent pas aux confrères le
temps de leur barrer la, route. Ceux-là, in-
connus hier, ont tout d'un coup la grande
célébrité, et cette consécration si désirable
l'envie des camarades. Il'y a deux ans, nul ne
connaissait Mme Fred Grésac ». Elle n'inquié-
tait personne.Quandon apprit que Réjane allait
jouer une comédie signée de ce nom, les au-
teurs dramatiques, parfois si ombrageux, ne
s'émurent guère ils allèrent au -Vaudeville
avec l'indifférence souriante de gens qui ne se
sentent pas menacés.
Aussitôt après le premier acte, les choses
changèrent: c Mais ce n'est pas mal du tout »,
dirent-ils avec angoisse. Après le deuxième
acte c Mais c'est très bien >, constatèrent-
ils avec désespoir. On avait surpris leur bonne
foi Ils n'avaient pas eu le temps de se dé-
fendre Il fallait faire place à ce nouveau
confrère qui s'installait sans prévenir.
Alors on s'enquit « Mme Fred Grésac? Qui
est-ce ? On ne sait pas 1 > Et c'est la vé-
rité. On ne sait pas, on ne saura jamais.
Mme Grésac a la coquetterie du mystère ses
meilleurs amis ignorent qui elle est; ses meil-
leurs ennemis ne sont pas mieux renseignés,
ce dont ils enragent. Des biographies d'elle
circulent, fantaisistes, absurdes et ce sont
peut-étre les plus proches de la vérité, de cette
vérité que l'on ne connaitra jamais. Ces bio-
graphies suffisent à vous renseigner sur celui
qui les colporte, car Mme Grésac a pour en-
nemis tous ceux qu'elle tient à distance.
A minuit, à l'heure où dans les rédactions
le travail se ralentit, où l'on parle sans bien-
veillance du prochain, où l'on échange de
fausses nouvelles contre des potins erronés,
on voit arriver dans le dernier journal où l'on
cause une grande jeune femme très souple,
très svelte. Elle entre sans bruit, s'installe, et
tous accourent auprès d'elle. Elle a le dernier
tuyau > 1' on-dit à sensation cette personne
extraordinaire est renseignée sur tout et sur
tous elle ne dit que ce qu'elle veut dire, mais
elle le dit avec cette grâce légère, cette ma-
lice griffante qui sont si particulières à son
avec ce spurire où un rien de cruauté
sembie..utvchanqa.e. de plus. Les. plus spirituels
aiment faire assaut avec ce. partenaire dont le
jeu les déconcerte. Car -Mme Grésac est peut-
être la seule femme de lettres qui soit restée
femme, et qui s'en glorifie. Elle a gardé pour
la franfreluche un culte exclusif, aucune répé-
tition ne lui fera manquer un essayage, et si
vous lui demandez quels sont ses projets pour
cette saison elle vous répondra c On me ter-
mine trois robes de soirée dant j'attends beau-
coup d'effet. >
Les écrivains qui ont collaboré avec elle
et qui ne sont pas plus renseignés que les au-
tres- disent que cette frêle jeune femme est
un travailleur acharné; la fatigue n'en vient
pas à bout malgré son activité, qui la mène à
tous les coins du monde, elle produit une
somme de labeur incroyable. Elle a sur le
chantier, trois, quatre pièces, qu'elle achève
entre minuit et six heures du matin. Long-
temps elle se tint dans la coulisse; elle a eu
part à trois très grands succès de rire de ces
dernières années. Elle ne s'en vante pas, et
ne veut c dater que de la Passérelle. Sa dis-
crétion est proverbiale. Rien ne lui arrachera
les secrets qu'on lui a confiés. Elle découra-
gerait G. Lenôtre lui-même r
On insiste'; elle sourit, se lève «Vous ne
saurez rien!» et s'en va. Où va-t-elle ? On
l'ignore, comme on ignore d'où elle vient.
C'est la plus féminine, la plus curieuse, la
plus indéchiffrable énigme de cette époque
où pourtant tout se sa,itw
.̃̃'̃•̃ Arthémus.
Echos
La Température
Une nouvelle dépression passe au nord des
Açores; les fortes pressions s'étendent sur la,
France et l'Autriche; le baromètre, encore très
élevé, marquait à Paris, hier, dans-la matinée,
775mm; des pluies sont signalées dans le nord
et le sud de l'Europe en France, il a plu à la
Hague et à Clermont.
De nos ports^ Mer houleuse à Ouessant,
peu agitée ou belle ailleurs.
La température monte dans le nord du conti-
nent hier, à Paris, le thermomètre marquait
6» au-dessus de zéro à sept heures du matin,
90 à trois heures de l'après-midi, 70 à dix heu-
res du soir. Journée moins sombre que la veille
et sans pluie.
DépartementS| le matin, à sept heures
Au-dessous de \iro 005 à Coùbre, à Bor-
deaux et à Perpignan, 20 à Limoges, à Tou-
louse, à Belfort et à Lyon, 3o à Besançon, 40
à Clermont, 8» à Gap.
Au-dessus de \éro 10 à Rochefort et à Biar-
ritz, 20 à Lorient, 30 à l'île d'Aix et à Marseille,
40 au Mans, à Charleville, à Nancy, au cap
Béarn et à Cette, 50 à la Hève, au Grognon
et à Nantes, 60 à Dunkerque, à Gris-Nez, à
Boulogne et à Oran, 70 à Cherbourg et à Brest,
80 à la Hague et à Crois'ette, 90 aux Mes San-
guinaires, 100 à Ouessant, à Tunis et à Biskra,
ii» à Alger et à Nice (à midi).
Etrangerr le matin
Au-dessous de \èro 005 à Turin et à Saint-
Pétersbourg, io à Odessa, 20 à Kiev et à Ma-
drid, 3° à Moscou, 4° à Hernosand, 80 à Ar-
khangel, 100 à Haparanda.
Au-dessus de \èro IO à Lemberg, 20 à Pra-
gue, 30 à Francfort, à Vienne, à Cracovie, à
Budapest, à Bodô, à Carlsruhe, à Stockholm
et à Varsovie, 40 à Breslau et à Florence, 50
à Bruxelles, à Flessingue, à Hambourg, à
Memel, à Berlin, à Groningue, au Helder et à
Utrecht, 60'à Palerme et à Copenhague, 70 à
Greenwich, à Barcelone et à Christiansund, 80
à Yarmouth et à Naples, go à Valentia, à
Scilly et à Rome, 100 à Malte,
En France, le temps va rester doux dans le
Nord et froid dans le Sud avec ciel nuageux
ou' brumeux. Le soir, le baromètre était à
772W». Etats-Unis maximum, 770mm mini-
mum, 74.?™».
'.<~ < ~C'.t~'<*J
A Travers Paris
Lé Président de la République a reçu
hier J'explorateur Sven Hedin, qui lui a
été présenté par le ministre de Suède et
de Norvège.
M. Loubet s'est longuement entretenu
avec lui des péripéties de son beau
voyage en Asie centrale et l'a vivement
félicité denses résultats.
M. Revoil, gouverneur général de l'Al-
gérie, a quitté Paris hier soir, accompa-
gné de son officier d'ordonnance, le ca-
pita,ine Jouinot-Gambetta.
Il passera quelques jours à Marseille
pour se reposer de ce voyage très fati-
gant pour un convalescent et ne s'em-
barquera que dans quelques jours pour
Alger.
Son secrétaire, M. Robert Raynaud, le
rejoindra demain à Marseille et rentrera
avec lui à Alger.
Les «anciens » de l'Ecole polytechni-
que, c'est-à-dire les élèves de seconde
année, avaient cru devoir conseiller à
leurs plus jeunes camarades de ne pas
faire la composition écrite suppléV
mentaire. Ce fut la cause directe des
regrettables incidents que l'on sait.
Or, demain samedi, les soixante autres
élèves doivent, à leur tour, composer.
Cette lois, les « anciens », assagis, se
proposent de donner aux soixante de la
nouvelle série de tout autres conseils
ils les inciteront à. se montrer respec-
tueux de la discipline et, par conséquent,
à composer sans soulever d'objections.
C'est là un excellent état d'esprit,et qui
est bien de nature à incliner à l'indul-
gence les chefs qui ont frappé les mutins
de la-première série.
Viendra! Viendra pas!
Nous avons dit hier que tous, les pré-
paratifs étaient faits pour que l'affaire
Humbert vînt le 11, à la 9° Chambre. On
verra, d'autre part, que les témoins vont
être assignés pour cette date.
Notons cependant un bruit qui a couru
hier, dans la soirée. Un « point de droit »
qu'on n'avait pas suffisamment examiné
aurait vivement attiré l'attention du Par-
quet et; sur un incident de procédure
soulevé par le ministère public, l'affaire
pourrait bien être ajournée.
#©tit incident familial et moment d'ér
motion douce hier la 8° Chambre du
Tribunal correctionifiel de la Seine. M.
le président Paul Bernard, qui va pren-
dre sa retraite, présidait l'audience pour
la dernière fois.
Me Debacq et Ms Henri Robert, pré-
sents. à la barre, ont éloquëmment ex-
primé les regrets que laisse au Palais
l'excellent et distingué magistrat qui s'en
vâ.~M. le substitut Casabianca, au nom
du Parquet, s'est associé à. leurs paroles.
M. Paul Bernard a remercié, très touché.
Dans le banc des détenus, les inculpés
écoutaient, semblant espérer qu'on allait,
en cette occasion, comme parfois à l'école
et au régiment, « lever les punitions ».
Mais ils ont été jugés comme à l'ordi-
naire.
Le bruit ayant couru,récemment,qu'une
et même plusieurs provocations atten-
daient le chevalier Pini à son arrivée à
Paris, le maître italien envoyait hier à
la presse parisienne la lettre suivante
Monsieur le Directeur,
Je suis venu à Paris pour tenir vis-à-vis de
mon ami Rue la promesse que je lui avais
faite de prendre part à son assaut de re-
traite.
d'ai connaissance des choses désagréables
qui ont été écrites sur mon compte.
Ceux qui veulent me chercher querelle,
maintenant que je suis à Paris, connaissent
mon adresse.
Chevalier Pini,
Hôtel de Bade.
Ayant pu nous convaincre, au cours
de la visite de Pini au Figaro, des dispo-
sitions tout amicales dans lesquelles il
venait en France, et craignant que cette
lettre, qui paraissait mal interpréter èa
pensée, ne fût de nature à donner le
change sur ses intentions, nous nous
étions abstenus de la publier.
Tous nos confrères n'ont pas imité
notre- réserve, et le chevalier Fini se
voit dans la nécessité de nous adresser
aujourd'hui une nouvelle lettre que nous
reproduisons ci-dessous
Monsieur le Directeur,
Je vois avec surprise que ma lettre ouverte
à la presse a 'été mal interprétée.
il ne m'est jamais venu à l'esprit, à moi
surtout qui dois beaucoup à Paris et à la
France, de me représenter ici avec des idées
combatives, moi qui ne suis venu que pour
aecéder au désir du maitre Rue et participer
à son assaut de retraite.
(Laissons donc tous ces différends de côté
et ne pensons qu'à la gloire de l'escrime et
des armes.
C'est mon vœu le plus cher.
Veuillez agréer, etc. Chévalier PW
Chevalier Pini.
La modération sied toujours àlaforce,
et c'est avec plaisir que nous enregis-
trons l'expressiôn de tels sentiments.
Un journal disait hier à propos des
projets de suppression de la colonne du
puits artésien de Grenelle que le puits
de Passy artésien et jaillissant aussi
-avait été déjà remplacé par une usine
élévatoire c'est une erreur. Le puits de
Passy existe toujours, bien que son débit
ait été singulièrement réduit par de nou-
veaux puits alimentés par la même
nappe jaillissante.
11 est dissimulé sous un lourd massif
d'arbustes et de fleurs au centre du petit
sauare Lamartine à l'extrémité de
l'avenue Victor-Hugo. Une canalisation
conduit ses eaux chaudes et légèrement
sulfureuses au grand lac du bois de
Boulogne où elles se déversent par cette
cascade dont l'odeur et les vapeurs in-
triguent tant de personnes. Ce sont elles
qui forment la plus grande partie des
lacs et des rivières du Bois.
Bien mieux– quelques malades vien-
nent y soigner leurs bronches. Un vieux
médecin de Passy conseillait encore il
n'y a pas longtemps cette cure inoffen-
sive. Elle obligeait, au moins, ses ma-
lades à une promenade régulière et cer-
tainement bienfaisante.
On peut même éviter la promenade si
l'on veut se contenter de boire de cette
eau curieuse et sans microbes qui jaillit
directement de 586 mètres de profon-
deur car, à côté du puits, dans le
square, une petite fontaine la distribue
discrètement aux habitants du. voisi-
nage.
Laissez-la refroidir cela est facile
en cette saison elle est délicieuse à
boire.
La Commission des congrégations s'est
occupée hier, à la Chambre–ainsi qu'on
en lira plus loin tes détails– de la procé-
dure à suivre dans l'examen des de-
mandes d'autorisation des cinquante-
trois congrégations d'hommes. A la
prière de M. Combes elle a apporté,
semble-t-il, un peu plus de largeur de
vues dans cet examen qui, quoiqu'elle
espère, risque fort de se terminer par le
rejet de toutes les autorisations. Mais du
moins la discussion ne sera plus glo-
bale elle se fera par catégorie de con-
grégations. ̃
Telle a été la décision d'hier.
Ce vote par catégorie n'est pas suffi-
sant il faut, en toute équité, que chaque
congrégation soit l'objet d'une discussion
et d'un vote. Et nous croyons savoir que
c'est là la volonté expresse du groupe de
l'Union démocratique de la Chambre
suivant le système que M. Waldeck-
Rousseau avait indiqué au Sénat.
Ce groupe, que préside M. Etienne,
prend, par sa composition et l'autorité de
ses membres, une importance deplUs,en
plus grande au milieu des divisions" du
fameux « bloc », et il n'est pas douteux
qu'il n'obtienne de la Chambre le vote
par article et par congrégation, au lieu
du vote unique du projet global ou par
catégorie.
La « buvette » de la Chambre, où nos
honorables viennent reprendre des for-
ces pour soutenir, même de leurs bi-
ceps, leurs convictions quelquefois sur-
chauffées, prend chaque année un as-
pect plus artistique.
-A.prè.s FiijstallatJKMï' d^* P8^
grès représentant les Saisons, voici que
la questure de la Chambre vient de dé-
cider que deux nouveaux panneaux se-
raient commandés au sculpteur Constant
Roux, l'auteur de l'Automne et de l'Hiver
qui s'y trouvent déjà.
Ils symboliseront l'Eau et le Feu et se-
ront placés dans le- fond de la buvette.
C'est la Manufacture de Sèvres .qui,
cette fois encore, sera chargée de la fabri-
cation dès que les œuvres aurontétéexé-
cutées par l'artiste.
Ce fut fête hier pour les japonisants,
qui tous se rencontrèrent chez S. Bing.
C'était le premier jour de l'exposition
particulière des objets d'art et peintures
de la Chine et du Japon composant la
seconde partie de la collection de M. T.
Hayashi, l'éminent commissaire général
du Japon à l'Exposition universelle de
1900.
On a fort admiré les sculptures an-
ciennes, les laques, les porcelaines et
poteries, les bronzes, les armes, les net-
sukés, les peintures de toutes les épo-
ques. et aussi de toute rareté. Parmi ces
pièces que les amateurs vont se dispu-
ter, il en est un certain nombre que M.
Hayashi a fait venir du Japon tout ré-
cemment, et qui par conséquent n'ont
jamais été vues.
L'exposition chez Bing durera jus-
qu'au 10 février. La collection sera en-
suite exposée les 14 et 15 février à l'hô-
tel Drouot, et le 16 lavente de ces pré-
cieuses pièces commencera, par le mi-
nistère de Me Paul Chevallier,- assisté de
M. S. Bing, expert.
Par suite du très grand succès de son
Indicateur, M. Dufayel se voit obligé de
le dédoubler, à partir de mars prochain
un numéro contiendra les insertions de
Paris, l'autre celles delà banlieue et de
la province. '/• ̃ /r. -v
Toutes ces insertions sont gratuites
pour les propriétaires comme pour les
locataires, et pour faire paraître dans le
numéro de mars l'annonce de châteaux,
chasses, pêches, hôtels, villas, apparte-
ments, boutiques, etc., à vendre ou à
louer, il suffitde s'adresser avant le 15 fé-
vrier, aux bureaux de Y Indicateur Du-
fayel.
--soeevo.
Hors Paxis
La première opération commerciale de
M. Rockefeller qui vient de donner 35
millions à la faculté de médecine de Chi-
cago fut d'élever et de vendre, avec
honnête bénéfice, un troupeau de din-
dons. Il avait alors huit ans.
Au lieu de dépenser l'argent gagné, il
l'employa dans de nouvelles spécula-
tions. A vingt ans, il était à Cleveland
(Ohio), au centre du pays pétrolier.
Par des manœuvres d'une ingéniosité
telle qu'elles nécessitèrent une grande
enquête parlementaire et la dénoncia-
tion de traités frauduleux avec les com-
pagnies de chemins de fer, M. Rocke-
feller arriva, sans être arrêté par ces
difficultés passagères, à « contrôler» la
production et la raffinerie du pétrole aux
Etats-Unis.
Il a aujourd'hui 129 millions de re-
venus.
Il est resté ce qu'il a toujours été: sim-
ple, modeste, humble même.
Il appartient aune secte protestante
où les sentiments religieux sont austères
et fervents, celle des baptistes.
M. Rockefeller s'intéresse au sort des
Misérables, et certains dimanches cet
homme siriche va jusqu'à fairelui-même
la quête à l'église. Il passe, l'aumônière
en main, à travers les rangs des fidèles,
et, avec la satisfaction du devoir accom-
pli, rapporte au bedeau, pour les pau-
vres, la somme de 63 francs et quelques
centimes, offrandes de la veuve et de
l'orphelin.
Quinze mille centsoixante-seize francs,
telle est la recette que l'administration
du Casino-Municipal de Nice a réalisée
dans la merveilleuse soirée donnée au
profit des pêcheurs bretons et dont nous
avons rendu compte. Cette somme a été
versée, sans aucune retenue de frais,en-
tre les mains de M. Sauvari, maire de
Nice, qui la transmettra à M. le ministre
de la marine.
Les honneurs du Casino Municipal
étaient faits aux invités par les membres
du Conseil d'administration de la Société
fermière des Casinos de Nice, par les
membres du Comité de direction du Ca-
sino et par les chefs de service.
Nouvelles â la Main
Désireux, dernièrement, d'assister au
mariage de Leca, un jeune reporter de-
mandait à un ami:
Gomment se rend-on à Fresnes ?
Ma foi, le plus simple est de passer
par la Correctionnelle.
'.»' t,e Masaue de Fer.
DÉBUT -11
D'AMBASSADE
C'est demain samedi que M. Maurice
Bompard, notre nouvel ambassadeur en
Russie, quittera Paris, se rendant direcr
tement à son. poste. Ce poste, le plus im-
portant de la diplomatie française, sera
occupé par lui avec toute l'autorité né-
cessaire. Il y continuera les traditions de
bonne grâce que nos alliés se sont plu à
reconnaître toujours chez nos représen-
tants. Il y apportera le précieux appoint
de son expérience des affaires et de sa
valeur personnelle.
C'est chez nous un travers national que
de parler surtout, dans nos journaux,
des choses,- qui. no.u.s.. divisent, de taire.
"cëlles,,qui,nojas. unissent^, etv de. ne pas
placer les unes et les' autres à leur vérV
table rang. De toutes telles dont nous
avons le droit de nous féliciter, l'alliance
franco-russe est peut-être la moins
connue et, à coup sûr, la moins étudiée.
Elle est devenue une sorte d'habitude
une bonne habitude, mais quasi incons-
ciente, comme toutes ses pareilles. Et il
est rare que, portant sur elle notre ré-
flexion, nous fassions, à son endroit, ce
que j'appellerais volontiers notre examen
de conscience.
L'heure est bien choisie pour y procé-
der, et ce début d'ambassade nous four-
nit l'heureuse occasion de préciser, en
face des événements d'aujourd'hui et de
ceux de demain, la; portée d'un pacte
qui, après plus de dix ans d'existence, a
nécessairement évolué.
L'alliance franco-russe n'est pas dans
l'histoire contemporaine un accident. Ce
n'est pas seulement la manifestation
spontanée de sympathies réciproques.
C'est l'expression durable et nécessaire
d'intérêts identiques et de communes
préoccupations.
Lorsque, couronnant une période de
bons procédés et d'amicales relations, les
fêtes de Cronstadt annoncèrent aux puis-
sances qu'un ordre de choses nouveau
allait naître en Europe– ordre de choses
que devait enregistrer bientôt un proto-
cole d'union on sentit, en France `
comme en Russie, que de cette union; et
d'elle seule; l'équilibre international,
rompu depuis vingt ans, pourrait sortir.
La Double Alliance apparut aux deux
parties prenantes comme l'indispensable
contre-poids de la Triple Alliance.
Forgée par l'Allemagne, déjà vièto-
rieuse et toujours belliqueuse, celle-ci,
en effet, avait été depuis son début,
dirigée toujours contre nous, et les
provocations répétées auxquelles elle
nous avait exposés nous avaient ap-
pris qu'il vaut mieux être un objet
de craintes qu'un objet de convoitises,
et qu'à des alliances, il faut répondre
par des alliances. La Russie, de son
côté, savait, depuis le traité de Berlin,
ce qu'il en coûte d'être seule et que
les plus forts ne peuvent se passer d'al-
liés. C'est de cette nécessité, perçue
par les deux gouvernements, qu'en 1891
la Duplice sortit en face de la Triplice,
substituant, à une paix subie, une paix
voulue, et ramenant au même niveau
l'un et l'autre plateau de la balance eu-
ropéenne, en jetant dans l'un, resté vide
jusqu'alors, deux épées associées.
La situation, aussitôt, s'est modifiée,
La détente, à laquelle on n'avait point
songé, tant que la Russie et la France
avaient été isolées et affaiblies par leur
isolement, parut toute naturelle quand
on les.vit unies et fortes de leur union. Les
bons procédés succédèrent aux mauvais.
Les conversations s'engagèrent. L'Au-
triche, en 1897, se mit d'accord avec le
gouvernement russe pour conserver la
paix dans les Balkans. L'Italie, en 1898,
nous tendit une main qu'elle nous dé-
robait depuis longtemps. Les « extra-
tours », suivant l'expression du comte
de Bülow, se multiplièrent. Etabli sur
les deux colonnes maîtresses de la Dou-
ble et de la Triple Alliance, étayé par
les amitiés latérales, l'équilibre européen
parut mieux- assis mie jamais et un
Vendredi 6 Février 1903
H, DE VILLEMESSANT
Fondateur
49e Année = 3e Série == N° 37
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
&ÉDACTION ADMINISTRATIONS
26, rue Drouot, Paris (9.» arr»)
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.de France et d'Algérie.
t Loué par ceux-ci,' blâmé par ceux-là. 'têt moquaJit dés sots, bravant les méchants, je me hâte
de rire de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.)
SOMMAIRE
Tableau de Paris Un Africain JULES CLA-
̃ RETIE. ,•
La Vie deParisiMmè Fred&résoc -• Abthêmds,
Début d'ambassade Georges Villœrs.
Le Président de la République à l'hôpital Broca
CH. Da.tjza.ts-,
Deux discours de M. Combes.
Journaux et remues André Beatinier.
Petite chronique des lettres Ph.-Emm. Glaser.
,La Chambre L'inst1'uction publique PAS-
PERDUS.
Le Sénat Le service. de deux ans EDMOND
MlLLAUD. 1
Les coulisses parlementaires PAUL Hémery.
L'affaire Hinstin.
Dans la marine Le naufrage de V « Espin-
gble » Marc LANDRY.
Feuilleton: L'Etape silencieuse: JEAN Saint-
YVES.
TABLEAU DE PARIS
Un Africain
A l'Elysée, un, soir de réception, je re-
gardais, dominant de sa haute taille la
foulé en habits noirs et en uniformes, un
homme jeune, la taille bien prise dans
satunique bleu-ciel d'officier de turcos
et- qui, le teint bronzé, la moustache
blonde, une belle tête fine sur un corps
élancé, souriait en répondant à ceux qui
l'entouraient, lui parlant de l'Afrique et
prononçant des noms illustres, des noms
de héros, le commandant Lamy, Fou-
reau, Flatters.
C'était un nouveau venu, attaché pres-
que de la veille à la maison militaire du
Président de la République, et quelqu'un
médit:
Vous ne le connaissez pas? C'est le
commandant Reibell, le survivant de la
mission Foureau-Lamy, celui qui a ra-
mené du Sahara l'escorte militaire de la
mission, les vainqueurs de Rabah, les
compagnons du commandant mort.
Au prix de quels dangers 1 A travers
quelles épreuves La soif, la faim, les
bagages qu'on abandonne, les photogra-
phies (ces notes au jour le jour qui sont
comme les vivants témoignages des fati-
gues et des périls) -qu'on est contraint
de laisser en route et qui restent, là-bas,
dans les sables, comme un peu de vie
sacrifiée encore.
Ce qui me frappait dans là physiono-'
mie résolue du survivant du combat du
Chari, de l'explorateur de l'Afrique cen-
trale, c'était l'expression cordiale et d'une
sorte de résolution gaie et'bien française
conservée à ce visage, une expression
d'alacrité charmante, malgré les deuils,
la douleur d'hier, là mélancolie des longs
mois de misère. Je retrouvais là, dans
toute sa séduction, le type de l'élégant
officier de turcos, ceux de Turbigo et de
Wisseinbourg.Ëtjeneme doutais pas que
cet, Africain allait, un jour, nous donner
un livre qui restera parmi les plus grands
et les plus admirables qu'on puisse lire,
précisément parce que ce n'est pas un
livre livresque, mais la confession, la cor-
respondance, la vie au jour le jour d'un
héros qui ne songe qu'au devoir quoti-
dien, la seule façon un peu sûre d'ail-
leurs qu'on ait de durer dans la mémoire
des hommes.
Ce livre n'a point paru encore. Demain
il sera classique. Ce que les Mémoires de
• Marbot sont pour l'armée du premier
Empire, les Souvenirs de du Barail pour
l'armée d'Afrique, les causeries de Can-
robert pour les soldats de Crimée et
d'Italie, les lettres curieuses du comman-
dant Lamy le seront désormais pour ces
soldats d'un nouveau' genre; colonisa-
teurs à la fois et conquistadores, qui, ad-
ministrateurs ou combattants, s'appel-
lent Faidherbe, Galliéni, Archinard, Mar-
chand, Mizon, Brazza, Monteil, Borgnis-
Desbordes. La liste est longue des apô-
tres de l'idée africaine, sans compter les
martyrs. Je n'ai pas sous la main le vo-
lume où Victor Hugo, parlant à Schœl-
cher, l'émancipateur des noirs, de l'Afri-
que, la grande terre ignorée, le conti-
nent mystérieux, la salue, cette Afrique,
comme l'immense contrée nourricière
de l'avenir. Prédiction de poète dont ces
hommes d'actionont travaillé à faire une
réalité. Mais que de sang déjà a bu cette
terre africaine Sang français, sang de
nos veines, rouge engrais des moissons
futures
Nos Africains ont sacrifié leur exis-
tence pour donner la terre noire à la
France et au monde.
Et c'est l'existence si courte et si no-
blement remplie du commandant Lamy
que raconte ou laisse raconter par les
lettres mêmes du glorieux mort le com-
mandant Reibell.
J'avais plus d'une fois rencontré le
commandant Lamy lorsqu'en 1897 il
avait, officier de zouaves, été attaché à la
personne de M. Félix Faure. Sa physio-
nomie, pensive et résolue à la fois, était
inoubliable. Le regard surtout, métalli-
que et perçant derrière les verres du bi-
nocle, attirait l'attention. Il illuminait
d'un reflet d'acier cette énergique figure
à la barbe en pointe, d'un blond roux.
On devinait l'homme d'action et l'homme
de rêve.
L'action, le commandant Lamy Tavait,
si je puis dire, promenée à travers le
monde, en Algérie (il avait vingt ans), en
Tunisie, au Tonkin (il n'en avait pas
trente), puis en Afrique encore, dans
l'Extreme-Sud, au Congo, à Madagascar,
partout où il y avait-des aventures, des
émotions, de' la vie et des balles. A qua-
rante ans il rentrait à Paris, ne se resse.11-
tant plus du coup.de feu reçu jadis dans
la poitrine au combat de Bac-Ninh, et,
tout en acceptant d'être attaché à l'Elysée,
il ne songeait là qu'à son grand projet,
donner à la France des territoires nou^-
veaux, là-bas, dans cette Afrique où le
vieux monde à l'étroit se taille, comme
en Asie, des territoires.
Ce n'étaient pas;les fêtes ou les hon-
neurs qui.le tentaientau palais, et je crois
bien qu'il ne demanda guère à M. Félix
Faure que la faveur d'aller au loin suivre
les traces d'un Flatters. « Je ne sors guère
de l'Elysée, écrit-il, que pour aller fouil-
ler les bibliothèques ou courir les minis-
tères, en quête de documents. » Ils l'at-
tirent, les déserts de sable. Il a hâte de
redire le mot du Romain « Je té tiens,
terre d'Afrique! » M. Léon» Bourgeois,
ministre de l'instruction publique, le
charge alors d'escorter la mission Four-
reau au Sahara, et avec ses turcos (il
vient d'être nommé au 1er régiment de
tirailleurs algériens) il part. Il s'enfon-
cera dans le Sahara. Il y restera des
mois, des années; mais il aura été le
pionnier de la civilisation, l'avant-garde
de la France, Lamy l'Avant Garde,
comme on disait d'un autre Africain, le
-vieux Renault, Renault l'Arrière-Garde.
Il faut lire ses lettres, lettres à sa
mère, à sa sœur ou à son général, le gé-
néral Poizat, qui font songer à un Victor
Jacquemont militaire. C'est le même
sentiment qui pousse ces jeunes hommes
vers l'inconnu,, vers le danger.: le savant
eu Asie, darisrl'lnde, lèsoldat en Afrique-
Et l'on éprouve à constater l'ironie des
espoirs de ces jeunes gens parlant enfin
du retour la même mélancolie. Quand
je pense, écrit à sa mère le commandant
Lamy, que dans une vingtaine de jours
peut-être nous serons sur la voie du re-
tour, et que je pourrai vous embrasser
dans quatre ou cinq mois, je suis dans une
joie profonde. Quelboncongé je vaispren-
dre Comme je vais vous entourer de
soins et d'affection Cela vous fera ou-
blier les mortelles inquiétudes dans les-
quelles vous a plongée mon voyage au
cœur de l'Afrique. Mais tout s'est bien
passé. »
La lettre est datée du 30 mars 1900. Il
y avait, depuis septembre 1898, dix-neuf
mois que la mission Foureau-Lamy s'é-
tait enfoncée dans l'inconnu, le désert,
les sables. Elle avait rencontré en che-
min, parmi les cendres, des débris d'osse-
ments, de semelles de cuir et des mèches
de cheveux, restes lugubres du colonel
Flatters, du capitaine Masson et d'un
ingénieur égorgés par les Touareg, puis
brûlés et enfouis par les meurtriers. Elle
avait atteint le Chari après avoir battu
deux fois le terrible Rabah, que le com-
mandant définitivement voulait pour-
suivre et réduire. Elle àtllait donner bien-
tôt la main a la mission Gentil venue dû
Congo et de l'Oubanghi. Et moins d'un
mois après cette lettre le commandant
Lamy, atteint d'un coup de feu qui lui
brisait le bras gauche et pénétrait dans
la poitrine, près du cœur, tombait en
poussant son cheval dans le camp de
Rabah qu'il emportait d'assaut.
On se rappelle l'émotion que nous
causa cette mort tragique. M. le com-
mandant Reibell la raconte dans une
lettre au général Poizat qui ne la re-
çut pas, étant mort lui-même, lettre
d'une éloquence sobre et forte, d'une
mâle émotion contenue.
M. Reibell poursuivait les fuyards. Il
revient. On lui dit que. le commandant
est blessé, le capitaine de Coindet tué. Il
s'approche du commandant. On avait
enlevé la veste, la chemise apparaissait
sanglante. Le visage était déjà de marbre.
Faites l'appel, dit le mourant.
Comptez les morts et soignez les blessés 1
Rabah est tué 1
Est-ce bien vrai?
Les combattants du sultan Gaourang
allaient promener la tête deRabah comme
un trophée. Mais ce n'était pas la mort du
despote nègre qui consolait nos turcos et
nos spahis de la mort du chef. On en-
toura les corps de Lamy et de Coindet de
bandelettes à la manière indigène, et,
enveloppés dans des linceuls faits de
drapeaux tricolores, on les ensevelit sous
une croix de bois blanc dans le sable. Il y
a maintenant près du grand lac perdu un
mausolée à l'ombre d'un arbre. C'est la
tombe du commandant Lamy, endormi
si loin en terre africaine qu'il a faite terre
française.
Il avait quarante-deux ans. Sa mère
qui l'attendait vit toujours.
Lorsque le commandant Reibell alla
rendre compte à l'inconsolée des derniè-
res heures, des dernières paroles de son
fils, la noble femme se souvint qu'au mo-
ment de partir pour le Sahara l'héroïque
Lamy avait hésité à emmener avec lui ce
compagnon résolu parce, que, éprouvé
par la campagne de Madagascar, M. Rei-
bell pourrait peut-être ne point suppor-
ter tant de fatigues, et que, récemment
reçu à l'Ecole supérieure de guerre, il
était marié et père de famille.
Alors, pour ce soldat qui lui racontait
comment son fils était mort, Mme Lamy
eut un mot sublime
Ah 1 monsieur, puisqu'il fallait une
victime, mieux valait que ce fût lui qui
n'avait ni femme ni enfants. Moi, je suis
bien vieille, j'aurai moins de temps à
souffrir 1
Telle mère, tel fils.
L'autre jour, mes compatriotes limou-
sins fêtaient le compagnon de Lamy,
M. Foureau, et lui .donnaient, dans une
cérémonie publique à laquelle je regrette
de n'avoir pu assister, cette branche de
châtaignier d'or que le Limousin décerne
à ceux de ses enfants, dont il est fier,
notre églantine d'or à nous gens du
Centre. Le commandant Reibell a ap-
porté à la mémoire de son chef une autre
couronne d'or: c'est le livre qui sera
demain sous les yeux de tous nos offi-
ciers, entre les mains de tous nos pro-
fesseurs et qui enseignera à nos enfants
les vertus de dévouement, d'héroïsme,
de ténacité, de bravoure un peu roma-
nesque, noblement chimérique– ver-
tus d'avant-garde qui ont fait la patrie
et que gardent et transmettent comme-
un héritage national les héros tels que le
commandant Lamy, mort pour la France.
Jules Claretie,
LA, VIE DE PARIS
Mme Fred Gf ésâe
Certains entrent dans le succès comme dans
une carrière administrative; p$ .y avancent .t
régulièrement, à leur tour de bêtp, et d'une
façon prévue. ̃
D'autres se jettent sur le succès, par sur-
prise, s'en emparent, comme Mathô fit du
Zaïmph, et ne laissent pas aux confrères le
temps de leur barrer la, route. Ceux-là, in-
connus hier, ont tout d'un coup la grande
célébrité, et cette consécration si désirable
l'envie des camarades. Il'y a deux ans, nul ne
connaissait Mme Fred Grésac ». Elle n'inquié-
tait personne.Quandon apprit que Réjane allait
jouer une comédie signée de ce nom, les au-
teurs dramatiques, parfois si ombrageux, ne
s'émurent guère ils allèrent au -Vaudeville
avec l'indifférence souriante de gens qui ne se
sentent pas menacés.
Aussitôt après le premier acte, les choses
changèrent: c Mais ce n'est pas mal du tout »,
dirent-ils avec angoisse. Après le deuxième
acte c Mais c'est très bien >, constatèrent-
ils avec désespoir. On avait surpris leur bonne
foi Ils n'avaient pas eu le temps de se dé-
fendre Il fallait faire place à ce nouveau
confrère qui s'installait sans prévenir.
Alors on s'enquit « Mme Fred Grésac? Qui
est-ce ? On ne sait pas 1 > Et c'est la vé-
rité. On ne sait pas, on ne saura jamais.
Mme Grésac a la coquetterie du mystère ses
meilleurs amis ignorent qui elle est; ses meil-
leurs ennemis ne sont pas mieux renseignés,
ce dont ils enragent. Des biographies d'elle
circulent, fantaisistes, absurdes et ce sont
peut-étre les plus proches de la vérité, de cette
vérité que l'on ne connaitra jamais. Ces bio-
graphies suffisent à vous renseigner sur celui
qui les colporte, car Mme Grésac a pour en-
nemis tous ceux qu'elle tient à distance.
A minuit, à l'heure où dans les rédactions
le travail se ralentit, où l'on parle sans bien-
veillance du prochain, où l'on échange de
fausses nouvelles contre des potins erronés,
on voit arriver dans le dernier journal où l'on
cause une grande jeune femme très souple,
très svelte. Elle entre sans bruit, s'installe, et
tous accourent auprès d'elle. Elle a le dernier
tuyau > 1' on-dit à sensation cette personne
extraordinaire est renseignée sur tout et sur
tous elle ne dit que ce qu'elle veut dire, mais
elle le dit avec cette grâce légère, cette ma-
lice griffante qui sont si particulières à son
avec ce spurire où un rien de cruauté
sembie..utvchanqa.e. de plus. Les. plus spirituels
aiment faire assaut avec ce. partenaire dont le
jeu les déconcerte. Car -Mme Grésac est peut-
être la seule femme de lettres qui soit restée
femme, et qui s'en glorifie. Elle a gardé pour
la franfreluche un culte exclusif, aucune répé-
tition ne lui fera manquer un essayage, et si
vous lui demandez quels sont ses projets pour
cette saison elle vous répondra c On me ter-
mine trois robes de soirée dant j'attends beau-
coup d'effet. >
Les écrivains qui ont collaboré avec elle
et qui ne sont pas plus renseignés que les au-
tres- disent que cette frêle jeune femme est
un travailleur acharné; la fatigue n'en vient
pas à bout malgré son activité, qui la mène à
tous les coins du monde, elle produit une
somme de labeur incroyable. Elle a sur le
chantier, trois, quatre pièces, qu'elle achève
entre minuit et six heures du matin. Long-
temps elle se tint dans la coulisse; elle a eu
part à trois très grands succès de rire de ces
dernières années. Elle ne s'en vante pas, et
ne veut c dater que de la Passérelle. Sa dis-
crétion est proverbiale. Rien ne lui arrachera
les secrets qu'on lui a confiés. Elle découra-
gerait G. Lenôtre lui-même r
On insiste'; elle sourit, se lève «Vous ne
saurez rien!» et s'en va. Où va-t-elle ? On
l'ignore, comme on ignore d'où elle vient.
C'est la plus féminine, la plus curieuse, la
plus indéchiffrable énigme de cette époque
où pourtant tout se sa,itw
.̃̃'̃•̃ Arthémus.
Echos
La Température
Une nouvelle dépression passe au nord des
Açores; les fortes pressions s'étendent sur la,
France et l'Autriche; le baromètre, encore très
élevé, marquait à Paris, hier, dans-la matinée,
775mm; des pluies sont signalées dans le nord
et le sud de l'Europe en France, il a plu à la
Hague et à Clermont.
De nos ports^ Mer houleuse à Ouessant,
peu agitée ou belle ailleurs.
La température monte dans le nord du conti-
nent hier, à Paris, le thermomètre marquait
6» au-dessus de zéro à sept heures du matin,
90 à trois heures de l'après-midi, 70 à dix heu-
res du soir. Journée moins sombre que la veille
et sans pluie.
DépartementS| le matin, à sept heures
Au-dessous de \iro 005 à Coùbre, à Bor-
deaux et à Perpignan, 20 à Limoges, à Tou-
louse, à Belfort et à Lyon, 3o à Besançon, 40
à Clermont, 8» à Gap.
Au-dessus de \éro 10 à Rochefort et à Biar-
ritz, 20 à Lorient, 30 à l'île d'Aix et à Marseille,
40 au Mans, à Charleville, à Nancy, au cap
Béarn et à Cette, 50 à la Hève, au Grognon
et à Nantes, 60 à Dunkerque, à Gris-Nez, à
Boulogne et à Oran, 70 à Cherbourg et à Brest,
80 à la Hague et à Crois'ette, 90 aux Mes San-
guinaires, 100 à Ouessant, à Tunis et à Biskra,
ii» à Alger et à Nice (à midi).
Etrangerr le matin
Au-dessous de \èro 005 à Turin et à Saint-
Pétersbourg, io à Odessa, 20 à Kiev et à Ma-
drid, 3° à Moscou, 4° à Hernosand, 80 à Ar-
khangel, 100 à Haparanda.
Au-dessus de \èro IO à Lemberg, 20 à Pra-
gue, 30 à Francfort, à Vienne, à Cracovie, à
Budapest, à Bodô, à Carlsruhe, à Stockholm
et à Varsovie, 40 à Breslau et à Florence, 50
à Bruxelles, à Flessingue, à Hambourg, à
Memel, à Berlin, à Groningue, au Helder et à
Utrecht, 60'à Palerme et à Copenhague, 70 à
Greenwich, à Barcelone et à Christiansund, 80
à Yarmouth et à Naples, go à Valentia, à
Scilly et à Rome, 100 à Malte,
En France, le temps va rester doux dans le
Nord et froid dans le Sud avec ciel nuageux
ou' brumeux. Le soir, le baromètre était à
772W». Etats-Unis maximum, 770mm mini-
mum, 74.?™».
'.<~ < ~C'.t~'<*J
A Travers Paris
Lé Président de la République a reçu
hier J'explorateur Sven Hedin, qui lui a
été présenté par le ministre de Suède et
de Norvège.
M. Loubet s'est longuement entretenu
avec lui des péripéties de son beau
voyage en Asie centrale et l'a vivement
félicité denses résultats.
M. Revoil, gouverneur général de l'Al-
gérie, a quitté Paris hier soir, accompa-
gné de son officier d'ordonnance, le ca-
pita,ine Jouinot-Gambetta.
Il passera quelques jours à Marseille
pour se reposer de ce voyage très fati-
gant pour un convalescent et ne s'em-
barquera que dans quelques jours pour
Alger.
Son secrétaire, M. Robert Raynaud, le
rejoindra demain à Marseille et rentrera
avec lui à Alger.
Les «anciens » de l'Ecole polytechni-
que, c'est-à-dire les élèves de seconde
année, avaient cru devoir conseiller à
leurs plus jeunes camarades de ne pas
faire la composition écrite suppléV
mentaire. Ce fut la cause directe des
regrettables incidents que l'on sait.
Or, demain samedi, les soixante autres
élèves doivent, à leur tour, composer.
Cette lois, les « anciens », assagis, se
proposent de donner aux soixante de la
nouvelle série de tout autres conseils
ils les inciteront à. se montrer respec-
tueux de la discipline et, par conséquent,
à composer sans soulever d'objections.
C'est là un excellent état d'esprit,et qui
est bien de nature à incliner à l'indul-
gence les chefs qui ont frappé les mutins
de la-première série.
Viendra! Viendra pas!
Nous avons dit hier que tous, les pré-
paratifs étaient faits pour que l'affaire
Humbert vînt le 11, à la 9° Chambre. On
verra, d'autre part, que les témoins vont
être assignés pour cette date.
Notons cependant un bruit qui a couru
hier, dans la soirée. Un « point de droit »
qu'on n'avait pas suffisamment examiné
aurait vivement attiré l'attention du Par-
quet et; sur un incident de procédure
soulevé par le ministère public, l'affaire
pourrait bien être ajournée.
#©tit incident familial et moment d'ér
motion douce hier la 8° Chambre du
Tribunal correctionifiel de la Seine. M.
le président Paul Bernard, qui va pren-
dre sa retraite, présidait l'audience pour
la dernière fois.
Me Debacq et Ms Henri Robert, pré-
sents. à la barre, ont éloquëmment ex-
primé les regrets que laisse au Palais
l'excellent et distingué magistrat qui s'en
vâ.~M. le substitut Casabianca, au nom
du Parquet, s'est associé à. leurs paroles.
M. Paul Bernard a remercié, très touché.
Dans le banc des détenus, les inculpés
écoutaient, semblant espérer qu'on allait,
en cette occasion, comme parfois à l'école
et au régiment, « lever les punitions ».
Mais ils ont été jugés comme à l'ordi-
naire.
Le bruit ayant couru,récemment,qu'une
et même plusieurs provocations atten-
daient le chevalier Pini à son arrivée à
Paris, le maître italien envoyait hier à
la presse parisienne la lettre suivante
Monsieur le Directeur,
Je suis venu à Paris pour tenir vis-à-vis de
mon ami Rue la promesse que je lui avais
faite de prendre part à son assaut de re-
traite.
d'ai connaissance des choses désagréables
qui ont été écrites sur mon compte.
Ceux qui veulent me chercher querelle,
maintenant que je suis à Paris, connaissent
mon adresse.
Chevalier Pini,
Hôtel de Bade.
Ayant pu nous convaincre, au cours
de la visite de Pini au Figaro, des dispo-
sitions tout amicales dans lesquelles il
venait en France, et craignant que cette
lettre, qui paraissait mal interpréter èa
pensée, ne fût de nature à donner le
change sur ses intentions, nous nous
étions abstenus de la publier.
Tous nos confrères n'ont pas imité
notre- réserve, et le chevalier Fini se
voit dans la nécessité de nous adresser
aujourd'hui une nouvelle lettre que nous
reproduisons ci-dessous
Monsieur le Directeur,
Je vois avec surprise que ma lettre ouverte
à la presse a 'été mal interprétée.
il ne m'est jamais venu à l'esprit, à moi
surtout qui dois beaucoup à Paris et à la
France, de me représenter ici avec des idées
combatives, moi qui ne suis venu que pour
aecéder au désir du maitre Rue et participer
à son assaut de retraite.
(Laissons donc tous ces différends de côté
et ne pensons qu'à la gloire de l'escrime et
des armes.
C'est mon vœu le plus cher.
Veuillez agréer, etc. Chévalier PW
Chevalier Pini.
La modération sied toujours àlaforce,
et c'est avec plaisir que nous enregis-
trons l'expressiôn de tels sentiments.
Un journal disait hier à propos des
projets de suppression de la colonne du
puits artésien de Grenelle que le puits
de Passy artésien et jaillissant aussi
-avait été déjà remplacé par une usine
élévatoire c'est une erreur. Le puits de
Passy existe toujours, bien que son débit
ait été singulièrement réduit par de nou-
veaux puits alimentés par la même
nappe jaillissante.
11 est dissimulé sous un lourd massif
d'arbustes et de fleurs au centre du petit
sauare Lamartine à l'extrémité de
l'avenue Victor-Hugo. Une canalisation
conduit ses eaux chaudes et légèrement
sulfureuses au grand lac du bois de
Boulogne où elles se déversent par cette
cascade dont l'odeur et les vapeurs in-
triguent tant de personnes. Ce sont elles
qui forment la plus grande partie des
lacs et des rivières du Bois.
Bien mieux– quelques malades vien-
nent y soigner leurs bronches. Un vieux
médecin de Passy conseillait encore il
n'y a pas longtemps cette cure inoffen-
sive. Elle obligeait, au moins, ses ma-
lades à une promenade régulière et cer-
tainement bienfaisante.
On peut même éviter la promenade si
l'on veut se contenter de boire de cette
eau curieuse et sans microbes qui jaillit
directement de 586 mètres de profon-
deur car, à côté du puits, dans le
square, une petite fontaine la distribue
discrètement aux habitants du. voisi-
nage.
Laissez-la refroidir cela est facile
en cette saison elle est délicieuse à
boire.
La Commission des congrégations s'est
occupée hier, à la Chambre–ainsi qu'on
en lira plus loin tes détails– de la procé-
dure à suivre dans l'examen des de-
mandes d'autorisation des cinquante-
trois congrégations d'hommes. A la
prière de M. Combes elle a apporté,
semble-t-il, un peu plus de largeur de
vues dans cet examen qui, quoiqu'elle
espère, risque fort de se terminer par le
rejet de toutes les autorisations. Mais du
moins la discussion ne sera plus glo-
bale elle se fera par catégorie de con-
grégations. ̃
Telle a été la décision d'hier.
Ce vote par catégorie n'est pas suffi-
sant il faut, en toute équité, que chaque
congrégation soit l'objet d'une discussion
et d'un vote. Et nous croyons savoir que
c'est là la volonté expresse du groupe de
l'Union démocratique de la Chambre
suivant le système que M. Waldeck-
Rousseau avait indiqué au Sénat.
Ce groupe, que préside M. Etienne,
prend, par sa composition et l'autorité de
ses membres, une importance deplUs,en
plus grande au milieu des divisions" du
fameux « bloc », et il n'est pas douteux
qu'il n'obtienne de la Chambre le vote
par article et par congrégation, au lieu
du vote unique du projet global ou par
catégorie.
La « buvette » de la Chambre, où nos
honorables viennent reprendre des for-
ces pour soutenir, même de leurs bi-
ceps, leurs convictions quelquefois sur-
chauffées, prend chaque année un as-
pect plus artistique.
-A.prè.s FiijstallatJKMï' d^* P8^
grès représentant les Saisons, voici que
la questure de la Chambre vient de dé-
cider que deux nouveaux panneaux se-
raient commandés au sculpteur Constant
Roux, l'auteur de l'Automne et de l'Hiver
qui s'y trouvent déjà.
Ils symboliseront l'Eau et le Feu et se-
ront placés dans le- fond de la buvette.
C'est la Manufacture de Sèvres .qui,
cette fois encore, sera chargée de la fabri-
cation dès que les œuvres aurontétéexé-
cutées par l'artiste.
Ce fut fête hier pour les japonisants,
qui tous se rencontrèrent chez S. Bing.
C'était le premier jour de l'exposition
particulière des objets d'art et peintures
de la Chine et du Japon composant la
seconde partie de la collection de M. T.
Hayashi, l'éminent commissaire général
du Japon à l'Exposition universelle de
1900.
On a fort admiré les sculptures an-
ciennes, les laques, les porcelaines et
poteries, les bronzes, les armes, les net-
sukés, les peintures de toutes les épo-
ques. et aussi de toute rareté. Parmi ces
pièces que les amateurs vont se dispu-
ter, il en est un certain nombre que M.
Hayashi a fait venir du Japon tout ré-
cemment, et qui par conséquent n'ont
jamais été vues.
L'exposition chez Bing durera jus-
qu'au 10 février. La collection sera en-
suite exposée les 14 et 15 février à l'hô-
tel Drouot, et le 16 lavente de ces pré-
cieuses pièces commencera, par le mi-
nistère de Me Paul Chevallier,- assisté de
M. S. Bing, expert.
Par suite du très grand succès de son
Indicateur, M. Dufayel se voit obligé de
le dédoubler, à partir de mars prochain
un numéro contiendra les insertions de
Paris, l'autre celles delà banlieue et de
la province. '/• ̃ /r. -v
Toutes ces insertions sont gratuites
pour les propriétaires comme pour les
locataires, et pour faire paraître dans le
numéro de mars l'annonce de châteaux,
chasses, pêches, hôtels, villas, apparte-
ments, boutiques, etc., à vendre ou à
louer, il suffitde s'adresser avant le 15 fé-
vrier, aux bureaux de Y Indicateur Du-
fayel.
--soeevo.
Hors Paxis
La première opération commerciale de
M. Rockefeller qui vient de donner 35
millions à la faculté de médecine de Chi-
cago fut d'élever et de vendre, avec
honnête bénéfice, un troupeau de din-
dons. Il avait alors huit ans.
Au lieu de dépenser l'argent gagné, il
l'employa dans de nouvelles spécula-
tions. A vingt ans, il était à Cleveland
(Ohio), au centre du pays pétrolier.
Par des manœuvres d'une ingéniosité
telle qu'elles nécessitèrent une grande
enquête parlementaire et la dénoncia-
tion de traités frauduleux avec les com-
pagnies de chemins de fer, M. Rocke-
feller arriva, sans être arrêté par ces
difficultés passagères, à « contrôler» la
production et la raffinerie du pétrole aux
Etats-Unis.
Il a aujourd'hui 129 millions de re-
venus.
Il est resté ce qu'il a toujours été: sim-
ple, modeste, humble même.
Il appartient aune secte protestante
où les sentiments religieux sont austères
et fervents, celle des baptistes.
M. Rockefeller s'intéresse au sort des
Misérables, et certains dimanches cet
homme siriche va jusqu'à fairelui-même
la quête à l'église. Il passe, l'aumônière
en main, à travers les rangs des fidèles,
et, avec la satisfaction du devoir accom-
pli, rapporte au bedeau, pour les pau-
vres, la somme de 63 francs et quelques
centimes, offrandes de la veuve et de
l'orphelin.
Quinze mille centsoixante-seize francs,
telle est la recette que l'administration
du Casino-Municipal de Nice a réalisée
dans la merveilleuse soirée donnée au
profit des pêcheurs bretons et dont nous
avons rendu compte. Cette somme a été
versée, sans aucune retenue de frais,en-
tre les mains de M. Sauvari, maire de
Nice, qui la transmettra à M. le ministre
de la marine.
Les honneurs du Casino Municipal
étaient faits aux invités par les membres
du Conseil d'administration de la Société
fermière des Casinos de Nice, par les
membres du Comité de direction du Ca-
sino et par les chefs de service.
Nouvelles â la Main
Désireux, dernièrement, d'assister au
mariage de Leca, un jeune reporter de-
mandait à un ami:
Gomment se rend-on à Fresnes ?
Ma foi, le plus simple est de passer
par la Correctionnelle.
'.»' t,e Masaue de Fer.
DÉBUT -11
D'AMBASSADE
C'est demain samedi que M. Maurice
Bompard, notre nouvel ambassadeur en
Russie, quittera Paris, se rendant direcr
tement à son. poste. Ce poste, le plus im-
portant de la diplomatie française, sera
occupé par lui avec toute l'autorité né-
cessaire. Il y continuera les traditions de
bonne grâce que nos alliés se sont plu à
reconnaître toujours chez nos représen-
tants. Il y apportera le précieux appoint
de son expérience des affaires et de sa
valeur personnelle.
C'est chez nous un travers national que
de parler surtout, dans nos journaux,
des choses,- qui. no.u.s.. divisent, de taire.
"cëlles,,qui,nojas. unissent^, etv de. ne pas
placer les unes et les' autres à leur vérV
table rang. De toutes telles dont nous
avons le droit de nous féliciter, l'alliance
franco-russe est peut-être la moins
connue et, à coup sûr, la moins étudiée.
Elle est devenue une sorte d'habitude
une bonne habitude, mais quasi incons-
ciente, comme toutes ses pareilles. Et il
est rare que, portant sur elle notre ré-
flexion, nous fassions, à son endroit, ce
que j'appellerais volontiers notre examen
de conscience.
L'heure est bien choisie pour y procé-
der, et ce début d'ambassade nous four-
nit l'heureuse occasion de préciser, en
face des événements d'aujourd'hui et de
ceux de demain, la; portée d'un pacte
qui, après plus de dix ans d'existence, a
nécessairement évolué.
L'alliance franco-russe n'est pas dans
l'histoire contemporaine un accident. Ce
n'est pas seulement la manifestation
spontanée de sympathies réciproques.
C'est l'expression durable et nécessaire
d'intérêts identiques et de communes
préoccupations.
Lorsque, couronnant une période de
bons procédés et d'amicales relations, les
fêtes de Cronstadt annoncèrent aux puis-
sances qu'un ordre de choses nouveau
allait naître en Europe– ordre de choses
que devait enregistrer bientôt un proto-
cole d'union on sentit, en France `
comme en Russie, que de cette union; et
d'elle seule; l'équilibre international,
rompu depuis vingt ans, pourrait sortir.
La Double Alliance apparut aux deux
parties prenantes comme l'indispensable
contre-poids de la Triple Alliance.
Forgée par l'Allemagne, déjà vièto-
rieuse et toujours belliqueuse, celle-ci,
en effet, avait été depuis son début,
dirigée toujours contre nous, et les
provocations répétées auxquelles elle
nous avait exposés nous avaient ap-
pris qu'il vaut mieux être un objet
de craintes qu'un objet de convoitises,
et qu'à des alliances, il faut répondre
par des alliances. La Russie, de son
côté, savait, depuis le traité de Berlin,
ce qu'il en coûte d'être seule et que
les plus forts ne peuvent se passer d'al-
liés. C'est de cette nécessité, perçue
par les deux gouvernements, qu'en 1891
la Duplice sortit en face de la Triplice,
substituant, à une paix subie, une paix
voulue, et ramenant au même niveau
l'un et l'autre plateau de la balance eu-
ropéenne, en jetant dans l'un, resté vide
jusqu'alors, deux épées associées.
La situation, aussitôt, s'est modifiée,
La détente, à laquelle on n'avait point
songé, tant que la Russie et la France
avaient été isolées et affaiblies par leur
isolement, parut toute naturelle quand
on les.vit unies et fortes de leur union. Les
bons procédés succédèrent aux mauvais.
Les conversations s'engagèrent. L'Au-
triche, en 1897, se mit d'accord avec le
gouvernement russe pour conserver la
paix dans les Balkans. L'Italie, en 1898,
nous tendit une main qu'elle nous dé-
robait depuis longtemps. Les « extra-
tours », suivant l'expression du comte
de Bülow, se multiplièrent. Etabli sur
les deux colonnes maîtresses de la Dou-
ble et de la Triple Alliance, étayé par
les amitiés latérales, l'équilibre européen
parut mieux- assis mie jamais et un
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