Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1903-02-07
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 février 1903 07 février 1903
Description : 1903/02/07 (Numéro 38). 1903/02/07 (Numéro 38).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2861411
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Samedi 7 Février 1903
Le Numéro– SEME & SEH\!E-£T-OISE 1 S centimes == DEPARTEMENTS 20 centimes
49e Année = 3e Série = N° 38
H. DÉ VILLEMESSANT
Fondateur
Gaston ÇALMETTE
Directeur-Gérant
RÉDACTION ADMINISTRATION
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REDACTION ADMINISTRATION
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de France et d'Algérie.
s Looé pu eass.-ci,btàmé par cenx-là, na moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
1 de rire deStout. de peur d'être obligé d'en pleurer. (Beaumarchais.)
SOMMAIRE
Les Irresponsables Henry BôrOeatjx.
La Vie de Paris La Société hippique Dan-
COURT. •
La Turquie mobilise Georges Villiers.
La querelle des investitures André Nède.
Les causes de la. famine bretonne X.
La Chambre La marine Pas-Perdus.
Les coulisses parlementaires PaulHémêry.
Dans la marine Le naufrage 'de l' « Espin-
gole » Marc LANDRY.
Gazette des Tribunaux Tribunal civil de la
Seine Les éditeurs de musique et les
marchands de phonographes HENRI VA-
RENNES. A Bruxelles L'attentat contre
le roi Léopold Lemaire.
L'affaire Humbert PIERRE ET PAUL.
La Ligue des contribuables Auguste Avril.
Critique des critiques Opéra-Comique Tila-
nia Robert DE FLERS.
Feuilleton L'Etape silencieuse Jean Saint-
Yves. ̃
ki Irresponsables
C'est un titre de comédie. Il n'a pas été
utilisé encore au théâtre, mais il l'est
constamment au Palais de justice. Le plus
vulgaire bandit ne peut voler, violer ou
assassiner sans être assuré de rencon-
trer un journal qui le prétende victime
de la société et un médedn qui le déclare
inconscient. Notre pitié s'exerce unique-
ment sur les criminels; il ne nous en
reste plus pour les maladroits qu'ils sa-
crifièrent.
Du temps qu'il était procureur de la
République et déchaînait sur autrui la
rigueur des lois, le malheureux ami de
Boulaine, M. le conseiller Andrieu, osa
prononcer cette phrase d'une éloquence
durable « Quand je rencontre un tigre
dans la rue, je le tue. » II n'ajouta pas
s'il avait eu souvent l'occasion de telles
rencontres, et l'on sut, depuis, qu'il fré-
quentait plus chez les banquiers que
chez les fauves, et qu'en fait d'ex-
ploits cynégétiques, il connaissait sur-
tout les chasseurs de cercle et les ex-
ploits d'huissier. Mais ce qu'il voulait
dire, et ce qu'il disait si mal, n'était-ce
pas propos d'une insolence insupporta-
ble ? Pour cette hardiesse seule, notre
tueur de tigres mériterait la prison.II ex-
pie aujourd'hui sa coupable audace. Pré-
tendre se débarrasser aussi, arbitraire-
ment d'un être vivant, quel oubli des lu-
mières de la science' moderne quelle
abominable confiance dans le bon sens
et la raison Un tigre, monsieur le
conseiller, a droit à tous nos égards;
nous ne saurions tolérer qu'on lui im-
pose quelque gêne dans l'expansion de
sa personnalité, et s'il commetquelques
meurtres sans importance, souvenons-
nous qu'en vertu des lois de l'atavisme,
d'un instinct qui ne saurait être- mauvais
puisqu'il est naturel, et d'habitudes de
vie qu'il lui serait pénible de modifier, il
est scientifiquement irresponsable et par-
tant doit être protégé.
Car la science a des règles infaillibles
pour préjuger de la responsabilité. Elle
vous dit à coup sûr; et à un dixième
près Vous êtes à demi responsable,
vous l'êtes aux deux tiers, vous l'êtes
,aux trois quarts, vous l'êtes aux neuf
.dixièmes. -Elle vous dit encore à quel
moment vous l'êtes; vous le fûtes hier;
vous ne l'êtes plus aujourd'hui; demain
vous le serez à moitié. On voit dès
lors quels auxiliaires précieux de la jus-
tice deviennent les médecins. Ils mesu-
rent, ils palpent, ils auscultent les crimi-
nels, et nous sommes aussitôt fixés. Plus
d'erreurs judiciaires à craindre. Que nous
sommes loin de la vieille justice d'autre-
fois En ces temps préhistoriques, des
magistrats expérimentés qui achetaient
leurs charges et se trouvaient ainsi in-
dépendants, et qui croyaient recevoir
une sorte de délégation divine du droit
de punir, appréciaient les crimes en
tenant compte des antécédents des cri-
minels et des circonstances de la cause.
On les tient aujourd'hui pour bar-
bares, car ils estimaient qu'il est aussi
préjudiciable au point de vue social d'ac-
quitter un coupable que de condamner
un innocent. Aujourd'hui il n'y a plus
de criminels que les juges tous les as-
sassins sont irresponsables.
Cependant le dernier cas où cette ques-
tion de la responsabilité fut agitée en
.Cour, d'assises risque de porter quelque
atteinte à l'arrogance de la science mé-
dicale. Il passa presque inaperçu, entre
l'arrestation de l'intéressante famille
Humbert et les débats de l'insurrection
de Margueritte. Il méritait mieux, d'au-
tant que ce fut à l'occasion d'un tueur de
femmes, et que généralement les tueurs
de femmes conquièrent la popularité
aussi rapidement qu'un acteur ou qu'une
comédienne.
Lucien Cornaire trancha d^un coup de
rasoir le col de sa maîtresse, Mathilde
Fizellier. Rien de plus banal. Il opéra
dans un hôtel de Saint-Mandé, dit des
Trois Mousquetaires. On ne put trouver
de mobiles à son crime. Il fallut écarter
le vol, la jalousie et toutes les causes qui
président d'habitude à ce genre d'aven-
tures sanguinaires. Mais on découvrit
que dix ans auparavant, en 1891, il avait
déjà assassiné dans les mêmes circons-
tances, et avait été acquitté, lès médecins
appelés à l'examiner ayant conclu à
l'irresponsabilité. 'L'affaire, comme on
voit, se corsait. Qu'allait décider cette
fois la Cour d'assises de la Seine devant
aquelle Cornaire comparaissait? Sur-
tout, qu'allaient conclure, cette fois, les
médecins ? Protégeraient-ils encore leur
client? Recouvriraient-ils de leur science
comme d'un manteau les forfaits de ce
récidiviste? Et même n'abuseraient-ils
pas de la situation pour prendre des airs
de prophète et s'écrier: « Ne l'avions-
uous pas annoncé? La preuve que cet
homme est irresponsable, c'est qu'il re-
commence et,ne peut s'empêcher de
recommencer » Eh bien! pas du
tout. Les médecins déclarèrent qu'au
moment de ce'second crime Cornaire
« ne se trouvait pas sous l'influence d'un
état maladif »..
La science consent bien à vous décla-
rer irresponsable une fois, mais pas
deux. Elle vous absout à concurrence
d'un crime, pas davantage. Malheur à
celui qui s'obstine et compte sur l'appui
toujours bienveillant des théories médi-
cales Il est tout à coup lâché, sans au-
tre raison que son obstination. Par
quelle bizarrerie Cornaire,inconscient en
1891, est-il. proclamé conscient en 1902?
C'est ce qu'il faut renoncer à s'expli-
quer. Car la mesure des médecins nous
échappe à l'abri de leur jargon mysté-
rieux, ils peuvent édicter les arrêts les
plus contradictoires avec la même in-
faillibilité.
Mais, si la science ne consent plus à
protéger les coupables, qui donc proté-
gera-t-elle ? Pas les victimes, à coup sûr.
Celles-ci sont décidément abandonnées à
leur triste sort. L'humanitarisme les re-
jette, la pitié détourne les regards de leur
spectacle, et lamédecine les méprise, car
elles sont mortes. Il semblait ou du
moins le bon. sens disait-que si ce Cor-
naire pouvait,dans son inconscience pro-
clamée en justice en 1891, commettre
des meurtres, il eût été prudent de l'en-
fermer. On eût évité la récidive. Mais
sans doute c'eût été contraire aux droits
de la liberté individuelle. On eût crié à
la séquestration arbitraire. Jean-Jacques
nous a déjà appris que la société per-
vertit l'homme, lequel naît parfaitement
bon et sain. Allait-on permettre à la so-
ciété, au mépris des dogmes sacrés de
ce philosophé, d'achever la perversion
de cet individu en entravant l'exercice
de ses facultés ?
La Cour d'assises de la Seine, ballot-
tée entre les médecins de 1891 et ceux de
1902, a rendu un verdict de demi-me-
sure. Elle a condamné Cornaire à dix
ans de travaux forcés. Sans doute elle a
pensé que Cornaire mettait dix ans entre
ses crimes, et qu'il fallait le rendre à la
liberté en temps opportun. Il manquait
Molière au jury au lieu de condamner
Cornaire, il eût condamné les médecins.
Tel est le dernier acte le dernier
acte momentané de cette comédie de
l'Irresponsabilité qu'on joue régulière-
ment au Palais. C'est l'Irresponsabilité
qui est cause de la mort de Mathilde
Fizellier. Cornaire, qui était typographe,
a pu lire cent fois, dans les journaux
qu'il imprimait, cette défense indiquée
de tout .criminel; il a pu g© rendre
compte, en maniant ses petits caractères,
que tous les petits procès individuels dis-
paraissaient aujourd'hui devant le grand
procès que chacun intente à la société
,pour obtenir d'elle le bonheur, la for-
tune, la santé, l'amour, etc., toutes choses
qu'elle doit sans doute à chacun, et pour
en tirer tout au moins de sérieux dom-
mages-intérêts. Il avait compté sans l'in-
faillibilité changeante des médecins,
Comment veut-on qu'une société qui
a tant d'obligations puisse :songer à nous
défendre contre des assassins même
irresponsables ? C'est déjà beaucoup
qu'on n'enferme pas dans les hospices
d'aliénés les gens de bon sens qui pro-
testent encore et dénoncent notre anar-
chie. Pourquoi une bonne loi ne vien-
drait-elle pas déclarer publiquement que
nous sommes tous irresponsables ? L'é-
galité l'exige, et nous sommes avant tout
égalitaires. Une fois l'irresponsabilité
érigée en dogme, nous saurons du moins
ce qu'il nous reste à faire. Nous nous
défendrons nous-mêmes. Ou bien nous
attaquerons. Nous n'attendrons plus du
gendarme et du juge un secours que la
science ne leur permet plus de nous ac-
corder. Nous nous accorderons enfin à
nous-mêmes le plaisir de nous faire
justice, nous qui sommes assez arriérés
pour penser avec Platon que la peine
doit être la suivante du crime.
J'ai vu récemment en Cour d'assises
la veuve de la victime, après le verdict
qui acquittait l'assassin de son mari, se
ruer sur celui-ci et réclamer une arme
pour le frapper. Ce fut une scène im-
pressionnante. Si elle avait tué à son
tour, n'eût-elle pas été irresponsable?
Les mauvais juges ne sont pas seule-
ment ceux qui condamnent les inno-
cents ce sont aussi ceux qui acquittent
les coupables, et de l'irresponsabilité à
l'anarchie il n'y a qu'un pas facile à
franchir.
Henry Bordeaux.
LA VIE DE PARIS
La Société hippique
La Société hippique, dont le Comité vient de
choisir pour président le baron du Teil du
Havelt, et que beaucoup de Parisiens ne
connaissent que par le brillant concours an-
nuel qui est l'une des attractions préférées du
monde élégant la Société hippique est, en
réalité, une institution nationale des plus utiles,
ayant rendu de grands services à l'élevage et
exerçant de jour en jour davantage une salu-
taire influence sur l'amélioration et le déve-
loppement de notre race chevaline autochtone.
A côté de la Société d'encouragement et de
la Société des steeple-chases, mais dans une
autre branche que ces deux grandes associa-
tions, elle a puissamment contribué à perfec-
tionner la production et l'emploi du cheval
dans notre pays:
Fondée en 1866, dans le but d'améliorer le
cheval de service né et élevé en France, elle
fut dès ses débuts protégée et patronnée par
l'empereur Napoléon III qui s'inscrivit en tête
de ses adhérents avec le prince impérial, la
princesse Mathilde, le prince Napoléon et le
prince Joachim Murât.
Il s'ensuivit, naturellement, qu'un très grand
nombre de notabilités parisiennes s'empressè-
rent d'apporter à la nouvelle Société le con-
cours de leur nom et de leur souscription. On
vit figurer parmi ses premiers membres.: le duc
de Mouchy, le comte depuis marquis de Mory|
nay, le duc d'Audiffret-Pasquier, le comte
Greffulhe, le comte O. 'Aguado, le- comte
Rœderer, le baron de Rothschild, le comte de
La Roque-Ordan, le vicomte Daru, le duc de-
La Trémoïlle,le duc de Crussol,le duc de Cam-
bacérès,le marquis d'Abzac,le général Fleury,
le duc de Doudeauville, le comte d'Espeuilles,
et une foule d'autres dont la nomenclature se-
rait trop longue pour trouver place ici.
Le premier concours, qui eut lieu l'année
même de la fondation, sous la présidence de
M. de Morny, au Palais de l'Industrie pré-
paré et aménagé à cet effet, eut une vogue
et. un éclat tout particuliers. Ce fut l'écurie
impériale qui remporta la grande médaille et
des prix qui furent décernés aux chevaux des
cent-gardes, présentés par le colonel baron
Verly.
Mais ce n'était là qu'une entrée en scène
et le point de départ d'une prospérité et d'un
succès qui devaient s'accroître promptement,
suivant une progression ascendante ininter-
rompue. L'horizon de la Société s'est, en effet,
singulièrement élargi depuis. Ses recettes se
sont successivement accrues dans de sensibles
proportions, et il y a bien des années déjà que
son budget lui permet à la fois de subvenir
largement au concours de Paris et d'encou-
rager les Sociétés de province.
Le Comité de la Société hippique n'a subi,
depuis son origine, que rplativemeht peu de
changements. Il n'a eu que quatre présidents,
y compris celui qui a été récemment élu par
ses collègues et sous la direction duquel s'ou-
vrira, dans quelques semaines, le concours de
cette année. Ce sont le marquis de Mornay,
fondateur, qui a rempli si longtemps avec infi-
niment de tact et d'habileté ces délicates
fonctions, et a institué un prix portant son
nom; le comte Gustave de Juigné et M. de La
Haye-Jousselin, l'un et l'autre très appréciés
et très regrettés, et enfin le baron du Teil,
dont on s'accorde à reconnaître la haute com-
pétence technique et la rare distinction per-
sonnelle.
Avons-nous besoin d'ajouter qu'aujourd'hui,
plus que jamais, les réunions mondaines dont
les concours périodiques de la Société fournis-
sent l'occasion sont d'une incomparable élé-
gance ? Elle se signalent par une rigoureuse
sélection et une irréprochable correction. La
mère peut en permettre l'entrée à sa fille, et
détail aussi amusant que caractéristique
tous ceux qui sont un peu initiés aux us et
coutumes du brillant monde savent que le
Concours hippique a succédé, pour les entre-
vues matrimoniales, au vertueux Opéra-
Comique d'antan.
C'est plus qu'il n'en faut pour justifier la
vogue, d'année en année plus accentuée, de
cette manifestation exceptionnellement at-
trayante de la grande vie de Paris.
Dancourt.
Echos
La température
La situation devient mauvaise. Les bourras-
ques se rapprochent de nous le baromètre
est en grande baisse dans le nord; des mau-
vauvais temps menacent nos côtes où, cepen-
dant, le vent est faible et la mer belle. Des
pluies sont signalées dans l'extrême nord.
La température s'est abaissée sur nos ré-
gions du nord. A Paris, le thermomètre indi-
quait, hier matin, oo vers sept heures, et
90 au-dessus l'après-midi.
Départements, le matin, à sept heures
Au-dessous de \èt^o 005 à Nantes, à Limo-1-
ges, au cap Béarn et à Perpignan io au Mans,
à Nancy, et àBelfort, 2" à Besançon et àLa-
ghouat, 30 à Lyon, 50 à Clermont, 80 à Gap.
Au-dessus de \èro io à Dunkerque, à Gris-
Nez, à la Hève, à Rochefort et à Charleville,
30 à Marseille, 30 à Cherbourg, à la Hague,
à Lorient, à l'île d'Aix, à Chassiron et à Cette
40 à Bordeaux, à Boulogne et à Oran, 5o à
Coubre et à Toulouse, 7o au Grognon, à Sicié
et à Tunis, 90 Ouessant, à Croisette et à
Alger, ii° auxiles Sanguinaires, 120 à Nice,
140 à Biarritz.
Etranger, le matin
Au-dessous de \èro io à Francfort, à Ma-
drid, à Turin, à Utrecht, à Hermanstadt et
à Moscou, 20 à Haparanda, 30 à Carlsruhe,
ioo à Arkhangel.
Au-dessus de \èro 1° à Vienne, à Bruxelles,
au Helder, à Hernosand et à Stockholm, 20 à
Memel, à Münster, à Prague, à Cracovie, à
Budapest, à Flessingue, à Saint-Pétersbourg
et à Kiev, 30 à Breslau, à Florence, à Rome,
à Groningue et à Varsovie, 40 à Hambourg,
à Greenwich, à Yarmouth, à Livourne, 50 à
Berlin et à Copenhague, 60 à Triesteet à Pa-
lerme, 70 à Palma, 8° à La Corogne, à Naples
et à Christiansund, 90 à Scilly et à Barcelone,
100 à Malte, 120 à Alicante.
En France, un relèvement de la tempéra-
ture est probable avec temps pluvieux dans
l'ouest et dans l'extrême sud. Le baromètre,
à 768mm à Paris pendant la matinée, restait à
jtëmm dans la soirée. Etats-Unis maximum,
773mm minimum, 734mifl.
DES MOTS DES MOTS t
^i Quand donc nous donnera-t-on un
< peu de lumière, un peu de fran-
chise, pour notre argent? La politique,
surtout la politique parlementaire, est-
elle condamnée, comme l'ancienne di-
plomatie, à n'être qu'une perpétuelle
duplicité ? Il est peut-être un peu naïf de
le demander, mais il n'est pas trop ridi-
cule de le craindre.
Dans toutes les manifestations où elle
intervient, mais particulièrement dans
celles qui ont la tribune pour théâtre, il
n'entre qu'une dose de vérité infinitési-
male, si on la compare à la dose de fic-
tion qui caractérise le mélange.
Tout y est comédie, jonglerie, artifice,
escamotage, supercherie, piperie, ruse,
attrape-nigauds. Je ne veux pas me ser-
vir d'un mot plus précis.
L'actualité en fournit le plus frappant
des exemples. M. Combes, président
du Conseil, a expliqué à la Chambre
des paroles très nettes, très loyales, aux-
quelles on avait attribué dans les deux
camps ennemis une portée excessive,
mais qui avaient surtout déplu à sa ma-
jorité. Il s'agissait de les retirer^ de tes
reprendre, si l'on voulait complètement I
rentrer en grâce auprès d'elle. 1
•Cependant M. Combes s'est prêté à, m
désir. II. a 'expliqué, épilogue, retiré, et l
je, défie le plus subtil des interprètes de
nous apprendre ce qu'il y a de changé
dans ses déclarations. Evidemment, il
reste aujourd'hui ce qu'il était hier: un
métaphysicien, un philosophe spiritua-
liste, un rêveur qui èherche, en dehors
de lui-même, un fondement à la morale.
A-t-il raison ? A-t-il tort ? Je ne m'en
fais pas juge; mais écoutez: «Je pré-
tends inculquer à l'âme de la jeunesse
une morale d'autant plus solide qu'elle
ne s'appuie sur aucun dogme et qu'elle
est établie sur les idées éternelles de la
justice, du devoir et du droit »
Hélas quelle torture a dû s'imposer
M. Combes pour accoucher de cette
phrasexlà? Et d'abord, qu'est-ce que des
idées éternelles ? M. Jaurès lui appren-
dra que c'est déjà un dogme, et même
un dogme religieux.
Et puis, ces « idées éternelles », où
l'homme les prend-il? Dans sa conscience,
c'est entendu. Mais sa conscience elle-
même, où les a-t-elle prises? Je m'ar-
rête. Kant n'a pas osé aller plus loin.
.Mais que dites-vous de cette métaphy-
sique, à la tribune? Des mots Des mots!
.Seulement ce sont des mots qui ont un
but. Il faut persuader au public, trompé
par- l'équivoque des -mots, qu'on s'est
repenti et rétracté, qu'on a fait amende
honorable et qu'on ne retombera jamais
dans Thérésie.
« Faire croire Tout est là! » a dit Miche-
let, dans une exclamation imprégnée de
mépris.
A Travers Paris
Le Président de la République a reçu
hier après midi Mme Car lier, le nou-
veau chevalier de la Légion d'honneur.
Mi et Mme Loubet assisteront, ce soir,
aubâlxle l'Association amicale des an-
ciens, élèves de l'Ecole centrale, qui aura
lieu dans lessalonsde l'Hôtel Continental.
C'est avec une douloureuse et pro-
fonde émotion que la société parisienne
a appris la mort du jeune vicomte du
Bourg, emporté par une fièvre maligne
au moment même où, parvenu au terme
de la mission périlleuse qu'il avait cou-
rageusement entreprise en Afrique, il se
disposait à rentrer en France, pour y re-
cueillir les éloges et les félicitations dues
à son énergie et à son succès.
Au Jockey, dont son père, le mar-
quis du Bourg, fait partie depuis plus
de quarante ans et où il est très appré-
cié, la consternation a été générale et
l'impression des plus pénibles. Chacun
s'y associe au chagrin de ce. parfait ga-
lant homme, si cruellement éprouvé et
apporte un juste tribut d'hommages à la
mémoire du jeune et vaillant explora-
teur qui, riche, indépendant, heureux,
n'ayant qu'à se laisser vivre, s'est arra-
ché volontairement aux plaisirs de son
âge, pour affronter, dans un but à la fois
patriotique et scientifique, les dangers
et les fatigues auxquels il à malheureu-
sement succombé.-
C'est un noble et bel exemple que
donnent les privilégiés de ce monde lors-
qu'ils consacrent leurs loisirs et leur for-
tune à des entreprises utiles à l'humanité
et au pays et c'est, osons-nous dire, un
exemple réconfortant, malgré l'immense
tristesse qui nous étreint à la pensée
d'une existence si pleine de promesses
fauchée dans sa fleur.
M. Gérôme, le maître illustre et tou-
jours jeune, dont le Salon de l'Epatant
expose, cette année une statuette en
ivoire, une figure en marbre et un im-
portant tableau, également admirables,
nous, racontait hier un trait charmant.
Gérôme, qui fut toujours entouré de
l'affection de ses élèves, a vu la plupart
d'entre eux se disperser annuellement
sur tous les points de l'Europe. Il en
compte à Rome, à Londres, à Paris, plus
loin encore; mais presque aucun d'eux
ne l'oublie, et chaque nouvelle année lui
apporte le souvenir filial des vétérans
et des jeunes aussi.
La semaine dernière, le grand artiste
reçut, entre autres, une lettre amicale et
dévouée où s'ouvrait le cœur d'un disci-
ple reconnaissant. Comme après l'avoir
lue avec émotion, le maître allait repren-
dre son travail, entra son valet de cham-
bre tout fier
Moi aussi, monsieur, je viens de
recevoir une carte pour moi. Voyez.
Et sous le nom du correspondant, Gé-
rôme lut, à l'adresse du domestique
«Soigne bien le patron ».
Les congrégations portent-elles préju-
dice, au commerce, comme le prétend
M. Rabier ?
Le supérieur d'un collège congréga-
niste s'est amusé à faire le calcul de ce
que son établissement, qui ne coûte pas
uo sou ni à l'Etat ni à la commune, rap-
portait à la petite ville où il est situé.
Il est arrivé à cette constatation aussi
amusante qu'instructive que la présence
de son pensionnat équivalait pour les
commerçants à celle d'un régiment de
dragons. Il est le; gros client du boucher,
du boulanger, du pharmacien, du char-
bonnier, des fournisseurs de lait, d'oeufs,
de légumes, de fruits et. de l'octroi,
sans compter les marchands d'orne-
ments d'église.
Aux pertes" que subirait le commerce
par la fermeture des couvents; collèges
et écoles congrégânistes ajoutez les
charges qui s appesantiraient sur les
contribuables du fait des moins-values
des octrois et des autres impôts directs
et indirects. Pour la petite ville de 8,000
habitants dont nous parlons, la somme
à reporter sur l'ensemble des autres ci-
toyens serait de 9;545 francs.
Ces conséquences seront-elles du goût
des électeurs ?
Le sénateur Lavertu.
M. le sénateur Lavertujon pourrait
plus simplement s'appeler le sénateur
Lavertu, en concurrence avec M. Bé-
renger.
En effet, il a été chargé du rapport, au
Luxembourg, sur le projet de loi tendant
à autoriser la pêche à la ligne flottante,
même en temps de frai, les dimanches
et jours de fête légale.
Et M. Lavertujon, dans ce rapport
encore inédit, mais qui va être lu au
Sénat dans quelques jours, a inséré ces
paroles austères
«La possibilité de pêcher le diman-
che pendant la belle saison assurerait
aux classes laborieuses une distraction
salutaire, un délassement hygiénique,
méritant d'autant plus d'être encouragé
qu'il les éloignerait de la consommation
de l'alcool. »
L'argument, d'une haute inspiration
morale, est peut-être inattendu, mais,
après tout, il se soutient: la passion
de. l'eau devrait être, en effet, incompa-
tible avec la passion du vin.
Si ce n'est pas, ce devrait être.
INSTANTANÉ
M. Gustave REYNIER
Le théâtre français et le théâtre espagnol,
Rotrou et Thomas Corneille, Lope de Vega et
Calderon ont attiré, tour à tour, l'attention
studieuse de M. Gustave Reynier, et tout dou-
cement, par d'aimables détours, ont conduit
ce jeune maîtrejusqu'aux hauteurs solennelles
de la Sorbonne.
Grand, blond, le teint clair et la moustache
avenante, le nouveau maître de conférences
de la Faculté des lettres a toujours trente ans,
malgré le nombre respectable de, ses chevrons
qu'il a gagnés loyalement dans sa carrière
universitaire. Il fut, à l'Ecole normale, un des
cadets de Jaurès, et se plaît à raconter les dé-
buts oratoires du fougueux tribun, haranguant
les bustes de la cour d'honneur devant les
« nouveaux respectueux et ébahis. Profes-
seur de rhétorique à Toulon, puis à Grenoble,
puis à Toulouse, il ne songeait guère à son
avancement et savourait les douceurs de la
vie de province, lorsque le rapport d'un ins-
pecteur général décida ses chefs à lui confier,
dans l'académie de Paris, un poste qu'il n'a-
vait point sollicité. Cela prouve que, même au-
jourd'hui, un fonctionnaire scrupuleux peut ar-
river sans protections et qu'en somme, le meil-
leur moyen de parvenir, c'est de bien faire son
métier.
Secrétaire général de la Revue universitaire,
recueil excellent qui fut honoré d'une médaille
d'or à l'Exposition universelle, M. Gustave
Reynier est chevalier de la Légion .d'honneur.
Sa nomination en Sorbonne fera plaisir à beau-
coup de génsT. notamment à MM. les profes-
seurs de la Faculté des lettres qui, réunis en
assemblée consultative, l'ont désigné eux-
mêmes aux choix du ministre. Très bienveil-
lant et très courtois, il serait fâché si l'on di-
sait le chiffre de voix qu'obtint son redoutable
concurrent.
Où se tiendra cette année- le Salon des
peintres amateurs ?
On n'en sait rien encore, mais ce Sa-
lon fait déjà grand bruit dans le monde.
On espère, en effet, y exposer des en-
vois de S. M. la reine Wilhelmine, qui
fait d'exquises aquarelles; de S. A. R. la
princesse Valdemar de Danemark, dont
Paris a souvent admiré les pastels; de
S. M. le roi de Portugal, lauréat, sous un
pseudonyme, de la section des beaux-
arts en 1900; peut-être aussi de S. A. R.
le prince de Suède, qui a mieux qu'un
talent d'amateur.
Ce Salon, en tout cas, aura lieu en
mars, et c'est, soit àlagalerie des Champs-
Elysées, soit dans l'hôtel en rotonde du
Cours-la-Reine et de la rue Jean-Goujon
qu'il serainstallé.
Jamais on n'a pu constater comme en
ce moment combien les Parisiens raffo-
lent de la Revue.
Le choix devient de plus en plus diffi-
cile pour le public, mais il ne s'y trompe
pas, il sait bien où il s'amusera et où il
sera le plus émerveillé.
Ce qui se passe à l'Olympia en est un
exemple frappant. Depuis la première
de la Revue, on se presse au bureau de
location, et rien n'est plus curieux et
plus parisien à la fois que les élégantes
chambrées enthousiasmées aux déli-
cieuses chansons de l'idéale Germaine
Gallois.
L'actualité est à l'Ecole polytechnique.
On sait que l'Ecole a un argot spécial.
Le cabinet de service s'appelle le bïnet de
ser. L'élève-sergent, le crotale. L'épée est
baptisée tangente parce qu'elle ne touche
la rondeur du mollet qu'en un point. Les
cartons à dessin sont des riffauts les
cravates bleues aux deux tours réglemen-
taires, "des durands.
L'horloge de l'Ecole s'appelle Bersé,
d'après une légende assez poétique.
Berzélius, le célèbre chimiste, faisant
avec un gaz irrespirable l'expérience
classique de l'oiseau étouffé dans une
cloche, les élèves avaient demandé grâce
pour le patient, et la liberté lui avait été
rendue. A la sortie suivante, tandis que
les retardataires craignant une consigne,
se hâtaient vers le poste du concierge, en
jetant un regard anxieux sur l'horloge,
ils purent voir, perché sur l'aiguille qu'il
retardait de tout le poids de sa petite
personne, l'oiseau reconnaissant.
Plusieurs poètes furent des pipeaux.
pardon, des pipos 1
Quand apparaît Mlle Nina d'Asty, la
déjà célèbre étoile italienne, on croirait
voir Otero, la belle même taille, même
ligne, même beauté et mêmes traits. La
ressemblance est parfaite; bien que Mlle
Nina d'Asty n'ait que dix-neuf ans, ses
danses et ses chants sont ceux d'une ar-
tiste sûre d'elle.-même, et le Casino de
Paris possède là un numéro sensation-
nel digne de ceux qui l'entourent Bick-
nelle, le pâtissier modeleur; Bertin,
dans ses imitations d'étoiles de café-
concert, etc.
Nouvelles â la Main
Les gaietés de l'annonce en Allemagne.
Perle cueillie dans un grand journal
d'outre-Rhin
Toute personne qui pourra prouver
que le chocolat de la maison est nui-
sible à'la santé, en recevra gratuitement
deux kilos
Le Masque de Fer.
LA ̃̃̃̃ y
TURQUIE MOBILISE
Nous avons reçu, de notre correspon-
dant de Constantinople, les deux dépê-
ches suivantes qui ont été déposées au
télégraphe, l'une à Philippopoli, à trois
heures de l'après-midi, l'autre à Sofia, à
dix heures et demie du soir.
La première est ainsi conçue
Plovdiv (Philippopoli), 6 février.
2 h. 50 soir.
Le Sultan vient d'ordonner d'impor-
tantes mesures militaires en Macédoine.
lla prescrit la mobilisation immédiate
de 240,000 hommes et a fait réquisition-
ner tous les bateaux de la Compagnie de
navigation ottomane Mahsousse, pour les
transports de troupes.
Cette décision, d'une extrême gravité,
est de nature à entraîner les plus sérieuses
complications.
Il est en tout cas plzcs que probable
qu'elle arrêtera 'les négociations déjà
fort avancées en vue. de l'unification de
la Dette. VIATOR.
Voici le texte du second télégramme
Sofia, 6 février, 10 h. 20 soir.
Je vous confirme ma dépêche de Philip-
popoli de cet. après-midi. Sur l'ordre du
Sultan on vient de mobiliser 240,000
hommes pour la Macédoine et tous les
bateaux de la compagnie Mahsousse ont
été réquisitionnés pour les transports. Des
troupes nouvelles renforceront le 2" et le
3e corps d'armée à Andrinople et à Salo-
nique et tout le long de la frontière
bulgare. VIATOR.
Il estsuperflu de souligner la gravité de
cette information précise et circonstan-
ciée.Au moment où la Russie, l'Autriche
et la France viennent d'arrêter le pro-
gramme des réformes nécessaires à ̃
introduire en Macédoine au lende-
main du jour où, avec une égale
netteté, elles: ûnt toutes trois signifié
à la Porte que, si résolues qu'elles
soient à défendre" le maintien du statu
quo, elles ne consentiront jamais à tout
demander aux uns et rien aux autres,
et à conseiller 'le respect de la Tur-
quie aux Macédoniens sans obtenir de la
Turquie le respect des Macédoniens, la ;#
Porte,leur répond par une mobilisation.
Et c'est aux régiments hamidiés qu'elle
confie le soin d'appliquer les réformes
solennellement promulguées par elle en
décembre, c'est-à-dire à l'époque
même, où, comme nous l'avons annoncé,
elle chargeait Edhem-pacha de préparer
un plan de campagne.
Si .l'on voulait, à Constantinople, hâter
l'explosion de la révolte redoutée pour
le printemps révolte dont il est plus
aisé de prévoir l'imminence que de li-
miter le retentissement on ne s'y
prendrait pas autrement. Il faut espérer,
malgré tout, que nous nous'trouvons'en
présence d'une aberration passagère, et
que. cette imprudente mesure de provo-
cation ne sera pas maintenue. Aussi
bien n'est-il pas douteux que, si la Porte
se refuse à en discerner le péril, les
puissances s'uniront pour le lui faire
comprendre, et que leur entente, arrêtée
déjà quant à ses bases, s'affirmera par
des actes.
Quoi qu'il en soit, cette démarche soû-
daine du gouvernement turc-qu'aucun
cabinet ne saurait approuver ni cou-
vrir, complique singulièrement la
situation, si troublée déjà, de la Macé-
doi'ne. Elle précise les responsabilités
et sollicite les initiatives. Et les diploma-
ties unies auront cette fois fort à faire
pour résoudre sans accident, sous cette
forme nouvelle ou plutôt renouvelée,
l'éternel pr.oblème oriental, où, depuis
deux cents ans, s'épuise leur effort.
Georges Villiers.
LA QUERELLE DES INVESTITURES
Grave conflit entre le Saint-Siège
et le gouvernement
Pour un mot, un simple mot, les évê-
ques nommés de Carcassonne et d'An-
necy ne peuvent prendre possession de
leurs sièges. La personnalité des deux
prélats est complètement en dehors du
débat. Présentés par le gouvernement
français, ils ont été acceptés par Rome
sans difficulté. Mais M. Combes refuse
de faire entériner leurs bulles d'investi-
ture canonique, dont le texte ne lui plaît
pas.
Le document pontifical contient cette
expression Nobis nominavit, c'est-à-dire
le candidat que le gouvernement français
« nous a désigné». Supprimez Nobis,
réclame le président du Conseil, ministre
des cultes. Et Rome de répondre Ja-
mais.
Le Pape aurait même, parait-il, fait à ce
sujet la déclaration suivante à un évêque
français: « Sur ce point, jamais je ne
céderai, dussent tous les évêchés de
France rester vacants. »
Pourquoi cette résistance? C'est que la
suppression du Nobis change complète-
ment le sens de la phrase. Dans le pre-
mier cas, le Saint-Siège agrée le candidat
présenté par le gouvernement français;
dans le second, il ne fait qu'enregistrer
la nomination. C'est la collation forcée.
Les ministères précédents et M. Wal
Le Numéro– SEME & SEH\!E-£T-OISE 1 S centimes == DEPARTEMENTS 20 centimes
49e Année = 3e Série = N° 38
H. DÉ VILLEMESSANT
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Gaston ÇALMETTE
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de France et d'Algérie.
s Looé pu eass.-ci,btàmé par cenx-là, na moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
1 de rire deStout. de peur d'être obligé d'en pleurer. (Beaumarchais.)
SOMMAIRE
Les Irresponsables Henry BôrOeatjx.
La Vie de Paris La Société hippique Dan-
COURT. •
La Turquie mobilise Georges Villiers.
La querelle des investitures André Nède.
Les causes de la. famine bretonne X.
La Chambre La marine Pas-Perdus.
Les coulisses parlementaires PaulHémêry.
Dans la marine Le naufrage 'de l' « Espin-
gole » Marc LANDRY.
Gazette des Tribunaux Tribunal civil de la
Seine Les éditeurs de musique et les
marchands de phonographes HENRI VA-
RENNES. A Bruxelles L'attentat contre
le roi Léopold Lemaire.
L'affaire Humbert PIERRE ET PAUL.
La Ligue des contribuables Auguste Avril.
Critique des critiques Opéra-Comique Tila-
nia Robert DE FLERS.
Feuilleton L'Etape silencieuse Jean Saint-
Yves. ̃
ki Irresponsables
C'est un titre de comédie. Il n'a pas été
utilisé encore au théâtre, mais il l'est
constamment au Palais de justice. Le plus
vulgaire bandit ne peut voler, violer ou
assassiner sans être assuré de rencon-
trer un journal qui le prétende victime
de la société et un médedn qui le déclare
inconscient. Notre pitié s'exerce unique-
ment sur les criminels; il ne nous en
reste plus pour les maladroits qu'ils sa-
crifièrent.
Du temps qu'il était procureur de la
République et déchaînait sur autrui la
rigueur des lois, le malheureux ami de
Boulaine, M. le conseiller Andrieu, osa
prononcer cette phrase d'une éloquence
durable « Quand je rencontre un tigre
dans la rue, je le tue. » II n'ajouta pas
s'il avait eu souvent l'occasion de telles
rencontres, et l'on sut, depuis, qu'il fré-
quentait plus chez les banquiers que
chez les fauves, et qu'en fait d'ex-
ploits cynégétiques, il connaissait sur-
tout les chasseurs de cercle et les ex-
ploits d'huissier. Mais ce qu'il voulait
dire, et ce qu'il disait si mal, n'était-ce
pas propos d'une insolence insupporta-
ble ? Pour cette hardiesse seule, notre
tueur de tigres mériterait la prison.II ex-
pie aujourd'hui sa coupable audace. Pré-
tendre se débarrasser aussi, arbitraire-
ment d'un être vivant, quel oubli des lu-
mières de la science' moderne quelle
abominable confiance dans le bon sens
et la raison Un tigre, monsieur le
conseiller, a droit à tous nos égards;
nous ne saurions tolérer qu'on lui im-
pose quelque gêne dans l'expansion de
sa personnalité, et s'il commetquelques
meurtres sans importance, souvenons-
nous qu'en vertu des lois de l'atavisme,
d'un instinct qui ne saurait être- mauvais
puisqu'il est naturel, et d'habitudes de
vie qu'il lui serait pénible de modifier, il
est scientifiquement irresponsable et par-
tant doit être protégé.
Car la science a des règles infaillibles
pour préjuger de la responsabilité. Elle
vous dit à coup sûr; et à un dixième
près Vous êtes à demi responsable,
vous l'êtes aux deux tiers, vous l'êtes
,aux trois quarts, vous l'êtes aux neuf
.dixièmes. -Elle vous dit encore à quel
moment vous l'êtes; vous le fûtes hier;
vous ne l'êtes plus aujourd'hui; demain
vous le serez à moitié. On voit dès
lors quels auxiliaires précieux de la jus-
tice deviennent les médecins. Ils mesu-
rent, ils palpent, ils auscultent les crimi-
nels, et nous sommes aussitôt fixés. Plus
d'erreurs judiciaires à craindre. Que nous
sommes loin de la vieille justice d'autre-
fois En ces temps préhistoriques, des
magistrats expérimentés qui achetaient
leurs charges et se trouvaient ainsi in-
dépendants, et qui croyaient recevoir
une sorte de délégation divine du droit
de punir, appréciaient les crimes en
tenant compte des antécédents des cri-
minels et des circonstances de la cause.
On les tient aujourd'hui pour bar-
bares, car ils estimaient qu'il est aussi
préjudiciable au point de vue social d'ac-
quitter un coupable que de condamner
un innocent. Aujourd'hui il n'y a plus
de criminels que les juges tous les as-
sassins sont irresponsables.
Cependant le dernier cas où cette ques-
tion de la responsabilité fut agitée en
.Cour, d'assises risque de porter quelque
atteinte à l'arrogance de la science mé-
dicale. Il passa presque inaperçu, entre
l'arrestation de l'intéressante famille
Humbert et les débats de l'insurrection
de Margueritte. Il méritait mieux, d'au-
tant que ce fut à l'occasion d'un tueur de
femmes, et que généralement les tueurs
de femmes conquièrent la popularité
aussi rapidement qu'un acteur ou qu'une
comédienne.
Lucien Cornaire trancha d^un coup de
rasoir le col de sa maîtresse, Mathilde
Fizellier. Rien de plus banal. Il opéra
dans un hôtel de Saint-Mandé, dit des
Trois Mousquetaires. On ne put trouver
de mobiles à son crime. Il fallut écarter
le vol, la jalousie et toutes les causes qui
président d'habitude à ce genre d'aven-
tures sanguinaires. Mais on découvrit
que dix ans auparavant, en 1891, il avait
déjà assassiné dans les mêmes circons-
tances, et avait été acquitté, lès médecins
appelés à l'examiner ayant conclu à
l'irresponsabilité. 'L'affaire, comme on
voit, se corsait. Qu'allait décider cette
fois la Cour d'assises de la Seine devant
aquelle Cornaire comparaissait? Sur-
tout, qu'allaient conclure, cette fois, les
médecins ? Protégeraient-ils encore leur
client? Recouvriraient-ils de leur science
comme d'un manteau les forfaits de ce
récidiviste? Et même n'abuseraient-ils
pas de la situation pour prendre des airs
de prophète et s'écrier: « Ne l'avions-
uous pas annoncé? La preuve que cet
homme est irresponsable, c'est qu'il re-
commence et,ne peut s'empêcher de
recommencer » Eh bien! pas du
tout. Les médecins déclarèrent qu'au
moment de ce'second crime Cornaire
« ne se trouvait pas sous l'influence d'un
état maladif »..
La science consent bien à vous décla-
rer irresponsable une fois, mais pas
deux. Elle vous absout à concurrence
d'un crime, pas davantage. Malheur à
celui qui s'obstine et compte sur l'appui
toujours bienveillant des théories médi-
cales Il est tout à coup lâché, sans au-
tre raison que son obstination. Par
quelle bizarrerie Cornaire,inconscient en
1891, est-il. proclamé conscient en 1902?
C'est ce qu'il faut renoncer à s'expli-
quer. Car la mesure des médecins nous
échappe à l'abri de leur jargon mysté-
rieux, ils peuvent édicter les arrêts les
plus contradictoires avec la même in-
faillibilité.
Mais, si la science ne consent plus à
protéger les coupables, qui donc proté-
gera-t-elle ? Pas les victimes, à coup sûr.
Celles-ci sont décidément abandonnées à
leur triste sort. L'humanitarisme les re-
jette, la pitié détourne les regards de leur
spectacle, et lamédecine les méprise, car
elles sont mortes. Il semblait ou du
moins le bon. sens disait-que si ce Cor-
naire pouvait,dans son inconscience pro-
clamée en justice en 1891, commettre
des meurtres, il eût été prudent de l'en-
fermer. On eût évité la récidive. Mais
sans doute c'eût été contraire aux droits
de la liberté individuelle. On eût crié à
la séquestration arbitraire. Jean-Jacques
nous a déjà appris que la société per-
vertit l'homme, lequel naît parfaitement
bon et sain. Allait-on permettre à la so-
ciété, au mépris des dogmes sacrés de
ce philosophé, d'achever la perversion
de cet individu en entravant l'exercice
de ses facultés ?
La Cour d'assises de la Seine, ballot-
tée entre les médecins de 1891 et ceux de
1902, a rendu un verdict de demi-me-
sure. Elle a condamné Cornaire à dix
ans de travaux forcés. Sans doute elle a
pensé que Cornaire mettait dix ans entre
ses crimes, et qu'il fallait le rendre à la
liberté en temps opportun. Il manquait
Molière au jury au lieu de condamner
Cornaire, il eût condamné les médecins.
Tel est le dernier acte le dernier
acte momentané de cette comédie de
l'Irresponsabilité qu'on joue régulière-
ment au Palais. C'est l'Irresponsabilité
qui est cause de la mort de Mathilde
Fizellier. Cornaire, qui était typographe,
a pu lire cent fois, dans les journaux
qu'il imprimait, cette défense indiquée
de tout .criminel; il a pu g© rendre
compte, en maniant ses petits caractères,
que tous les petits procès individuels dis-
paraissaient aujourd'hui devant le grand
procès que chacun intente à la société
,pour obtenir d'elle le bonheur, la for-
tune, la santé, l'amour, etc., toutes choses
qu'elle doit sans doute à chacun, et pour
en tirer tout au moins de sérieux dom-
mages-intérêts. Il avait compté sans l'in-
faillibilité changeante des médecins,
Comment veut-on qu'une société qui
a tant d'obligations puisse :songer à nous
défendre contre des assassins même
irresponsables ? C'est déjà beaucoup
qu'on n'enferme pas dans les hospices
d'aliénés les gens de bon sens qui pro-
testent encore et dénoncent notre anar-
chie. Pourquoi une bonne loi ne vien-
drait-elle pas déclarer publiquement que
nous sommes tous irresponsables ? L'é-
galité l'exige, et nous sommes avant tout
égalitaires. Une fois l'irresponsabilité
érigée en dogme, nous saurons du moins
ce qu'il nous reste à faire. Nous nous
défendrons nous-mêmes. Ou bien nous
attaquerons. Nous n'attendrons plus du
gendarme et du juge un secours que la
science ne leur permet plus de nous ac-
corder. Nous nous accorderons enfin à
nous-mêmes le plaisir de nous faire
justice, nous qui sommes assez arriérés
pour penser avec Platon que la peine
doit être la suivante du crime.
J'ai vu récemment en Cour d'assises
la veuve de la victime, après le verdict
qui acquittait l'assassin de son mari, se
ruer sur celui-ci et réclamer une arme
pour le frapper. Ce fut une scène im-
pressionnante. Si elle avait tué à son
tour, n'eût-elle pas été irresponsable?
Les mauvais juges ne sont pas seule-
ment ceux qui condamnent les inno-
cents ce sont aussi ceux qui acquittent
les coupables, et de l'irresponsabilité à
l'anarchie il n'y a qu'un pas facile à
franchir.
Henry Bordeaux.
LA VIE DE PARIS
La Société hippique
La Société hippique, dont le Comité vient de
choisir pour président le baron du Teil du
Havelt, et que beaucoup de Parisiens ne
connaissent que par le brillant concours an-
nuel qui est l'une des attractions préférées du
monde élégant la Société hippique est, en
réalité, une institution nationale des plus utiles,
ayant rendu de grands services à l'élevage et
exerçant de jour en jour davantage une salu-
taire influence sur l'amélioration et le déve-
loppement de notre race chevaline autochtone.
A côté de la Société d'encouragement et de
la Société des steeple-chases, mais dans une
autre branche que ces deux grandes associa-
tions, elle a puissamment contribué à perfec-
tionner la production et l'emploi du cheval
dans notre pays:
Fondée en 1866, dans le but d'améliorer le
cheval de service né et élevé en France, elle
fut dès ses débuts protégée et patronnée par
l'empereur Napoléon III qui s'inscrivit en tête
de ses adhérents avec le prince impérial, la
princesse Mathilde, le prince Napoléon et le
prince Joachim Murât.
Il s'ensuivit, naturellement, qu'un très grand
nombre de notabilités parisiennes s'empressè-
rent d'apporter à la nouvelle Société le con-
cours de leur nom et de leur souscription. On
vit figurer parmi ses premiers membres.: le duc
de Mouchy, le comte depuis marquis de Mory|
nay, le duc d'Audiffret-Pasquier, le comte
Greffulhe, le comte O. 'Aguado, le- comte
Rœderer, le baron de Rothschild, le comte de
La Roque-Ordan, le vicomte Daru, le duc de-
La Trémoïlle,le duc de Crussol,le duc de Cam-
bacérès,le marquis d'Abzac,le général Fleury,
le duc de Doudeauville, le comte d'Espeuilles,
et une foule d'autres dont la nomenclature se-
rait trop longue pour trouver place ici.
Le premier concours, qui eut lieu l'année
même de la fondation, sous la présidence de
M. de Morny, au Palais de l'Industrie pré-
paré et aménagé à cet effet, eut une vogue
et. un éclat tout particuliers. Ce fut l'écurie
impériale qui remporta la grande médaille et
des prix qui furent décernés aux chevaux des
cent-gardes, présentés par le colonel baron
Verly.
Mais ce n'était là qu'une entrée en scène
et le point de départ d'une prospérité et d'un
succès qui devaient s'accroître promptement,
suivant une progression ascendante ininter-
rompue. L'horizon de la Société s'est, en effet,
singulièrement élargi depuis. Ses recettes se
sont successivement accrues dans de sensibles
proportions, et il y a bien des années déjà que
son budget lui permet à la fois de subvenir
largement au concours de Paris et d'encou-
rager les Sociétés de province.
Le Comité de la Société hippique n'a subi,
depuis son origine, que rplativemeht peu de
changements. Il n'a eu que quatre présidents,
y compris celui qui a été récemment élu par
ses collègues et sous la direction duquel s'ou-
vrira, dans quelques semaines, le concours de
cette année. Ce sont le marquis de Mornay,
fondateur, qui a rempli si longtemps avec infi-
niment de tact et d'habileté ces délicates
fonctions, et a institué un prix portant son
nom; le comte Gustave de Juigné et M. de La
Haye-Jousselin, l'un et l'autre très appréciés
et très regrettés, et enfin le baron du Teil,
dont on s'accorde à reconnaître la haute com-
pétence technique et la rare distinction per-
sonnelle.
Avons-nous besoin d'ajouter qu'aujourd'hui,
plus que jamais, les réunions mondaines dont
les concours périodiques de la Société fournis-
sent l'occasion sont d'une incomparable élé-
gance ? Elle se signalent par une rigoureuse
sélection et une irréprochable correction. La
mère peut en permettre l'entrée à sa fille, et
détail aussi amusant que caractéristique
tous ceux qui sont un peu initiés aux us et
coutumes du brillant monde savent que le
Concours hippique a succédé, pour les entre-
vues matrimoniales, au vertueux Opéra-
Comique d'antan.
C'est plus qu'il n'en faut pour justifier la
vogue, d'année en année plus accentuée, de
cette manifestation exceptionnellement at-
trayante de la grande vie de Paris.
Dancourt.
Echos
La température
La situation devient mauvaise. Les bourras-
ques se rapprochent de nous le baromètre
est en grande baisse dans le nord; des mau-
vauvais temps menacent nos côtes où, cepen-
dant, le vent est faible et la mer belle. Des
pluies sont signalées dans l'extrême nord.
La température s'est abaissée sur nos ré-
gions du nord. A Paris, le thermomètre indi-
quait, hier matin, oo vers sept heures, et
90 au-dessus l'après-midi.
Départements, le matin, à sept heures
Au-dessous de \èt^o 005 à Nantes, à Limo-1-
ges, au cap Béarn et à Perpignan io au Mans,
à Nancy, et àBelfort, 2" à Besançon et àLa-
ghouat, 30 à Lyon, 50 à Clermont, 80 à Gap.
Au-dessus de \èro io à Dunkerque, à Gris-
Nez, à la Hève, à Rochefort et à Charleville,
30 à Marseille, 30 à Cherbourg, à la Hague,
à Lorient, à l'île d'Aix, à Chassiron et à Cette
40 à Bordeaux, à Boulogne et à Oran, 5o à
Coubre et à Toulouse, 7o au Grognon, à Sicié
et à Tunis, 90 Ouessant, à Croisette et à
Alger, ii° auxiles Sanguinaires, 120 à Nice,
140 à Biarritz.
Etranger, le matin
Au-dessous de \èro io à Francfort, à Ma-
drid, à Turin, à Utrecht, à Hermanstadt et
à Moscou, 20 à Haparanda, 30 à Carlsruhe,
ioo à Arkhangel.
Au-dessus de \èro 1° à Vienne, à Bruxelles,
au Helder, à Hernosand et à Stockholm, 20 à
Memel, à Münster, à Prague, à Cracovie, à
Budapest, à Flessingue, à Saint-Pétersbourg
et à Kiev, 30 à Breslau, à Florence, à Rome,
à Groningue et à Varsovie, 40 à Hambourg,
à Greenwich, à Yarmouth, à Livourne, 50 à
Berlin et à Copenhague, 60 à Triesteet à Pa-
lerme, 70 à Palma, 8° à La Corogne, à Naples
et à Christiansund, 90 à Scilly et à Barcelone,
100 à Malte, 120 à Alicante.
En France, un relèvement de la tempéra-
ture est probable avec temps pluvieux dans
l'ouest et dans l'extrême sud. Le baromètre,
à 768mm à Paris pendant la matinée, restait à
jtëmm dans la soirée. Etats-Unis maximum,
773mm minimum, 734mifl.
DES MOTS DES MOTS t
^i Quand donc nous donnera-t-on un
< peu de lumière, un peu de fran-
chise, pour notre argent? La politique,
surtout la politique parlementaire, est-
elle condamnée, comme l'ancienne di-
plomatie, à n'être qu'une perpétuelle
duplicité ? Il est peut-être un peu naïf de
le demander, mais il n'est pas trop ridi-
cule de le craindre.
Dans toutes les manifestations où elle
intervient, mais particulièrement dans
celles qui ont la tribune pour théâtre, il
n'entre qu'une dose de vérité infinitési-
male, si on la compare à la dose de fic-
tion qui caractérise le mélange.
Tout y est comédie, jonglerie, artifice,
escamotage, supercherie, piperie, ruse,
attrape-nigauds. Je ne veux pas me ser-
vir d'un mot plus précis.
L'actualité en fournit le plus frappant
des exemples. M. Combes, président
du Conseil, a expliqué à la Chambre
des paroles très nettes, très loyales, aux-
quelles on avait attribué dans les deux
camps ennemis une portée excessive,
mais qui avaient surtout déplu à sa ma-
jorité. Il s'agissait de les retirer^ de tes
reprendre, si l'on voulait complètement I
rentrer en grâce auprès d'elle. 1
•Cependant M. Combes s'est prêté à, m
désir. II. a 'expliqué, épilogue, retiré, et l
je, défie le plus subtil des interprètes de
nous apprendre ce qu'il y a de changé
dans ses déclarations. Evidemment, il
reste aujourd'hui ce qu'il était hier: un
métaphysicien, un philosophe spiritua-
liste, un rêveur qui èherche, en dehors
de lui-même, un fondement à la morale.
A-t-il raison ? A-t-il tort ? Je ne m'en
fais pas juge; mais écoutez: «Je pré-
tends inculquer à l'âme de la jeunesse
une morale d'autant plus solide qu'elle
ne s'appuie sur aucun dogme et qu'elle
est établie sur les idées éternelles de la
justice, du devoir et du droit »
Hélas quelle torture a dû s'imposer
M. Combes pour accoucher de cette
phrasexlà? Et d'abord, qu'est-ce que des
idées éternelles ? M. Jaurès lui appren-
dra que c'est déjà un dogme, et même
un dogme religieux.
Et puis, ces « idées éternelles », où
l'homme les prend-il? Dans sa conscience,
c'est entendu. Mais sa conscience elle-
même, où les a-t-elle prises? Je m'ar-
rête. Kant n'a pas osé aller plus loin.
.Mais que dites-vous de cette métaphy-
sique, à la tribune? Des mots Des mots!
.Seulement ce sont des mots qui ont un
but. Il faut persuader au public, trompé
par- l'équivoque des -mots, qu'on s'est
repenti et rétracté, qu'on a fait amende
honorable et qu'on ne retombera jamais
dans Thérésie.
« Faire croire Tout est là! » a dit Miche-
let, dans une exclamation imprégnée de
mépris.
A Travers Paris
Le Président de la République a reçu
hier après midi Mme Car lier, le nou-
veau chevalier de la Légion d'honneur.
Mi et Mme Loubet assisteront, ce soir,
aubâlxle l'Association amicale des an-
ciens, élèves de l'Ecole centrale, qui aura
lieu dans lessalonsde l'Hôtel Continental.
C'est avec une douloureuse et pro-
fonde émotion que la société parisienne
a appris la mort du jeune vicomte du
Bourg, emporté par une fièvre maligne
au moment même où, parvenu au terme
de la mission périlleuse qu'il avait cou-
rageusement entreprise en Afrique, il se
disposait à rentrer en France, pour y re-
cueillir les éloges et les félicitations dues
à son énergie et à son succès.
Au Jockey, dont son père, le mar-
quis du Bourg, fait partie depuis plus
de quarante ans et où il est très appré-
cié, la consternation a été générale et
l'impression des plus pénibles. Chacun
s'y associe au chagrin de ce. parfait ga-
lant homme, si cruellement éprouvé et
apporte un juste tribut d'hommages à la
mémoire du jeune et vaillant explora-
teur qui, riche, indépendant, heureux,
n'ayant qu'à se laisser vivre, s'est arra-
ché volontairement aux plaisirs de son
âge, pour affronter, dans un but à la fois
patriotique et scientifique, les dangers
et les fatigues auxquels il à malheureu-
sement succombé.-
C'est un noble et bel exemple que
donnent les privilégiés de ce monde lors-
qu'ils consacrent leurs loisirs et leur for-
tune à des entreprises utiles à l'humanité
et au pays et c'est, osons-nous dire, un
exemple réconfortant, malgré l'immense
tristesse qui nous étreint à la pensée
d'une existence si pleine de promesses
fauchée dans sa fleur.
M. Gérôme, le maître illustre et tou-
jours jeune, dont le Salon de l'Epatant
expose, cette année une statuette en
ivoire, une figure en marbre et un im-
portant tableau, également admirables,
nous, racontait hier un trait charmant.
Gérôme, qui fut toujours entouré de
l'affection de ses élèves, a vu la plupart
d'entre eux se disperser annuellement
sur tous les points de l'Europe. Il en
compte à Rome, à Londres, à Paris, plus
loin encore; mais presque aucun d'eux
ne l'oublie, et chaque nouvelle année lui
apporte le souvenir filial des vétérans
et des jeunes aussi.
La semaine dernière, le grand artiste
reçut, entre autres, une lettre amicale et
dévouée où s'ouvrait le cœur d'un disci-
ple reconnaissant. Comme après l'avoir
lue avec émotion, le maître allait repren-
dre son travail, entra son valet de cham-
bre tout fier
Moi aussi, monsieur, je viens de
recevoir une carte pour moi. Voyez.
Et sous le nom du correspondant, Gé-
rôme lut, à l'adresse du domestique
«Soigne bien le patron ».
Les congrégations portent-elles préju-
dice, au commerce, comme le prétend
M. Rabier ?
Le supérieur d'un collège congréga-
niste s'est amusé à faire le calcul de ce
que son établissement, qui ne coûte pas
uo sou ni à l'Etat ni à la commune, rap-
portait à la petite ville où il est situé.
Il est arrivé à cette constatation aussi
amusante qu'instructive que la présence
de son pensionnat équivalait pour les
commerçants à celle d'un régiment de
dragons. Il est le; gros client du boucher,
du boulanger, du pharmacien, du char-
bonnier, des fournisseurs de lait, d'oeufs,
de légumes, de fruits et. de l'octroi,
sans compter les marchands d'orne-
ments d'église.
Aux pertes" que subirait le commerce
par la fermeture des couvents; collèges
et écoles congrégânistes ajoutez les
charges qui s appesantiraient sur les
contribuables du fait des moins-values
des octrois et des autres impôts directs
et indirects. Pour la petite ville de 8,000
habitants dont nous parlons, la somme
à reporter sur l'ensemble des autres ci-
toyens serait de 9;545 francs.
Ces conséquences seront-elles du goût
des électeurs ?
Le sénateur Lavertu.
M. le sénateur Lavertujon pourrait
plus simplement s'appeler le sénateur
Lavertu, en concurrence avec M. Bé-
renger.
En effet, il a été chargé du rapport, au
Luxembourg, sur le projet de loi tendant
à autoriser la pêche à la ligne flottante,
même en temps de frai, les dimanches
et jours de fête légale.
Et M. Lavertujon, dans ce rapport
encore inédit, mais qui va être lu au
Sénat dans quelques jours, a inséré ces
paroles austères
«La possibilité de pêcher le diman-
che pendant la belle saison assurerait
aux classes laborieuses une distraction
salutaire, un délassement hygiénique,
méritant d'autant plus d'être encouragé
qu'il les éloignerait de la consommation
de l'alcool. »
L'argument, d'une haute inspiration
morale, est peut-être inattendu, mais,
après tout, il se soutient: la passion
de. l'eau devrait être, en effet, incompa-
tible avec la passion du vin.
Si ce n'est pas, ce devrait être.
INSTANTANÉ
M. Gustave REYNIER
Le théâtre français et le théâtre espagnol,
Rotrou et Thomas Corneille, Lope de Vega et
Calderon ont attiré, tour à tour, l'attention
studieuse de M. Gustave Reynier, et tout dou-
cement, par d'aimables détours, ont conduit
ce jeune maîtrejusqu'aux hauteurs solennelles
de la Sorbonne.
Grand, blond, le teint clair et la moustache
avenante, le nouveau maître de conférences
de la Faculté des lettres a toujours trente ans,
malgré le nombre respectable de, ses chevrons
qu'il a gagnés loyalement dans sa carrière
universitaire. Il fut, à l'Ecole normale, un des
cadets de Jaurès, et se plaît à raconter les dé-
buts oratoires du fougueux tribun, haranguant
les bustes de la cour d'honneur devant les
« nouveaux respectueux et ébahis. Profes-
seur de rhétorique à Toulon, puis à Grenoble,
puis à Toulouse, il ne songeait guère à son
avancement et savourait les douceurs de la
vie de province, lorsque le rapport d'un ins-
pecteur général décida ses chefs à lui confier,
dans l'académie de Paris, un poste qu'il n'a-
vait point sollicité. Cela prouve que, même au-
jourd'hui, un fonctionnaire scrupuleux peut ar-
river sans protections et qu'en somme, le meil-
leur moyen de parvenir, c'est de bien faire son
métier.
Secrétaire général de la Revue universitaire,
recueil excellent qui fut honoré d'une médaille
d'or à l'Exposition universelle, M. Gustave
Reynier est chevalier de la Légion .d'honneur.
Sa nomination en Sorbonne fera plaisir à beau-
coup de génsT. notamment à MM. les profes-
seurs de la Faculté des lettres qui, réunis en
assemblée consultative, l'ont désigné eux-
mêmes aux choix du ministre. Très bienveil-
lant et très courtois, il serait fâché si l'on di-
sait le chiffre de voix qu'obtint son redoutable
concurrent.
Où se tiendra cette année- le Salon des
peintres amateurs ?
On n'en sait rien encore, mais ce Sa-
lon fait déjà grand bruit dans le monde.
On espère, en effet, y exposer des en-
vois de S. M. la reine Wilhelmine, qui
fait d'exquises aquarelles; de S. A. R. la
princesse Valdemar de Danemark, dont
Paris a souvent admiré les pastels; de
S. M. le roi de Portugal, lauréat, sous un
pseudonyme, de la section des beaux-
arts en 1900; peut-être aussi de S. A. R.
le prince de Suède, qui a mieux qu'un
talent d'amateur.
Ce Salon, en tout cas, aura lieu en
mars, et c'est, soit àlagalerie des Champs-
Elysées, soit dans l'hôtel en rotonde du
Cours-la-Reine et de la rue Jean-Goujon
qu'il serainstallé.
Jamais on n'a pu constater comme en
ce moment combien les Parisiens raffo-
lent de la Revue.
Le choix devient de plus en plus diffi-
cile pour le public, mais il ne s'y trompe
pas, il sait bien où il s'amusera et où il
sera le plus émerveillé.
Ce qui se passe à l'Olympia en est un
exemple frappant. Depuis la première
de la Revue, on se presse au bureau de
location, et rien n'est plus curieux et
plus parisien à la fois que les élégantes
chambrées enthousiasmées aux déli-
cieuses chansons de l'idéale Germaine
Gallois.
L'actualité est à l'Ecole polytechnique.
On sait que l'Ecole a un argot spécial.
Le cabinet de service s'appelle le bïnet de
ser. L'élève-sergent, le crotale. L'épée est
baptisée tangente parce qu'elle ne touche
la rondeur du mollet qu'en un point. Les
cartons à dessin sont des riffauts les
cravates bleues aux deux tours réglemen-
taires, "des durands.
L'horloge de l'Ecole s'appelle Bersé,
d'après une légende assez poétique.
Berzélius, le célèbre chimiste, faisant
avec un gaz irrespirable l'expérience
classique de l'oiseau étouffé dans une
cloche, les élèves avaient demandé grâce
pour le patient, et la liberté lui avait été
rendue. A la sortie suivante, tandis que
les retardataires craignant une consigne,
se hâtaient vers le poste du concierge, en
jetant un regard anxieux sur l'horloge,
ils purent voir, perché sur l'aiguille qu'il
retardait de tout le poids de sa petite
personne, l'oiseau reconnaissant.
Plusieurs poètes furent des pipeaux.
pardon, des pipos 1
Quand apparaît Mlle Nina d'Asty, la
déjà célèbre étoile italienne, on croirait
voir Otero, la belle même taille, même
ligne, même beauté et mêmes traits. La
ressemblance est parfaite; bien que Mlle
Nina d'Asty n'ait que dix-neuf ans, ses
danses et ses chants sont ceux d'une ar-
tiste sûre d'elle.-même, et le Casino de
Paris possède là un numéro sensation-
nel digne de ceux qui l'entourent Bick-
nelle, le pâtissier modeleur; Bertin,
dans ses imitations d'étoiles de café-
concert, etc.
Nouvelles â la Main
Les gaietés de l'annonce en Allemagne.
Perle cueillie dans un grand journal
d'outre-Rhin
Toute personne qui pourra prouver
que le chocolat de la maison est nui-
sible à'la santé, en recevra gratuitement
deux kilos
Le Masque de Fer.
LA ̃̃̃̃ y
TURQUIE MOBILISE
Nous avons reçu, de notre correspon-
dant de Constantinople, les deux dépê-
ches suivantes qui ont été déposées au
télégraphe, l'une à Philippopoli, à trois
heures de l'après-midi, l'autre à Sofia, à
dix heures et demie du soir.
La première est ainsi conçue
Plovdiv (Philippopoli), 6 février.
2 h. 50 soir.
Le Sultan vient d'ordonner d'impor-
tantes mesures militaires en Macédoine.
lla prescrit la mobilisation immédiate
de 240,000 hommes et a fait réquisition-
ner tous les bateaux de la Compagnie de
navigation ottomane Mahsousse, pour les
transports de troupes.
Cette décision, d'une extrême gravité,
est de nature à entraîner les plus sérieuses
complications.
Il est en tout cas plzcs que probable
qu'elle arrêtera 'les négociations déjà
fort avancées en vue. de l'unification de
la Dette. VIATOR.
Voici le texte du second télégramme
Sofia, 6 février, 10 h. 20 soir.
Je vous confirme ma dépêche de Philip-
popoli de cet. après-midi. Sur l'ordre du
Sultan on vient de mobiliser 240,000
hommes pour la Macédoine et tous les
bateaux de la compagnie Mahsousse ont
été réquisitionnés pour les transports. Des
troupes nouvelles renforceront le 2" et le
3e corps d'armée à Andrinople et à Salo-
nique et tout le long de la frontière
bulgare. VIATOR.
Il estsuperflu de souligner la gravité de
cette information précise et circonstan-
ciée.Au moment où la Russie, l'Autriche
et la France viennent d'arrêter le pro-
gramme des réformes nécessaires à ̃
introduire en Macédoine au lende-
main du jour où, avec une égale
netteté, elles: ûnt toutes trois signifié
à la Porte que, si résolues qu'elles
soient à défendre" le maintien du statu
quo, elles ne consentiront jamais à tout
demander aux uns et rien aux autres,
et à conseiller 'le respect de la Tur-
quie aux Macédoniens sans obtenir de la
Turquie le respect des Macédoniens, la ;#
Porte,leur répond par une mobilisation.
Et c'est aux régiments hamidiés qu'elle
confie le soin d'appliquer les réformes
solennellement promulguées par elle en
décembre, c'est-à-dire à l'époque
même, où, comme nous l'avons annoncé,
elle chargeait Edhem-pacha de préparer
un plan de campagne.
Si .l'on voulait, à Constantinople, hâter
l'explosion de la révolte redoutée pour
le printemps révolte dont il est plus
aisé de prévoir l'imminence que de li-
miter le retentissement on ne s'y
prendrait pas autrement. Il faut espérer,
malgré tout, que nous nous'trouvons'en
présence d'une aberration passagère, et
que. cette imprudente mesure de provo-
cation ne sera pas maintenue. Aussi
bien n'est-il pas douteux que, si la Porte
se refuse à en discerner le péril, les
puissances s'uniront pour le lui faire
comprendre, et que leur entente, arrêtée
déjà quant à ses bases, s'affirmera par
des actes.
Quoi qu'il en soit, cette démarche soû-
daine du gouvernement turc-qu'aucun
cabinet ne saurait approuver ni cou-
vrir, complique singulièrement la
situation, si troublée déjà, de la Macé-
doi'ne. Elle précise les responsabilités
et sollicite les initiatives. Et les diploma-
ties unies auront cette fois fort à faire
pour résoudre sans accident, sous cette
forme nouvelle ou plutôt renouvelée,
l'éternel pr.oblème oriental, où, depuis
deux cents ans, s'épuise leur effort.
Georges Villiers.
LA QUERELLE DES INVESTITURES
Grave conflit entre le Saint-Siège
et le gouvernement
Pour un mot, un simple mot, les évê-
ques nommés de Carcassonne et d'An-
necy ne peuvent prendre possession de
leurs sièges. La personnalité des deux
prélats est complètement en dehors du
débat. Présentés par le gouvernement
français, ils ont été acceptés par Rome
sans difficulté. Mais M. Combes refuse
de faire entériner leurs bulles d'investi-
ture canonique, dont le texte ne lui plaît
pas.
Le document pontifical contient cette
expression Nobis nominavit, c'est-à-dire
le candidat que le gouvernement français
« nous a désigné». Supprimez Nobis,
réclame le président du Conseil, ministre
des cultes. Et Rome de répondre Ja-
mais.
Le Pape aurait même, parait-il, fait à ce
sujet la déclaration suivante à un évêque
français: « Sur ce point, jamais je ne
céderai, dussent tous les évêchés de
France rester vacants. »
Pourquoi cette résistance? C'est que la
suppression du Nobis change complète-
ment le sens de la phrase. Dans le pre-
mier cas, le Saint-Siège agrée le candidat
présenté par le gouvernement français;
dans le second, il ne fait qu'enregistrer
la nomination. C'est la collation forcée.
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