La petite centaurée
La petite centaurée aurait guéri le centaure Chiron d’une blessure. Ses petites fleurs d’un rose vif la distinguent d’autres plantes appelées elles aussi « centaurée ».
La petite centaurée (Centaurium erythraea) appartient à la famille des Gentianacées comme la gentiane. Le terme de centaurée est partagé par deux genres botaniques : le genre Centaurium, et le genre Centaurea, de la famille des Astéracées, à laquelle appartient le bleuet. Tous les deux renvoient au centaure Chiron, célèbre pour ses connaissances médicales. Grâce à une centaurée, il aurait été guéri d’une blessure faite par une flèche empoisonnée et aurait donné son nom à la plante. La petite centaurée lui doit son nom d’herbe à Chiron ou d’herbe au centaure ; elle porte aussi les noms d’herbe à la fièvre, herbe à mille florins, gentianelle, fiel de la terre (en raison de sa saveur amère qui lui vaut de partager cette appellation avec la fumeterre), etc.
Plante annuelle et parfois bisannuelle, elle mesure une vingtaine de centimètres de haut. De sa rosette aux feuilles ovales s’élève une tige carrée qui porte à son sommet plusieurs fleurs d’un rose vif, à cinq pétales, qui s’épanouissent en juin et juillet. Elles donnent une capsule allongée remplie de graines nombreuses.
Originaire d’Europe, la petite centaurée est désormais présente dans les différentes régions tempérées. En France, elle est commune mais moins présente dans le bassin méditerranéen. Elle se rencontre dans les praires, les terrains secs, sur les coteaux recevant le soleil.
Jean Bourdichon, Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d’Anne de Bretagne, 1503-1508
Dans l’Antiquité, Dioscoride utilise la petite centaurée pour soigner les blessures, stimuler l’évacuation de la bile, faciliter les règles. Au Moyen Âge, elle est cultivée dans les jardins des simples pour traiter des maux comme la névralgie. Elle a aussi été utilisée pour combattre les fièvres, pour améliorer la digestion, pour combattre un état de faiblesse physique ou soigner les affections cutanées. Elle entre dans la confection d’apéritifs et permet également de teindre la laine en jaune.
Edmond Gustave Camus, Les fleurs des prairies et des pâturages, Paris, 1914
Pour aller plus loin
Retrouvez les plantes des jardins des simples en feuilletant la sélection Botanique du parcours Gallica La Nature en images.
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