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La bourse à pasteur

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La bourse à pasteur doit son nom à son fruit qui rappelle une bourse attachée à la ceinture, remplie non pas d’écus mais de petites graines qui ont répandu la plante dans le monde entier.

Amédée Masclef, Atlas des plantes de France utiles, nuisibles et ornementales, Paris, 1891

La bourse à pasteur (Capsella bursa-pastoris) appartient à la famille des Brassicacées comme le chou, le cresson de fontaine ou la giroflée. Elle doit son nom à son fruit : « capsella » désigne une capsule, et « bursa-pastoris » reprend l’appellation courante de bourse à pasteur. Ses autres noms rappellent cette même origine : bourse-à-berger, bourse de capucin, bourse de Judas, tabouret, malette…

La plante, annuelle, se compose d’une rosette de feuilles au sol, et d’une tige pouvant atteindre 80 centimètres et portant des grappes de fleurs blanches à quatre pétales, qui fleurissent de février à novembre, voire toute l’année quand le climat le permet. Son petit fruit si caractéristique s’appelle une silicule (« petite capsule ») en forme de cœur qui, renversé, évoque une bourse portée à la ceinture et divisée en deux lobes par celle-ci. Chaque fruit contient une douzaine de petites graines jaunes. Un seul pied peut porter jusqu’à cinquante mille graines.

Otto Frederik Müller, Icones plantarum sponte nascentium in regnis Daniae et Norvegiae et in ducatibus Slesvici, Holsatiae et Oldenburgi, Copenhague, 1782

La bourse à pasteur est très commune en Europe et a été introduite en Amérique et en Australie. En effet, c’est une des plantes les plus répandues et fait partie des premières espèces à coloniser une terre nue. Elle sait se satisfaire de sols secs et sableux, apprécie les décombres ou les bordures de chemins.

Jean Bourdichon, Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d’Anne de Bretagne, 1503,1508

La bourse à pasteur est connue pour arrêter les saignements. Déjà attestée au Néolithique dans des sites lacustres, elle servait au Moyen Âge à soigner les diarrhées ou à arrêter les hémorragies. Elle faisait partie de la panoplie de la médecine populaire, utilisée par les sage-femmes, mais aussi par les médecins militaires à cours de médicaments durant la Première Guerre Mondiale. La plante accompagne les déplacements des soldats, en compagnie du plantain ou de l’achillée millefeuille.

Leonhart Fuchs, De historia stirpium commentarii insignes, Bâle, 1542

Elle est consommée par le bétail, surtout les moutons, et ses graines très appréciées des oiseaux. Les hommes ne la dédaignent pas. Ses jeunes rosettes, cuites ou crues, se dégustent au printemps. Les fleurs sucrées viennent agrémenter les salades. Racines et graines sont utilisées de condiments. Au Japon, elle fait partie des sept herbes printanières traditionnelles, et cuites avec du riz. Il semble bien que la bourse à pasteur renferme aussi quelques trésors en sus de ses graines.

Pierre Bulliard, Flora Parisiensis ou Description et figures des plantes qui croissent aux environs de Paris, tome quatrième, Paris, 1779

Pour aller plus loin

Retrouvez les plantes pionnières en parcourant la sélection Botanique du parcours Gallica La Nature en images.

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